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Par bluesy le 23 Décembre 2017 à 21:22
C’était le petit-fils d’Amur Timur (Tamerlan).
Il est plus connu comme mathématicien et astronome que comme prince. Il a dit « Les religions se dissipent comme le brouillard, les royaumes disparaissent, mais les travaux des scientifiques s’inscrivent dans l’éternité. ». Il fit scandale lors de la circoncision de son petit-fils avec une fête où il fit servir du vin. Il fait construire en 1429 un observatoire à Samarcande ainsi que des madrasas (à Boukhara, à Samarcande).
la madrasa de Boukhara :
Il travailla dans l’observatoire avec 70 mathématiciens et astronomes, ce qui aboutit à la rédaction des « Tables sultaniennes », un catalogue astronomique.
Ulugh Beg parmi les astronomes européens (représentation fictive) au centre Uranie, la muse qui présidait à l'astronomie et à l'astrologie ; à sa droite : Oulough Beg:
Ulugh Beg fut assassiné en 1449, sur l’ordre de son fils. Après sa mort, l’observatoire a été détruit, il n’y a que quelques vestiges qui ont été découverts par un archéologue russe en 1908. L’observatoire avait 46 mètres de diamètre, 30 mètres de haut sur deux étages. Il reste la partie souterraine du sextant, orienté selon le méridien, et qui permettait de mesurer la position des astres au-dessus de l’horizon et leur passage au méridien. Le sextant mesurait 84 m de diamètre, la partie utile était un arc de cercle gradué en degrés de 20° à 80°. On ne voit que la partie souterraine, un arc de 11 mètres, constitué de 2 rangs de marbre avec des graduations en chiffres arabes, la lumière tombait sur les graduations.
On a fait des schémas pour représenter ce qu’on pense être cet observatoire mais il y a plusieurs hypothèses.
Il devait y avoir d’autres instruments qui ont disparu, notamment une sphère armillaire et u cadran solaire. L’observatoire d’Ulugh Beg a servi de modèle à l’observatoire de Jaipur.
En face du sextant, un musée récent renferme des documents relatifs à Ulugh Beg :
l'empire de Tamerlan :
la route de la soie :
la constellation Pégase :
la constellation du requin :
la constellation du Centaure :
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Par bluesy le 21 Décembre 2017 à 22:06
À 7 km de Samarcande, au village de Koniguil, les frères Mukhtarov fabriquent de façon traditionnelle, comme au IX è siècle, le célèbre papier de Samarcande, dit « papier de soie ». C’est un papier très lisse et très résistant. La confection artisanale a été interdite pendant l’époque soviétique puis réintroduite avec l’aide de l’UNESCO grâce à la documentation recueillie par les artisans.
L’atelier Meros est placé au bord de la rivière Siab. On fait d’abord tremper les branches de bois de mûrier, elles trempent pendant 10 jours, puis une ouvrière enlève très rapidement et avec beaucoup de dextérité l’écorce à la main.
Les branches sont ensuite mises à bouillir pendant 7 à 8 heures.
La pâte obtenue est ensuite ramollie en la broyant à l’aide de gros pilons actionnés grâce à une roue à aubes placée dans la rivière.
La pâte est ensuite filtrée dans des tamis et les feuilles sont pressées puis mises à sécher au soleil.
Il ne reste plus qu’à les polir de chaque côté avec une pierre d’agate, un coquillage ou une corne de vache, ce qui lui donne un aspect lisse et brillant.
L’ensemble des opérations dure 10 jours. Dans la boutique, on peut acheter des masques, des poupées, des cartes…. On dit que ce papier dure plus longtemps que le papier classique et qu’il repousse les insectes.
ma poupée a les sourcils continus, peints avec l'ousma :
Ils font aussi du papier marbré à la cuve, une technique que nous connaissons bien.
une technique que vous connaissez : le papier marbré à la cuve :
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Par bluesy le 20 Décembre 2017 à 21:10
Vendredi 6 octobre
Nous voici donc à Samarcande ou Samarkand (en ouzbek : Samarqand), ville mythique de la route de la soie. Il fait froid (7° à 14°), le temps est gris.
