Hier, c'était le bi-centenaire de la naissance de Rosa Bonheur.

Nous sommes allés trois fois visiter la maison de Rosa Bonheur à By. Katherine Brault, la nouvelle propriétaire, nous a accueillis chaleureusement. La visite dure deux heures, deux heures de bonheur, sous la conduite de Katherine Brault, elle-même, guide passionnée et passionnante !

Pour écrire ce texte, je me suis servie de la visite guidée par Katherine Brault, du livre d’Albertine Gentou et de la conférence Arts et vie donnée en novembre 2022 par Oriane Beaufils, conservatrice en charge des peintures au château de Fontainebleau.

 

Dans mes projets : aller visiter l’exposition à Fontainebleau « capturer l’âme, Rosa Bonheur et l’art animalier » (jusqu’à mi-janvier 2023). Le musée Rosa Bonheur du château de Fontainebleau a été installé dans le fumoir Napoléon.C'est vraiment cela que Rosa Bonheur a réussi : capturer l'âme des animaux.

Lire « Souvenirs de ma vie, de Rosa à Anna Klumpke »

 

 

 

 

Je connaissais mal l’œuvre de Rosa Bonheur, n’étant pas très attirée par l’art animalier. Mais à travers cette visite truffée d’anecdotes, j’ai commencé à apprécier la personnalité de cette femme et ses tableaux puissants et forts. Rosa Bonheur était davantage connue aux USA qu’en France où ses tableaux sont plus nombreux qu’ici. Cette femme a vendu 18 000 œuvres, dont beaucoup de son vivant, elle vivait de son art, ce qui est rarissime pour un artiste et pour une femme. Peu d’œuvres sont datées.

 

portrait de Rosa Bonheur par Dubufe. Ce qui est drôle, c’est que Rosa est accoudée à un bœuf. Sur les portraits officiels de l’époque, c’est la même pose mais les personnes sont accoudées à une chaise haute. Rosa avait exigé la présence de ce bœuf et c’est elle-même qui l’a peint. Ce tableau, mis en vente chez Sotheby's, a été acheté 42 000 € par Marie Delachaux, arrière-petite-fille du peintre Léon Delachaux. Cette femme a prêté le tableau au musée Rosa Bonheur en mars 2019 pour une durée de deux ans.

 

portrait de Rosa par sa compagne Anna Klumpke :

 

Le château de By où a vécu Rosa Bonheur, a été racheté il y a quelques années par Katherine Brault aux descendants d'Augusta, sœur d’Anna Klumpke. Fermé en 2015, il a rouvert ses portes en 2018. Le château a bénéficié de subventions (le loto du patrimoine en 2019), ce qui a permis d’empêcher la dégradation des locaux. Mais la propriétaire souhaite que le château reste « dans son jus », par exemple garder le papier peint d'origine, il faut juste faire en sorte que les choses ne s’abîment pas. Faire comme si le temps s’était arrêté à la mort de Rosa Bonheur.

l'atelier :

la chambre de Rosa :

Il reste beaucoup de choses à découvrir dans le grenier. Deux chambres d’hôtes sont pour l’instant ouvertes au public (350 € la nuit), une dans la chambre de Rosa et une dans l’atelier d’hiver. On peut aussi déjeuner ou goûter dans le salon de thé. Les produits biologiques seront issus pour la plupart du verger ou du potager du château et les recettes proviennent du livre de cuisine de Céline, fidèle cuisinière de Rosa Bonheur.

le salon de thé :

Nous visitons trois pièces : le bureau au premier étage, l’atelier des esquisses au deuxième étage et le grand atelier. Rosa avait demandé à Anna Klumpke de ne jamais se séparer de ses esquisses à qui elle tenait beaucoup, encore plus qu’à ses tableaux.

 

J’imagine Rosa monter l’escalier en colimaçon.

 

 

Marie-Rosalie Bonheur est née le 16 mars 1822 à Bordeaux. Sa mère, Sophie Marquis (1797-1833), née de parents inconnus, est adoptée par un riche commerçant bordelais, Jean-Baptiste Dublan de Lahet. Rosa Bonheur imaginait qu’elle était de rang royal mais un jour, elle apprit que son grand-père était bien Dublan de Lahet.

la mère de Rosa, portrait dans l'atelier :

 

Sophie Marquis épouse son professeur de dessin, le peintre Raimond Bonheur. Ce dernier encourage ses enfants dans la voie artistique : Rosa, Auguste et Juliette deviendront peintres, tandis que leur frère Isidore sera sculpteur (sculptures à l’entrée des abattoirs de Vaugirard)

 

La famille Bonheur s'installe à Paris en 1828 mais vit dans la gêne. En 1831, Raymond Bonheur décide de rentrer, avec un groupe de Saint-Simoniens, au couvent de Ménilmontant pour réfléchir sur la condition de la femme et la condition des ouvriers. Mais il laisse sa famille dans la misère. Sophie s’épuise à travailler en donnant des cours de piano et faisant des travaux de couture et décède en 1833. Rosa a onze ans, elle décide qu’elle ne veut ni enfant ni mari.

