Visite du 20 juin 2022, guidée par Chantal Papot, en costume d'époque
visite du 3 août 2024, guidée par Éliane
Nous sommes accueillis par Bernadette Blondeau, la châtelaine.
Les photos ont été prises au cours de ces deux visites. En 2024, des objets ont pu être ajoutés, déplacés.
Le château est situé sur un piton rocheux de 40 m. De la route, sur la façade, la seule fenêtre avec balcon est celle de George Sand.
le château, vu de la cour :
En 1346, Edouard III, roi d'Angleterre, envahit le royaume de France et le château est incendié.
Le château est reconstruit en 1400 par Jean I de Brosse (1375-1433), compagnon de Jeanne d'Arc (armoiries au-dessus de la porte d'entrée)
Jean I de Brosse participe à la "bataille des harengs" (petit aparté : un convoi de harengs, commandé par John Fastolf, ( le Falstaff de Shakespeare), et par le prévôt de Paris, Simon Morhier, seigneur de mon village natal, est attaqué par les Français en 1429 à Rouvray Saint-Denis, près de Patay. Jean Dunois et Jean Stuart ne s'entendent pas et les Français sont repoussés).
Avec Jeanne d'Arc, il participe à la délivrance d'Orléans, Jargeau, Meung, Beaugency, Patay et au sacre de Charles VII...
À sa mort, il était criblé de dettes, menacé d'excommunication car il n'avait pas pu rembourser ses créanciers juifs, une excommunication aurait eu pour conséquence de faire exhumer sa dépouille pour l'enterrer en terre non chrétienne. Son fils Jean II plaida sa cause auprès du roi Charles VII qui autorisa la levée d'un impôt pour payer les dettes. Jean de Brosse reste enterré parmi les siens dans l'abbaye de Prébenoît.
Jean III de Brosse embellit le château, faisant construire notamment l'escalier polygonal.
Pour protéger davantage le château, Jean de Brosse avait fait ajouter des balcons de bois (il ne reste que les corbeaux). Lors du mariage de Charles de Luxembourg et de Claudine de Foix, en 1548, les invités s'étaient groupés sur les balcons pour assister au tournoi qui se déroulait dans la prairie en face du château. Les invités étaient trop nombreux, les balcons s'écroulèrent, il y eut 80 morts.
la prairie :
l'emplacement des balcons :
Le château passa ensuite à la famille de Rilhac. Pendant la Révolution, les toits et le donjon sont détruits. le château est vendu par la famille de Carbonnières en 1837 à la ville de Boussac qui y établit sa sous-préfecture jusqu'en 1926. Puis le château devint une gendarmerie jusqu'en 1940 et les grandes pièces furent cloisonnées en de nombreuses pièces. Puis le château est abandonné. Sous le régime de Pétain, des Juifs furent cachés dans le château. Des Espagnols, après avoir fui le régime de Franco, s'installent ici et brûlent tout ce qui est en bois.
En 1965, c'est donc un château en très mauvais état, mur sud écroulé, que Lucien et Bernadette Blondeau achètent. Il est fils de lissier et elle est fille d'un expert en art. Ils tombent sous le charme de ce château et courent les brocantes pour acheter objets et meubles tandis que le château reste ouvert au public. Madame Blondeau est toujours propriétaire de ce château magnifiquement restauré.
George Sand est venue plusieurs fois à Boussac, avec son mari Casimir Dudevant puis avec Chopin et enfin en 1870.
En mai1844, son ami Pierre Leroux, imprimeur socialiste, s'était installé à Boussac et il fonda une communauté (imprimerie et ferme). Sa statue se trouve dans le square Pierre Leroux à Boussac.
Saint-Exupéry s'est aussi arrêté à Boussac (mais pas au château). Dans les années 1924, il était représentant de commerce pour une marque suisse de camions : il n'en a vendu qu'un ! Il parcourait le département et s'est notamment arrêté à Boussac. Il s'ennuyait beaucoup à l'hôtel Au Couturier (devenu l'Hôtel Central où nous avons déjeuné le midi).
REz-de-chaussée
Nous commençons la visite par l'oratoire du XII è siècle, seule pièce du château qui a échappé à l'incendie de 1346.
la salle des gardes.
C'est une belle salle de 20 m de long et de 5 m de hauteur.