La ville a été fondée au VIII è siècle avant notre ère par les Sogdiens, peuple scythe et est devenue la capitale de la Sogdiane. Elle a un passé très ancien : 2750 ans et a connu diverses religions : Zoroastrisme, Bouddhisme, Hindouisme, Manichéisme, Judaïsme et Église d’Orient sous différentes occupations : les Perses de Cyrus I, II et Darius I, II et III (VI è au IV è av JC), Alexandre le Grand (IV è av JC), les Sassanides, les Huns, les Turcs, les Arabes. Elle est devenue aussi un protectorat chinois de la dynastie Tang. Samarcande est par la suite conquise par Genghis Khan puis en 1329, devint la capitale de l’empire de Tamerlan.
Il y a eu un grand mélange d’ethnies : Ouzbeks, Grecs, Huns, Perses, Russes. Alexandre le Grand s’est rendu maître de l’empire achéménide (le général perse Spitaménès a lutté contre lui). Il a épousé Roxane, qu’il avait capturée lors de la conquête de la Sogdiane et qui lui avait donné un fils aux yeux bleus. Mille soldats grecs se sont mariés avec des femmes de Samarcande (qui s’appelait à cette époque Maroqanda). Alexandre a envoyé les livres de Samarcande en Macédoine à son maître Aristote. Les Sogdiens ont récupéré les livres et se sont enfuis en Inde. Mais c’était l’hiver et une partie des Grecs est restée en Himalaya dans un village bien protégé, sans routes d’accès (les Kalash se réclament descendants d’Alexandre, ils ont les yeux bleus). Les Grecs sont revenus à Babylone où Alexandre meurt en 323 av JC.
l'empire d'Alexandre :
C’est maintenant une ville de un million d’habitants.
Le musée d’Afrasiab a été construit à l’endroit de la ville ancienne d’Afrasiab. Les ruines ont été découvertes par hasard en 1965 lors des travaux pour creuser une route.
dans l'entrée du musée, le tigre, symbole de puissance :
et le phénix, symbole de paix :
Dans le musée, nous avons vu les fresques (7 m de hauteur) d’un palais sogdien. Les explications étaient écrites en français car des archéologues français participent à l’étude de ces fresques. Sur les schémas, j’ai recopié les légendes peu lisibles sur mes photos. En rouge, une explication que j’ai trouvée sur un site et que j’ai ajoutée. En gris foncé, ce sont les parties qui sont maintenant effacées et qu’on a reconstitué sur les schémas. Selon les archéologues, les schémas de reconstitution sont parfois différents.
Ces fresques sont très abîmées (lors des travaux de terrassement et aussi par la suite) et diverses interprétations ont été données.
Sur le mur ouest, en face de l’entrée, se trouve la fresque des Ambassadeurs. On connaît le sujet de ce panneau car il est écrit sur la robe blanche d’un personnage. En 655, le roi de Samarcande, Vakhuman envoya une ambassade à la cour des Tang, peut-être pour demander une protection contre les invasions arabes. En haut, certains archéologues supposent qu’il s’agit du roi, d’autres de la déesse Nanaïa.
Sur le mur nord, à droite de l’entrée, on voit une scène qui se passe en Chine, à la cour des Tang. Les femmes ont la coiffure qu’on retrouve sur les statuettes chinoises de l’époque Tang. La scène est séparée en deux parties par une bande oblique : à gauche, dans un bateau, se trouve l’impératrice Wu Zetian (un peu plus grande que les autres) et des musiciennes. À droite, l’empereur Gaozong (640-683) est plus grand que les autres personnages. Les hommes chassent la panthère (ou le léopard).
Sur le mur sud, à gauche de l’entrée, se déroule une procession qui se dirige vers l’est (l’est et le sud sont les directions du Paradis chez les Zoroastriens). Les archéologues supposent que la procession se dirige vers le mausolée des parents du roi Varkhuman. Le roi est représenté plus grand que les autres personnages. Devant lui, des dignitaires portent des massues pour assommer les animaux qui seront sacrifiés (ils seront égorgés). Ces animaux sont les oies sacrées (destinées à Zurvan, l’équivalent de Brahma dont la monture est aussi une oie) et le cheval sellé et caparaçonné destiné à Mithra, dieu solaire et juge des morts. D’autres archéologues pensent qu’il s’agit du mariage d’une princesse.
photos du net :
Les fresques du mur est sont très abîmées et se trouvent de chaque côté de la porte. Les archéologues y voient une représentation de l’Inde. Les eaux tumultueuses représenteraient le fleuve qui, pour les Zoroastriens, sépare les vivants des morts.
