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Il est situé au bord du Loing. Le 31 mai 2016, toute la région a été victime d’inondations et 85 % des œuvres du musée ont été endommagées (elles se trouvaient en sous-sol au moment des travaux de modernisation). Actuellement, 35 % des œuvres ont été restaurées.

Antoni Guerra le Jeune (élève de Rigaud) Portrait d’une prieure dominicaine. 1698. Le tableau était trop abîmé après l’inondation et on a décidé de restaurer le fond pour mettre en valeur ce qui pouvait être sauvé.

L’histoire du musée commence au XIX è siècle avec Philippe-François Durzy (1764-1851). Il avait fait carrière dans les gendarmes du Roi où il servit comme aide de camp de son cousin Etienne Gudin. Après sa retraite militaire en 1812, il s’établit à Montargis, sa ville natale. À sa mort, il légua sa fortune à la municipalité pour fonder une école d’enseignement technique et professionnelle à son nom. L’objectif était double : dispenser aux enfants des cours à vocation artistique, technique et industrielle et proposer aux adultes des cours du soir. Inaugurée en 1867, l’école ferma en 1881, faute d’élèves.

Dans cette fondation, Durzy voulait aussi créer une bibliothèque et des fonds de bienfaisance destinés aux pauvres « de bonne conduite ».

 Buste en bronze de Durzy, par Henry de Triqueti. 1860

Le chantier de l’école fut assuré par les architectes Delton et Legrand. Triqueti décore la façade et les salles du premier étage qui bénéficient d’une belle enfilade et d’un éclairage zénithal. Les plafonds (premier étage) sont peints par Alexandre Dumeis. Les colonnes de marbre noir du salon du milieu (S8) proviennent de l’église de Montargis. Les murs des escaliers sont ornés de douze reproductions en plâtre de la frise du Parthénon.

photo  2019 :

 photo 2024 : les murs du musée ont été peints en gris pour évoquer le "gris Girodet", couleur changeante en gris ou violine selon la couleur.

Portrait de Dumeis, par Debon. Dumeis (1808-1864) était fils naturel du Dr Trioson, fut élève de Girodet puis de Gros. Dumeis , ayant hérité en partie du Dr Trioson, légua au musée en 1865 plusieurs œuvres de sa collection dont ce portrait.

Girodet était mort en 1824, bien avant la construction du musée, mais on a voulu mettre à l’honneur cet artiste local en reproduisant au plafond en grisaille quatre œuvres, dont Le sommeil d’Endymion (contrairement à l’original, le sexe du berger a été recouvert d’un voile de fumée) et Les funérailles d’Atala. Le musée ne prendra le nom de Girodet qu’en 1867, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance.

Au plafond, est également représenté le château de Montargis, propriété de Renée de France, château dont il ne reste plus rien. Pour se remettre en mémoire : Renée de France, fille de Louis XII, a été mariée à Hercule II d’Este, duc de Ferrare. Elle était sœur de Claude de France, épouse de François I.

Auparavant, en 1853, le musée de Montargis avait été inauguré dans le théâtre municipal grâce au baron de Girardot et à la Société d’Émulation de Montargis. Ses collections furent ensuite intégrées dans la Fondation Durzy.

Après le départ de l’école en 1881, la municipalité racheta le bâtiment pour s’y installer. Il reste la salle des mariages (qui était avant l’amphithéâtre de l’école) aux murs tendus de cuir de Cordoue. La cheminée a été réalisée par les élèves de l’école. 

Le musée est entouré d’un jardin (devant) et d’un parc (derrière)

Dans le jardin de devant, se trouve la statue du « Chien de Montargis » (Gustave Debrie) d’après une légende. L’une des spécialités de Montargis est, depuis 1968, la confiserie « crottes du chien », au Salon de thé « Douceurs », rue Dorée. 

Le buste-médaillon de Girodet a été offert au musée en 1853 pour orner le fronton de l’Institution Durzy, à l’époque où étaient réunis l’école, le musée et la bibliothèque municipale. L’effigie fut retirée au XX è siècle. Ceci est un agrandissement à 300 % en résine du buste d’origine. 

