-
Par bluesy le 15 Avril 2018 à 21:49
À midi, avant la visite des temples jaïns de Ranakpur, nous avons la joie de déjeuner en plein air dans un restaurant au milieu d’un beau parc. Les toilettes sont très accueillantes.
Un petit autel.
Deux dames cuisinent devant nous les galettes et se prêtent au jeu des photos.
3 commentaires
-
Par bluesy le 14 Avril 2018 à 21:03
Nous sommes réveillés tôt le matin par le chant des moines dans les temples.
À côté de l’hôtel, une dame, vêtue de rouge, voile devant le visage, fait le tour d’un arbre, l’étreint, fait ses offrandes et s’en va ? Était-ce une Bishnoï ? C’est la région.
Autour de Jodhpur, certains habitants font partie de cette communauté vishnouïte. Bishnoï veut dire 29 (bis=20, noï=9). Ils obéissent à 29 règles édictées par le gourou Jambeshurar dit Jambhyi (1451-1536) qui dit se réincarner indéfiniment dans les chinkaras (antilopes du désert du Thar), comme la déesse Karni Mata se réincarne en rats. Parmi les 29 règles, il y a : ne pas voler, dénigrer, mentir, être compatissant, ne pas détruire les arbres, ne pas consommer d’alcool, de tabac, d’opium, ne pas manger de viande, ne pas utiliser de vêtements bleus (l’indigo provient d’une plante). C’est la partie supérieure des végétaux qui doit être consommée afin de ne pas faire mourir la plante. Ils inhument simplement leurs défunts pour ne pas gaspiller de bois pour la crémation et le cercueil.
En 1730, le maharaja Ajit Singh envoya des hommes couper des arbres Khejra (Prosopis cineraria, arbre sacré pour les hindous) pour agrandir son palais. Une femme, Amrita Devi, entoura un arbre de ses bras, bientôt imitée par d’autres personnes de la communauté. Les soldats massacrèrent ce jour-là 363 personnes. En 1997, l’acteur Salman Khan tua à la chasse deux antilopes. La communauté bishnoï s’enflamma et l’acteur fut codamné à 5 ans de prison. Les femmes bishnoï allaitent les antilopes. Irène Frain a écrit un livre qui s’appelle « la forêt des 29 ».
Nous nous arrêtons au temple de la motocyclette, sur la route qui va de Jodhpur à Pali, près du village de Chotila. En 1988, Om Singh Rathore (dit Om Banna), ivre, percuta à moto (une Royal Enfield Bullet 300) un arbre et mourut. La police emmena la moto au poste mais le lendemain la moto était retournée sur les lieux de l’accident. On enchaîna la moto, vida le réservoir et ramena la moto au poste. La moto retourna sur les lieux de l’accident. Les gens décidèrent alors de construire un temple à cet endroit pour adorer la moto.
Au milieu de la route, l’arbre est toujours là, tout sec, avec des offrandes.
Mais comme c’est dangereux d’y accéder, les gens accrochent des chiffons rouges sur un autre arbre.
On pénètre dans le temple pieds nus.
Comme nous n’avions pas envie de nous déchausser, nous sommes passés sur le côté pour monter sur une terrasse.
De là, nous voyions les gens brûler des bâtonnets d’encens devant le portrait de Om Banna
puis s’incliner devant la moto, appelée maintenant Bullet Baba, décorée de fleurs, de rubans (elle est maintenant dans une cage de verre).
Les offrandes, ce sont des fleurs, mais aussi des bouteilles d’alcool. Sur la photo, à droite, on voit un homme avec une bouteille d'alcool.
Il y a beaucoup d’animation, des musiciens.
on sonne la cloche pour avertir le dieu que les dévots arrivent
De la terrasse, nous avons aussi une belle vue sur les monts Aravalli.
ils vendent des porte-bonheur à accrocher aux voitures, aux camions ou aux motos.
1 commentaire
-
Par bluesy le 10 Avril 2018 à 22:12
Au premier étage du fort, l’Umaid Bhavan a été aménagé en Palais des miroirs (Sheesh mahal). Chambre à coucher de Ajit Singh. Des peintures représentent Brahma, Shiva, Parvati, Krishna, Ganesh, Rama, Sita et Hanuman. Des tissus anciens sont exposés.
Le Phool Mahal (Palais des fleurs), construit par Abhai Singh (1724-1750), fils de Ajit Singh, a un plafond en bois doré. Le Maharaja venait y regarder les danses. De la terrasse, on a une belle vue sur les façades ouvragées des bâtiments.