En conclusion, les peintures sont très belles, c’est dommage qu’elles soient si abîmées.
Les autres salles du musée présentent des objets de la même époque.
adoration du feu et du soleil :
autel zoroastrien II et III è siècle ap JC :
le plus ancien échiquier du monde, (photos du net)
maison avec autel (VII è s.)
ossuaire zoroastrien . Derrière : crânes déformés, signe de noblesse (comme chez les Incas et Mayas)
Un site intéressant : Clic-clic
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Par bluesy le 16 Décembre 2017 à 19:39
Photos publiées avec l'autorisation d'un des membres du groupe : le mouton d'Ouzbékistan au gros derrière. La poche de graisse peut peser 40 kg. Le gras de mouton est un mets de choix pour les Ouzbeks et entre dans la composition du plov, plat national.
Un mouton, attaché là, à la porte du magasin, sans doute en attente d'un nouveau propriétaire.
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Par bluesy le 14 Décembre 2017 à 22:23
Jeudi 5 octobre.
Nous quittons Boukhara pour Samarcande (300 km)
Premier arrêt, à 40 km de Boukhara : le minaret de Vakbent, construit par les Karakhanides (une ethnie turcophone) au XII è siècle, à la même époque que le minaret Kalon et la mosquée Magok-i Attari de Boukhara. Très fin, il mesure 39 mètres de haut.
Nous traversons ensuite le désert du Navoï (c’est le nom de l’écrivain qui fonda la langue ouzbèke). C’est une région industrielle, riche en pétrole, gaz et or. Les mines sont à ciel ouvert. Des gens creusent 1 m² sur 10 mètres de profondeur pour trouver de l’or.
Nous nous arrêtons ensuite, à 26 km de Karmana, au caravansérail royal Rabati-malik, qui date du XII è siècle. Il n’en reste plus que la porte principale, haute de 12 mètres,
et de l’autre côté de la route, la source (sardoba = eau fraîche). Il y avait 2000 sardobas sur l’Asie centrale ; actuellement il n’y en a plus que deux, les autres sont ensablées. Autrefois, il y avait un puits de 2 mètres de diamètre, maintenant l’eau est en surface car la nappe phréatique a remonté. Les chameaux, les chevaux, les balles de soie prenaient place dans les écuries du caravansérail et les voyageurs logeaient à l’étage.
Le troisième arrêt sera à 60 km de Samarcande, dans le village où habitent les parents de Gayrat. C’est un village de 600 habitants, dans le district d’Ishtixon. Les parents de Gayrat nous ont préparé un délicieux repas, avec, bien sûr, un plov, de la vodka de Samarcande, du miel de leurs ruches et du vin doux (16 à 18 °) ! La ferme est tenue par les parents et un des frères de Gayrat et sa famille. L’autre frère de Gayrat, médecin à la ville voisine, était aussi là avec sa femme et ses enfants et aussi, la femme de Gayrat, prof d’ouzbek à Samarcande, et ses deux fils.
En quittant le village, les hommes du groupe ont dû aider un paysan à remettre la charrette sur la route car les veaux étaient tombés dans le fossé.
Le paysan peut repartir se mêler à la circulation.
un peu plus loin, pris au zoom, le gros derrière d'un mouton :
et toujours, la récolte du coton :
Après le repas, nous nous sommes arrêtés au mausolée de l’imam Al-Boukhari à Khortang (nous avions vu un mausolée commémoratif, à Boukhara, en face de la source de Job). Pour rappel, au retour d’un long pèlerinage de La mecque, cet imam a écrit le deuxième livre sacré qui retranscrit les 600 000 paroles de Mahomet (les hadith). Son mausolée est un centre de pèlerinage important. Pour faire plaisir à la gardienne, nous avons mis un foulard. Il ne reste que le bassin et les arbres de l’ancien site, le mausolée a été complètement reconstruit en 1998. Si les pèlerins viennent prier à ce mausolée et à deux autres situés à Samarcande (Rukhobod et Shah-i-Zinda), cela correspond à un mini-hajj.
une phrase de l'ancien président Karimov
des consignes précises :
le mausolée :
le dôme dans le style de Samarcande :
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