• Jublains, la forteresse

    Ce qu’on appelle la « forteresse » se trouve tout à côté du musée. Il pleut finement. Il faut faire attention à ne pas glisser sur l’herbe, et, comme le recommande Justine, ne pas se prendre les pieds dans les trous de lapins qui ont proliféré pendant cette longue période d’inactivité du musée.

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

     

    C’est un monument unique dans le monde romain. Il a toujours été visible alors que les autres bâtiments, temple, théâtre, thermes ont été enfouis. Sa superficie est de un ha. Le bâtiment est composé de trois parties : le bâtiment central (construit en 200), le valum (290) et la muraille (295).

     

    En 1837, Prosper Mérimée passe à Jublains et rédige un rapport pour l’octroi d’une subvention. Il convainc le département de la Mayenne d’acquérir la forteresse en 1839 (3600 francs)

     

     

    Trop petit pour abriter une garnison romaine, le bâtiment central n’a pas de vocation défensive. C’était sans doute un entrepôt de l’administration impériale pour stocker temporairement les marchandises venues de Bretagne et reçues au titre de l’impôt, l’anone (blé, étain…), avant d’être convoyées vers Rome. On n’a pas retrouvé de bâtiments de ce type. La forteresse était séparée de la cité par un cimetière qui se trouve maintenant sous le musée.

     

     

    Le valum, rempart de terre surmonté d’une palissade et précédé d’un fosse, avait un rôle défensif, le temps de construire la muraille, indispensable en cette période de crise sécuritaire importante (les bagaudes ravageaient la région).

    à gauche le valum; la muraille extérieure à droite

    Jublains, la forteresse

     

     

    La muraille extérieure n’a jamais été terminée car la ville a été désertée à cette époque.

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

    Les murs font 2 m d’épaisseur. Ils sont constitués de moellons avec des lignes de briques pour réguler. Le gros appareil monte jusqu’au premier étage. Il y avait deux ou trois étages.

    Jublains, la forteresse

     

    Pour monter les pierres, on se servait de pinces ou griffes qui coinçaient les pierres et elles étaient soulevées par la corde d’une « chèvre » actionnée pas des esclaves dans la « cage à écureuil ».

    agrafes et pinces :

    Jublains, la forteresse

     

    On utilisait aussi une louve pour soulever les pierres.

    trou de louve :

    Jublains, la forteresse

     

    Des agrafes en fer attachaient les pierres entre elles (cette technique était surtout intéressante dans les zones sismiques, comme nous l’avons vu à Garni, en Arménie). Les pierres ont par la suite, été creusées au coin pour récupérer les agrafes.

     

    pierres creusées pour retirer les agrafes :

    Jublains, la forteresse

     

    Le bâtiment central est composé d’une halle rectangulaire flanquée de quatre tours d’angle. Les murs extérieurs ne comportent pas de fenêtres.

    Jublains, la forteresse

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    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

     

    Il y avait deux types de tours qui faisaient 3 à 4 étages : celles qui étaient ouvertes vers l’intérieur et vers l’extérieur (elles servaient de bureaux et d’habitat) et celles qui n’étaient ouvertes que sur l’intérieur car elles servaient de coffre-fort pour stocker l’or, l’étain, le bronze.

     

    Il y avait plusieurs points de contrôle pour entrer dans la tour.

     

    Justine nous explique le fonctionnement d’un e porte qui permettait d’entrer. La porte ne s’ouvre que de l’intérieur, elle était fermée par trois poutres. Le linteau bas obligeait à se baisser, ce qui mettait un ennemi éventuel en position de faiblesse. La porte avait 20 cm d’épaisseur et les murs 2,12 m. Une personne était en place jour et nuit pour ouvrir et fermer cette porte.

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

    Jublains, la forteresse

     

    Un puits a été creusé pour pallier les risques d’incendie. Il y en a eu car on a retrouvé des grains de blé calciné, on éclairait avec des lampes à huile. Le puits fait 13 de profondeur, il est en eau à 6 ou 7 m. Dans sa partie supérieure, il est maçonné, ensuite c’est la roche. L’eau était très importante : protection contre les incendies, en cas de siège pour les thermes, pour l’alimentation des gens qui vivaient ici.

     

    Jublains, la forteresse

    Nous sortons de la partie centrale. Vue sur la partie centrale à l'extérieur, nous sommes entre la partie centrale et le valum.

    Jublains, la forteresse

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    Jublains, la forteresse

     

    Dans l’enceinte du valum se trouvent des thermes privés, les thermes publics se trouvent maintenant sous l’église. Les gens entraient d’abord dans le vestiaire, puis traversaient le frigidarium (qui a conservé son dallage de schiste) sans s’arrêter puis entraient dans le tepidarium (salle tiède) où ils se faisaient masser, nettoyer avec un cure-oreilles, un cure-ongles, une pince à épiler. Dans le sudatorium (50°) ils se faisaient gratter les peaux mortes avec un strigile. Puis ils entraient dans le bain chaud où ils se lavaient et se rinçaient. Ils repassaient dans le sudatorium sans s’arrêter. Dans le frigidarium ils se trempaient dans l’eau froide à 18°). Le système de chauffage était à base d’hypocaustes : on mettait plus ou moins de colonnettes selon la température souhaitée. Le sol était à un mètre au-dessus du niveau actuel.

    au fond, à gauche, les thermes :

    Jublains, la forteresse

     

    Jublains, la forteresse

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    Jublains, la forteresse

    au premier plan, la salle froide avec son dallage de schiste :

    Jublains, la forteresse

    bain chaud et au fond, la chaufferie :

    Jublains, la forteresse

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    Toujours dans l’enceinte du valum, un bâtiment appelé « les petits bains ». C’était plus vraisemblablement un fumoir qui servait à sécher la viande. Ce modèle existe en Afrique du Nord.

     

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