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Par bluesy le 24 Novembre 2021 à 23:05
La visite de ce musée tombait à point avant notre voyage en Sicile (pour lire l'histoire des Normands en Sicile, clic ICI)
Le musée est situé dans l’ancien presbytère du village. L’entrée est gratuite et la visite se fait avec des petits livrets explicatifs
photo wikipédia :
Hauteville-la-Guichard (anciennement AltaVilla) est jumelée avec la ville de Troina en Sicile.
photo wikipédia :
C’est de ce lieu que partirent les fils de Tancrède de Hauteville, futurs rois de Calabre, Pouilles et Sicile.
À la fin du XII è siècle, Tancrède sauva le duc de Normandie au cours d’une partie de chasse en tuant un sanglier (ce qui était une faute car personne ne devait toucher le gibier avant le duc mais cela lui sauva la vie). Le duc récompensa Tancrède en lui donnant le commandement de dix chevaliers, ce qui en fit un petit seigneur.
Tancrède épouse Murielle, descendante du duc de Normandie. Ils auront cinq enfants. Veuf, il épouse Fressende, sœur de Murielle. Ils auront sept garçons et trois filles.
Les garçons sont élevés en chevaliers.
Tancrède était trop pauvre et seul l’aîné, Serlon, hérita du fief et épousa la fille du seigneur de Pirou.
Dans le musée, il y a de nombreux panneaux et dessins expliquant la vie des seigneurs normands et la construction des châteaux sur mottes, les donjons.
Des objets ont été donnés par la ville de Troina en Sicile dans le cadre du jumelage, par exemple ces céramiques du XX è, œuvres de Francisco Cantarino et Antonella Nicosia qui copient les techniques du XII et XIV è siècles.
Décor or et rubis, oxyde de fer et de cuivre, typiques de l’influence sicule, arabe et normande.
(photo ci-dessus, à droite)
Décor palermitain aux quatre couleurs (XVIIè)
La telle du Conquest , la toile de la Conquête
Cette toile fut présentée pour la première fois en 1936 lors du troisième souper des Vikings au Grand hôtel de la Gare de Coutances (on servait le « hâ », du poisson et de la teurgoule). La toile s’inspire de la broderie de Bayeux mais elle est brodée au point de chaînette.
Louis Beuve (1869-1949), poète de langue normande et journaliste, est à l’origine de cette toile réalisée par Madeleine Lemonnier et son beau-frère Emile lOuis Borne. La toile a été donnée au musée par la famille Lemonnier.
1 – texte latin : « A Caroli Magni vel tempore Cesaris unquam nullos terra pares produxit fratibus istis ». Depuis Charlemagne et même zn remontant au temps de césr, jamais terre ne produisit de fruits comparable à ce groupe de frères.
« Ecclesia Constancia Hina, anno JC MXXX Tancredi de Alta-villa filii profecti scent ». Église de Coutances, d’ici partirent en l’an 1030 les fils de Tancrède de Hauteville.
2 – « Isti snacti Michaelis devotiad Montem Garganum venium ». ceux-ci, dévots à Saint Michel s’en viennent au Mont-Gargan. (Note : Saint Benoît du Mont Cassin, à mi-chemin de Rome et Naples, bénéficie d’une position stratégique privilégiée et a jouer un rôle important dans l’histoire de la conquête. Avec le Mont Cassin, les premiers normands immigrés bénéficient de la protection pontificale et impériale. Cavaliers reconnus, ils y entrèrent donc d’abord comme mercenaires avant d’aller chercher leur solde auprès de différents maîtres.
3 - « RobertusGuiscardus magno navigio mare transivit et venit d Durantium » Robert Guiscard, après un long voyage, traverse la mer et arrive à Durantium
(note : Durantium = Durazzo en Albanie sur l’Adriatique.
17 juin 1081 : la marine vénitienne anéantit la flotte normande
18 octobre 1081 : ce sont les Normands qui anéantissent l’armée impériale d’Alexis Comnène.
21 février 1082 : la ville de Durazzo se rend aux Normands et devient le point d’ancrage de la présence normande sur la côte illrienne.
4 - « Hic Tancrède impiger et Boemondus belliger capiant Antiocham. » Ici, l’actif Tancrède et le belliqueux Boémond s’emparent de la ville d’Antioche.
(note : Il s’agit de Boémond de Tarente, fils de Robert Guiscard et de la normande Aubrée ; excellent chef de guerre, admiré d’ailleurs par Anne Comnène, fille de l’emperuer Alexis Comnène. Le 3 juin 1098, après un long et difficile siège, Antioche est prise.
5 « Hic, Constantiniensis Drago filius Tancredi de Altavilla princeps Normanorum in Aputia coronatus est ». Ici, le Français Drogon, fils de Tancrède de Hauteville, prince de Normandie, est couronné en Apulie.
6 - « Hic, apud Civitellum aum Leone IX papa proelio dimicant quem proficatum tatum abest ut violient ut ejus benedictionem implorent. ». Ici , le Pape Léon IX les fuit à Civilate , mais rejoint, ils ne lui font aucun mal et implorent sa bénédiction.