La façade du musée témoigne des différentes étapes de la construction de la fondation Durzy :

le fronton de Triqueti avec la mention Hôtel de Ville. Au centre, le buste d’Hermès (l’Industrie) entouré de deux putti (les Arts et les Sciences) 

De chaque côté de la porte, un cartouche rend hommage aux personnalités de la ville et aux fondateurs (Guillaume de Lorris, Dupont de Nemours, Girodet-Trioson, Bichet et Rondeau, Mme Roux Fedry, Henriet Rouard, Durzy...

La galerie vitrée date des derniers travaux de 2015 à 2017

En 2018, les moulages d’antiques en résine (Idolini, faune au chevreau, porteuse d’eau, faune flûtiste, Vénus Médicis…) ont été ajoutés dans les niches de la façade.

Les arcades de Lorris constituaient au XIII è siècle la façade d’une maison templière à Lorris devenue au XV è la maison du sieur Tournemotte. La façade a été achetée 700 F en 1845 par la municipalité de Montargis et installée ici en 1862.

Dans les salles 1, 2 et 3 du rez-de-chaussée et 3, 4 et 5 de l’étage, sont exposés des tableaux faisant partie du musée depuis son inauguration ou achetés peu après.

 

Francis Blin (1827-1866). Marine à marée basse. Bretagne. Présenté au Salon de 1853. Blin acheta une maison à St Briac en 1836, petit port breton où Renoir, Signac et Emile Bernard vinrent ensuite séjourner. Peinture acquise en 1853 par le musée.

Le radeau de la Méduse. Antoine Etex (1808-1888). Plâtre de 1839, réalisé d’après le marbre original sculpté par Etex pour orner le tombeau de Géricault au Cimetière du Père Lachaise. Don en 1854 au musée de Montargis par Jules Bellanger, maire de Louzouer et président du Comité agricole de l’arrondissement de Montargis.

Eugène Giraud. (1806-1881). Souvenir de la Sierra Nevada. 1846. Huile sur bois. Exposé au salon de 1850 et réalisé au cours du voyage qu’il fit en Espagne avec des amis dont Alexandre Dumas. L’Espagne était très à la mode chez les Romantiques et on aimait à se faire peur en voyageant sur de tels sentiers, où l’on pouvait aussi rencontrer les célèbres bandits de la Sierra. Le muletier avec sa guitare semble plus à l’aise que la dame !

 Francisco de Zurbaran. (1598-1664). Saint Jérôme pénitent. Avec le lion à qui il avait enlevé une épine du pied et qu’il avait apprivoisé.

 Charles Chaplin.(1825-1891). Le château de cartes. Cette œuvre s’inspire des portraits de Greuze et de Chardin que le peintre admirait beaucoup.

Dans la salle S7 :

 École italienne fin XVI è. La mort de Cléopâtre. Don en 1859. Les académies féminines étaient autorisées quand elles étaient d’ordre mythologique.

Marie Madeleine, anonyme, huile sur bois. Elle est représentée comme une noble du XVI è siècle dans son studiolo, cabinet d’étude. Derrière son attribut, le vase de parfum.

 Attribué à Jusepe de Ribera (1590-1652). Le philosophe Héraclite. Achat en 1879. Derrière le philosophe, la sphère armillaire. C’était un philosophe présocratique (le stoïcisme doit beaucoup aux idées d’Héraclite), souvent associé au philosophe rieur et matérialiste Démocrite peint aussi par Ribera.

Hieronymus Janssens (1624-1693). De chaque côté de la porte : Galerie de tableaux et de curiosités avec perspective. Fin XVIII è. Achat en 1861. Les tableaux présentés sont copiés d’après les peintres flamands Van Dyck, etc.

 

 Peter de Molyn (1595-1661) Paysage de dunes. Huile sur bois. Achat en 1861.

 

Nous passons maintenant aux œuvres de Girodet (salles 8 et 9). Ses œuvres les plus connues sont peut-être (mais elles ne sont pas dans le musée Girodet !)   (pour voir l'exposition consacrée à Girodet et Gros, dans le même musée : CLIC)

 Girodet. Jean-Baptiste Belley, député de Saint-Domingue sous la Convention. 1797. Musée de l’Histoire de France, Versailles. Connu par le sketch sur Arte A Musée vous A musée-moi. (CLIC) Le buste représente l'abolitioniste l'abbé Raynal, sculpté par Esparcieux.