Taktat Singh :
Troisième étage :
Chambre à coucher de Takhat Singh (1843-72). Au-dessus du lit, un éventail était actionné par un serviteur placé en dehors de la pièce. La chambre est décorée du sol au plafond par des peintures aux sujets variés : dieux et déesses hindous, dames européennes. Même le plancher est peint pour imiter un tapis. Les boules multicolres qui pendent du plafond sont récentes.
le plancher :
Cour des comptes :
des petites alcôves comportent des dessins : shri yantra (diagramme de méditation cosmique)
Ardhanarishvara, union des énergies mâle et femelle (Shiva, au corps bleu avale le poison de la société, Parvati aux bijoux brillants gère bien la société) ; on reconnaît les attributs de Shiva : le trident, le cobra, la peau de tigre, le taureau (sur l’étendard) ;
un adepte portant la coiffe conique :
Tableau représentant Durgadas Rathore (1638-1718), héros qui lutta contre l’empereur Moghol Aurangzeb et permit à Ajit Singh de régner.
Le Jhanki Mahal (palais des coups d’œil) doit son nom aux écrans de grès qui permettaient aux dames de regarder dans la cour sans être vues. Les motifs sont très variés (on compte plus de deux cent cinquante motifs différents dans tout le fort). Dans ce bâtiment, se trouve une collection de berceaux royaux.
Le Moti Mahal (palais des perles) : il était destiné aux audiences publiques. Le plafond a nécessité l’emploi de 40 kg d’or ! Dans les niches se trouvaient des lampes à huile qui se reflétaient sur les murs lisses et polis (ils étaient recouverts d’un enduit à la chaux mélangé à des coquilles).
le zenani deodi, palais des femmes
les petits écureuils :
un petit tour dans les boutiques ?
Nous nous dirigeons vers la Suriaj Pol où se trouve le sanctuaire de la déesse Nagnechia, mi-femme, mi-serpent. C’est le kuldevi (divinité domestique) de la communauté Rathore. Interdit de photographier le basilic.
Loha pol (porte de fer) : mains des satis.
Porte hérissée de pointes pour éviter les charges d’éléphants armés.
Nids d’hirondelles
Nous arrivons au pied des remparts.
Quand Rao Johda fit construire le fort, il dérangea Cheeria Nathji, un ermite qui méditait là et maudit des envahisseurs de son monde solitaire. Jodha continua la construction mais fit construire une maison pour l’ermite et un temple. Pour s’assurer que le nouveau site serait favorable, Rao Jodha enterra dans les fondations un homme vivant, Rajiya, tout en promettant que la famille du malheureux serait toujours soignée par les Rathore.
Le vendredi les femmes mettent des bijoux pour souhaiter longue vie à leur mari
C'est un très beau fort !
3 commentaires
-
Par bluesy le 9 Avril 2018 à 19:47
Nous entrons dans le fort de Mehrangarh à Jodhpur. Une merveille de dentelles de pierre.
Première cour : Shingar chowk
Sur les murs des galeries, des anneaux servaient mettre des rideaux. Les pierres ont été sculptées ailleurs puis assemblées sur place.
Dans un coin, un trône de marbre, où le nouveau maharajah est présenté au peuple.
Le brahmane Babu Ram fume la hookah (pipe à eau) et se laisse volontiers photographier. Sa photo sera dans le numéro 443 de février « Grands reportages ». J'ai mis sa photo ici
La cour donne accès à plusieurs salles. Dans l’une d’elles, se trouve une collection de Howdahs : ce sont des selles pour dromadaires, en argent, en or. L’une d’elles a été offerte le 18 décembre 1657 au maharajah Jaswant Singh (en même temps qu’un éléphant et 100 chevaux) par l’empereur Moghol Shah Jahan (celui qui fit construire le Taj Mahal). Je crois que c'est celle-ci, mais ce n'est pas sûr :
Sur les selles, sont représentés des lions car Singh (le nom des maharajahs) veut dire « lion ».
celles-ci sont aussi très belles :
Dans une autre salle, dite Palki Khana, sont exposés des palanquins, appelés palkis. Les palanquins étaient utilisés pour promener les dames et ont été utilisés jusqu’au milieu du XX è siècle. Les petits palanquins étaient appelés dotis ou dola. Les palanquins étaient portés par deux équipes de quatre hommes. Au Marwar, ces porteurs de palanquins étaient appelés mehers. Les palanquins étaient en bois, métal (or ou argent), ivoire, incrustés de pierres précieuses ou semi-précieuses. Ils étaient souvent décorés de peintures représentant les dieux et étaient parfois fermés par des voilages.
Palanquin au paon
Un palanquin en bois doré, le mahadola faisait partie du butin ramené du Gujurat en 1830, milieu du XVIII è. C'est peut-être celui-ci (pas sûr)
Nous passons dans une autre cour, Daulat Khana Chowk (appelée aussi Ajit Vilas). Elle est bordée par trois palais : Daulat Khana Mahal (salle du trésor), Phool Mahal (palais des fleurs) et Jhanki Mahal (palais des coups d’œil).
