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Par bluesy le 19 Octobre 2017 à 18:47
Après le bon repas du restaurant local de Richtan, nous visitons un atelier de poteries à Richtan (Rish’don). Richtan est une des villes les plus anciennes de la route de la soie. Elle est peuplée en majorité de Tadjiks et se trouve à quelques kilomètres de la frontière avec le Kirghizistan. Elle se trouve dans une région où les trois pays Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan s’imbriquent les uns dans les autres. La principale activité de cette petite ville est la production de céramiques à différents tons de bleu.
À l'entrée de l'atelier, les enfants nous accueillent:
La terre, de l’argile de très bonne qualité est mélangée avec de l’eau puis filtrée.
Les poteries sont mises à sécher trois ou quatre jours à l’ombre puis une journée au soleil. On applique ensuite une couche d’eau, de quartz et de kaolin (engobe ?), puis on effectue une première cuisson. On fait les dessins puis une deuxième cuisson. Pour peindre on utilise du cuivre, du cobalt, du manganèse.
les motifs sont dessin&s à main levée :
La peinture est appliquée avec un pinceau en poil de chèvre que l’artiste effile lui-même.
On glace ensuite l’objet avec du quartz, et des cendres d’une plante (arbuste à soude, le tcherkez, que nous verrons plus tard dans le désert du Kyzyl Koum). On cuit 3 à 4 jours dans le four en augmentant la température. La glaçure fond. Pour faire le fond bleu qui fera ressortir les motifs, l’artiste pulvérise du cuivre ou du cobalt.
Les enfants nous soufflent un baiser à notre départ :
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Par bluesy le 18 Octobre 2017 à 22:55
La visite du bazar nous a aiguisé l’appétit et nous nous rendons à Ritchan dans un tchaïkana (restaurant local).
Sur la façade, une phrase d’Islam Karimov, le premier Président depuis l’indépendance, décédé en septembre 2016. Partout, on trouve des phrases de Karimov, des portraits et des statues aussi. Ici, il est écrit : « xalqimizga siqidildan / ximat qilish-eng oliy fazilat », je ne sais pas si la traduction de google est exacte : « à notre peuple la plus haute qualité de service », je ne comprends pas l’ouzbek !
À l'entrée, cuisson des chachlicks :
On nous sert le plat national : le plov. C’est du riz pilaf cuisiné au gras de mouton avec de la viande et des légumes. Les Ouzbeks essaient d’établir des records : 8 tonnes de plov ! Normalement, le plov se mange à la main, on tasse des boulettes contre le bord du plat. Mais nous, nous l’avons mangé avec des fourchettes ! Nous mangerons deux autres fois du plov : chez les parents de Gayrat et chez notre chauffeur.
C'est gras, mais très bon.
Avant d’être bu, le thé est versé à trois reprises dans une coupe et reversé dans la théière (on appelle ce geste le khaït armar). Le premier versement symbolise l’argile qui étanche la soif, le second la graisse qui protège du froid, et le troisième l’eau qui éteint le feu. Installés sur des tapchan, des Ouzbeks ont choisi des chachliks (brochettes), arrosées de vodka.
des tables occidentales :
des tapchan. Le restaurant se trouve au-dessus d'un ruisseau :
Nous quittons le restaurant, des jeunes m'appellent pour que je les prenne en photo :
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Par bluesy le 17 Octobre 2017 à 23:33
Nous nous rendons ensuite au bazar de Marguilan, c’est-à-dire au marché (ou souk en arabe). Ce mot vient du vieux persan vazar. On y trouve de tout, de l’alimentaire, des habits, des bijoux… Tous ceux que nous avons visités, couverts ou en plein air, étaient très propres. Les fruits et légumes abondaient. Les vendeurs se prêtaient avec enthousiasme au jeu des photos !
arachides :
carottes jaunes et rouges :
coings :
le vendeur nous offre des cornichons :
épices :
fruits secs :
grenades, symbole de paix, de fécondité :
aneth, coriandre, basilic, ciboulette. Le basilic est très prisé, éloigne les mouches.