C'est dans cette salle qu'ont été découvertes, par George Sand, les six tapisseries de la Dame à la Licorne. Elle a contacté Prosper Mérimée qui les a tout de suite inscrites au titre des monuments historiques. Elles ont été acquises par le musée de Cluny en 1882 pour 25 500 F or. Dans la salle, une reproduction de la tapisserie "À mon seul désir"rappelle cette trouvaille exceptionnelle. Ces tapisseries avaient été apportées par Jean de Rihlac au XVII è siècle.
cheminée avec hermines de Bretagne construite par Jean III.
tapisseries de Flandres (George Sand écrivit qu'il y en avait huit. Ici, la reine Esther, le fils prodigue, Hélène et Pâris, Alexandre le Grand, Pallas Athénée
Cuisine
moulin à sel, écrémeuse du XVIII è, pince à châtaignes (boucinadour)
Au premier étage : le salon Louis XV
au mur, une tapisserie d'Aubusson, Actéon et Diane. Au cours d'une chasse, Actéon avait surpris Diane et ses suivantes prenant leur bain. Il fut puni, changé en cerf et dévoré par ses chiens.
tric-trac signé Garnier
portraits de Mme Royale et Louis XVII
premier étage : la chambre de George Sand
Elle écrivait : « Ma petite chambre, si confortable, en apparence, est comme les autres lézardée en mille endroits. Dans le cabinet de toilette, le vent éteint les bougies à travers les murs, L’alcôve seule est assez bien close"
sur le lit, table d'accouchée (écritoire)
George Sand passa sa dernière soirée à Boussac le 8 octobre 1870. Elle était venue ici chez son ami le sous-préfet Sigismond Maulmont, pour fuir Nohant où il y avait la variole. Pour la deuxième fois, elle était confrontée à une épidémie : la première c'était avec sa fille Solange, en 1832, à Paris, quai Saint-Michel, où sévissait le choléra, comme partout en France d'ailleurs (elle raconte cela dans "Histoire de ma vie".
C'est ici qu'elle a écrit "Jeanne". Nicole nous en lit quelques pages.
Dans ce livre, elle écrit "le château est irrégulier, gracieux et coquet dans sa simplicité. L'intérieur a la mauvaise mine de tous ces brigands du Moyen âge que nous voyons dans nos provinces dresser encore fièrement la tête sur toutes ces hauteurs."
Un balcon ouvre sur le jardin. C'est de ce balcon que la Jeanne du roman saute dans le vide.
Dans le roman, George Sand évoque aussi "les pierres jaumâtres" qui se trouvent tout près de là et font l'objet d'une jolie balade.
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petit boudoir avec bidet
salle à manger :
elle se trouve au-dessus de la salle des gardes
le service est celui qu'a utilisé George Sand
tirelires montées en arbre
bouchons de carafes
Petit boudoir :
table pour faire de la dentelle. George Sans aimait beaucoup broder (certaines de ses broderies sont exposées dans sa maison de Gargilesse)
entrée
Les tommettes datent du XVIII è
bras lumière Louis XIV
petite pièce
mobilier des années 1970
grand salon de 60 m², datant des années 1970. C'est la première pièce où ils ont habité.
deuxième étage :
des mauves :
On traverse un salon puis une bibliothèque qui était complètement en ruine et a été restaurée. Elle contient des curiosités ;
pigeons de faîtage en faïence de Nevers du XVIII è
bureau d'architecture "à la Tronchin". Tronchin était médecin et a conçu ce type de table pour soulager le dos des architectes.
écritoire de Maurice Druon, tambour de la Révolution
salle de l'archevêque Guillaume de La Brosse
lit à la polonaise
meuble en bois de violette (palissandre à la teinte violette à l'état frais) , sur le dessus pendule jour et nuit
table de voyage (sabots de biche)
table à gibier (sabots de cerfs), en marbre pour tenir le gibier frais
lutrin avec marque-pages
boîtes pour piquer les épingles
tapisserie : Esther devant Assuérus, roi perse. Sur les conseils d'Aman, le roi condamne Mardochée, le cousin juif de sa femme Esther. Celle-ci plaide la cause de son cousin en disant qu'elle aussi est juive. Le roi perse pardonne et fait exécuter Aman à la place de Mardochée.
Bibliothèque cabinet de curiosités, astrolabes, crânes, cadrans solaires, moulin à sel 1783
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traité manuel d'échecs de Henri Delaire
350 cannes en bois de la forêt de Tronçais : pour pique-nique, chasse à courre, canne de conscrit en verre (le conscrit la cassait à la fin du service militaire), canne avec jumelles de théâtre, canne retour de théâtre...
Nous redescendons au rez-de-chaussée.
tapisseries de Dom Robert
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tapisseries de Lurçat
C'était une belle visite et, comme écrit Gorge Sand, "Boussac ne peut rester indifférent".
le site du château ; CLIC
quelques vidéos :
visite faite par Chatal Papot et interview de Mme Blondeau ; CLIC
à noter que dans cette vidéo, on parle de l'achat du château : 13 millions d'anciens soit 20 000 euros, ce qui ne convient pas : c'est soit : 20 000 euros et 130 000 anciens francs, soit 13 millions d'anciens francs et 2 millions d'euros !
une autre vidéo : CLIC