• La vie en Arménie après l'indépendance

     Le 21 septembre 1991, l’Arménie est devenue indépendante (président : Levon Ter-Petrossian), comme les autres républiques socialistes soviétiques. Tout a changé depuis cette date, même la mentalité des gens, même s’il faut deux générations pour tout changer.

     

     La situation a été très compliquée car, à cette indépendance, s’est ajoutée le séisme récent de 1988. La centrale nucléaire Metsamor avait été fermée. Il restait trois centrales thermiques et hydrauliques paralysées car l’Azerbaïdjan (problème du Haut Karabagh) avait fermé ses frontières. La Turquie, alliée de l’Azerbaïdjan, ferme également ses frontières (problème du génocide). L’Arménie décide la privatisation des terres puis la libération des prix.

     

     L’Arménie connaît alors une crise économique qui dure 5 ans. L’économie est complètement paralysée : pénuries, inflation, chômage. Le PIB s’effondre de 61 %. L’hiver 91/92 est très rude, il fait -7° à Érevan. Comme les frontières avec l’Azerbaïdjan sont fermées, il n’y a pas de gaz ni d’électricité, pas d’eau, pas de chauffage, pas de travail non plus. Les gens accumulent sur eux les vêtements et dorment avec des vêtements chauds. Arminée était étudiante à cette époque et elle écrivait ses devoirs avec des gants troués au bout pour pouvoir tenir le stylo.

     

    Pendant le deuxième hiver, on fabrique des poêles à bois. L’évacuation des fumées se fait par une fenêtre trouée. La pollution est énorme, l’air irrespirable. On brûle ce qu’on a chez soi : les livres de Marx, d’Engels, de Lénine mais aussi des pneus de voitures, les bancs, les lames de parquet…

     

    Chaque jour, les gens avaient droit à deux heures d’ électricité, parfois c’était la nuit, il fallait se dépêcher de cuisiner, laver… Les problèmes de surchauffe et de courts-circuits étaient nombreux.

     

    Pendant l’été 1995, la centrale nucléaire a été remise en route mais il n’y avait toujours pas de gaz. En 1998, des négociations ont eu lieu pour recevoir du gaz russe (par des conduites aériennes) et maintenant ils reçoivent aussi du gaz iranien. Il y a de l’électricité en trop : 25 % sont exportés vers la Géorgie.

     

     En 1993, a été créée une monnaie : le dram, en remplacement du rouble.

     

    Le problème n°1 reste le chômage (18 % selon les statistiques de l’État, en réalité 50 %. La situation est catastrophique à Gyumri et à Vanadzor.

     

     15 % du budget va à la Défense, à cause du Haut Karabagh.

     

    Les divorces sont en augmentation (25%) car les hommes vont travailler en Russie du printemps à l’automne.

     

    La retraite se fait par répartition. La mère d’Arminée, qui a travaillé 44 ans, touche 90 €. Sa famille l’aide. En compensation, elle garde son petit-fils. La retraite de base est 25 000 drams (46 €).

     

    Trois générations vivent sous le même toit.

     

    La natalité a un peu remonté : 1,4, elle était nulle dans les années 90.

     

    L’espérance de vie est de 73 ans (40 pour les hommes et 76 pour les femmes). Elle a chuté depuis la période soviétique où il y avait la Sécurité Sociale.

     

    Actuellement, la population est à 20 % de plus de 60 ans et 20 % d’enfants.

     

    À partir de 2005, l’État a pris les dispensaires en charge (en Arménie, on les appelle «polycliniques"). Les vaccins sont gratuits mais le diabète n’est pas pris en charge. Les médicaments ne sont pas remboursés (on achète la quantité exacte de médicaments nécessaires pour soigner la maladie). Il faut payer pour être hospitaliser. L‘État prend en charge les accidents, les problèmes graves, les soins des invalides, le suivi de grossesse et les accouchements.

     

    Les gens ne s’assurent pas sauf pour les voitures car c’est obligatoire depuis 4 à 5 ans.

     

    Il n’y a pas de criminalité, de délinquance, de prostitution. Les gens ont l’habitude de ne pas fermer leur porte à clé.

     

     Le salaire moyen est 350 €. Le salaire de base d’un fonctionnaire est de 100 €. Pour vivre correctement, il faut deux salaires moyens.

     


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