 

Rosa va à l’école puis en pension. Elle se rebelle, fugue et commence à faire des caricatures. Elle est renvoyée de la pension. Son père finit par la prendre dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes artistiques. Il lui dit qu'elle peut faire de la peinture à condition de faire mieux que Mme Vigier-Lebrun.

En 1839, elle commence à étudier les animaux, tant en peinture qu'en sculpture.

 

Rosa se rend au Louvre où elle est autorisée à copier les œuvres qui lui plaisent, à l’exception des nus qui restent interdits aux femmes. Elle s'intéresse aux œuvres de Troyon, Bracassat.

 

Elle expose pour la première fois à dix-neuf ans au Salon de 1841 : Deux lapins.

 Elle veut représenter les animaux dans leur milieu naturel et pour cela, se rend avec Nathalie dans le Cantal et en Auvergne (race Salers), dans le Nivernais, chez les Mathieu. Elle peint les bœufs du Charolais : ce sera le « Labourage Nivernais ». Elle se rend ensuite dans les Pyrénées où elle peint les moutons gasco-béarnais., puis en Angleterre et en Écosse où d’autres races de bœufs sont présentes.

Elle obtient des médailles, notamment en 1848 pour Bœufs et Taureaux, race du Cantal. Cette récompense lui permet d'obtenir une commande de l'État pour réaliser un tableau agraire (pour une somme de 3 000 francs) : Labourage Nivernais. Musée d'Orsay

Elle peint des vaches, des bœufs sur de grandes toiles et pour cela, se rend dans les abattoirs et les foires aux bestiaux, ce qui est interdit aux femmes. Elle y retourne tous les jours mais est régulièrement expulsée. Elle obtient enfin l’autorisation de porter un pantalon pour « travestissement », renouvelable tous les six mois. Son amie peintre, Nathalie Micas, reçoit la même autorisation (le document est exposé dans le bureau de la maison).

Rosa ne porte pas le pantalon par provocation mais parce que c’est la seule tenue pratique pour peindre sur les échafaudages. Bizarrement, dans son armoire, il n’y a que des robes, aucun pantalon.

 

Elle peint beaucoup d’animaux et elle pense qu’ils sont supérieurs aux hommes. Elle veut montrer que les animaux ont une âme et une personnalité. L’école de Maison-Alfort peut, actuellement, grâce aux peintures de Rosa, étudier les races qui ont disparu (race limousine, qui n’est pas la même que la race actuelle).

Les animaux sont puissants, immenses, en plein labeur, bavant et suant sous l'effort. À côté, les hommes sont tout petits. Les toiles ont un format panoramique afin d magnifier l'espace des plaines.

 

Rosa peint des dizaines de chevaux en action. Pour cela, elle se rend au marché aux chevaux en blouse, discute avec les maquignons. Elle réalise un immense tableau « Le marché aux chevaux » (2,44 m sur 5 m) qui est présenté au Salon de 1853. Il obtient un immense succès. Les chevaux percherons sont représentés dans toutes les attitudes, se cabrant. On imagine les hennissements, les cris des palefreniers appelés « casse-cous ». Le tableau n'obtient aucune récompense, mais le jury prescrit que « Par décision spéciale, M^lle Rosa Bonheur et Madame Herbelin (une autre peintre) , ayant obtenu toutes les médailles qu'on peut accorder aux artistes, jouiront, à l'avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l'examen du jury ».

le marché aux chevaux (photo Internet) :

 

La toile ne se vend pas en France mais obtient un grand succès à Gand. Son agent, Ernest Gambart, achète le tableau pour 40 000 francs et organise des tournées en Belgique et en Angleterre. La toile est exposée aussi à Londres, à Buckingham Palace, la présence de Rosa est demandée. Elle accepte à condition d’aller dans les Highlands. Il existe des lettres entre Rosa et la reine Victoria.

 

Rosa offre à Gambart la même toile (3 m). La grande toile est revendue aux Etats-Unis pour 268 000 francs, l’ équivalent d’un million d’euros. Elle se trouve au Metropolitan Museum of Art et la petite est à la National Gallery de Londres. Il en existe une troisième mais on ne sait pas vraiment où elle est.

 

En 1859, Rosa est une artiste reconnue, recevant de trop nombreuses visites à son atelier de la rue d’Assas à Paris. Elle rêve d'un lieu à la campagne où elle pourrait vivre au calme, sans être dérangée, au milieu de la nature et des animaux.

 

En 1860, grâce à la vente de son tableau, Rosa Bonheur s'installe à By, près de Thomery, dans une vaste demeure. C’est un château construit au XV è siècle, démoli et reconstruit au XVII è siècle dans le goût du jour. Elle le laisse tel quel.

 

Elle y vit avec Nathalie Micas et la mère de celle-ci jusqu’à la mort de Nathalie en 1889. Elle fait enterrer la famille Nicas au Père-Lachaise et c’est là qu’elle sera aussi enterrée.

 photo wikipédia : références clic

Elle fait construire un très grand atelier en architecture métallique et aménager des espaces pour ses animaux. Elle demande à l’architecte Jules Saulnier (qui a réalisé le moulin Menier à Noisiel de réaliser les travaux). Elle est la toute première à faire installer l'électricité dans son atelier et dans le reste du château. La chapelle devient une salle de billard puis une chambre à raisin pour conserver le chasselas (on construit un réseau de murs accélérateurs de chaleur). Un réseau de fils de fer est tendu sur les façades pour l’installation d’une sonnette (il y a quatre cordons pour appeler les différents domestiques).

 

Elle fait construire un deuxième atelier pour faire un grand tableau et le lègue ensuite à son amie Anna Klumpke (sur la façade, on lit les inscriptions AEK – RB). Les soldats étaient logés à cet endroit en 14/18 (Anna était encore dans le château à ce moment-là)

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Dans le parc de quatre hectares, il y a de nombreux animaux, plus de deux cents, des poules, des chèvres, des vaches, des chevaux, des chats, des chiens bien sûr mais aussi Kiki le sanglier, Jacques le cerf,, Boniface le singe, des loups, des mouflons, des isards, un perroquet, des gazelles et … les lions Nero, Sultan et Fatma. Rosa fait construire une gare exprès pour accueillir les animaux qui lui sont envoyés. On imagine l’effervescence dans le village quand les lions, Sultan et Fatma, sont arrivés ! Elle éduque les lions mais ne les met pas en cage. Elle ne garde Sultan pas longtemps car il fait peur. Il ira au Jardin des Plantes mais Fathma restera à Thomery où elle mourra.

À la fin de sa vie, se souvenant des tableaux d'Oudry (Polydore, conservé au château de Fontainebleau), et de François Desportes (Pompée et Florissant), elle se consacre plutôt aux portraits de chien, par exemple celui du chien Briquet, de Barbaro après la chasse (les études sont conservées au château de Fontainebleau), les chiens martin, Briso, Barbouillot (1873).

Avant de faire les tableaux, elle réalise de nombreuses esquisses, dessinant toutes les positions des animaux, les groins, les pattes, les mufles, le regard, les bois....

Sa peinture évolue au cours des années, notamment avec Edwin Lanter 'on l'appelle la "female Lanter")

 

Dans l'atelier  :

ara naturalisé dans l'atelier :

des tableaux exposés dans la salle des esquisses.

Dans la salle des esquisses , il y avait des milliers d’esquisses qu Rosa ne voulait pas vendre.

 

En juin 1864, l’impératrice Eugénie lui rend une visite surprise et l’invite à déjeuner, au château de Fontainebleau.

 

Eugénie revient à By le 10 juin 1865, sans prévenir, pour lui remettre, elle-même, les insignes de chevalier dans l'ordre de la Légion d’Honneur. Rosa est en pantalon noir et grande veste bleue. Elle file mettre une jupe et une veste.

L’impératrice veut montrer au monde que le génie n’a pas de genre. C’est la première fois qu’une femme remet cette distinction à une autre femme.

(la première femme qui reçut la légion d’honneur est Marie-Angélique Duchemin, cantinière et sergent-major dans l’armée de Napoléon I, qui dut quand même attendre 1851 pour être décorée!)

 

Rosa est aussi la première femme artiste à être distinguée ainsi et la première à être promue Officier (« officière) en 1894 (par Sadi Carnot).  Cela déchaîne la fureur d’écrivains comme Barbey d’Aurevilly qui parle d’« usurpation ». D’autres sont plus admiratifs du travail de Rosa : Corot, Géricault, Delacroix. Bizet lui compose une ode (partition visible dans le bureau).

 

En 1870, les Prussiens occupent le village de Thomery. Le prince de Prusse lui offre du ravitaillement mais elle ne veut pas l’accepter pour elle-même et le donne aux habitants du village. Il veut venir la voir au château mais elle refuse de l’accueillir. Il n’y aura cependant pas de représailles à cet affront.

un laisser-passer , je n'ai pas su déchiffrer le début : 6 (16) document dans le bureau : sauf-conduit prussien :27/09/1870 Le maire de Pithiviers …………. est heureux de remettre à une personne qui passe par Malesherbes (la route de Pithiviers à ce pays étant libre) le sauf-conduit ci-joint qui vient de lui être remis par un chef prussien. Il souhaite que ce sauf-conduit vous parvienne de suite selon son vœu bien sincère. 

Le Prince de Prusse demande à venir la voir. Elle ne répond pas. Il vient quand même. Elle ne le reçoit pas. Mais il ne lui en tient pas rigueur, comme le montre cette lettre :

À l'occasion de l’Exposition Universelle de 1889, Buffalo Bill arrive avec ses bisons et ses Sioux. Rosa est très célèbre aux Etats-Unis (une poupée à son image est même créée). Buffalo demande à Rosa de peindre son portrait et il lui offre une panoplie de Lakota (Sioux) qu’on peut voir dans la salle des esquisses de la maison. Une amitié forte naît entre eux. Elle fait le portrait et en échange, peut observer les bisons de près.

le costume de Sioux :

 

En 1887, elle reçut en cadeau deux mustangs qu’elle n’avait pas réussi à dompter, Apache et Clair de Lune. Buffalo Bill les dompta et repartit avec eux aux Etats-Unis. Celui qui les avait offert, John Arbuckle, arrive un jour pour avoir des nouvelles des chevaux. Il était accompagné d’une traductrice, Anna Klumpke (1856-1942). Cela se passait après la mort de Nathalie Micas.

 

 

 

Anna Klumpke était une peintre américaine, qu’elle prend son son aile.

Anna avait les mêmes qualités que la mère de Rosa : sa voix, elle jouait du piano, Anna au moment des leur rencontre le même âge que la mère de Rosa quand elle est morte.

 

Anna repart aux USA, une correspondance se met en place. Elle demande à Anna de lui envoyer de l'herbe à bisons (quand le conducteur du train apprend que l'herbe à bisons demandée est pour Rosa Bonheur, il arrête immédiatement le train). Cette herbe à bison existe encore dans le grenier.

Anna revient et voudrait faire le portrait de Rosa. Celle-ci accepte. Elle affirme qu’elle ne supporte pas les longues séances de pose, ce qui oblige Anna à rester plus longtemps. Ruse de Rosa pour retenir Anna ? Elles parlent d’art, de littérature, de religion. Anna racontera tout cela dans une biographie de Rosa. Rosa donne des conseils de peinture à Anna. Finalement, Anna s’installe définitivement à By en 1898 et fait trois portraits de Rosa.

 

Lors d’une visite de chantier (l’atelier que Rosa fait construire pour Anna dans le jardin), Rosa attrape froid. Elle meurt le 25 mai 1899 d’une congestion pulmonaire, sans avoir achevé son dernier tableau La Foulaison du blé en Camargue, un tableau immense: 3,05 x 6,10 m. Rosa est inhumée au Père-Lachaise aux côtés de Nathalie Micas. Les cendres d’Anna Klumpke les rejoindront plus tard.

tableau inachevé.

l'atelier de Rosa est éclairé par d'immenses verrières !

 

elle ne faisait pas poser les gens, elle peignait d'après des bonshommes articulés

je suis toujours émue en voyant les palettes des peintres

Palette de Rosa. Elle broie elle-même ses pigments, utilise de l’huile de lin, de l’huile d’œillette, pas de siccatif.

 

 

 

Rosa Bonheur ayant fait d'Anna Klumpke son héritière et sa légataire universelle, elle déshéritait ainsi sa famille. Anna Klumpke est obligée de vendre le château pour un million de francs or. Elle rachète quelques tableaux qui iront aux musées d’Orsay, Fontainebleau et Bordeaux. Un accord permit à Anna Klumpke de garder la demeure de By, mais elle préféra vendre des tableaux pour reverser une partie de la vente à la famille Bonheur. 2 100 œuvres (tableaux, aquarelles, bronzes et gravures) de son atelier et sa collection particulière furent vendues. Anna Klumpke regagna les États-Unis y mourut en février 1942 elle avait 86 ans.

 

Rosa Bonheur eut une vie libre, indépendante, contraire aux mœurs de l’époque, qui voulaient que la femme se marie, ait des enfants. Elle ne se maria pas, vécut de son art, fumait le cigare, portait les cheveux courts, sans chapeau, portait le pantalon, montait à cheval comme un homme. Pourtant, cela ne fit pas scandale car sur les photos officielles, Rosa posait en robe pour respecter la loi. Était-elle homosexuelle (les avis divergent, Rosa n’a jamais rien dit ni écrit à ce sujet) ? Peu importe. Elle a partagé la vie de deux femmes avec qui elle se sentait bien : Nathalie Micas pendant cinquante-huit ans puis l’américaine Anna Klumpke. Nathalie Micas a inventé des freins hydrauliques pour les locomotives mais son invention n’a pas été reconnue : elle n’était qu’une femme !

 

Un mot sur la famille de Anna Klumpke. Elle avait deux frères dont on ne sait pas grand-chose mais quatre sœurs exceptionnelles qui ont fait carrière en France : Dorothea Roberts, astronome, qui a donné son nom à deux astéroïdes. Julia compositrice et violoniste. Augusta Dejerine-Klumpke, neurologue, se présenta en 1885 au concours de l’internat des hôpitaux de Paris, obtint la note de 29/30 à l’écrit, mais le jury s’arrangea pour la recaler à l’oral ! Elle fut finalement reçue l’année suivante, c’était la première femme à être reçue. C’était en outre une femme courageuse qui sauva une jeune fille de la noyade en 1906. Mathilda, pianiste.

 

« Mon père, cet apôtre enthousiaste de l'humanité, m'a bien des fois répété que la mission de la femme était de relever le genre humain, qu’elle était le Messie des siècles futurs. Je dois à ses doctrines la grande et fière ambition que j’ai conçue pour le sexe auquel je me fais gloire d’appartenir et dont je soutiendrai l'indépendance jusqu’à mon dernier jour. »

 le bureau :

un hommage de Jules Massenet :

au mur  le portrait de Rosa par son père Raimond. Clic sur la photo pour zoomer.

Rosa caricaturait ses profs :

 une lettre dans le bureau : 5 juin 1864. Twickenham. Je tiens à vous exprimer moi-même au nom de la duchesse d’Aumale et au mien, tout le plaisir que nous a causé votre charmant tableau. J’ose dire que c’est un de vos chefs d’œuvre (ce qui n’est pas peu dire) et nous sommes bien heureux de le posséder. Recevez donc tous nos remerciements avec l’assurance de ma considération très distinguée. H d’Orléans.

 

Henri d’Orléans reçut le jour même le tableau « Berger des Pyrénées donnant du sel à ses moutons » et le tableau lui plut tellement qu’il paya 10 000 francs, le double du prix convenu. Il était alors en exil Angleterre avec la duchesse d’Aumale.

 

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le tableau acheté par le duc d'Aumale. IL est maintenant au musée Condé de Chantilly (photo internet)

le parc :

 

À lire : les testaments de Rosa Bonheur (fac-similé). Un petit bijou

 

« Ceci est mon testament » (présentation de Suzette Robichon) 2012

 

Souvenirs de ma vie, de Rosa à Anna Klumpke

 

Une femme au service de l’art. Albertine Gentou

 

RB, l’audacieuse. Natacha Henry

 

une artiste à l’aube du féminisme. Marie Borin

 

Rosa Bonheur . Isy Ochoa (pour enfants)

 

RB, liberté est son nom. Gonzague Saint-Bris

 

J’ai l’énergie d’une lionne dans un corps d’oiseau. Patricia Bouchenot-Déchin

 

RB, au nom de la Mère. Marie Borin

 

RB et Buffalo Bill, une amitié admirable. Natacha Henry

 

 des vidéos :

 

une amusante vidéo  : CLIC

la biographie de Rosa par Anna : CLIC

le site Instagram du musée : CLIC

le site du château : CLIC

 

exposition "Capturer l'âme" au château de Fontainebleau en janvier 2023 : CLIC