La commune tire son nom de « buis, buisson » L’étang derrière le château date de l’époque gallo-romaine.

Les fondations datent du XII è siècle et le château était entouré de douves qui sont maintenant asséchées (on y fait paître les moutons). Pendant les guerres de religion, les Du Tillet, seigneurs de la Bussière, étaient dans le camp catholique alors que Gien, la ville voisine, était protestante. En 1567, le château fut assiégé par les Huguenots de Gien, reconstruit au XVII è et le jardin aménagé par Le Nôtre.

Antoine de Chasseval achète le château en 1815 et fera de nombreuses améliorations, poursuivies par ses descendants transformant le château médiéval en résidence de plaisance.

Actuellement le château appartient à Bertrand et Laure Bommelaer et abrite le musée de la pêche en eau douce. Laure Bommelaer est la fille de Henri-Régis Duchemin de Chasseval et de Geneviève d’Espiney Saint-Luc qui ouvrent le château aux visites en 1962.

Nous pénétrons dans la grande cour par une porte située au nord.

À gauche de la porte se trouvent les écuries, et à droite de la porte se trouve le tribunal. De l'autre côté de la porte, se trouvait la prison.

Dans les greniers  on entreposait les produits du champart.

 le château :

 Nous traversons la cour puis un pont pour accéder dans une petite cour intérieure sur laquelle s’ouvre le château. Celui-ci est entouré par une pièce d’eau, élargissement de la rivière Vernisson (affluent de la Loire).

21 000 ardoises ont été remplacées et proviennent des carrières de Trélazé.

On voit encore au sol les traces de la forteresse médiévale

La tour carrée a été rehaussée en briques (matériau de la région, par conséquent moins cher. En outre c’était plus joli et à la mode sous le règne de Louis XIII

Nous pénétrons dans le château et les photos sont interdites. J'en ai trouvé quelques-unes sur internet. Si cel gêne, je les retirerai.

Nous pénétrons d’abord dans le cellier, en sous-sol (je crois). Les seigneurs avaient leurs propres vignes.

Dans l’office, est exposé un cœlacanthe (je vous ai dit que ce château était consacré à la pêche). Il reste quelques spécimen dans l’océan indien. C’est un poisson étrange, une « espèce relique » : il vivait il y a plus de 400 millions d’années, il est ovovivipare, il a un vestige de poumon, des plaques osseuses articulées autour d’un seul segment. C’est un poisson des abysses, aveugle et qui peut mesurer jusqu’à deux mètres de long.

Les domestiques se tenaient dans cette salle pour manger, potiner, prendre les décisions pour la journée.

La cuisine a fonctionné jusqu’en 1958. Du temps de l’arrière-grand-père de la propriétaire actuelle, il y avait 40 à 50 personnes par jour à nourrir

 On voit une immense cheminée Louis XIII, un fourneau avec citerne d’eau. Des assiettes portent le blason des Chasseval (hibou grand-duc avec diadème)

La pompe qui tirait l’eau de l’étang est inutilisable car elle est cassée et ses tuyaux sont en plomb.

Nous montons l’escalier et entrons dans une pièce appelée lingerie mais en réalité, à l’époque c’était une chambre peinte en marron. La lingerie était en bas avec les salles des domestiques. Dans les toilettes, il y a maintenant une collection de fers à repasser. Des robes (les garçons en portaient aussi quand ils étaient tout petits) datent du début du XX è siècle. La planche à calandrer vient de Suède (elle servait à lisser le linge).

La salle à manger a été refaite fin XIX è . La cheminée est une copie d’une cheminée du château de Fontainebleau. Elle est décorée de la salamandre de François I, du buste de Henri IV et des emblèmes des Chasseval et des Sully-Béthune.

Quatre panneaux en toile peinte provenant de la dot de Ferdinande de Béthune sont entourés de cuir doré. Des fouesnes sont exposés. Ce sont des sortes de harpons terminés par plusieurs piques, très prisés pour la pêche aux anguilles.

portrait de Charles Du Tillet, marquis de La Bussière (anobli par Louis XIV).

Un monte-plat a été installé pour le transport des plats depuis la cuisine (avant il fallait parcourir tout le château!)

De chaque côté du mur du fond, en 1860, on a ajouté des extensions dans le mur pour faire une véranda. À l’intérieur de la véranda, on aperçoit d’ailleurs la culée de la poivrière qui reste de l ‘ancien mur extérieur. La vue sur le Vernisson est très belle. C’est une pièce très agréable et lumineuse. Dans la pièce d’eau, on peut y pêcher des perches, tanches et brochets mais cette pêche reste privée.

 Dans le vestibule, sont exposées des figures de manèges. Une des deux tapisseries murales a été volée il y a quelques années.

Le bureau du comte date de 1860 et se trouve dans la tour dite « Antoine de Chasseval ». La cheminée sous la fenêtre a une position assez rare : le conduit passe à côté. Nous avons vu une cheminée de ce type à la maison de Caillebotte.

Les tableaux représentent :

à droite Laure de Chamgrand, fille d’Alphonse de Chasseval. Morte en 1846 à 32 ans de « langueur » elle est enterrée dans une chapelle du parc, près de l’église du village. La chapelle a été construite en 1847 et d’autres membres de la famille y sont enterrés. Des couronnes mortuaires en perles de Briare y sont exposées.

À gauche, sur un chevalet : Antoine Hubert de Chasseval, mort en 1940 à la bataille de la Somme. C’était le grand-père de la propriétaire actuelle.

Toujours dans cet bureau, se trouve un panneau exposant des hameçons, des mouches. Il a été fait en l’honneur du tsar pour l’exposition universelle. En 1867 ? 1889 ? 1900 ? je ne sais pas.

un téléphone

le plafond a été refait en 1962 : on y voit des motifs de pêche, le blason des Chasseval et le blason des D’Espiney Saint Luc (parents de la propriétaire actuelle).

 le salon blanc :

La visite des communs se fait librement. Le tribunal a été peu utilisé car les châtelains vivaient surtout à Paris.

 Dans les écuries, il y a des jeux anciens pour enfants.

La visite guidée est terminée. Je l’ai trouvée un peu courte et le château m’a semblé un peu poussiéreux.

Il aurait aussi fallu faire une longue promenade dans le potager et le parc mais il pleut, il fait grand vent et il fait froid. Il faudra revenir un jour de mai ou juin quand les rosiers seront fleuris…

Il faudrait aussi refaire le tour des pièces du château afin de mieux admirer certains objets (tous en rapport avec le poisson!) ou les dessins, par exemple une estampe de Hiroshige.