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La soie de Marguilan (Ouzbékistan)
Jeudi 28 septembre
Il fait beau, nous aurons 26 °.
Nous commençons la journée à Marguilan (Marg’ilon), par la visite de l’atelier de soie Yodgorlik, atelier traditionnel qui emploie 2000 personnes. Nous avons visité déjà plusieurs ateliers de soie, en Chine, au Laos, au Cambodge, en Birmanie… mais ici la technique de tissage est différente. Nous sommes à Marguilan, une des villes de la route de la soie, comme Khiva, Boukhara, Samarcande. En 2006, nous avions visité une ville du début de la route de la soie, Xian, et plus tard, une ville de la fin de la route, Istanbul. Nous voici maintenant au cœur de cette route mythique qui concernait aussi le commerce des épices, du jade, des pierres semi-précieuses.
Les magnaneries se trouvent dans les maisons. À l’entrée des maisons, pendent des amulettes : piment séché et une herbe que nous appelons rue de Syrie ou harmal et que les Ouzbeks appellent isiriq (nom botanique : peganum harmala). Cette herbe pousse dans le désert et Gayrat nous la montrera lors de la traversée de ce désert. La rue de Syrie est une plante qui guérit toutes les maladies.
Les vers à soie se nourrissent des feuilles du mûrier.
25 g de vers à soie filent 75 kg de cocons. Les cocons sont ébouillantés et les vers tués servent à nourrir les coqs, les poules et les poissons. Un cocon donne 600 m à 2 km de fil, voire 6 km.
La soie brute, grise et rêche, est lavée et devient blanche.
Les restes de cocons sont récupérés pour faire des tapis qu’on mettra devant les maisons. La soie est ensuite mise en écheveaux, ceux-ci sont tendus sur un cadre et un homme trace au crayon les traits qui vont servir de repères aux motifs.
Les écheveaux sont ensuite teints (c’est le travail des hommes) avec des éléments naturels : le noir (suie + eau), le brun (brou de noix, permanganate), le marron (acacia), le rouge (écorce de grenade, cochenille, garance), le bleu (indigo), le jaune foncé (pelures d’oignon).
On teint couleur après couleur en suivant les repères et en cachant les autres couleurs avec du scotch. On utilise 7 couleurs pour ces motifs typiques.
On fixe les couleurs dans du sel, du vinaigre et de la pierre d’alun. On appelle les tissus obtenus des ikats. Les tisseuses actionnaient les métiers à tisser à l’aide de pédales, jusqu’à 7 !
Les tissus sont en soie en soie 100% (appelés atlas), ou mi-coton, mi-soie (appelés adras).
Oubliée dans un coin, une calotte d'homme, appelée doppe ou dopillar.
Dans la cour, une femme prépare le repas.
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Commentaires
4JoëlleMardi 17 Octobre 2017 à 16:492D@ny66Mardi 17 Octobre 2017 à 08:46
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Bonjour
Merci pour vos trés bellles images.
Nous y serons en mai 2018
On nous a prévenu que les cartes bancaires étaient inexistantes et que il fallait prendre du liquide.
Dans ce but pouvez vous nous dire combien coute en moyenne ces tissus.
Merci de votre réponse