Jean-Baptiste Belley

 

 Girodet. Un homme méditant sur les ruines de Rome. Bien sûr, on reconnaît Chateaubriand qui a commandé ce portrait à son ami Girodet en 1810. Le lierre symbolise l’Éternité, le renouveau de la nature. Musée du Louvre.

 

Anne-Louis Girodet de Roussy naquit à Montargis en janvier 1767. En raison de l’inconduite de son frère aîné Antoine-Étienne Girodet du Verger, c’est lui qui hérita à la mort de ses parents en 1787. Il abandonna son nom de terre, de Roussy, à la Révolution, le récupéra en 1802 et l’abandonna à l’adoption en 1809 par le Dr Trioson, ami de la famille qui avait perdu sa femme et son fils unique. Girodet signa à partir de 1812, « Girodet-Trioson » et son monogramme devint ALGDRT.

 Girodet. Portrait par Paul Carpentier (1787-1877). Copie d’après un autoportrait de Girodet. Peinture à l’encaustique sur toile.. Paul Carpentier peint cette copie pour l’offrir au musée pour l’inauguration de 1853. Il accompagne ce don de plusieurs recommandations d’accrochage.

 Antoine Girodet. 1784 à 1787. Peint sans doute dans l’atelier de David.

 Girodet. le Dr Benoît-François Trioson, il était médecin des armées du roi.

 Le Dr Trioson en redingote blanche. 1802.

Girodet. La leçon de géographie. 1803. Ce tableau représente le Dr Trioson donnant une leçon de géographie à son fils, sans doute pour lui expliquer le mouvement des armées de Napoléon. À l’arrière, un buste d’Hippocrate, rappel de la profession de Trioson. La mouche et le raisin symbolisent le temps qui passe.

Benoît-Agnès Trioson. 1797. Présenté au salon de 1800. Benoît-Jean-Baptiste- Agnès-Marie de Trioson, dit Trioson de Ruehaus, fils unique du Dr Trioson, a ici 8 ans. Il porte les cheveux longs des enfants ainsi qu’un habit « hygiénique » permettant la liberté de mouvements. Son air mélancolique s’explique par la récente disparition de sa mère. Il feuillette une Bible illustrée de 500 gravures d’après Raphaël et publiée à Paris en 1767. La carte valet de trèfle porte l’inscription « AL Girdoet 1797 ». L’enfant mourut en 1804 à l’âge de 15 ans.

 

Pendant ses années d’études, Girodet apprit le latin, l’histoire et la géographie, les mathématiques, la physique et la métaphysique, l’anatomie et la perspective car il voulait devenir architecte, mais aussi les arts d’agrément, violon, danse, escrime et bien sûr dessin. Le Dr Trioson voulait en faire un parfait homme du monde. David dira un jour « Girodet est trop savant pour nous ».

Il devint l’élève de David, en compagnie de Gros, Gérard et Isabey. (voir l’exposition Girodet-Gros : CLIC)

En 1785, il peignit Horace tuant sa sœur Camille.Il a alors 18 ans. Le tableau représente Horace tuant sa sœur Camille qui pleure son fiancé Curiace, ennemi des Horaces. La même année, David peignit «Le serment des Horaces. 

Girodet. Académie d’homme.

 Demi-figure pour le Prix de La Tour de 1786 appelée aussi « Homme méditant sur la mort » 1786 (Girodet avait 19 ans il peignit ce tableau). Ce Prix avait été institué par Maurice Quentin de la Tour. Il fallait peindre une académie avec comme contrainte de peindre « une partie éclairée et l’autre privée de la lumière directe par une ombre accidentelle »

 Hippocrate refusant les présents d'Artaxercès

 Mardochée . Vers 1790

 Le barde. 1806. Ossian était très à la mode (CLIC sur l'expo)

 L’enlèvement d’Europe. 1807.

 Les funérailles d’Atala. 1808. Amoureuse de Chactas, Atala s’empoisonne car elle avait promis de rester vierge. Derrière eux, le Père Aubry qui les avait recueillis. D’après le roman de Chateaubriand.

 étude pour le Père Aubry.

 Le sommeil d’Endymion. Vers 1808. L’Amour, sous les traits d’un Zéphir, apporte une couronne de myrte, symbole d’immortalité, au berger Endymion, aimé de Séléné, la déesse Lune. La scène se passe sur le Mont Latmos, où vivait le berger. Avec ce tableau, il se détourne du style davidien. Cette réplique autographe d’un tableau réalisé à Rome en 1791 fut commandé par Louis Bonaparte à qui Girodet avait refusé de vendre l’original (au musée du Louvre) qui l’avait rendu célèbre grâce à la très belle lumière nocturne.

