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Le village de Charonne dans le 20 è
Notre guide nous emmène d’abord pour une promenade du village de Charonne. Les habitants tiennent à cette appellation de « village » plutôt que « quartier ». Une partie de la commune de Charonne ne fut rattachée à Paris (c’est maintenant un quartier du 20 è) que depuis 1859. Les autres parties ont été rattachées à Bagnolet et Montreuil. La commune était essentiellement rurale avant 1859 et après, elle s’industrialisa fortement et sa population augmenta considérablement (660 habitants en 1793 et 12000 en 1850). C’était un quartier extrêmement pauvre.
De 1008 à 1576, les terres appartenaient à l’abbaye de Saint-Magloire puis à la duchesse d’Orléans
L’église se situe sur la place Saint-Blaise. La tradition raconte que l’évêque d’Auxerre, Saint Germain, rencontra, en 430, sur les hauteurs de Charonne, une jeune fille, la future Sainte Geneviève. La légende veut qu’un oratoire ait été élevé à cet endroit. L’église actuelle présente des vestiges du XII è et des éléments du XV è et XVII è. Elle est toujours bordée par son cimetière, comme au Moyen-âge, ce qui est peu fréquent. Autrefois, l’entrée se faisait côté ouest, par une porte qui donnait sur le cimetière. Actuellement, l’entrée se fait par la porte sud qui donne sur la rue. C’est dans cette église que se situe la dernière scène des Tontons flingueurs. On la voit aussi dans « La der des ders » de Tardi-Daeninckx (p 53 et 54)
une plaque dans l'église. Déchiffrez si vous voulez...
rue Saint-Blaise, depuis l'église :
Le cimetière de Charonne :
Diverses personnalités y sont enterrées : Marie de Miribel (voir sa vie plus loin) qui aimait venir se reposer sur un banc (pour notre part, cela ne nous faisait pas envie, il faisait trop froid),
Emmanuelle Riva décédée début 2017 (« Hiroshima mon amour » et « Amour »), Pierre Blanchar (« la symphonie pastorale »), Robert Brasillach (écrivain mais malheureusement collaborationniste et anti-sémite, fondateur de « Je suis partout »),
Josette Clotis, la compagne d’André Malraux et leurs deux enfants, morts tous les trois tragiquement.
La tombe la plus célèbre est celel du Père Magloire qui se disait secrétaire de Robespierre, ce qui est faux. Il avait acheté cet emplacement en 1833 et fit clore l’espace avec des barrières de récupération. La statue ne le représente pas, c’est peut-être celle de Jean-Jacques Rousseau, une rose à la main, qui aimait se promener dans le quartier. On dit que le Père Magloire (de son vrai nom François Bègue) fut enterré avec une bouteille et qu’on chanta à son enterrement : « Il nous faut chanter à la gloire / De Bègue François-Eloy / Ami rare et sincère / Fit mention dans son testament / Qu’il fut enterré en chantant. / Pour le fêter en bon vivant / Il nous laissa chacun cinq francs / En vrais disciples de Grégoire / Versons du vin et puis trinquons / buvons ensemble à sa mémoire ; / C’est en l’honneur de son trépas / Qu’il a commandé ce repas ».
cette chanson des Négresses vertes
Marie de Miribel (1872-1959) était infirmière et fonda l’œuvre de la Croix Saint-Simon et vient en aide aux nombreuses familles pauvres qui vivaient dans le quartier (nombreux cas de tuberculose). Elle s’est également engagée dans la Résistance.
Le mur des Fédérés est appelé ainsi car on ramena ici en 1897 les corps des Fédérés morts un peu plus loin au moment de la commune.
près du square des Grès :
par ci par là, des œuvres d'art urbain:
le quetzalcoatl d'Oré "front de libération de l'amour"
Space invader :
Try :
Artiste Ouvrier :
Mesnager :
Polar Bear :
Joëlle m'a fait connaître ce poème :
Couplet de la rue de Bagnolet
Robert Desnos
Le soleil de la rue de Bagnolet
N'est pas un soleil comme les autres.
Il se baigne dans le ruisseau,
Il se coiffe avec un seau,
Tout comme les autres,
Mais, quand il caresse mes épaules,
C'est bien lui et pas un autre,
Le soleil de la rue de Bagnolet
Qui conduit son cabriolet
Ailleurs qu'aux portes des palais.
Soleil ni beau ni laid,
Soleil tout drôle et tout content,
Soleil d'hiver et de printemps,
Soleil de la rue de Bagnolet,
Pas comme les autres.
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Commentaires
Rue de Bagnolet c'est un poème de Prévert aussi, je crois bien
Belle promenade
Nous c'est jeudi "nouvelle" cathédrale russe
Bonne nuit !
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Nous apprenons toujours quelque chose en venant chez Monique, merci pour cet intéressant article.
Bisous bisous