• Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    Boukhara (Buxoro en ouzbek) est situé sur la rivière Zarafshan, au milieu d’une oasis de la route de la Soie, à la limite du désert du Kyzyl-Koum.

    Boukhara fut envahie par Darius, puis par Alexandre le Grand et connut les invasions sanglantes, les pillages, les meurtres. Elle vécut sous les dynasties des Omeyyades, des Samanides, des Qarakhanides, des Timourides, des Chaybonides, des Astrakhanides, des Manglit puis fut sous la domination des Russes tsaristes puis des Soviétiques.

     

    Notre hôtel, l’hôtel Fatima est situé en centre ville, sur la place Liab-i-Haouz. Les chambres sont bien aménagées, la wi-fi fonctionne et dans le hall d’entrée, il y avait toujours un plateau chargé de sucreries. La vieille ville n’est pas très grande et nous avons pu faire les visites à pied. Et le soir, nous pouvions aller faire un tour sur la place où il y avait beaucoup de monde.

    La première chose que j'ai vue, en arrivant sur cette place, c'est la statue de Nasreddine Hodja (je connaissais ce personnage pour avoir acheté un livre de ses histoires en Turquie).

    C'est un personnage mythique de la culture musulmane , faux naïf, moitié fou, moitié sage, dont on raconte les histoires dans tous les pays musulmans où il porte différents noms. Histoires morales, bouffonnes, absurdes, pleines de bon sens, parfois, coquines… Selon les pays, il est né à différentes époques, a une ou plusieurs femmes, est marié ou veuf, il est juge ou professeur dans une madrasa.

    Nasreddine, sorte de Robin des Bois, se moque toujours des riches. Il s’adresse parfois à Tamerlan, même si celui-ci ne vivait pas à la même époque. On le représente souvent sur son âne, qu’il monte parfois à l’envers.

    Ici, à Boukhara, il porte tient entre ses doigts une pièce de monnaie. En voici l’explication. Un jour que l’émir sortait de la mosquée, il trébucha et tomba dans le bassin juste en face. Il ne savait pas nager et hurlait pour qu’on le sauve mais c’était un homme cruel et avare et personne ne se pressait pour le secourir. Il promit la moitié de sa fortune à qui le sauverait. Tout le monde sauta dans le bassin et chacun essaya de le ramener au bord. Il était tellement avare qu’il se ravisa et se débattit pour ne pas partager son immense fortune. C’est alors qu’apparut, là ou est sa statue, Nasreddine sur son âne, une pièce de monnaie à  la main. Il lui dit : « Cette pièce est pour toi, si tu peux venir la chercher ». L’émir, poussé par son amour de l’argent, agita tant ses bras et ses jambes qu’il arriva au bord, il courut vers Nasreddine en lui réclamant la pièce. Le sage lui jeta la pièce et lui dit : « Maintenant, tu dois tenir ta promesse, faite devant tout ce monde. ». Le lendemain, l’émir remit à Nasreddine l’argent et Nasreddine s’empressa de le distribuer aux pauvres.

    Quelques histoires : « Les habitants ont besoin d’un sage pour leur apprendre le monde. Ils vont chercher Nasreddine et l’amènent en place publique. « Que voulez-vous que je vous apprenne que vous ne savez pas ? – Tout ! – Je n’ai rien à faire avec de tels ignorants. » Et il s’en va. Les habitants vont le chercher à nouveau et Nasreddine leur pose la même question. Cette fois, les habitants répondent : « Rien ! – Alors si vous savez tout, je m’en vais. ». Les habitants vont le chercher à nouveau. À la même question, la moitié des habitants répond : « Rien. » et l’autre moitié : « Tout. ». Alors, Nasreddine, excédé, dit : «  Eh bien, que ceux qui savent apprennent à ceux qui ne savent pas ».

    Nasreddine Hodja s’étant rendu à une invitation avec sa tenue de tous les jours, personne ne lui prêta attention et on lui donna une place à l’écart. Il revint chez lui, mit sa pelisse de fourrure et retourna à la réception. On le fit asseoir à la place d’honneur. Alors Nasreddine se mit à tremper le pan de sa fourrure dans la soupe en disant : « Allez, ma fourrure, mange, mange donc. ». On s’étonna de ses propos et il répondit : « Puisqu’on fait honneur à ma fourrure, c’est à elle de manger. »

    On demande à Nasreddine : « Combien y a-t-il d’étoiles dans le ciel ? – Autant que de poils sur le dos de mon âne. –Comment peux-tu en être sûr ? – Si tu ne me crois pas, tu n’as qu’à compter. »

    un site avec plein d'histoires : clic ICI

    Les gens aiment se faire photographier devant la statue de Nassredine, monter sur l’âne et le caresser. J’ai photographié un groupe de personnes âgées (on les appelle aksakal). Ce sont des personnes respectées, qui ont une grande importance dans la vie des quartiers et dont les décisions sont respectées à la lettre. Je ne sais si c’est pour cette raison, ou parce que nous étions des touristes qu’on nous laissait systématiquement les places assises dans le métro (je dois dire qu’il en est souvent de même dans le métro parisien).

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    un autre sur la même place :

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    dans une boutique de souvenirs :

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

    une miniature sur papier de soie :

    Boukhara : la place Liab-i-Haouz et la statue de Nasreddine Hodja

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 21 Novembre 2017 à 09:57

    Merci pour l'histoire de Nasreddine Hodja et les photos l'accompagnant. 

    Tous souriants, un plaisir !

    Bisous bisous
     

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