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Par bluesy le 10 Mai 2019 à 23:33
Le Parc des Buttes Chaumont (Paris – 19 è)
La visite s’est faite sous la conduite de notre conférencière Virginie Descotte.
Attention, certains renseignements sont peut-être inexacts, car je n'ai pas pris de notes. J'ai pioché par ci par là dans des livres et sur internet et j'ai essayé de situer les éléments sur le plan...
Nous sommes entrés par la porte sud, près du métro Botzaris.
Avant 1860, le parc n’existait pas. Le nom viendrait de «chauve» et «mont» car rien ne poussait. C’était un espace minéral et plutôt mal famé. Près de là, se trouvait le gibet de Montfaucon avec ses 16 fourches patibulaires où de nombreuses personnes furent pendues (Enguerrand de Marigny, Olivier le Daim, l’amiral de Coligny, Colin de Cayeux et bien d’autres ! François Villon échappa de peu à la pendaison et il écrivit sa « Ballade des pendus»…).
Après la Révolution, sur la butte Chaumont,on extrayait le gypse (pour faire du plâtre) et de la pierre meulière. Le lieu servait aussi de bassin d’épuration et de décharge publique (les abattoirs de la Villette n’étaient pas loin). Les brigands, mendiants et vagabonds se réfugiaient dans les galeries des carrières. Des combats d’animaux s’y déroulaient aussi. À cette époque-là, on était encore en dehors de Paris.
Des écrivains parlaient de ces lieux en termes effrayants :
« Vers le nord de Paris, non loin de Romainville,
Adossés aux plateaux où s’assied Belleville,
il était autrefois des lieux âpres, affreux,
où tout homme de bien n’osait jeter les yeux
(…)
Jamais aucun oiseau n’y construisit son nid.
Le chant de rossignol jamais n’y retentit.
« La hâve équarisseur, entouré de corbeaux,
y dérobait leurs proies à des hideux tombeaux.
Le soir vagabond, rebut de la grand’ville,
Dans de grands souterrains plaçait son domicile.
Le voleur, à l’œil louche, y cachait ses larcins ;
il y fraternisait avec les assassins »
Marius Reynaud (« Les Buttes-Chaumont ou Saint-Chaumont, les temps anciens, les temps modernes »1870 (davantage de texte ici
« Comparez ce quartier avec celui de la bourse, et mesurez la distance qui sépare d’aussi frappants contrastes ; là-bas la richesse, le luxe, tout ce que la ville renferme de plus gracieux, de plus séduisant, de plus animé ; ici, la misère, l’infection, la pourriture, la mort ; là-bas : Paris : ici, le résidu de Paris » M.Perrot 1840 « impressions de voyage »
un autre livre (que je viens d’acheter) raconte les histoires de ce lieu« Légendes du vieux Paris », Amédée de Ponthieu
En 1860, la commune de Belleville a été intégrée à Paris, les carrières ont été fermées et Napoléon III a décidé de faire du lieu un grand parc de 25 ha pour l’exposition universelle de 1867. Les travaux ont duré 4 ans et ont été confiés à l’ingénieur Jean-Charles Alphand (qui a aussi réalisé le Parc Monceau, Parc Montsouris, bois de Boulogne, Vincennes), aidé de l’architecte Davioud (qui a aussi réalisé le théâtre d’Étampes), de Belgrand et du jardinier Barillet-Deschamps (jardin du Luxembourg, Parc Monceau, Montsouris, bois de Boulogne, Vincennes, jardins en Égypte...).
Il a fallu recouvrir les carrières d’un million de mètres cubes de terre. Le parc est à l’anglaise et évoque la montagne (torrents, cascade, falaises, rochers, grottes, belvédères, pâturages…
L’originalité de ce parc c’est aussi d’avoir intégré la technique du rocaillage et du rusticage. Cette technique consiste à fabriquer des barrières, bancs en ciment armé pour imiter le bois. Actuellement, il existe encore quelques rocailleurs.
des faux rochers :
des bancs aux pieds en forme de branches :
Au milieu du parc, a été créé un lac artificiel avec une île de 30 m de hauteur. On pénètre dans l’île en passant sur une passerelle métallique suspendue créée par Eiffel et un escalier de 173 marches. Au sommet, un kiosque, dit temple de la Sibylle, a été construit sur le modèle du temple de Vesta à Tivoli.
de loin, le belvédère :
une falaise, style Étretat, est recouverte de végétation. J'ai trouvé un site qui parle d'une falaise dans le parc recouverte d'ailantes, arbres à feuilles composées qui ressemblent au sumac. Cela pourrait donc être ça... Un clic sur le site en question pour lire le descriptif (au paragraphe 9). CLIC ICI !
