Avant de vous faire visiter Angkor Vat, je vous présente un temple sis à l'est de Siem Reap : Pré Rup

Rajendravarman II a fondé Pré Rup en 961. C’est un temple-montagne construit en brique et latérite. Le nom signifie « tourner le corps ». Selon la légende, une cuve de grande taille aurait contenu les cendres d’un défunt, peut-être le roi tué par son jardinier (cette légende dit qu’un roi aimait tant les concombres sucrés qu’il demanda à son jardinier de veiller sur les légumes. Une nuit, il eut tant envie de concombres sucrés qu’il se leva pour aller en cueillir dans le jardin. Le jardinier le prit pour un voleur et le tua). La coutume veut qu’on dessine le corps du défunt dans les cendres, dans un sens puis dans un autre, d’où le nom de « tourner le corps ». En réalité cette cuve serait le socle d’une sculpture du taureau Nandin.

Le temple possède deux terrasses, la dernière, haute de 12 m, porte 5 tours en brique. La tour centrale, surélevée par un double soubassement en grès décoré, abritait le linga royal remplacé bien plus tard par des statues de Bouddha aujourd’hui cassées.

Les marches sont hautes et raides. La montée est rude !

La descente l'est encore plus !

Mais la vue méritait bien cet effort. Tout au loin, on voit les tours d'un temple : Angkor-Vat ?

les jolies devata-s

Brahmi à 4 bras et 4 têtes (on n'en voit que 3)

Nous sommes allés deux fois à Angkor Vat, il fallait bien cela pour entrevoir quelques pépites du site ! Les photos sont difficiles à trier et à identifier. En attendant, voici une vue du temple et quelques nymphéas du bassin.

Ce temple fait partie du site d'ANgkor

Le temple a été bâti en 953 par le roi Rajendravarman II. Il est dédié à Shiva et bâti en l’honneur de la famille royale. Son nom signifie « vertu principale »

Il est situé au milieu d’une île artificielle au centre d’un réservoir (le Baray oriental) actuellement asséché. Autrefois, on ne pouvait le rejoindre qu’en barque. Les embarcadères étaient situés au bas des escaliers gardés par des statues de lions.

Nous entrons par le gopura est. Le temple est construit sur un axe nord-sud, de même que Pré Rup qui se trouve tout près, un peu plus au sud et sur un axe ouest-est, comme le temple du Palais, Phimeanakas. Il y a deux murs d’enceinte sur trois niveaux..

Au cœur de la cour, la tour centrale est entourée de quatre petites tours. Toutes sont en briques et représentent les 5 sommets du Mont Méru.

Les tours sont consacrées à la famille du roi : ses parents sous la forme de Shiva et Parvati (les deux tours derrière), ses oncles sous la forme de Vishnou (à droite, au nord) et Brahma (à gauche, au sud) et lui-même sous la forme de Shiva (tour centrale).

Les trous dans les murs servaient à fixer le stuc qui pouvait se décoller à cause de la chaleur.

Tour centrale : sur le linteau est,  Indra chevauche son éléphant tricéphale Airavata 

sur le linteau ouest, : Varuna est monté sur l’oie sacrée Hamsa

Sur le linteau est de la tour nord-ouest, Ganesh chevauche sa trompe qui se termine en croupe de cheval.

gopura ouest, linteau est : Narasimha (l’avatar de Vishnou) déchirant Hiranyakasipu, le roi des Asura

Les fondations sont faites d’écorce de riz, de sable fin, de petits cailloux, de gros cailloux de latérite, et de grès. L’eau des douves humidifie le sable. Mais quand les douves s’assèchent, l’eau n’humidifie plus le sable et les constructions s’écroulent.

Aux angles des enceintes, on voit  des éléphants monolithes de 2 mètres de haut . Les sculptures ont été faites sur place. L’éléphant est le symbole du soutien du ciel et la fortune.

Nous sommes maintenant dans le sanctuaire :

une jolie devata

 gardiens (gana) : corps d’homme et tête de lion (au sud) ou de singe, garuda en face le temple de Vishnou au nord…. Ce sont des moulages en ciment, les originaux sont au musée de Phnom Penh.

