• Le musée des Beaux-Arts d'Orléans moderne et époque contemporaine (1870 à nos jours)

    Jeudi 20 janvier, nous avions choisi de visiter le musée des Beaux-Arts d’Orléans

     

    La visite est guidée et la conférencière nous prête des petits sièges pliants, très pratiques à transporter.

     

     Les pièces du sous-sol sont très bien aménagées et consacrées aux modernes et contemporains.

     

    Les tableaux sont suffisamment espacés pour une belle impression de clarté.

     

     1 Tamara de Lempicka

     

    Saint Moritz 1929

     

    L’artiste s’inspire des gravures de mode des années folles. Cette femme, de la société huppée (peu allaient aux sports d’hiver à cette époque!) porte les cheveux courts, coiffés à la garçonne, typiques des années 20. Les volumes sont simplifiés et typiques de l’Art Déco. Les pentes enneigées sont traitées avec des effets de pâte, rares chez Lempicka. Par contraste, le pull et les lèvres rouges attirent le regard. Lolita de Lempticka a fait une belle carrière aux USA.

     

    Le musée des Beaux-Arts d'Orléans

     

    2- Aristide Maillol. (Banyuls/mer, 1861-1944),

     « Nymphe » bronze, figure centrale du groupe des Trois nymphes de la prairie.

     

    Le musée des Beaux-Arts d'Orléans

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    3 – Auguste Rodin (1840, Paris – 1917, Meudon)

     « L’ombre », ou « l’esclave » ou « le Titan » est une sculpture en bronze qui fait partie du groupe Les trois ombres destinée à surmonter « La porte de l’enfer ». En 1880, l’État achète à Rodin « L’âge d’airain » et lui commande ce projet monumental destiné à illustrer « La divine Comédie ». Ce projet fut abandonné mais il reste aussi les célèbres « Penseur », Baiser », Ugolin »… La sculpture que nous avons vue est celle de gauche du groupe des ombres. Elles représentent les âmes douloureuses de trois damnés qui regardent l’inscription « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance... »Rodin se réfère aux sculptures de Michel-Ange (les Esclaves).

     

    Il manque la main droite, le pied droit et la main gauche semblent avoir été fondues et inachevées. Ce n’est pas une erreur mais une volonté de l’artiste pour montrer que les âmes perdent toute réalité. Le cou et la tête sont dans le prolongement du dos, pour donner une impression d’écrasement. Craignant que son idée ne soit pas comprise du public, Rodin a par la suite décidé d’ajouter des mains à tous les tirages réalisés postérieurement.

     

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     4 - Bernard Rancillac (Paris 1931-Malakoff 2021)

     « Cinémonde n° 7», 1984

     L’artiste appartient au mouvement de la figuration narrative (comme Monory, Cueco, Télémaque, Klasen, Arroyo, dont les œuvres sont aussi exposées dans ce musée). Il s’inspire de la couverture de Cinémonde, revue très à la mode dans les années 50/60. Pour travailler, il projette la couverture sur son épiscope (offert par Télémaque) et reproduit le dessin sur sa toile. Il utilise des couleurs très vives. La vedette de cinéma représentée est Ann Sheridan qui incarne ici une voyante. Rancillac a fait cette série dans les années 80 alors que les vedettes étaient déjà plus ou moins oubliées du grand public (Joan Fontaine, June Haver, Tino Rossi…). Cela montre que la gloire ne dure pas longtemps ! Peintre politique, Rancillac a également peint une série sur Mickey (qu’il peint comme un agent de la CIA) et une série sur la guerre du Vietnam. Il est aussi l’auteur de l’affiche représentant Cohn-Bendit « nous sommes tous des juiifs allemands » (1968). Il donne parfois une vision sombre de l’humanité, sans prendre parti, il ne cherche pas à changer le cours de la politique mais tire des sonnettes d’alarme, pour nous faire réfléchir et ne pas tout accepter.

     

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    Une autre œuvre de Rancillac exposée est « Chez Alberto (Giacometti) » 1966, Dépôt du musée de Chartres. Le tableau a été peint à la mort de Giacometti.

     

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    « 5 h 35, un jour de plus », 1979, acrylique sur toile

     

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    5 – Peter Klasen (1935, Lübeck)

     « Gegen » 1981, acrylique sur toile

     Gegen signifie « être contre ». Contre qui ? Contre quoi ? l’histoire ne le dit pas. Cet étrange tableau a été peint à l’aérographe. L’artiste a vraiment vu ce mot écrit sur une porte de garage. Il essaie de redonner une place à l’humain dans ses œuvres.

     

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    6 – Jean Hélion (de son vrai nom Jean Richier) né Jean Bichier (1904, Couternes – 1987, Paris). Il est passé de la peinture abstraite à la peinture figurative. Il fut un temps, le gendre de Peggy Guggenheim, collectionneuse américaine, excentrique et richissime (évoquée dans la BD « Culottées »)

     « Choses vues en mai » 1969, acrylique sur toile, un triptyque de 8,76m sur 2,75 m. L’artiste était très inspiré par le cirque.

