• Il y a une semaine, c'était la nuit de la lecture.

    La nuit de la lecture, "la chambre des Officiers", à Malesherbes

    Au musée de l'imprimerie, la Cie Rosa-M, deux comédiens (Thomas Gaubiac et Cécile Leterme) et un accordéoniste (Rodrigues Fernandes) ont donné leur interprétation de "La chambre des officiers" de Marc Dugain.

    La nuit de la lecture, "la chambre des Officiers", à Malesherbes

    Quand nous nous sommes quittés, il restait une trentaine de pages à lire. Ils n'avaient évoqué l'après-guerre et le retour à la vie active des gueules cassées que pour donner envie de connaître la suite.

    Le livre de Marc Dugain existe en poche et également en BD.

    La nuit de la lecture, "la chambre des Officiers", à Malesherbes

    La nuit de la lecture, "la chambre des Officiers", à Malesherbes

    La lecture a été faite en deux parties, une heure et trois-quarts d'heure. Pendant l'entracte, nous avons eu le temps de déguster un gobelet de soupe marocaine et d'aller regarder les dessins et peintures de Jean-Claude Morice. L'exposition s'appelle "Cinq bleuets/Gueules cassées" . Le point de départ a été une carte postale datant de 1917 et représentant cinq jeunes soldats, les bleuets. L'artiste était présent et nous a raconté comment il avait procédé.

    L'exposition dure jusqu'au 16 mars et je vous en dirai davantage quand nous retournerons la voir le 14 mars, en visite commentée.

    La nuit de la lecture, "la chambre des Officiers", à Malesherbes

    La nuit de la lecture, "la chambre des Officiers", à Malesherbes


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  • Le musée de la Shoah à Pithiviers

     

    En 1942 et 1943, Pithiviers a été le lieu d'internement de 16 000 juifs dont 4500 enfants. Il ne reste pratiquement rien du camp d'internement. Mais un musée a été construit dans l'ancienne gare d'où sont partis les convois pour Auschwitz.

     

    Il y avait 3 camps dans le Loiret, Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Jargeau, gérés par l'administration française sous contrôle des nazis. Dans ce dernier camp, étaient internés dans des conditions épouvantables principalement les Tsiganes, les prostituées, les homosexuels, les politiques. Les Tsiganes sont restés jusque fin 1945.

     

    Cet article relate quatre visites ; celle du 19 septembre 2010 (l'emplacement du camp), celle du 21 septembre 2012 (le square Max-Jacob). Nous avons fait la visite du musée installé dans l'ancienne gare le 21juillet 2023 (avec Marie) et le 14 décembre 2023 (avec le "groupe du jeudi") :

     

    La visite de l'ancien camp (faite en 2010) a été conduite par les membres du CERCIL(Centre d'études et de recherches des camps d'internement du Loiret), dont sa fondatrice Hélène Mouchard-Zay (fille de Jean Zay, assassiné par la Milice en 1944 et à qui on doit, entre autres, quand il était ministre de l'Education Nationale, le CNRS, le MAM, le festival de Cannes...), Nathalie Grenon, directrice du CERCIL et Catherine Thion, historienne. Elles nous ont montré des photos d'époque, donné un petit livret récapitulatif.

     

    Des textes ont été lus tout le long du parcours : c'étaient des lettres d'Isaac Schoenberg à sa fiancée Chana. Il a été arrêté avec beaucoup d'autres hommes le 14 mai 1941, interné au camp de Pithiviers, déporté le 24 juin 1942 et assassiné à Auschwitz le 5 août 1942 (Hélène Mouchard-Zay utilise ce terme plutôt que celui d'"exterminé" qui s'applique plutôt à des insectes, à des nuisibles). Je n'avais jamais réalisé qu'en effet ce terme pouvait être choquant. Les lettres d'Isaac à sa fiancée sont pleines d'amour, d'espoir et il raconte aussi la vie du camp, les colis, les lettres, la censure.

     

    L'après-midi, nous avons assisté à une lecture croisée de lettres du même Isaac Schoenberg et de Francine Christophe, une petite fille de 8 ans, survivante et qui témoigne dans les écoles.

     

    Le 21 septembre 2012, avait lieu une cérémonie pour commémorer le départ de Pithiviers du dernier convoi, le convoi 35. Le dernier convoi pour Auschwitz-Birkenau. Le matin, nous sommes allés sur les lieux de l'ancien camp d'internement, puis nous avons écouté la lecture des 995 noms de personnes juives, hommes, femmes, enfants partis ce jour-là, à 6 h 15 du matin. La lecture a duré près d'une heure, on a le temps de réfléchir et de mesurer l'atrocité de ce qui s'est passé. Les noms étaient lus par des enfants, des petits-enfants des personnes déportées, par une vieille dame de 80 ans qui a pu, grâce à sa sœur, échapper à la déportation et par un monsieur de 86 ans qui a survécu.

     

    A midi s'est déroulée une cérémonie commémorative.
    Parmi les 1000 déportés, dont 163 enfants, 791 ont été gazés à leur arrivée à Birkenau.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers


    Le musée de la Shoah, installé dans l’ancienne gare, a été inauguré le 17 juillet 2022 par Emmanuel Macron et Serge Karsfeld. La gare n'avait plus d'activité depuis 1969.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    La Salle d’attente accueille dans l'année les scolaires (tables, écrans, documents). En juillet 2023 était installée dans cette salle une exposition sur la vie de Simone Veil.

     

    À l'aide de photos, de cartes, de documents et de témoignages, le musée nous informe sur la mise en place de l'assassinat de millions de personnes.

     

    Le soir, des films étaient projetés dans la cour : "Charlotte" (sur la vie de la jeune peintre Charlotte Salomon), "Simone, le voyage d'une vie" et "Elle s'appelait Sarah"

     

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    Revenons sur ce qui s'est passé entre 1940 et 1942 :

     

    Une carte du réseau de chemin de fer montre l'importance des transports par rail, passant par Paris.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    Le 10 juin 1940, les Allemands entrent en France en passant par la Belgique et les Ardennes (le 16 juin dans la région de Pithiviers et Orléans). 1 800 000 prisonniers de guerre sont internés dans les Frontstalags : dans le Loiret : le 151 à Montargis, le 152 à Pithiviers, le 153 à Jargeau (900 prisonniers). Ces camps avaient été construits pendant la première guerre mondiale comme lieux de stockage puis aménagés en 1939 dans l'objectif d'accueillir les réfugiés et étaient prévus pour les prisonniers de guerre allemands.

     

    Le 22 avril 1941, Dannecker, représentant d'Eichmann en France, transforme le camp de Pithiviers en camp d'internement pour les juifs. Comme il n'est pas assez grand, on lui adjoindra rapidement le camp de Beaune-la-Rolande. Le statut des Juifs était établi depuis le 3 octobre 1940 (décret-loi du régime de Vichy) : définition juridique de la qualité de "juif", interdiction d'exercer certains métiers. Les lois de Nuremberg (1935) ne portaient que sur les ressortissants du Reich. Le programme Aktion T4 portait sur l'euthanasie des personnes handicapées.

     

     

     

    En France, il y avait moins de 1% de Juifs, 10 % en Pologne et 30 % à Varsovie. Dans le ghetto de Varsovie, les conditions étaient très mauvaises : moins de 200 calories par personne. L'URSS est envahie le 22 juin 1941 (opération Barbarossa). Les Einsatzgruppen massacrent les Juifs de Pologne et de Russie (massacres par balle, une balle par personne), les gens étant obligés de se déshabiller puis de creuser une fosse avant d'être fusillés. À côté de Kiev, à Babi Yar, en septembre 1941, 33 771 hommes, femmes, enfants sont assassinés (une photo montre les vêtements).

     

     

     

    Le 20 janvier 1942 a lieu la conférence de Wannsee où quinze hauts responsables nazis, sous la présidence d'Heydrich, mettent au point la "solution finale". En décembre 1941, avant cette conférence, un premier camp d'extermination s'était ouvert à Chelmno où les premiers gazages ont lieu (camions équipés de bouteilles d'oxyde de carbone).

     

    Il faut distinguer les camps de concentration où les déportés devaient travailler dans des conditions extrêmement pénibles et où ils mouraient d'épuisement et les centres de mises à mort où les personnes étaient gazées dès leur arrivée (Sobibor, Chelmno, Treblinka, Belzec et une partie des camps de Maïdanek et Auschwitz-Birkenau). Certains camps, Auschwitz et Maïdanek cumulaient les deux).