Un homme fait une démonstration de pose de turban, il utilise un tissu de 9 m sur 1 m. Il y a de nombreuses façons de porter le turban, selon les castes, la région, la profession, la situation matrimoniale… (voir article d'hier)
Dans le Durbar, salle d’audience, sont exposées des miniatures peintes avec des pinceaux en poils d’écureuil.
Dans le Daulat khana, « salle du trésor », sont exposés différents objets.
Bannière de mariage
Boîte à bétel, appelée suparidan, on y conservait la noix d’arec et les feuilles de bétel, indispensables pour préparer le paan, qui rafraîchit l’haleine.
Boîte à vermillon – chopda : en argent avec représentation d’Ashtalakshmi, groupe de 8 représentations de Devi Lakshmi : prospérité, richesse agricole, richesse animale, bonne santé, connaissance, force, progéniture, puissance. Le vermillon est appliqué sur la raie des cheveux (sindoor) ou sur le front (bindi)
La déesse Gangaur, une des incarnations de Parvati, épouse de Shiva. Vénérée par les femmes mariées pour qu’elle accorde la longévité à leur époux. La statue est habillée en vêtements traditionnels rajput.
Flasque à vin et à opium liquide.
petits jouets :
Rideau en bambou.
Chakhras du corps subtil (folio 2 du Nath Charit attribué à Bulaki Jodhpur 1823). Posture tadasana. Ce corps d’ascète Nath est connu comme sukshonashira (corps subtil), espace de méditation entre le cosmos et le corps matériel. Les chakhras sont dessinés, sous forme de lotus, selon l’idéologie de Nath Sampraday. Les chakhras supérieurs sont habités par les Nath Matasiddhas tandis que les chakhras inférieurs sont habités par les déités hindoues.
Équivalence entre le soi et l’Univers, attribué à Bulaki, folio 6 du Siddha Siddhanta Paddhati, Jodhpur, 1823. Le Siddha Siddharta Paddhati est un texte sanskrit du 12-13 è siècle, du Nath Sampraday, une religion qui connut son apogée à Jodhpur sous le règne du Maharadja Man Singh (1803-43). Ce dessin, basé sur les textes Nath, est l’un des centaines produits par l’atelier de Man Singh. Il illustre la croyance yogi que l’intégralité de l’Univers existe dans notre corps. Sur le corps d’un siddha, être éveillé qui a la Connaissance, le peintre a décrit cette équivalence en peignant le soleil et la lune (sur les joues), les montagnes, les différents mondes qui forment le cosmos et les dieux et démons qui le régissent. Les yeux du siddha louchent en méditation. Les sourcils incurvés et les lèvres traduisent la félicité de cet Éveil
Procession lors de la fête Holi (1830). Le maharaja Man Singh est assis sur son éléphant. Les femmes saluent le Maharaja depuis leurs balcons. Des bonbons sont distribués à la foule. Les gens lancent de l’eau colorée à l’aide de seringues géantes. Dans le fond de la peinture, on voit le paysage de Jodhpur : le fort Mehrangarh, la Tour de l’horloge, le temple Kunjbihariji.
Demain, nous irons voir les merveilles à l'étage.
votre commentaire
-
Par bluesy le 8 Avril 2018 à 19:44
Les moustaches Autrefois, la caste de guerriers portait des moustaches relevées. Maintenant il y a plusieurs sortes de moustaches.
Les hommes du Rajasthan aiment porter de très longues moustaches et ils font « tourner ». La longueur des moustaches peut atteindre 5 mètres et il faut les enrouler. À la porte d’un restaurant, un homme a bien voulu défaire ses moustaches et nous montrer comment il les enroule. Il les passe d’abord derrière les oreilles puis il les noue sous le menton.
Il est interdit aux Dalits (qu’on appelait autrefois Intouchables) de porter la moustache, signe de beauté, de fierté et de rang élevé. En 2017, deux hommes ont été tabassés (à mort pour l’un) dans le Gujarat pour avoir osé porter la moustache. Pour protester contre cette discrimination, de jeunes Dalits ont décidé de faire des selfies avec leurs moustaches et de les poster sur WhatsApp, Twitter et Facebook avec le hashtag « Mr Dalit droit à la moustache » (on n’appelle pas un Dalit « Monsieur »).
Les turbans
Les jeunes Indiens portent moins le turban mais il est encore très prisé au Rajasthan, porté par les mariés, le personnel des hôtels, restaurants,
musées
mais aussi dans la rue par les personnes d’un certain âge et les paysans.
Dans une cour du fort Mehrangarh à Jodhpur, nous avons assisté à une démonstration de pose du turban.
Guy est tenté par le port du turban.
Guy a oublié de filmer. Voici donc une vidéo trouvée sur le net (tournée au même endroit).
Les Sikhs ne coupent pas leurs cheveux (cette tradition date de 1699) et dorment même avec. Ils sont dispensés du port du casque quand ils circulent à moto. Au Royaume-Uni, ils ont le droit de garder leur turban au travail et le port du casque dans les endroits dangereux est optionnel.
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique