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Nous avons vu cette exposition plusieurs fois et je ne m'en lasse pas ! Elle est encore visible au musée de l'imprimerie (Malesherbes) jusqu'en septembre.
Larousse : nom propre devenu nom commun (antonomase). L’exposition raconte l'homme et le livre : Pierre Larousse, écrivain, enseignant, imprimeur, éditeur et LE Larousse, dictionnaire, gros, petit, de poche, général, spécialisé…
Pierre Larousse est né le 23/10/1817 à Toucy et mort le 3 janvier 1875 à Paris.
Il étudie dans plusieurs universités en même temps. Pour gagner sa vie, il travaille dans une bibliothèque et est surveillant dans un internat. Il fait ce qu'on pourrait appeler maintenant de « l'aide aux devoirs » pendant huit ans. Il aime le monde de l'éducation et de la lecture. Son but est de révolutionner la pédagogie française.
En 1849, il publie la Lexicologie des écoles primaires première année, qui rencontre un énorme succès dès le début.
Il fonde sa maison d'édition avec Auguste Boyer. Quarante ouvrages sont édités dans tous les sujets : poésie, latin, grec, grammaire... Chaque fois, deux ouvrages sont édités, un pour l'élève, un pour le maître. Larousse veut distribuer la Connaissance au plus grand nombre de personnes,
Il se sépare de Boyer et fonde la librairie Larousse pour éditer le dictionnaire. Pour financer, il lance un abonnement à un journal « L'école normale ». Je passerais des heures à lire cet ouvrage !
on y trouve même le nom d'un instituteur de mon village natal
Républicain, libertaire, anticlérical, Pierre Larousse a vécu en concubinage pendant 25 ans avec Pauline Suzanne Caubel dont il n'a pas eu d'enfants. Peu avant sa mort, il l'épouse pour qu'elle puisse continuer son œuvre. Elle vit ensuite avec le peintre Constant Noleau et meurt à Dugny en 1890. La famille suspecta le régisseur de l'avoir empoisonnée mais l'enquête conclut à une mort naturelle.
La sœur de Pierre Larousse, Sophie Marie Louise se marie avec Jules Alexandre Hollier. Leur fils, Jules Hollier, imprimeur éditeur, est autorisé à ajouter le nom de sa mère, Larousse, à son patronyme.
La sœur de Pauline a une petite-fille, Laurence Jury, qui épouse Claude Augé (1854-1924), instituteur. C'est donc la petite-nièce par alliance de Pierre Larousse. Claude Augé n'a jamais connu Pierre Larousse. En 1905, sous l'impulsion de Claude Augé, est publié le premier Petit Larousse avec des illustrations. Dans les familles, il y avait toujours un petit Larousse, c'était parfois le seul livre de la maison.
Larousse meurt en 1875, le Grand Dictionnaire en 17 volumes ne paraît que l'année suivante. Il a travaillé jusqu'à la lettre M. Claude Augé a voulu mettre des dessins sans couleurs, sauf pour les drapeaux et les champignons ! Les indications concernant les champignons sont très importantes ; en 1990, des dictionnaires, devenus vénéneux (!) ont dû être retirés de la vente à cause d’une inversion de vignette.
Le Grand Dictionnaire de Pierre Larousse (en 17 volumes) qui est exposé ici se trouvait dans l'auditorium du musée (le mur gauche de l'auditorium est couvert de 40 000 livres qui proviennent de dons, notamment ceux d'un libraire parisien, Jacques Léobold.).
D'autres ouvrages ont été prêtés, notamment le Calepini Ambrosii, prêt de Michel Madore qui habite Montgeron et dont l'œuvre sera exposée ici fin 2025. Ce Calepini a donné le mot « calepin », (encore un antonomase) même si le premier exemplaire n’avait rien d’un calepin ! Ambrogio Calepino (1435-1510), savant et religieux italien, publia son premier dictionnaire écrit en latin en 1502. En 1509, il le publie en trois langues : hébreu, grec et italien. En 1577, le Calepini est imprimé en 7 langues dont le français, l’espagnol, l’allemand puis en 10 langues. L’exemplaire présenté ici date de 1627 et est établi en 10 langues, celles nommées ci-dessus plus le hongrois ; le belge, le polonais, l’anglais. En 1534, le mot désignait un dictionnaire puis au XVII è un recueil de renseignements et à partir du XIX è, un carnet de poche sans texte pour que le propriétaire puisse y écrire ses propres notes, dessins, croquis de voyage...