     

     

     

    Le 14 mai 1941, a lieu une première rafle concernant les hommes juifs étrangers (surtout des Polonais). On l'a appelée la rafle du "billet vert" en raison de la couleur de la convocation. Plus de 6000 hommes sont convoqués par la préfecture française. 3747 obéissent, pensant qu'il ne s'agit que d'une formalité. Ils sont arrêtés, regroupés dans différents lieux, dont le gymnase Japy (XI è). Des photos montrent les femmes apportant des affaires à leur mari, les habitants du quartier assistant à la scène depuis leurs fenêtres. . Que pensaient les gens en voyant cela, certains étaient-ils animés d'idées antisémites et xénophobes ? Les hommes quittent les lieux sous la garde des policiers français dans les bus et sont transférés à la gare d'Austerlitz.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    quelques photos sur ce site : CLIC

    Quatre convois partent de Paris le 14 mai pour Pithiviers (1700 personnes) et Beaune-la-Rolande (2000 personnes). L'étoile jaune n'avait pas encre été rendue obligatoire à cette date.

     

    Les rafles des 16 et 17 juillet 1942, dites rafles du Vel' d'hiv', arrêtèrent 13152 juifs, transférés à Drancy, Pithiviers et Beaune. Pour beaucoup, ces victimes sont des femmes et des enfants dont les pères avaient été arrêtés en mai 1941.

     

     

    Des photos montrent l'arrivée des hommes au camp de Pithiviers. Les photos étaient prises par un photographe missionné de sorte à faire de la propagande anti-juive. Les photos, trop humaines, n'ayant pas réussi leur objectif, le photographe Harry Croner a été écarté. Beaucoup de personnes regardent les hommes juifs et pensent peut-être que s'ils sont arrêtés, c'est qu'ils avaient fait quelque chose de mal.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    Sur la photo on voit le silo à grains.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    Le camp était gardé par des gendarmes français, même si les nazis n'étaient jamais très loin. Les baraques étaient en bois et fibro-ciment, sol en ciment . 700 personnes purent s'évader de Pithiviers et Beaune, d'autres furent libérés pour mauvaise santé. Certains évadés furent repris plus tard et déportés. La plupart furent déportés à Auschwitz-Birkenau et assassinés. Les internés pouvaient travailler à l'extérieur, dans les fermes principalement où ils reçurent de l'aide pour s'évader. Des Pithivériens ont caché des gens. Par exemple, les époux Malé et Madeleine Fauconneau qui ont reçu le titre de Justes parmi les Nations. Pendant deux ans, les époux Malé, épiciers dans la rue de la Couronne, ont caché trois évadés. Deux des hommes, Jean Csonka et Paul Lederer, ont épousé Mireille et Madeleine Malé. Mais beaucoup d'autres ont fait la même chose (lire quelques pages dans le livre édité par le CERCIL et cité en fin d'article)

     

    À Beaune, deux enfants ont été dénoncés par une femme et sauvés par des gendarmes.

     

    Un autre homme s'est fait passer pour fou suicidaire et a été transféré à l'asile de Fleury-les-Aubrais puis à Paris, à Sainte-Anne.

     

    Il y avait 200 personnes par baraque. Les couchages étaient faits de paille sur des planches en bois, ce qui causait des maladies à cause du pourrissement de la paille.

     

    Une photo montre un gendarme français sur le bord gauche, elle a été utilisée par Resnais dans "Nuit et brouillard" (1955). La censure a obligé Resnais à masquer le gendarme et son képi par une sorte de poutre. (la photo a été prise non dans le camp de Pithiviers mais à Beaune)

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    Les hommes arrivés en 1941 sont restés plus d'un an car il n'y avait pas encore les structures pour tuer.

     

    Voici une photo de l'emplacement de l'entrée du camp. Les rails ne sont pas ceux qui conduisaient vers les camps d'extermination mais ceux qui permettaient le transport des trains de betteraves (la loco s'appelait la Décau). Les rails n'étaient écartés que de 0,60 m. Les rails qui emmenaient vers Auschwitz étaient tout près, de l'autre côté de la route.

