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Par bluesy le 2 Janvier 2020 à 23:57
La mosquée du Cheik Lotfallah se trouve sur le côté est de la place Naghch-e Djahan. Elle a été construite au début du XVII è siècle. C’est la première mosquée érigée dans cette ville par les Safavides. Elle porte le nom d’un théologien sous le règne de Shah Abbas I.
Elle n’a pas de minaret ni de cour, l’appel à la prière était inutile puisque seule, la famille royale avait accès à cette mosquée. Un souterrain permettait aux femmes et aux enfants du harem d’aller à la mosquée depuis le palais Ali Qapu, situé de l’autre côté de la place. Ils étaient conduits par des eunuques.
La porte d’entrée n’est pas dans l’axe du mur de la qibla.
la mosquée vue depuis le palais d'Ali Qapu :
le pishtak d'entrée décoré de muqarnas :
Nous accédons à la salle de prière en passant dans un couloir décoré de céramiques. On a utilisé la technique sèche : les couleurs étaient séparées par des cloisons en matière noire (huile et manganèse) qu’on brûlait ensuite.
La salle de prière est surmontée d’une coupole dont le motif est reproduit sur les tapis.
Une sourate parlant de l’aube est illuminée par le soleil levant. Il y a la même phrase au soleil couchant.
La clarté est donnée par des ouvertures à claire-voie sur le tambour.
La salle est carrée au sol et on passe au cercle de la coupole par des trompes qui descendent jusqu’au sol.
Dans le mirhab, une inscription qualifie l'architecte de la mosquée (Mohammed Riza ibn Hussain) d'"homme humble et pauvre, anxieux de la miséricorde de Dieu".
Des jeunes filles esquissent quelques pas de danse.
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Par bluesy le 2 Janvier 2020 à 00:48
La mosquée du Chah ou mosquée de l’Imam commença en 1611 d’après une inscription sur le pishtak d’entrée qui indique que le souverain safavide Chah Abbas I a fait construire cette mosquée avec son propre argent.
Le portail d’entrée (27 m de hauteur) est flanqué de deux minarets turquoise.
Les paons symbolisent la royauté.
Les céramiques sont émaillées en différents bleus fabriqués avec la turquoise dont les mines sont abondantes en Iran. Le jaune, fabriqué avec l’antimoine, est aussi utilisé pour les fleurs, c’est la couleur préférée des rois safavides. L’émaillage des céramiques se fait de deux façons : soit avec une température différente selon les couleurs, soit avec une technique plus rapide (haft rangi mais moins belle : on cuisait tout ensemble mais les couleurs n’atteignaient pas leur maturité chromatique. Les versets coraniques ont été émaillés avec la première technique.
les muqarnas de la voûte :
Le pishtak est aligné sur la place, donc nord-ouest. Cela a conduit à ce plan spécial de la mosquée : le reste de la mosquée est à 45° par rapport au pishtak car la mosquée doit être orientée vers La Mecque, donc vers le sud-ouest.
La mosquée est bâtie sur le plan iranien, avec quatre iwans autour de la cour.
l'iwan nord :
l'iwan sud :
l'iwan nord est à droite et l'iwan ouest à gauche :
l'iwan ouest et la salle des ablutions :
l'iwan est :
L’iwan principal, flanqué de deux minarets, au sud, conduit à la salle de prière. Le mihrab et le minbar sont en marbre.
L’acoustique est excellente sous le dôme. Un groupe d’étudiants avec leur professeur est là, en visite. L’un d’eux se met sur une dalle noire, au centre de la coupole chante la prière et nous posons pour la photo de groupe avec eux.
le dôme :
De chaque côté de cet iwan, se trouvent des salles hypostyles.
Dans la salle hypostyle Est, un panneau avec des animaux est plus tardif.
Aux extrémités de la partie sud, se trouvent deux madrasas mais il n’y a plus d’étudiants. À l’ouest, je crois que c’est là qu’étaient les toilettes et à l’est, nous avons rencontré un imam dans le jardin de la madrasa Naseriyeh. Nous avons un peu discuté avec lui et il nous a offert des gâteaux de Yazd faits avec de la farine de pois chiche.
le chant :
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Par bluesy le 30 Décembre 2019 à 17:36
Mercredi 16 octobre
Nous voici donc à Ispahan, capitale de l’empire perse sous la dynastie des Séfévides (XVI è au XVIII è siècles), surnommée « la moitié du monde ».
Nous partons à 8 h h 15 pour être de bonne heure sur la place Naghch-e Djahan. Effectivement, tout est calme, il y a encore peu de touristes.
Nous sommes retournés sur cette place le soir et elle m’a semblé encore plus majestueuse.
Autrefois, cette place s’appelait aussi Meidan-e Chah (« place du roi ») et depuis la révolution islamique, c’est la Meidan-e Emam (« place de l’imam). C’est une des plus grandes places du monde (22 è) avec 560 m sur 160 m. Elle a été conçue par Chah Abbas II en 1612. À l’origine, elle servait de terrain pour le jeu de polo, les parades militaires, les réunions. Le jeu de polo est d’origine iranienne et Ferdowsi décrit ce jeu avec beaucoup de détails dans « le livre des Rois ». Le Chah et la cour assistaient aux festivités depuis la terrasse du palais Ali Qapu.
En 1617, Pietro Della Valle décrit cette place et son entretien avec Chah Abbas.
La place est entourée de bâtiments regroupant différents aspects de la vie quotidienne : l’aspect religieux avec la mosquée de l’imam au sud,
l’aspect privé du roi avec la mosquée du Cheik Lotfallah à l’est,
le soir, les gens aiment pique-niquer sur cette place :
l’aspect politique avec le palais Ali Qapu à l’ouest
et l’aspect commercial avec l’une des portes d’entrée du grand bazar au nord.
les gens aiment beaucoup se promener sur cette place
des Arméniens :
Monsieur et Madame ont acheté un tapis :
des artistes au travail :
les montagnes sont tout près :
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Par bluesy le 29 Décembre 2019 à 11:58
Nous arrivons à Ispahan, une ville de près de trois millions d’habitants, à la nuit tombée, et ça tombe bien car nous pouvons admirer les illuminations des ponts. À Ispahan, il y a 11 ponts et nous visitons les trois plus beaux. Avant la conquête arabe, les ponts séparaient la ville iranienne de la ville juive. Ils enjambent la rivière Zayandeh Rud qui prend sa source dans les monts Zagros.
la rivière depuis le pont Sharestan :
Le pont Sharestan est le plus en aval des trois. C’est le plus ancien pont d’Ispahan : les piliers dateraient de l’époque sassanide (III è siècle) et les arches de l’époque seldjoukide (XI è siècle). Il mesure 140 m sur 4,5 m. En 1138, le calife abasside Ar-Raschid a été assassiné par un chiite sur ce pont.
sur les berges :
le pont Sharestan :
Le pont Khâdju a été construit plus tard, par le roi séfévide Abbas II au XVII è siècle. C’est un pont-barrage qui régule le débit de la Zayaneh Rud et permet d’irriguer les jardins. Au milieu du pont, une loge était réservé au shah Abbas. Le pont a deux niveaux, il a 23 arches et mesure 133 m sur 12 m. Sur le niveau supérieur, passaient les charrettes et chevaux et de chaque, des chemins voûtés étaient réservés aux piétons. C’était très agréable de se balader doucement sur ce pont. Les gens étaient rassemblés dans de petits pavillons le long du pont pour discuter, et même chanter.
Le pont Si-o-seh est magnifique. Il a 33 arches, est sur plusieurs niveaux et mesure 208 m. C’est aussi un pont-barrage qui régule le débit de la rivière. On l’appelle aussi le pont Allaverdi Khan, du nom de celui qui l’a fait construire vers 1608. C’était le ministre géorgien du shah séfévide Abbas II.
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Par bluesy le 29 Décembre 2019 à 11:36
Mardi 15 octobre (suite)
Nous reprenons le car et Hamed nous parle de la vie en Iran, par exemple la formation des noms de famille. L’homme s’appelle Guy ou fils d’Henri après son mariage (je prends l'exemple de Guy) puis Guy s’appelle « le père de Laurent » quand il a un enfant.
Nous prenons le déjeuner dans un bon restaurant, le meilleur de la ville. Le restaurant Naeen tourist hotel est un ancien caravansérail. L’entrée est servie au buffet et le plat est servi à l’assiette : veau avec riz safrané, raisins secs et double concentré de tomate.
Après le repas, nous allons au salon de thé pour déguster qui, un café, qui un bon thé à la cardamome.
Dans le village de Mohammadieh, les gens se préparent pour aller à l’enterrement.
nous recevons un accueil chaleureux :
Ce village est un habitat troglodytique, sans doute creusé par les zoroastriens. La température des grottes (sardab) y est constante, que ce soit par hivers froids ou étés torrides.
Dans une de ces grottes, se tient un atelier de tissage. Le village est réputé pour le tissage aba bafi, soit pour la plus belle qualité, en laine de chameau, de couleur naturelle, soit en laine de mouton, teinte au permanganate et au brou de noix. Hamed revêt une robe, comme celle que portaient autrefois les religieux et les gens.
La visite est gratuite mais on laisse un petit pourboire.
Un ab anbar, réservoir d’eau avec tours du vent, comme ceux que nous avons vus à Yazd et à Naïn.
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