Article en construction ; des photos ratées sont à remplacer ; d'autres détails n'ont pas été pris en photo...
J’ai beaucoup aimé cette exposition vue six fois, j’y retournerai encore car il y a toujours des choses à découvrir dans les tableaux de collage. Elle est encore visible jusqu’en septembre 2025. (voir aussi l'exposition Pierre Larousse)
Trois panneaux gigantesques en dentelle de polyéthylène nous invitent à poursuivre vers le fond du musée pour découvrir l'exposition de collages
Ces panneaux évoquent la Mélancolie de Dürer et les œuvres de Mucha
J'avais déjà vu les travaux de Delfine à Milly-la-forêt : CLIC
Les 26 panneaux de collages et dessins illustrent chacun une lettre de l'alphabet. Certains dessins sont colorisés à la gouache, au crayon de couleur, au crayon aquarelle. À côté de chaque tableau, on voit les définitions des mots illustrés (elles proviennent du Larousse de 1905). Certains mots n'existaient pas dans le Dictionnaire et Adrien a créé des définitions dans le style de Larousse (ces mots-là sont soulignés et précédés d'un*)
Le choix des illustrations est celui de Delfine, on y trouve des mots peu connus et aussi une touche de féminisme,
Delfine s'est inspirée du travail de l’historien Pascal Ory.
Larousse étant passé à côté du féminisme, Delfine a ajouté sa "patte" en insérant dans ses panneaux des figures du féminisme absentes du dictionnaire Larousse de 1905, par exemple Mary Wollstonecraft qui a publié en 1792 le pamphlet Défense des droits de la femme. (Clin d’œil aux brodeuses, Un jardin privé a mis en place un SAL « femmes célèbres » où elle figure) . C'était la mère de Mary Shelley (auteur de "Frankenstein"). D'autre part, Larousse était, comme beaucoup de personnes à cette époque, persuadé des bienfaits du colonialisme, apportant dans ses définitions une vision de la France qui amène la culture dans les pays d'Afrique et d'Asie.
Delfine a consacré plus d'un an pour ce travail titanesque, Elle se plaît à dire que pendant un an, elle a vécu, couché, vécu avec Pierre Larousse !
A : aile, akène (normal pour une exposition sur Larousse), artichaut, ail, alvéole, arabette, allaitement… La sphère armillaire m’a rappelé celle de Nankin qui m’avait beaucoup impressionnée.
la sphère armillaire de Nankin :
allaitement
J’aime le vis-à-vis des deux femmes du A et du B.
Pour le B, nous avons un bébé, une tête bicéphale (il y en aura une autre à la lettre C), une boîte, un bouquet, des bulles….
Lettre C : magnifique tête bicéphale de Marie Curie (tenant une éprouvette) avec un cerf, des cornes, une chandelle, un cheval, et un campagnol…
Lettre D : statue de Diane (ou Artémis) à Éphèse en tant que déesse de la fécondité (dans le Prytaneion) ; Larousse la décrit comme pourvue de quatre rangées de seins. Des archéologues évoquent des testicules de taureaux ou d’hommes, des dattes, des œufs, des sacs de cuir magiques (c’est que nous avait dit Refik lors de notre voyage en Turquie). Ce dessin m’a également rappelé la déesse Nature de Pericoli au château de Fontainebleau)
On voit aussi David en train de peindre, un dandy,
la statue d'Éphèse :
Toujours sur le panneau D, deux personnages (les Dioscures?) sur un dé (à coudre) et près d’un dé (à jouer), un oiseau de proie (le duc) serrant un dentier :
D et E :
Lettre E ;
l' éducation éclaire le monde . Le phare semble être celui de Cordouan, il symbolise sans doute l’éclairage et l'écume
Lettre F :
le mot Hommes remplacé par la statue de femme : super !
Triptyque F, G, H : Femme, Gutenberg, Homme
G :
La lettre H : j’aime beaucoup ce dessin au lavis de hiboux patineurs de Charles Duval reprenant un dessin de Adrien Van de Venne (1620-1660)
l'homme de paille
Lettre I : Icare, iguane, Italie
I et J :
J : Jupiter. Épithète est maintenant féminin mais Delfine a utilisé l’ancien genre masculin, je ne sais pas de quand date le changement de genre.
K : panneau consacré au Japon avec ce magnifique kimono. La grande vague de Kanagawa par Hokusai. Komachi, poétesse japonaise..
L : les boules jaunes remplies d'akènes, symboles de La Semeuse de Larousse
la lutte entre la lumière (petites flammes) et l'obscurantisme
L et M :
M :
N,O,P : triptyque Pierre Larousse
N : Nulla dies sine linea (pas un jour sans une ligne) phrase écrite dans le bureau de Zola à Médan.
N :
O :
P :
Q ;
le quatrain de Pi, Que j'aime à apprendre un nombre utile aux sages.... 3,141592653...
et l'homme de Vitruve
et sa quéquette
R : Raphaël, révolution, rosier sauvage, rouge, Raphaël
S : La semeuse du Larousse, un scaphandrier, un sein. Suffragettes et hommes avec du coton sur les oreilles, ils sont sourds aux revendications des suffragettes.
S et T :
T : taureau et tête
U :
V : la Vénus hottentote, vulve et vagin, le campanile de la place Saint-Marc à Venise à l’envers.
De son vrai nom Saartjie (ou plutôt Sawtahe) Baartman, elle était exposée dans les années 1810 dans les expositions coloniales.
W : beaucoup de bustes d’hommes dans cette page, je ne sais pas à qui ils appartienntnt : le Larousse indique Wagner, Weyler, Wheatstone, Wallon, Wallensten, Wordsworth, Waldeck-Rousseau pour les plus connus. En 1905, le Larousse n’indique pas Mary Wollstonecraft pourtant morte depuis longtemps (voir plus haut). C'est pour cela que son visage n'est pas visible.
Les hommes ont du coton sur les oreilles, ils sont sourds aux revendications des suffragettes.
V et W :
X : les chevaux Xanthos et Balios, fils de Zéphir (ou de Borée ?), étaient chevauchés par Achille pendant la guerre de Troie. Xanthos savait parler.
Y : des yeux partout. Et puis Yaël tuant Sisera à l’aide d’un piquet de tente (nous avons vu dernièrement le tableau de Cramonesi à Ferrare) Yaël tua Sisera en lui enfonçant un piquet dans la tempe (épisode de la libération des tribus d’Israël de la domination du roi Jahîn.). C’était un sujet populaire sous la Contre-Réforme, peint aussi par Artémisia.. .
Y et Z
Yaël
tableau de Cramonesi :
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les yeux d'Argus
Z : On y voit Zola, un zeppelin, Zarathoustra (=Zoroastre), le point zéro, une zeuzère, Zéphyr, Zeus, Zurbaran...
Sur le mur du fond, se déroulent en continu des photos illustrant la vie de Larousse et la façon dont Delfine Ferré a travaillé.
On peut s'asseoir devant l'écran (des écouteurs sont à disposition), Le mobilier provient du musée et donne un petit air XIX è siècle, Jean-Marc Providence s'est inspiré d'une œuvre d'Agnès Varda à propos des Veuves de marins.
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