    L’artiste ne cherche pas à donner un témoignage direct, avec des personnages du réel (les visages sont effacés). Au centre, le cortège se constitue, on distribue des tracts. À gauche, le cortège s’est arrêté. À droite, des bancs sont arrachés, il y a le feu, les policiers sont là , les gens s’abritent sous des parapluies. Les forces de l’ordre et l’allégorie de la République sont séparés des manifestants par le feu. Cette partie plus sombre évoque l’espoir mais aussi l’incertitude des suites du mouvement. Mai 68 fut aussi une explosion de joie et d’espoir.

     

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    Une autre œuvre : Amitiés à Richard Lindner, acrylique sur toile, 1981. Richard Lindner était un artiste peintre américain.

     

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    7 – Ossip Zadkine (1890, Vitebsk-1967, Paris) Il travaille à la Ruche en 1909. CLIC ICI pour la visite de la Ruche.

     « Le compositeur » Cette petite (40 cm de hauteur) mais pourtant très dense sculpture représente un homme qui tient un violoncelle et une partition. Elle évoque « Mélancolie » de Dürer et « le penseur » de Rodin. Fonte à la cire perdue, 1935.

     

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    8 - Gaudier Brzeska (1891, Saint-Jean-de-Braye – 1915, Neuville Saint-Vaast)

     Très jeune, il rencontre Sophie Brzeska et part à Londres avec elle. Pour éviter les commérages (elle a 18 ans de plus que lui), il accole son nom au sien et fait croire qu’ils sont frère et sœur. Libertaire et antimilitariste, il s’enfuit à Londres pour ne pas faire son service militaire de deux ans. Mais il rentre pour la guerre et meurt au front en 1915. Pendant son séjour en Angleterre, il expérimente beaucoup et se rapproche des sculpteurs anglais. Il n’a exercé la sculpture que pendant 4 ans mais a cependant produit une centaine d’œuvres et plusieurs milliers de dessins. Au musée d’Orléans, ses œuvres sont exposées dans une petite salle où les dessins ne restent que quelques mois pour éviter les dégâts dus à la lumière

     « Masque ornemental » plâtre patiné 1914

     

    Le musée des Beaux-Arts d'Orléans

     

    Gaudier-Brzeska a observe également l’art indien, africain, mexicain, d’extrême-orient, ce qui se retrouve dans ce buste qui fait penser aux coiffures des Bouddhas du Laos et aux bas-reliefs assyriens. Pour cette sculpture, il est parti d’une personne réelle mais il a épuré le visage et est sorti de la ressemblance (c’est le portrait de Lovat Fraser)

     « Deux hommes portant une jatte »

     

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    « étude de nu masculin assis», 1910, fusain et sanguine sur papier vergé

     ce dessin fait partie d’une série de dix dessins pour le projet d’un groupe sculpté de Prométhée entouré des Océanides.

     

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    parcours Gaudier-Brzeska dans Saint-Jean-de-Braye : CLIC ICI

     

    9 - Zao-Wou Ki (Pékin-1920, Dully(Suisse)2013)

     « 13.2.1974 », huile sur toile.

    le titre est la date de création de l’œuvre. C’est un des plus beaux exemples d’abstraction lyrique. Zao-Wou est venu à Paris car il aimait la peinture à l’huile, absente en Chine. Il apprend la peinture à l’huile puis la désapprend. Pour créer, il reste seul avec sa toile dans une pièce, en pleine méditation physique. La toile n’a pas de titre pour ne pas donner d’indication au spectateur qui voit ce qu’il veut dans ces surfaces empâtées, grattées, bleues, brunes, noires. Chaque cm² a quelque chose à révéler.

     

    Le musée des Beaux-Arts d'Orléans3

    Le musée des Beaux-Arts d'Orléans

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    10 – Simon Hantaï (1922, Bia en Hongrie – 2008, Paris)

     « Étude » 1969, huile sur toile

     un immense tableau de 14 m de long. L’artiste est proche des surréalistes. Il expérimente le collage et le frottage. Puis il sort du mouvement surréaliste et arrive à l’abstraction. Il s’intéresse à la toile elle-même, la plie, la froisse, la noue et peint en bleu ce qui reste visible . Il a imaginé huit façons de plier. Quand on regarde cette toile, on peut imaginer ce qu’on veut, des oiseaux, des feuillages… À l’origine, la toile n’était pas fixée sur un châssis mais flottait librement. Le centre Pompidou a choisi de la fixer pour éviter qu’elle ne oit déformée. Simon Hantaï a arrêté sa carrière dans les années 80 pour ne pas devenir trop célèbre. Il a même détruit certaines de ses œuvres, en a enterré dans son jardin et les a déterrées 10 à 15 ans plus tard.