     

    De ce camp, il ne reste rien qu'un bâtiment en dur, qui était l'ancienne infirmerie. A l'emplacement des baraques, la végétation a repris ses droits.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    Huit convois (8000 juifs) partirent de Pithiviers et Beaune (Pithiviers est le premier camp de départ pour Auschwitz, après Drancy) : à noter que les nombres que j'ai relevés au musée (mais peut-être mal) ne correspondent pas tout-à-fait à ceux de Wikipédia.

     

    le convoi 4 le 25 juin 1942 (le premier convoi est parti de Drancy le 27 mars 1942) 999 hommes, 51 survivants.

     

    le convoi 5 : parti de Beaune-la-Rolande le 17 juillet 1942; 928 déportés dont 24 enfants. 18 survivants

     

    le convoi 13 : le 31 juillet 1942 : 4049 déportés dont 146 enfants, 13 survivants

     

    le convoi 14 : le 3 août 1942 : 1034 déportés dont 107 enfants. 5 survivants

     

    le convoi 15 : parti de Beaune le 5 août 1942 : 1013 déportés dont 219 enfants. 9 survivants

     

    le convoi 16 : le 7 août 1942 ; 1072 déportés dont 303 enfants. 6 survivants

     

    le convoi 35 : le 21 septembre 1942 : 1001 déportés dont 168 enfants ; 35 survivants

     

    Le camp de Pithiviers ne regroupait que des familles ; les célibataires étaient envoyés à Drancy.

     

    À chaque départ, les gendarmes utilisent la force pour séparer les mères et les enfants en bas-âge. La violence est extrême, les scènes d’une grande cruauté.

     

    Les 3 000 enfants les plus jeunes restent seuls dans les camps, dans une affreuse détresse matérielle et affective. Quelques rares assistantes sociales démunies essaient de soulager leur souffrance. Pour complaire aux nazis, Pierre Laval et Bousquet insistent pour la déportation des enfants.
    L’autorisation de Berlin arrive le 13 août, mais elle interdit les convois constitués exclusivement d’enfants. Aussi sont-ils transférés au camp de Drancy pour y être mélangés à des adultes juifs qui viennent d’être arrêtés en zone non occupée par la police de Vichy et livrés à la Gestapo à Drancy.
    Ces enfants sont, pour leur grande majorité, déportés à Auschwitz-Birkenau entre les 17 et 28 août 1942, par les convois n°20 (579 enfants), convoi n°21 (435 enfants), convoi n°22 (537 enfants), n°23 (565 enfants), convoi n°24 (401 enfants), convoi n°25 (281 enfants).
    Aucun de ces enfants n’est revenu.

     

    Au square Max-Jacob (Max Jacob a été arrêté à Saint-Benoît-sur Loire et mort à Drancy en 1944), il y a deux stèles avec les noms des enfants (même chose à Beaune).

     

    Les convois suivants partent principalement de Drancy. À Pithiviers, de septembre 1942 jusqu’en août 1944, 3 000 internés politiques et résistants sont enfermés dans le camp. À la libération, les collabos (par exemple Simone Touzeau, connue par la photo prise par Robert Capa et dite "la tondue de Chartres") furent emprisonnés et le camp fut rasé en 1949.

     

    La visite continue par l'audition de témoignages des rescapés. Des lettres montrent la collaboration entre les nazis et les autorités françaises pour le départ des trains.

     

    Nous terminons la visite dehors, au niveau des rails.

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    des liens sur vidéo et témoignages :

     

    le site du musée de Pithiviers CLIC

     

    un site avec des photos du camp CLIC

     

    le journal de l'association Mémoires du convoi 6 avec une table ronde avec les gens de Pithiviers : CLIC

     

    https://convoisduloiret.org/wp-content/uploads/2020/11/7790c5cfce1b98927830464fa7efa503.pdf

     

     

     

    pour aller plus loin :

     

    le CERCIL CLIC

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    le musée de la Résistance à Lorris CLIC

     

    le camp de Jargeau : CLIC

     

     

    quelques livres (certains sont à la librairie du musée, dans l'entrée)

     

    Souviens-toi, Leah (Yaël Hassan)

     

    Retour à Birkenau (Ginette Kolinka)

     

    Charlotte (Foenkinos) , l'histoire de Charlotte Salomon

     

    L'ordre du jour (Eric Vuillard) prix Goncourt 2017. Le récit commence juste après l'incendie du Reichstag en 1933. Göring demande à 24 grands entrepreneurs de soutenir financièrement le parti nazi pour les élections.