Outre le pont suspendu, il y a un pont en pierre (le pont des Suicidés) et deux autres.
le pont suspendu :
à gauche pont de pierre et au fond la mairie du 19 è :
Des ruisseaux parcourent le parc. L’un d’eux est alimenté par le bassin de la Villette, pénètre dans une grotte (avec des fausses stalactites en ciment armé) sous forme de cascade de 32 m. L’eau est ensuite récupérée et renvoyée au bassin.
une autre cascade :
Il y a quelques bâtiments dans le parc dont le restaurant « Rosa Bonheur » en forme de chalet suisse. Autrefois, c'était une guinguette et les gens y venaient pour regarder passer les trains de la petite ceinture :
un autre bâtiment :
un tunnel :
la falaise naturelle :
Statue de Pan, par l’artiste grec Fanis Sakellariou. Le corps du dieu évoque des branches (c’est le protecteur de la végétation). La statue a été offerte par le Comité des scientifiques grecs en Europe.
Statue « le gouffre » par Sylvain Kinsburger
La flore est abondante, donne un aspect naturel mais tout est pensé : harmonie des couleurs des arbres, le rouge, le jaune, les différents verts. Arbres remarquables (trois platanes d’Orient de 6 m de circonférence datant de 1862), des gingkos bilobas, noisetier de Byzance, hêtre pourpre, tulipier, sophora, séquoia, orme de Sibérie, un cèdre du Liban planté en 1880. Rhododendrons, azalées, marronniers…
azalées :
rhododendrons :
les platanes remarquables :
le gingko biloba :
Sur un blog, j’ai trouvé un kaiku écrit par Jacqueline Held (petit aparté : Jacqueline Held, auteure de « Le chat de Simulombula » est la première écrivaine venue dans ma classe (en 1973 !):
"Le noisetier de Byzance
te regarde
de tous ses yeux
démesurés"
Je ne sais pas quel est cet arbre (derrière le tamaris) . Plantnet me dit qu'il s'agit d'un casaealpinia (famille des flamboyants)... peut-être ...
Les fleurs sont plantées dans des « corbeilles ».
quelques pages du blog "la parisienne de Rambouillet" :
ici, là, encore là, encore ici,
et pour avoir d'autres articles, un clic ici et à vous de faire votre choix entre les fleurs et les oiseaux du parc !
2 commentaires -
Par bluesy le 2 Avril 2019 à 23:34
Trois films passent en ce moment à l'Atelier des Lumières (près du Père Lachaise). Y passer une heure et demie permet de voir deux fois chaque film (Van Gogh, Japon, Verse). Ils passent en continu, avec une interruption de deux minutes entre chaque film. Tous les murs et le sol sont animés par les images qui défilent. On peut monter à la mezzanine eou s'installer dans l'escalier pour avoir une vue d'ensemble.
Il vaut mieux acheter ses places à l'avance sur internet car il y a beaucoup de monde... Quand nous sommes arrivés, les gens qui n'avaient pas leur billet ne pouvaient pas entrer.
Van Gogh ;
le Japon :
Verse (le film passe dans le bar, petite porte au fond, sous la mezzanine) :
film sur le Japon
Verse :
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Par bluesy le 6 Février 2019 à 23:46
Les appartements de la princesse Marie-Sophie de Courcimon se trouvent à l’étage. La décoration célèbre la beauté de la princesse.
le plafond de l'escalier :
des éléments venant d'autres endroits sont exposés dans une salle :
Pluton (Hadès) enlevant Proserpine (Perséphone) fille de Cérès (Déméter)
des putti :
la chambre d’apparat de la princesse. De chaque côté du lait, deux tableaux de Boucher : la cage et la guirlande
Les médaillons dorés représentent les amours de Jupiter avec Callisto
avec Sémélé
avec Europe (pour la séduire, il se transforme en taureau)
avec Io (pas prise de photo)
Les corniches représentent Danaé (pour la séduire, Zeus se transforme en pluie d'or)
, Léda,'Zeus se transforme en cygne)
Psyché (pas pris de photo)
Hébé (pas pris de photo)
Ganymède(Zeus se transforme en aigle pour enlever Ganymède qui devient l'échanson des dieux)
Au dessus des portes : les Grâces présidant à l’éducation de l’Amour (Boucher), Minerve enseignant à une jeune fille l’art de la tapisserie (Charles Trémolières)
le salon de la princesse est magnifique avec des boiseries en rocaille blanc et or
et des toiles de Charles Natoire qui racontent l’histoire de Psyché :
Psyché était si belle qu'elle Vénus en fut jalouse. Elle chargea son fils Cupidon de faire en sorte que Psyché tombe amoureuse d'un monstre. Mais Cupidon en devint follement amoureux et demanda à Zéphyr de la transporter dans son palais :
Les nymphes offrent des fleurs à Psyché sur le seuil du Palais de Cupidon :
Psyché montre ses trésors à ses sœurs qui, jalouses, la persuadent que son mari est un monstre.
Psyché contemple son époux endormi et une goutte de la lampe à huile le réveille et il s’enfuit,
Folle de douleur, Psyché se jette dans la rivière mais les Nymphes retirent de l’eau le corps inanimé de Psyché,
Psyché est recueillie chez les bergers,
Vénus fait amener Psyché dans son palais. Psyché défaille de frayeur devant Vénus qui lui ordonne d'exécuter des épreuves très difficiles :
trier un énorme tas de grains
aller voler la toison d'or des brebis enragées
aller chercher l'eau du Styx, le fleuve des Enfers
mettre dans une boîte une parcelle de la beauté de Perséphone, la reine des Enfers. Mais ne pouvant résister à la curiosité, elle ouvre la boîte et se trouve plongée dans un puissant sommeil.