     

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    11 – Bertrand Lavier (1949, Chatillon/Deine)

     « peintures de paysages et au-delà  n°10» 1986, cibchrome et acrylique sur contreplaqué

     abstraction lyrique. Avec la photo les peintres se posent les questions sur ce que représente l’artiste.

     La partie gauche du triptyque est une photo ; au centre, Lavier peint par-dessus la photo ; à droite il continue le paysage uniquement en peinture et en l’imaginant. Il prend des libertés avec la réalité : est-ce qu’il pleuvait vraiment ce jour-là, la photo ne le montre pas. Le tableau aurait pu être continué à droite et peint par d’autres artistes, mais cela n’a pas eu lieu.

     

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    La conférencière nous quitte au bout d’une heure et demie et nous terminons la visite nous-mêmes. Toujours au sous-sol :

     

    12 Georgette Agutte(1867, Paris – 1922, Chamonix), épouse de Marcel Sembat, homme politique.

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    13 – Roger Toulouse (Orléans, 1918-1994)

     « Sur la plage »

     

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    14 - Malik Nejmi (photographe né en 1973 à Orléans), Abdelkader Benchamma (dessinateur né à Tours en 1975) et Mathieu Gaborit (né à Tours en 1972) ont créé cette œuvre de 3 m sur 7 m. « How to plant a dead tree and where ». La photo date de 2004, le dessin et la composition musicale datent de 2006.

     épreuve photographique originale, crayon graphite, feutre noir posca, pinceau et encre de Chine sur médium, compact disque audio

     Oeuvre créée pour l'exposition temporaire El Maghreb en 2006 au musée des beaux-arts d'Orléans. La composition musicale a été réalisée à Orléans.

     

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    15 _ Pierre de Belay (1890, Quimper-1947, Ostende)

     « Portrait de Max Jacob » 1943

     

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    16 - Max Jacob, « autoportrait »

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    17 – Jacques Monory (Paris , 19242018)

     « Meurtre n°14 », 1968, huile sur toile

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    18 - Alfred Manessier (1911, Saint-Ouen – 1993, Orléans)

     « Fishes’s sanctuary » 1969, huile sur toile

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    19 – Eduardo Arroyo

     « L’étudiant Rafael Gujarro se jette par la fenêtre à l’arrivée de la police », 1970, acrylique sur toile

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    20 – Robert Malaval (1937, Nice – 1980, Paris)

     « Deux pieds, le gauche et le droit », 1971, nyxal, stratifié rosé et blanc, support vert. Dépôt du musée de Chartres.

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    21 – Hervé Télémaque (1937, Port-au-Prince)

     « Un homme en raccourci lent n°2 », 1967, polyptyque, huile sur toile

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    « Rituel grâce à elle », 1967. Dépôt du musée de Chartres

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    22 – Henri Cueco (1929, Uzerches – 2017, Paris)

     « Les hommes rouges », 1971, huile sur toile

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     œuvres vues en janvier 2024. Certaines ont été prêtées par le Centre Pompidou, par exemple ce Volume suspendu de Jesús Rafael Soto

    De cet artiste, nous avons vu le Pénétrable au Cyclop de Milly-la-Forêt. CLIC

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    sur le thème de Jeanne D'Arc

    Jeanne d'Arc au sacre de Charles VII , première esquisse par Maurice Denis (1870-1943). 1906.

    Le directeur artistique du musée Grévin, Gabriel Thomas, s'adressa à Maurice Denis lorsqu'il envisagea de consacrer une salle à Jeanne d'Arc dans le contexte de sa béatification le 18 avril 1909. Cette esquisse est la première connue pour le tableau final. Ma photo est ratée !

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    une autre esquisse : (photo internet)

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    Jeanne d'Arc, par Jacques Prévert (1900-1977).

    Miro et Picasso encouragèrent Jacques Prévert dans sa pratique du collage développée durant sa convalescence à Saint Paul-de-Vence, à la suite d'un grave accident survenu en 1948. La Jeanne d'Arc d'Ingres est tournée ici en dérision; parasitée par des éléments discordants qui la déplace dans le champ du surréel.

     

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    Étude pour Jeanne d'Arc (1912) par Roger de La Fresnaye.(18551925). gouache et crayon graphite sur carton.

    Conçue en 1911 en vue d'une exposition d'art chrétien et peinte en 1912, l Jeanne d'Arc de La Fresnaye s'inscrit dans un ensemble militaire constitué d'un Cuirassier et d'une Artillerie.

     

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    Libération d'Orléans par Jeanne d'Arc (1982). par Georges Mathieu (1921-2012)

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     Fête Gloanec (1888) par Paul Gauguin qui a vécu pendant une dizaine d'années à Orléans.

    Le musée des Beaux-Arts d'Orléans moderne et époque contemporaine (1870 à nos jours)

    autres articles sur le musée d'Orléans :

    XVII è : CLIC

    XVIII è : CLIC

    XIX è : Léon Cogniet : CLIC

    XIX è de 1815 à 1870 : CLIC

     


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