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Par bluesy le 27 Novembre 2017 à 22:10
Sur la place Po-i Kalon, se trouvent trois monuments : la mosquée Kalon, le minaret d’une ancienne mosquée et la madrasa Mir-Arab.
Le minaret de terre cuite date de 1127 (dynastie des Karakanides) ; il avait plusieurs fonctions : appeler les fidèles à la prière, être un repère pour les caravaniers, montrer la richesse de l’empire, et servir de tour de guet. Avant 1920, il y avait 200 minarets à Boukhara. Il mesure 48 m de haut et a un escalier de 110 marches. Sous la dynastie des Manguit, les criminels étaient jetés dans des sacs du haut du minaret. On dit que Genghis Khan, émerveillé, se prosterna au pied du minaret et ordonna qu’il soit épargné lors du sac de la ville. Le minaret a été bombardé en 1920 par les Russes. On voit l’emplacement des trous de boulets (zones plus claires). Il fut endommagé par le tremblement de terre de 1976 et restauré.
le minaret et à droite, la madrasa Mir-Arab
un motif zoroastrien, en forme de papillon :
La mosquée d’origine (795) a subi plusieurs démolitions et a été reconstruite. La mosquée actuelle date de 1541, elle est très vaste (130 m sur 80 m, ce qui correspond au nombre d’Or), elle compte 7 portes, 208 colonnes et 288 coupoles. Elle pouvait accueillir jusqu’à 10000 fidèles (c’était une mosquée juma ou mosquée du vendredi) Actuellement, elle ne fonctionne plus sauf deux fois par an, au moment de l’Aïd et de l’Aïd al kebir, une partie est mosquée de quartier. Dans la cour, se trouve un édifice octogonal, construit en 1915 par l’architecte Chirine Mouradov (celui qui a construit le palais d’été de l’émir) à l’emplacement de la sépulture d’un des premiers imams de la mosquée.
La madrasa Mir-i-Arab (1535-1536) se trouve en face de la mosquée Kalon, de l’autre côté de la place. Elle a été fermée de 1920 à 1945 puis ouverte à nouveau. C’était la seule madrasa de l’Asie centrale, avec celle de Tachkent, à être en activité à l’époque soviétique. Elle est encore en activité et on y forme les imams de l’Ouzbékistan. On ne peut donc pas pénétrer à l’intérieur, nous avons pu prendre des photos de la cour intérieure à travers les grilles.
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Par bluesy le 26 Novembre 2017 à 21:35
Boukhara était un important lieu de rencontre des marchands. Pour les accueillir, des coupoles marchandes ou « taq » furent construites au XVI è siècle. Il en reste 3 sur les 5 construites : le tak-i sarrafon ou coupole des changeurs (nous y avons vu l’atelier d’un calligraphe), le Tak-i Zargaron ou coupole des bijoutiers et le tak-i Tilpak Furushon ou coupole des chapeliers où nous avons visité l’atelier d’un coutelier. À l’époque, on distinguait les ethnies d’après leurs coiffures. On y vendait aussi des livres et des manuscrits précieux. Il se situe à l’intersection de 5 rues.
le Tak-i Zargaron :
et, toujours, de belles rencontres :
le tak-i sarrafon :
L’art de la miniature en Ouzbékistan date du VIII è siècle. L’Islam interdisant de représenter les figures humaines, les artistes ont peint des scènes sur de tout petits formats, faciles à cacher.Le magasin de Davron Toshev,se trouve 15, rue Khakikat. Toute la famille est artiste depuis plusieurs générations. Davron et son frère Davlat sont les meilleurs miniatures de Boukhara. Le numéro de février 2016 de « Connaissances des Arts » parle de Davron Toshev. Le matériel utilisé est constitué de papiers de soie anciens et nouveaux faits à la main, de feuilles d’or et d’argent,
et de couleurs naturelles (bleu, rouge…). Les miniatures de 15 cm fourmillent de détails. Selon la taille, il faut compter de 20 à plusieurs centaines d’euros. Les scènes représentent des palais, des jardins où les fleurs poussent à foison, des personnages célèbres (Avicenne, Babur, le poète Omar Kayyam, Nasreddine Hodja…). Il y avait aussi de drôles de peintures figurant des animaux remplis d’autres animaux serrés les uns contre les autres, tels les animaux de l’arche de Noé. Je n’ai pas compris le sens de ces miniatures.
Il y a beaucoup de miniaturistes à Boukhara, dans les rues, dans les madrasas, beaucoup travaillent en famille, et ont des petites échoppes à plusieurs endroits dans la ville. Tous ne sont pas aussi habiles que la famille Toshev mais il en est de même chez nous, tous les aquarellistes n’ont pas le talent de Turner ou de Schiele. Et cela permet de varier les prix.
d'un autre miniaturiste, achetée dans une autre boutique, la grenade est souvent représentée :
Nous avons discuté avec une miniaturiste qui avait un stand dans la rue, mais aussi dans la madrasa Divan-Begi, où elle préparait ses papiers de soie à partir de pages de livres qu’elle lavait pour ôter l’encre.