Mais h'histoire se termine bien car Cupidon, toujours amoureux, ranime Psyché et l'emmène sur l'Olype où elle boit l'ambroisie, devenant ainsi une déesse. Et ils auront une fille nommée Volupté.
La petite chambre à coucher de la princesse. C’est la chambre où la princesse dort réellement. Dessus de portes de Van Loo, François Boucher…
Diane désarmant l'Amour (Trémolières):
Vénus apprenant à l'Amour à jouer de la lyre (Jean Restout)
La Sincérité :
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Par bluesy le 4 Février 2019 à 13:48
Elle se trouve rue Daru (8 è), près du parc Monceau. À ne pas confondre avec la nouvelle cathédrale de la Sainte-Trinité, près du pont de l'Alma
C'est là que s'est marié Picasso avec Olga Khokhlova, sous les yeux de Cocteau, Max Jacob et Apollinaire.
Un baptême avait lieu, avec des chants magnifiquement interprétés par une chorale.
Le récipient pour l'immersion du bébé :
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Par bluesy le 4 Février 2019 à 12:04
C'est Virginie Descotte, notre conférencière, qui nous a commenté cette visite.
Les légendes de mes photos sont sous réserve, mes notes ayant été gribouillées un peu partout, j'ai cherché dans mes souvenirs de mythologie et sur le net.
L’hôtel de Soubise est un hôtel particulier situé rue des Francs-Bourgeois dans le 3 è arrondissement de Paris (quartier du Marais), Il fait actuellement partie des Archives Nationales.
la très belle colonnade :
Macle : losange utilisé en héraldique. C'est le blason des Rohan-Soubise. En référence à des cristaux de pierre abondants dans la région des Rohan, en Bretagne.
Il a été construit en 1374 par Olivier de Clisson, seigneur breton, Connétable de France, ami de Du Guesclin, célèbre pour sa lutte contre les Anglais pendant la guerre de cent ans. Il ne reste de cet hôtel que la porte fortifiée.
Puis le château est acheté et reconstruit par François de Guise (le « Balafré »). Il est décoré par Le Primatice. Il reste quelques éléments de ce château de Guise. Il reçoit de son frère l’hôtel de Laval et réunit les deux hôtels.
L’hôtel de Guise est vendu en 1700 à François de Rohan-Soubise et Anne de Rohan-Chabot. L’architecte Pierre-Alexis Delamair restructure l’hôtel (la colonnade de la cour notamment)et construit à côté l’hôtel de Rohan pour Armand Gaston de Rohan, fils de François de Rohan et futur cardinal et évêque de Strasbourg).
L’hôtel est ensuite occupé par leur fils, le prince Hercule Meriadec de Rohan-Soubise de 1712 à 1749 puis par Charles de Rohan-Soubise (petit-fils d’Hercule Mériadec et, dit-on, inventeur de la sauce aux oignons, dite sauce Soubise) et enfin par Victoire de Rohan et Henri-Louis Marie de Rohan, prince de Guéméné. C’est la Révolution et l’hôtel est saisi.
En 1808, l’hôtel est acquis par l’État et Napoléon installe les Archives Nationales à l’hôtel de Soubise. Les jardins sont remplacés par des bâtiments pour accueillir les Archives.
On entre dans l’hôtel par un vestibule. Puis nous visitons les appartements du prince. En 1732, Hercule Mériadec de Rohan-Soubise (fils de François de Rohan-Soubise) épouse Marie-Sophie de Courcillon, jeune veuve de 19 ans et il fait mettre les appartements au goût du jour, dans le style rocaille. Les décors illustrent les vertus des princes de Rohan.
chambre d’apparat du prince,
dessus de portes :
Aurore et Céphale (François Boucher)
Mars et Vénus (Carl Van Loo)
Neptune et Amphitrite (François Restout)
Hercule et Hébé (Charles Trémolières
les médaillons représentent les vertus de la famille Rohan-Soubise : la richesse, la prudence (?), la force, le discernement (?)
la macle, blason des Rohan, avec la devise « sine macula macla » (la macle sans tache). En héraldique, la macle est le losange. De celui-ci sortent une branche de chêne et une branche de laurier
malo mori quam fœdari (avec un chien ou une hermine ?) mieux vaut mourir qu’être déshonoré
petit cabinet qui servait de garde-robe et où dormait le valet de chambre puis il a servi de bureau au prince. Camaïeux de François Boucher
Camaïeux de François Boucher
le salon ovale du prince. Cette pièce servait de salon de musique.
Dans le salon, huit grands bas-reliefs représentant les allégories des sciences et des arts : l’épopée et la tragédie :
l’astronomie,
la fable et la vérité,
l’arithmétique, la justice,
la poésie et les arts plastiques :
l’Histoire, le Temps et la Renommée,
la musique :
Le grand cabinet du prince
portrait d'Anne de Rohan-Chabot :
Demain, les appartements de la princesse
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