Babur adorait les melons. Nous aussi.
pots de miel :
noix, amandes :
oignons :
Le pain ! (nan). Beaucoup de stands. Nous verrons plus tard la façon dont le pain est cuit :
raisin :
très beau chignon :
riz et, à gauche, sarrasin :
Gras de mouton. Ce n’est pas n’importe quel gras, c’est celui du mouton ouzbek ! À la place de la queue, le mouton (150 kg) a une énorme poche de graisse qui peut peser jusqu’à 40 kg. C’est un aliment de choix pour les Ouzbeks et refuser d’en manger serait très impoli. Le gras sert à cuisiner le plov et on en met aussi dans les brochettes (chachliks). Pour le faire passer, du thé ou mieux encore, un petit verre de vodka. « Manger du gras de mouton avec de la vodka, c’est bien ! », nous assure Gayrat. Un peu lourd quand même pour nos estomacs européens… Les repas qui nous ont été servis étaient adaptés à nos tubes digestifs (huile de tournesol à la place d’huile de coton).
je n'ai pas réussi à photographier correctement un mouton. Voici une photo trouvée sur le net :
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Par bluesy le 16 Octobre 2017 à 23:39
Jeudi 28 septembre
Il fait beau, nous aurons 26 °.
Nous commençons la journée à Marguilan (Marg’ilon), par la visite de l’atelier de soie Yodgorlik, atelier traditionnel qui emploie 2000 personnes. Nous avons visité déjà plusieurs ateliers de soie, en Chine, au Laos, au Cambodge, en Birmanie… mais ici la technique de tissage est différente. Nous sommes à Marguilan, une des villes de la route de la soie, comme Khiva, Boukhara, Samarcande. En 2006, nous avions visité une ville du début de la route de la soie, Xian, et plus tard, une ville de la fin de la route, Istanbul. Nous voici maintenant au cœur de cette route mythique qui concernait aussi le commerce des épices, du jade, des pierres semi-précieuses.
Les magnaneries se trouvent dans les maisons. À l’entrée des maisons, pendent des amulettes : piment séché et une herbe que nous appelons rue de Syrie ou harmal et que les Ouzbeks appellent isiriq (nom botanique : peganum harmala). Cette herbe pousse dans le désert et Gayrat nous la montrera lors de la traversée de ce désert. La rue de Syrie est une plante qui guérit toutes les maladies.
Les vers à soie se nourrissent des feuilles du mûrier.
25 g de vers à soie filent 75 kg de cocons. Les cocons sont ébouillantés et les vers tués servent à nourrir les coqs, les poules et les poissons. Un cocon donne 600 m à 2 km de fil, voire 6 km.
La soie brute, grise et rêche, est lavée et devient blanche.
Les restes de cocons sont récupérés pour faire des tapis qu’on mettra devant les maisons. La soie est ensuite mise en écheveaux, ceux-ci sont tendus sur un cadre et un homme trace au crayon les traits qui vont servir de repères aux motifs.
Les écheveaux sont ensuite teints (c’est le travail des hommes) avec des éléments naturels : le noir (suie + eau), le brun (brou de noix, permanganate), le marron (acacia), le rouge (écorce de grenade, cochenille, garance), le bleu (indigo), le jaune foncé (pelures d’oignon).
On teint couleur après couleur en suivant les repères et en cachant les autres couleurs avec du scotch. On utilise 7 couleurs pour ces motifs typiques.
On fixe les couleurs dans du sel, du vinaigre et de la pierre d’alun. On appelle les tissus obtenus des ikats. Les tisseuses actionnaient les métiers à tisser à l’aide de pédales, jusqu’à 7 !
Les tissus sont en soie en soie 100% (appelés atlas), ou mi-coton, mi-soie (appelés adras).
Oubliée dans un coin, une calotte d'homme, appelée doppe ou dopillar.
Dans la cour, une femme prépare le repas.
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Par bluesy le 15 Octobre 2017 à 21:25
Assalamaleikum !
Mardi matin 26 septembre, nous partons de la maison pour nous rendre à Orry-la-ville puisque c’est Laurent qui doit nous emmener à Roissy. Catastrophe, la porte du garage ne s’ouvre pas, quelque chose est cassé dans la serrure. Heureusement, Guy réussit à ouvrir et fermer. Nous arrivons à Roissy, en avance, l’heure du rendez-vous est à 19 h. Nous faisons connaissance de nos compagnons de voyage, nous sommes 17 plus Guy, l’accompagnateur. Il y a trois Guy que nous appellerons Guy-one, Guy-two et le mien sera Guy-try. Les contrôles se passent sans problème et nous décollons à 21 h 50. Après avoir parcouru 5137 km en 6 h 15 de vol sur un Boeing 767 de l’Uzbekistan airways (survol de l’Allemagne, Pologne, Biélorussie, Russie, Kazakhstan), nous arrivons à Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan. Il est 6 h 49 à Tachkent et 3 h 49 en France. Nous n’avons pas beaucoup dormi. Au bout d’un certain temps, nous récupérons nos valises, notre passeport tamponné, nous rejoignons la sortie. Dans l’avion, il avait fallu remplir le formulaire pour la douane : déclarer les devises et le matériel apporté. Conserver soigneusement ce papier et en remplir un autre au retour.