     

    Les camps d'internement du Loiret (editions CERCIL)

     

    Le camp d'internement et le musée de la Shoah de Pithiviers

     

    pour les enfants, à partir de 10 ans :

     

     

    Les enfants aussi (Laurence Lefèvre et Liliane Korb, connues aussi sous le pseudo de Claude Izner), la rafle du Vel d'hiv

     

    et puis trois livres aux éditions OSKAR jeunesse.

     

    J'ai vu pleurer un vieux tsigane (Guy Jimenes)

     

    Les sanglots longs des violons (Violette Jacquet-Silberstein et Yves Pinguilly)

     

    Le dernier été des enfants à l'étoile (Philippe Barbeau et Annette Krajeer)

     

     

     

    pour les collégiens :

     

    146298 (Rachel Corenblit)

     

     


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  • Je vous prie de m'excuser pour la médiocrité des photos ! J'espère cependant qu'elles rappelleront un bon souvenir à ceux qui ont vu cette expo (elle est encore visible jusque mi-septembre)

     

    Marcel Jacno (dit Jacno) à ne pas confondre avec le musicien Jacno, est un designer, artiste graphique (1904-1989).

     

    De son vrai nom Jachnovitch, il était juif d’origine ukrainienne. Il changera son nom en 1953.

     

    C’était un ami d’enfance de Pierre Lazareff. Jacno caricaturait, Lazareff écrivait. Ils avaient fondé avec quelques autres adolescents un groupement amical, littéraire, dansant appelé « Club des soixante ».

     

    Jacno est principalement connu pour avoir créé le logo du paquet de gauloises et le logo du TNP.

     

    Mais il n’a pas fait que ça, et notre guide du Musée de l’Imprimerie va nous expliquer tout cela pendant deux heures.

    Jacno s’est formé auprès d’un peintre en lettres (devantures de magasins, affiches, signalétique..)

     

    À la fin des années 1920, il commence sa carrière en dessinant des affiches de cinéma pour Paramount et Gaumont. (films de Charlot et westerns=.

     

     Il rencontre le typographe Cassandre qui travaille pour la fonderie typographique Deberny-Peignot et crée pour cette fonderie le caractère « Film » (1934).

     

    Par la suite, il créera bien d’autres caractères : Scribe (1936)

     

    Jacno (1949),

    Hippocrate (1950), Brantôme (1951), Chaillot (1953) Molière (1970), Ménilmontant (1972),

    Corneille (1976).

    Chaillot a des contours irréguliers, un peu tremblotants. Jacno déforme les caractères classiques, didones et garaldes et même l’Helvética.

     

    Pendant la guerre, il entre dans la Résistance, puis est déporté à Buchenwald, Dora, Ellrich.

     Après la guerre, il travaille pour le monde du théâtre et crée le caractère-pochoir Chaillot pour les affiches du TNP de Jean Vilar et du Festival d’Avignon.

     

    Roses rouges pour moi" que j'ai vue en 63 (?) avec Bernard Verley, Georges Wilson

     

     La guerre de Troie n'aura pas lieu (en 63) avec Judith Magre, Christine Minazolli, Pierre Vaneck, Robert Etcheverry, Jean Vilar. Quelle distribution !

     Il a passé 27 ans sur le lettrage Talma, dépose le brevet et meurt juste après. Talma est un caractère dit de labeur, c’est-à-dire pour les textes longs, les journaux. Ces caractères sont destinés à être lus et ne permettent pas beaucoup d’originalité. Les caractères dit de titrage sont destinés à être vus et peuvent se permettre davantage de fantaisie.

     

    Jacno a également travaillé pour Guerlain, Chanel (le n° 5 c’est lui, ou pas?), Bourjois, Cinzano, Courvoisier, les éditions Julliard et Denoël, les journaux l’Observateur et France-soir (le journal papier, pas la récente édition numérique complotiste)...

     

    Ah ! j’oubliais ! Le paquet de Gauloises. Le casque et le bleu ne sont pas de lui, c’était une idée de Maurice Giot. En 1929, Jacno a été embauché pour améliorer le dessin et faire le lettrage Bodoni

     

    En 1946, il reprend sa collaboration avec la SEITA et redessine le paquet. Son nom apparaît sur le paquet mais il n’est pas payé en droits d’auteur. Le titrage est énorme : 2 500 000 par an. Mais il a été payé pour les cigarettes en chocolat (on gardait trop longtemps la cigarette en bouche et le papier collait si bien qu’on était obligé de le manger). Je ne me souviens pas avoir consommé ces cigarettes en chocolat, mais j’aimais beaucoup les pièces en chocolat recouvertes de papier doré.

     

     

     

    Le musicien Jacno a choisi ce pseudonyme car il était grand consommateur de ces gauloises. Mais ils ne sont jamais rencontrés.

     

     Jacno a habité à Boësses où il occupait ses loisirs en peignant sur chevalet. 

     

    À la fin de la visite, notre guide met en marche une machine 3 D qui structure les lettres Jacno. Petit à petit, les lettres montent et prennent du relief. C’est assez long, il faut compter 20 €/kg pour faire trois alphabets. Chacun d'entre nous choisit trois lettres dans un bac de lettres en rouge et bleu, les couleurs de Jacno.

     

    il suffirait peut-être de poncer les lettres pour avoir une impression correcte.

    Le mieux pour connaître l'œuvre de Marcel Jacno, c'est d'acheter ce livre.

     

     

     

     


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  • Pour visiter il faut téléphoner à la mairie.

    Une historienne, Mme Élodie Guiard, s’est intéressée à l’histoire du village, et des panneaux explicatifs ont été élaborés. Je recopie ces renseignements.

     

    L’histoire de l’église est liée à la fondation en 1245 du prieuré Saint-Fiacre situé autrefois sur le chemin de Dimancheville et Labrosse. Le prieuré a été fondé par Geoffroy de la Chapelle, grand panetier du roi Louis IX, seigneur de la Grange-sous-Briarres, pour s’occuper de la léproserie de Saint-Nicolas-de-Labrosse. Il installa trois prêtres dans une maison dédiée à Saint Fiacre. Je suppose que ce n’est pas le Geoffroy de La Chapelle (mort vers 1195) qui était prévôt d’Adèle de Champagne, reine de France (mère de Philippe Auguste) de 1160 à 1180. En 1245, c’était Louis IX, fils de Louis VIII, petit-fils de Philippe Auguste et arrière-petit-fils de Louis VII, qui régnait.

     

    Le prieuré a disparu mais l’église est toujours là.

     

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    la dalle funéraire de Geoffroy de la Chapelle

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

     L’église s’est ensuite appelée Saint-Blaise quand elle reçut les reliques du saint à la fin du XVI è siècle. Leurs statues sont dans l’église ainsi que celle de Saint Sébastien. Saint Blaise, fêté le 3 février, vécut en ermite dans une caverne. La légende dit que les animaux se rassemblaient devant sa grotte pour recevoir sa bénédiction. C’est le patron des menuisiers. Saint Fiacre est vénéré en Brie et dans le Gâtinais depuis le Haut Moyen-âge. C’est un saint guérisseur, il tient une livre dans la main gauche et une bêche dans la main droite, symboles d’oraison et de travail. Il faisait localement l’objet d’un pèlerinage au XIX è siècle. C’est le patron des jardiniers, des cochers et des chauffeurs de taxis. Il est fêté le 30 août.

     

    Au début, l’église ne comportait que le chœur actuel, voûté d’ogives. À la fin du XVI è siècle, la nef fut ajoutée. Au début du XVI è la voûte a été plafonnée, la charpente a été dégagée lors de la première restauration.L’église est classée aux monuments historiques depuis 2005.

     

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

     Ce qui frappe en entrant, c’est le maître-autel en pierre polychrome surmonté d’un retable en bois, d’un fronton brisé et d’un tabernacle en bois partiellement doré. Dans les années 1680, le curé de Dimancheville, Pierre Fisset, commande au sculpteur Jean Jaspart établi à Pithiviers ce maître-autel au prix de 1500 livres. C’est une somme considérable, payée par lui-même et les dons des fidèles.

