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Samarcande : la mosquée Bibi-Khanoum
Elle se trouve tout près du marché couvert. Cette mosquée, qui servait aussi de mosquée du vendredi, est un des plus beaux monuments de Samarcande. Selon la légende, Bibi Khanoum, princesse mongole et épouse préférée de Tamerlan, voulait faire une surprise à son mari. Elle demanda à des architectes de construire une mosquée, la plus grande et la plus belle. Un architecte, amoureux de la reine, accepta. Pour terminer l’édifice, il demande à la reine de lui donner un baiser. Bibi-Khanoum finit par céder après avoir recouvert sa joue d’un voile. Le baiser fut si ardent qu’il laissa une marque sur la joue de Bibi, marque que Tamerlan remarqua à son retour de la conquête de l’Inde où il avait saccagé Delhi. L’architecte réussit à s’envoler vers la Mecque après avoir fixé des ailes sur son dos. La malheureuse Bibi, condamnée à être précipitée du haut du pishtaq (portail), enfila toutes les robes qu’elle possédait et qui lui servirent de parachute. Tamerlan la gracia et décréta que les femmes devaient porter un voile pour ne pas tenter les valeureux guerriers partis à la guerre.
Bien sûr, c’est une légende. C’est Tamerlan qui fit construire la mosquée en 1398 avec le butin récupéré lors du sac de Delhi. Il fit venir 500 ouvriers, 200 architectes, artisans et maçons. 95 éléphants venus d’Inde tiraient les blocs de marbre.
L’ambassadeur espagnol, Ruy Gonzales de Clavijo raconte sue Tamerlan « se faisait chaque jour conduire en litière devant l’entrée de la mosquée où il passait de longs moments à en faire hâter la construction. Il faisait apporter de grandes quantités de viande afin qu’elle fût jetée à ceux qui se trouvaient dans les fosses, comme on l’eût fait à des chiens ; il leur lançait même parfois de sa propre main et leur faisait aussi jeter des pièces de monnaie ».
L’ensemble est composé d’un imposant pishtak (portail), de la mosquée principale, de deux mosquées latérales. Il y avait 4 iwans qui ont disparu, ils étaient couverts de 400 coupoles et soutenus par 400 colonnes. Les bâtiments ont été très endommagés au cours des siècles (séismes, construction trop hâtive, fondations mal conçues…), et servirent d’écuries et de granges à coton au temps des tsars. Les Soviétiques commencèrent la restauration en 1974.
On fait le tour du complexe :
le pishtak d'entrée, côté est :
son copain est parti... peut-être lui téléphone -t-il déjà ? (clin d'œil à Marie) :
la mosquée nord à droite et au milieu la mosquée principale à l'ouest:
la mosquée nord :
la mosquée sud :
la mosquée principale à l'ouest :
Au centre de la cour, se trouve un colossal lutrin en marbre gris offert par Oulug Beg. Il servait autrefois de support au grand Coran d’Osman, mesurant un mètre carré, emmené à Saint Petersbourg par les Russes en 1875 et renvoyé plus tard à Tashkent par les Bolcheviks. La tradition veut que si une femme ne peut pas avoir d’enfant, elle touche le lutrin. Faire 3 fois (ou 7 fois) le tour du lutrin (ou passer dessous porte chance).
On peut se poser la question de savoir si ce type de restauration, reconstruire ce qui a disparu, refaire les majoliques et les mosaïques qui sont tombées, est bien ou non mais le monument a retrouvé une splendeur qu’il avait perdu il y a une trentaine d’années.
avant restauration :
la restauration continue :
intérieur de la mosquée nord :
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