Notre guide, Gayrat, nous attend et nous conduit au restaurant pour un petit déjeuner puis un bus nous emmène à l’aéroport domestique. Nous changeons quelques euros contre des sums, la monnaie du pays, mais nous pourrons souvent payer avec des euros en billets ou en pièces ou des dollars. Pas ou très peu de distributeurs, en tout cas, nous n’en avons pas vus. Les contrôles effectués, nous décollons à bord d’un A 357 en direction d’Andijan, dans la vallée de Ferghana. Il fait 25°.
Gayrat nous épate car, très vite, il connaît tous nos prénoms alors qu’il me faudra au moins un jour pour mettre un nom sur chaque visage.
Notre car arrive, nous aurons de la place : 51 places pour 19 personnes ! Mais cela ne nous empêchera pas d’être secoués tout au long du voyage !
Après un repas dans un tchaikana, restaurant local d’Andijan, nous faisons connaissance des premiers sourires dorés, richesse des femmes. Les dents en or sont, paraît-il, moins chères que les prothèses classiques (l’Ouzbékistan est le 8 è pays producteur d’or). Nous avons droit à une table classique avec chaises encapuchonnées alors que les Ouzbeks s’assoient en tailleur sur le taptchan, sorte de banc surélevé avec balustrade, sur lequel se trouve une table basse. On nous sert une soupe avec des nouilles épaisses appelées laghman, des boulettes de bœuf, des tranches de melon et de pastèque et bien sûr, un pain rond décoré, le nan, qu’on ne coupe pas mais qu’il faut rompre.
les nouilles laghman :
Nous nous rendons ensuite dans le parc de Babour où se trouve le musée et mausolée. Babur n’est pas enterré ici. Il est mort à Agra, en Inde où il a aussi un mausolée et a été enterré à Kaboul. Babur a fondé l’empire moghol d’Inde et a fait d’Agra sa capitale. Son nom signifie « tigre ». Son arrière-arrière-petit-fils a fait construire le Taj-Mahal. Il est né en 1483 à Andijan. Le 510 è anniversaire de sa naissance a été l’occasion d’une grande fête. Babur descendait de Tamerlan par son père et de Gengis Khan par sa mère. Il a écrit ses mémoires « le Babur Nama ». À l’intérieur du petit musée, des peintures murales racontent l’histoire de sa vie.
Nous grimpons quelques marches pour admirer le monument où se trouve un peu de la terre de son tombeau.
Le mois de septembre est propice aux mariages en Ouzkékistan. Nous prenons quelques photos des mariés et Liliane est invitée à leur dire quelques mots de bonheur.
la statue de Babour :
La vallée de Ferghana est très riche, les cultures abondent : plaqueminiers (leurs fruits sont les kakis), pommiers, grenadiers, abricotiers, figuiers, mais il n’y a ni bananiers ni orangers. La principale culture est celle du coton (deuxième exportateur mondial et cinquième producteur). C’est la période du ramassage du coton. Le car n’a pas le droit de s’arrêter pour que nous puissions prendre des photos des champs de coton avec les travailleurs, les photos sont interdites (un article du Courrier international en 2013 mentionne le travail « forcé » de tous, même les écoliers, dans les champs de coton), de même que dans le métro de Tachkent, à l’aéroport, aux postes frontières entre les régions.
Cette journée a été très agréable mais cela ne me fait pas oublier qu’à Andijan, en 2005, l’armée a tiré sur la foule qui s’était rassemblée sur la place Babour.
Nous prenons la route pour nous rendre dans le sud, à Ferghana. La journée se termine par un délicieux repas en terrasse de l’hôtel Asia Ferghana. Une petite réunion organisée par l'accompagnateur nous permet de faire connaissance, de prendre connaissance des détails pratiques du voyage, de la mise en commun d'une cagnotte "taxes photos", ce qui nous évitera à chaque visite de payer pour notre appareil photo et camescope. Les pourboires donnés aux chauffeurs (nous en aurons plusieurs) et aux porteurs de bagages seront également gérés par l'accompagnateur et une dame du groupe. Bien pratique !
des manty, ravioles fourrées de viande et cuites à la vapeur
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