Léon IX, pontife austère, ancien évêque de Toul, s’était entouré de prélats exemplaires dont le futur Grégoire VII. La montée de l’influence normande recelait un danger pour la papauté. Dreux fut sauvagement assassiné, son frère cadet Onfroi prit aussitôt le titre de comte, poursuivit les coupables qu’il exécuta. Le 17 juin 1053, les barons normands marchent contre les troupes pontificales près de Civitate. Devant la disparité des forces, les Normands proposèrent respectueusement à Léon IX de négocier. Mais les pourparlers s’enlisent et Onfroi donne l’ordre d’attaquer. Ce fut le désastre pour la coalition pontificale. Les Normands témoignèrent cependant à Léon IX de grands égards. Le pape fut conduit sous bonne escorte d’abord à Bénévent et mis en résidence surveillée. Reconduit à Rome, il y mourut le 9 avril 1054.
7 - « Hic, stipatores ipsi eumdem papam, Roman deducunt ». Ici, les Tancrède d’Hauteville font une escorte d’honneur au Pape Léon IX jusqu’à Rome.
8 - « Hic, regias et basilicas aedificant sapienter in Oriente regnantus ». Ici, ils construisent des palais et des basiliques et règnet en Orient avec sagesse.
Sur le fronton de la cathédrale de Salerne, a près le siège de Durazzo et la victoire sur l’empereur Alexis Comène, Robert Guiscard fit graver « Dux Romani Impreii maximus triomphator ». La cathédrale de Monreale, la « ville au temple d’or », celle de Cefalu avec ses deux tours puissantes restent des exemples les plus célèbres de l’architecture normande en Sicile. N’oublions pas l’aide importante à la construction de la cathédrale de Coutances.
9 - « Hic, gestis illorum rebus adducti reges filias in matrimonium ». Ici, ils épousent des filles de rois en récompense de leurs exploits.
Allusion aux réseaux d’alliances politiques des Normands, alliances réalisées lors de leurs mariages. Prenons l’exemple de Dreux qui épousa une des filles du prince de Salerne.
10 - « Hic, illorum in Normanniam reditus incredibili hominum, multitudini et gratulatione floret. ». Ici, ils reviennent en Normandie et reçoivent les louanges d’une foule innombrable.
Une seconde toile, de 58 m, exposée au château du Pirou, sur la côte ouest, reprend le style de la broderie de Bayeux avec le point de toile. Elle représente la légende des oies du Pirou et la conquête de l’Italie. Elle a été brodée de 1976 à 1992 par Thérèse Ozanne.
Les fils de Tancrède à Alta Villa.
Guillaume Bras de fer se fait reconnaître duc d’Apulie par les barons normands.
Robert Guiscard :
Ce caillou du cap Guiscar (île de Céphalonie) aurait heurté le pied de Robert Guiscard (mort de la malaria et de crises de goutte en 1084). Offert le 21 août 1908 à Hauteville-la-Guichard par le roi Georges I de Grèce.
buste de Roger II offert par la ville de Troina :
Copie du manteau de couronnement de Roger II (l’original est à Vienne). 3,45 m sur ,46 m. En soie rouge, en forme de cape, brodé de fils d’or et de soie bleue, travaillé de perles det d’émaux et rehaussé de pierres précieuses. Réalisé dans les ateliers royaux de Palerme en 1133-34. L’inscription est en caractères coufiques. Motifs : palmier stylisé, symbole d’arbre de vie. Lion terrassant un chameau.
Maquette de bateau normand en Sicile, type drakkar. Les deux léopards sont anachroniques.
des puppi :
un poème à la gloire des Hauteville :
une carte de la Sicile brodée :
la triacrina
les charrettes siciliennes :
au musée j'ai acheté "la glorieuse épopée des fils de Tancrède de Hauteville" (association animation du pôle de Saint-Sauveur-Lendelin
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Par bluesy le 9 Octobre 2021 à 16:53
C’est une basilique (présence du parasol et du tintinabulum)
Entre les deux niveaux de la nef, côté nord (à gauche de la nef en entrant), la danse macabre se déroule sur dix-sept panneaux (dont quatre sont des compositions décoratives). Elle date du XV è siècle, après les ravages des guerres et de la Grande Peste. Ce qui est inhabituel, c’est qu’elle n’est pas peinte (comme La Chaise-Dieu, La Ferté Loupière, Mesley-le-Grenet) mais en bas-reliefs polychromes.
Le cortège est agencé hiérarchiquement, du plus humble au plus éminent (souvent c’est le contraire) en alternant les ecclésiastiques et les laïcs. Le double du mort, à l’état de squelette, l’entraîne : l’aveugle, le marchand, le moine, le bourgeois, l’évêque, le chevalier, la reine, le roi, le cardinal, l’empereur, le pape. On termine par la mort qui joue du tambour pour attirer les hommes.. Entre le cardinal et l’empereur, il y a une vanité (représentation du temps qui passe).
Des phylactères annoncent ce qui nous attend, nul ne peut échapper à la mort et devra répondre de ses péchés.
Les sculptures ont été abîmées au moment de la Révolution et restaurées plus tard. Le tambour est d’origine.
l'aveugle
le marchand
le moine
le bourgeois
l'évêque
le chevalier
la reine et le roi
le cardinal
la vanité
l'empereur
le pape et la mort au tambour
un lien qui montre de plus belles photos : CLIC
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