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Par bluesy le 25 Novembre 2017 à 22:41
Un groupe d'aksakal (personnages âgées respectées pour leurs conseils), en visite. Ils sont originaires de Ferghana :
les artisans au travail :
la dame m'a semblé plus active que les messieurs :
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Par bluesy le 25 Novembre 2017 à 22:28
Le palais Sitoraï Makhi-khosa (= le palais de la lune et des étoiles) se trouve à quelques kilomètres au nord de Boukhara. Cet ensemble fut construit à la fin du XIX è siècle par les khans Akhad Khan et Alim Khan pour fuir la chaleur de Boukhara pendant l’été. Alim Khan, qui fut le dernier émir de Boukhara, avait fait ses études à Saint-Pétersbourg et le palais est un mélange de style russe et de style d’Asie centrale. La construction dura trois ans et Alim khan fut ébloui par le travail de l’architecte Chirine Mouradov. Il voulut faire tuer l’architecte pour que celui-ci ne puisse refaire un tel chef d’œuvre. Heureusement, l’architecte put s’enfuir. Les trois bâtiments ont été transformés en musées : musée des Arts décoratifs dans les salons de réception, musée du Costume national dans la maison des invités et musée des travaux d’aiguille dans le harem. De nombreux objets se trouvent au musée de l’Ermitage, à Saint-Petersbourg.
un bel iwan :
à gauche, le salon de thé, à droite la salle de réception. Au centre, l'entreé des appartements privés de l'émir :
Chirine Mouradov, l'architecte :
Nous entrons d’abord dans la salle d’attente où les ambassadeurs étaient reçus.
Nous traversons ensuite la salle de réception appelée salle blanche à cause de sa décoration en albâtre et miroirs
puis dans la salle de jeux.
échiquier en bois, ivoire et turquoise :
Dans la salle de banquet, les parois étaient changées à chaque saison mais elles ont disparu.
statuette de Pierre le Grand :
plat :
statue de Ataman Ermak :
l'avant-dernier émir, Akhad Khan :
le dernier émir, Alim Khan :
Dans la maison des invités, sont exposés des vêtements d’apparat. Les motifs en or étaient brodés par les hommes.
costume de femme :
parandja
au milieu et à droite : parandja
manteau d'homme :
dans la grande niche, on rangeait les matelas :
Devant le harem, se trouve un bassin. L’émir regardait ses femmes se baigner et lançait une pomme, attrapée par celle qui allait passer la nuit avec lui. L’élue était lavée au lait d’ânesse dont l’émir appréciait particulièrement l’odeur.
En 1920, l’émir s’enfuit et mourut à Kaboul en 1952.
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Par bluesy le 24 Novembre 2017 à 22:44
Le mausolée Bakhaouddin Nakchbandi se trouve à quelques kilomètres, au nord-est de Boukhara. C’est le site le plus sacré de Boukhara car c’est là qu’est enterré l’un des fondateurs les plus respectés du soufisme. Bakhaaouddin est né dans une famille de dinandiers, d’où son nom de Nakchbandi (=graveur de métaux), il est décédé en 1389. Il y a beaucoup de superstition sur ce site : autrefois les pèlerins embrassaient le tombeau et jetaient des pièces de monnaie. Cette pratique est maintenant interdite mais les gens font des vœux devant l’arbre qui aurait germé sur son bâton et passent dessous ou en font 7 fois le tour. Le chiffre 7 est sacré pour les soufis. Sur le site, il y a le tombeau du saint (le mazar), les mausolées de personnalités chaybanides, le khanaqah construit la même année que la tombe (1544), lieu de réunion des soufis, deux mosquées.
Une plaque signale qu’en 2003, le complexe a été restauré à l’initiative du Président Karimov.
le khanaqah :
les tombes des personnalités chamayides :
le minaret de la mosquée a bien un air de tour de Pise, ce n'est pas un défaut de la photo :
les heures de prière, je n'ai trouvé toutes les traductions :
Panneau des heures de prières (namoz vaq lari) : shom : le soir, peshin : heure du déjeuner.
Touristes Ouzbeks écoutant attentivement leur guide. Les petits garçons ont l'air très sérieux :
la mosquée Khakim Krobegi :
la cour du tombeau de Bakhaouddin Nakchbandi :
le dahma (pierre tombale) entouré de marbre ajouré :
le saha khona :
muqarna :
restauration :
dans le jardin :
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