 « bibliothèque » sud, fronton est : Râvana, démon à 10 têtes et bras multiples, secoue le mont Kailasâ où sont assis Shiva et Umâ.

tour sud, côté sud, sur le linteau, on voit Yama, le gardien du sud,  sur son buffle, en dessous les devata (qu’on désigne souvent, à tort, sous le nom d’apsara). Ce sont ces statues qui ont été volées en 1923 par Malraux et replacées ensuite. Malraux a découpées 4 statues mais il s’est fait prendre à Phnom Penh et mis en résidence surveillée. Il a été libéré grâce à l’intervention d’intellectuels français. Cette aventure a été relatée par lui-même dans « La voie royale » et par sa femme dans « Nos vingt ans ». Ce vol a révélé au public les beautés des temples khmers.

à droite, la tour sud, côté ouest, sur le linteau se trouve Varuna, le gardien de l’ouest,  sur l’oie Hamsa

Vishvakarma sur une kala

 bibliothèque nord, fronton ouest : Krishna tue  Kamsa, son oncle impie, pour venger ses frères assassinés. Il y a une belle représentation d’un Palais royal de ce temps-là

gopura I ouest : Combat entre Vâlin et Surgriva pour le trône (Scène du Râmayana). Rama lance une flèche sur Vâlin qui meurt à gauche

Les tours du centre et du sud sont dédiées à Shiva et la tour du nord à Vishnou. Le sanctuaire représente le Kailasha.

Avant d’arriver à Banteay Srei, nous allons voir les carrières d’où ont été extraites 1000 tonnes de pierres, les plus dures au pied de la montagne, les plus tendres dans la montagne, le grès rose étant le plus fragile. Le transport des pierres se faisait par route (au moment de la saison des pluies) puis par la rivière ou par le Grand Canal en saison sèche. Le Phnom Kulen, la montagne de Shiva (celle qui dominait notre gîte) est la montagne matérialiste, le mont Méru est la montagne symboliste.

Arrivés à Banteay Srei, nous sommes accueillis par Olivier Cunin, Docteur en archéologie qui va nous expliquer les bas-reliefs de ce temple. Le nom moderne « Banteay Srei » signifie « citadelle des femmes » mais au moment de sa construction, il s’appelait Ishvarapura (cité de Shiva). Le temple a été construit en grès rose, très dur et de très bonne conservation. Mais il y a d’autres matériaux utilisés dans ce temple ! grès rose, brique, latérite, bronze (pour les agrafes métalliques qui servent à fixer les parties en bois aux piliers).

Banteay Srei n’est pas un temple royal. Il a été construit par Yajnavarâha, un savant du shivaïsme, conseiller de Rajendravarman II puis guru du futur roi Jayavarman V.

Le monument a été consacré en 967 (cette date figure sur un pîlier et est écrit à la fois en kmer et en sanskrit, La date de consécration, c’est la date à laquelle on active la divinité.

La restauration du temple se fit par anastylose (reconstruction du temple à partir de ses propres blocs)

Le pranaos est maintenant interdit au public. Il est trop petit pour l’afflux des touristes.

Ce temple est  ravissant, entièrement sculpté et à taille humaine.

8 – balustres sur le modèle de balustres en bois (tours à terre et tours à bois).

11 vue sur le sanctuaire depuis le gopura est II. Le bassin sépare le monde du profane du monde du sacré

14 – linga (organe masculin, ici il n'y a que l'emplacement) et yoni (organe féminin). Bec verseur. Le bloc était protégé par une charpente couverte de tuiles.

16 – gopura III, le fronton côté ouest est au musée Guimet,

17 – gopura est : Lakshmi (parèdre de Shiva) assise sur un lotus, entre deux éléphants

18 – gopura I, côté est : danse cosmique (le Tandava) de Shiva Natarâja, flanqué de 4 lions. La danse s’achève par la fin d’un kalpa ou cycle du monde. A ses pieds un joueur de tambour et une femme émaciée, probablement Kareikkal-Ammeiyar

19 – bibilothèque nord, fronton est : une scène du Mahabharata : Agni, le dieu du feu, incendie la forêt Khandava pour tuer le naga Takshaka. Les arbres sont en fllammes. Les animaux (éléphants, oiseaux, biches, lions) fuient. Au dessus, Indra monté sur son éléphant tricéphale Airâvata, déclenche le déluge (représenté par les petites vagues) pour éteindre l’incendie. Agni demande l’aide de Krishna (avavtar de Shiva) à 4 bras et avec son disque (en bas, à droite)  et de Arjuna avec son carquois et ses flèches (en bas, à gauche). Ils  lancent des flèches pour stopper les gouttes (sous les vagues , on voit des stries)

 Comme d'habitude, un clic sur les photos pour un gros plan