 Napoléon en costume impérial. 1812. Voir l’expo : CLIC pour lire l'histoire de ce tableau

 Tydée. Étude pour « Les sept chefs contre Thèbes ». Salon de 1819

 tête d’oriental

 L’odalisque. Vers 1812

 Portrait d’Indien 1807. En réalité, il s’agirait d’un Mamelouk, cavalier égyptien, ramené par Napoléon.

 Mustapha Salon de 1819

 Portrait de Mme Prony. 1810. Prêté par le musée de Nancy.

 Portrait du Dr Ribes. 1818

 Portrait de Mme Reiset. 1823. Copie, L’original se trouve à New York.

 Portrait de Louis-Hector Becquerel de la Chevrière. Vers 1820

Quoiqu’il excellât dans le genre du portrait, une célèbre actrice, Mlle Lange, refusa le portrait qu’il avait fait d’elle, sous prétexte qu’il n’était pas ressemblant. L’artiste outragé se vengea : il peignit la comédienne en Danaé, recevant au lieu d’une pluie d’or une pluie de pièces de cinq francs, et même de monnaie de cuivre : près d’elle un dindon faisait la roue. Ce bizarre tableau ne passa guère que vingt-quatre heures au salon (1799). C’en fut assez pour éveiller la malignité : les journaux racontèrent l’anecdote, et d’une voix unanime le portrait fut déclaré ressemblant.

 Pygmalion et Galatée fut son dernier chef-d’œuvre. Épuisé par les fatigues inouïes que lui avait causées ce tableau, il ne s’arracha à un repos nécessaire que pour exécuter d’une main affaiblie, les portraits de Cathelineau et de Bonchamp. Le tableau est au Louvre mais il a été exposé au musée Girodet lors de l’exposition « Girodet-Géricault ». Girodet mit 7 ans à peindre ce tableau.

 François-Louis Dejuinne réalise ce tableau de Girodet peignant « Pygmalion et Galatée »pour le Salon de 1822. Il s’est lui-même représenté à gauche debout. Le personnage assis est le commanditaire, Giovanni Balista Sommariva. L’atelier avec tous ses objets, statue, vase,… est dans l’ombre. Girodet s’était habitué à peindre la nuit aussi bien, mieux même, disait-il, que le jour, et il passait des semaines, des mois devant sa toile, sans presque manger, ni dormir. Son œuvre achevée, lorsqu’il sortait de son atelier, on le revoyait amaigri et le visage exténué, comme après une longue maladie.

 Ary Scheffer. Les adieux de Girodet à son atelier. Vers 1824. Ary Scheffer était de la génération des élèves de Girodet et proche d’eux. Il peignit d’après leurs récits la première représentation des adieux que Girodet fit à ses œuvres dans son atelier, en présence du Dr Ribes et avant d’être opéré par le chirurgien Larrey qui ne put le sauver. Un peu avant, Scheffer avait peint Mort de Géricault.

 Alexandre Monjaud. Les adieux de Girodet à son atelier.

Palette en bois de palissandre de Girodet. Acquise par son cousin issu de germain Antoine-César Becquerel, célèbre physicien. Girodet possédait une quinzaine de palettes dont certaines étaient en bois exotique.

 

œuvres d'autres artistes en salles du fond :

Joseph François Lancrenon (1794-1874) la nymphe Orythie enlevée par Borée (le vent du nord). 1822.

 Susan D. Durant. Buste de Triqueti. Cette sculptrice anglaise était une élève de Triqueti qui lui confia la réalisation des bustes de la famille royale pour la chapelle funéraire du Prince Albert à Winsor. Triqueti résidait chez elle à Londres et sculpta le médaillon du Concert des Anges en 1873 pour la tombe de la sculptrice au cimetière du Père Lachaise. Ils eurent un fils, Henri Pail Harvey Durant (1869-1948). Henry James fit le récit de sa rencontre avec Harvey Durant, au château de Varennes en 1876.

 

Etienne Falconet (1716-1791). trois statuettes en marbre de Carrare : La disparition de l’Amour, la naissance de l’Amour, Vénus désarmant l’Amour.

 

 

 

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