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    les anges

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    le Bon Pasteur :

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    à gauche : Saint Louis et un évangéliste :

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    à droite Saint Antoine de Padoue

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

     

    De chaque côté du maître-autel, se trouvent des portes en bois. Elles sont peintes. À gauche, on voit en haut le reniement de Saint Pierre (on voit le coq) et en bas la tentation du Christ dans le désert.

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    reniement de saint Pierre :

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    À droite, en haut un évêque en prière et en bas la chute du diable.

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

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    toujours sur le mur est :

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

     Coté nord une peinture murale représente la Cène.

     

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

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    mur sud :

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

     Autres éléments du mobilier : une chaire peinte, un baptistère avec couvercle en bois et serrure d’origine, une Vierge en pierre calcaire polychrome du XIII è, un "squelette" de retable en bois.

     

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

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    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

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    un Christ à 4 clous

     

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

    Dimancheville (Loiret), l'église Saint-Blaise

     

     


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  • La Selle-sur-le-Bied se trouve au nord-est de Montargis et au sud de Chevry-sous-le-Bignon.

     

    Un prieuré (cella) était établi à cet endroit par l’abbaye de Ferrières, vers l’an 1000.

     

    Elle est traversée par la Cléry, affluent du Loing.

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

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    le château du XVII è

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    un ancien commerce :

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    Daniel Spoerri (artiste roumain ayant participé à la création du Cyclop, "la chambre de Spoerri" au troisième étage) a habité à La Selle-sur-le-Bied.

     

     

     

    L’église a été en grande partie reconstruite après les destructions de la Guerre de Cent ans.

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

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    Les peintures murales du XV è ont été dégagées en 1958 de l’enduit qui les recouvrait.

     

    Sur le mur sud, la vision de Saint Hubert et en dessous, le martyre de Saint Sébastien, protecteur contre la peste.

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

    saint Hubert :

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    Saint Sébastien percé de flèches

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

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    Sur le mur nord, assez haut placées : Saint-Jean-l’évangéliste, Saint Pierre (et ses clés) et Saint André (et sa croix).

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

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    Croix de consécration (je crois qu’il y en a douze)

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

     

    Une statue de la vierge à l’Enfant qui servait pour les processions

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    Un Christ en croix peut-être du XV è siècle

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    des fonts baptismaux du XVII è.

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

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    des pierres tombales

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    Les vitraux , politiques, monarchistes ?:

     

    une intérprétaion est donnée ici : cLIC

     

    je la résume :

     

    mur sud : un vitrail daté de 1891 et signé Fournier (Tours). À gauche, Sainte Claire consacrée par François d’Assise. C’est la protectrice des aveugles.

     

    À droite : Sainte Clotilde, épouse de Clovis depuis 492. Est-ce Clovis qui est représenté en tenue de combat et la bataille qui se déroule est-elle celle de Tolbiac (496) ? La légende dit que Clovis aurait juré de se convertir s’il était vainqueur contre les Alamans. Le baptême eut lieu quelques années plus tard. Ce vitrail est créé en 1891, époque nationaliste (d’où la présence de Clovis, premier roi des Francs), revancharde et anti-allemande (Alamans-Allemands ?) La couronne et le manteau fleur-de-lysé pourraient montrer que les monarchistes sont toujours là… Même chose avec le médaillon, la monarchie est triomphante. On peut noter l’alliance de la puissance royale (le donjon de Vincennes) et de la puissance de l’Église (la Sainte-Chapelle).

     

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

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    L’autre vitrail sur le mur sud montre Sainte Radegonde. C’est la quatrième ou cinquième épouse de Clotilde, fils de Clovis. Les relations entre les deux époux tournèrent mal et Radegonde s’enfuit à Poitiers (elle passa par le Gâtinais) où elle fonda une abbaye. La scène représentée montre Radegonde, en habit de nonne, refusant la couronne que lui offre Clotaire. À l’intérieur des arcades, on voit une série de svastikas.

     

    La Selle sur le Bied (Loiret) peintures murales et vitraux

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    pour visiter l’église, il faut téléphoner à la mairie pour vérifier que l’église est bien ouverte.

     

     

     

    Dans les registres paroissiaux, le curé Bruleron a raconté les événements qui se passaient en France (notamment à la cour du roi), la météo, à partir de 1708 et dans trois registres paroissiaux. Article à venir….

     

     

     

     

     


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