Des ouvrages antérieurs au dictionnaire de Larousse sont exposés, par exemple le dictionnaire de Furetière. À noter que Furetière, membre de l'Académie française, en avait été exclu pour plagiat. Tous ces dictionnaires n'avaient pas les faveurs de Larousse qui était très critique envers certains, notamment à l'agard de Furetire : lire tous les adjectifs dont il abreuve ce pauvre Furetière : "bélître, maraud, fripon, fourbe, buscond..."
Richelet
Mêmes critiques négatives pour Boiste, Valsh et même les frères Bescherelle que nous connaissons bien.
Certains ouvrages sont qualifiés d'inutiles sauterelles
Certains trouvent grâce à ses yeux : Courtin, Bouillet, Dezobry et Bachelet, Diderot et d'Alembert, Bayle
Voltaire :
Littré est le concurrent direct de Larousse. Ils se détestent , ils n'ont pas la même vision du Dictionnaire, Littré est de droite, Larousse de gauche,
Larousse aurait aimé rencontrer Diderot, il s'inspire de l'Encyclopédie pour construire le Dictionnaire.
Larousse consacre toute son énergie au Dictionnaire et met beaucoup de personnes à contribution, Toux ceux qui venaient chez lui, par exemple des livreurs, ne pouvaient repartir qu'après avoir promis d'envoyer quelques articles.
Quatrain de Pi :
Que j’aime à faire apprendre un nombre utile aux sages! Immortel Archimède, artiste, ingénieur, qui de ton jugement peut priser la valeur? Pour moi ton problème eut de sérieux avantages!
Ce qui donne :
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Le Petit Larousse a été créé par Claude Augé et le premier sort en 1905. Dans ce dictionnaire, on sépare les noms propres et les noms communs, mais il y a des interférences car certains noms propres ont donné naissance à des noms communs (antonomases).
On peut consulter cet exemplaire en ligne : CLIC
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La réunion de la Semeuse et des aigrettes de pissenlit est une idée de Georges Moreau, successeur de Larousse.
La fleur de pissenlit isolée dans un cercle représentatif du globe terrestre, et dispersant les akènes du
savoir (il y a 26 akènes akènes comme les 26 lettres de l'alphabet), ainsi que la devise « Je sème à tout vent », remontent à 1876, quand le dessinateur Émile-Auguste Reiber, architecte et décorateur français, en fait l'emblème de Larousse, Le choix de cette fleur suggère que le dictionnaire se propose de dispenser une science familière et sans prétention.
Associée à la devise, l'allégorie de la semeuse a la main droite sur le cœur et tient de la main gauche une infrutescence de pissenlit, elle souffle sur le pappus). La Semeuse apparaît en 1890 et est due à l'affichiste Eugène Grasset, peintre, qui a également réalisé les mosaïques de l'église de Briare,
La légende dit que Grasset se serait inspiré de Laurence Jury, femme de Claude Augé, rédacteur en chef du Larousse. À l'origine, on voyait le téton de la Semeuse, ce qui a fait scandale. Il a fallu le cacher. La Semeuse a figuré dans la plupart des ouvrages Larousse de 1890 à 1952 environ et est reparue dans les années 1970. [Source : Infolangue, Printemps 2000, tiré d'un texte de Gaston Bergeron.]
Sur une table sont exposés des petits Larousse de différentes époques, par exemple le dictionnaire de poche (1946) 8 cm sur 6 sur 2,5 , 584 pages. On peut en trouver des exemplaires en vente sur ebay.
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Le petit Larousse a été plusieurs fois remanié, ajout de mots, changement de couverture (Castelbajac, Jean Piquart Ledoux, Christian Lacroix....
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celui que j'ai beaucoup utilisé en tant qu'enseignate :
et sans doute celui-ci quand j'étais élève :
le dernier
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Le Larousse et le Robert sont concurrents, le Robert étant plus à gauche.