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Des mosaïques que nous avons vues dans nos livres d'histoire. Et sur lesquelles nous avons rêvé...

 

La basilique San Vital se trouve tout près du mausolée de Galla Placidia et du musée archéologique.

Elle est tout en briques, comme le mausolée de Galla Placidia, matériau peu cher (il n'y avait pas de pierre dans la région). À l'origine, elle était couverte de plaques de marbre à l’extérieur. Elle a été construite à partir de 525 à l’initiative de l’évêque Ecclesius (qu’on voit représenté sur la mosaïque du fond, à la gauche du Christ juvénile) et grâce à l’apport financier de Julien l’Argentier. Elle fut consacrée plus tard; en 547, après la mort d’Ecclesius, par l’évêque Maximien qu’on voit sur la mosaïque de Justinien, à la gauche de l’empereur.

L’influence byzantine est due au fait qu’Ecclesius a séjourné à Constantinople. Julien l’Argentier a donné 60 000 solidus d’or pour le construction de San Vital (et 60 000 solidus d’or pour la construction de Saint Apollinaire). Cela se situe entre la fin du règne de Théodoric et le début de l’exarchat, entre la construction des deux églises consacrées à Saint Apollinaire.

Il y a beaucoup de monde dans la basilique mais ce n’est pas gênant car elle est grande.

 

La basilique est de plan octogonal. Les plaques d’albâtre des fenêtres datent du XX è siècle. Tout autour le balcon était réservé aux femmes. Les murs et la coupole du chœur et du presbyterium sont entièrement recouverts de mosaïques

On peut se demander pourquoi dépenser tant de temps et tant d’argent en créant des mosaïques ?

On avait l’idée que c’était une technique pour l’éternité. C’est évidemment une erreur car le mortier peut se dégrader.

Les mosaïques sont faites de pâte de verre parfois recouverte de feuilles d’or. À noter la proximité des fournaises de Venise.

Les enduits sont en relief donc les tesselles font ricocher les éclats de lumière.

vers le chœur

au centre de l'église, vue de la coupole baroque

Le chœur

Tout au fond, au-dessus des fenêtres se trouve la mosaïque du Christ juvénile, bienveillant, entièrement vêtu de pourpre. Ce n’est ni le Bon Pasteur, ni le Pantocrator. Il règne comme un empereur. Il tient le livre de l’Apocalypse fermé de sept sceaux. Dans l’autre main, il tend une couronne au martyr Saint Vital. À sa gauche, l’évêque Ecclesius présente la maquette de la basilique.

Sous leurs pieds, se trouvent des lis blancs et 4 ruisseaux qui représentent les Évangiles.

Au centre de la voûte, l’agneau est entouré de quatre anges et d’une multitudes d’animaux (perdrix, perroquets qu’on aime représenter car ils parlent, mammifères) parmi les feuilles, de fruits, de fleurs

Aux quatre coins, quatre paons font la roue.

Sur le mur gauche, est représenté le basileus Justinien avec sa cour. En face, c’est la cour de Théodora. Tous les personnages ont une attitude hiératique, figée pour la postérité. Les visages de Théodora et Justinien ne sont guère précis car copiés sur des portraits exposés à Ravenne. Ils n’étaient pas présents à Ravenne. Au contraire, les visages des personnages présents à Ravenne sont plus précis. Les tesselles sont plus petites que sur les vêtements pour donner tous les détails du visage.

Justinien est entouré de soldats et dignitaires : l’évêque Maximien dont le nom est écrit. On suppose qu’à sa droite se trouve Bélisaire (le général conquérant de Ravenne), et à sa gauche le banquier Julien qui finança les travaux ou le général Narsès,chef des eunuques (478-574). ce dernier aida Justinien et Théodora à mater la révolte Nika. Un soldat de la garde impériale tient un bouclier avec le labarum (X et P croisés symbole du Christ)

Bélisaire, Justinien, Narsès (ou Julien l'Argentier), Maximien

Narsès (ou Julien l'Argentier)

Bélisaire

 

Justinien I (482-563) succède à son oncle Justin I et règne en tant qu’empereur d’Orient de 527 à sa mort. C’est sous son règne que débute la grande épidémie de peste (qu’on appellera la peste de Justinien) et qui durera jusqu’en 765. Plus de deux cents ans en 18 vagues. Justinien survécut d’ailleurs à cette maladie.

Théodora, ancienne danseuse et courtisane, épousa Justinien et le conseilla judicieusement. Ils étaient d’ailleurs sur tout sauf sur la religion car Théodora soutenait les monophysites.

 

Les dames de la cour qui entourent Théodora portent la dalmatique et le pallium. Sur le bas du manteau de Théodora , on voit une représentation des rois mages.

L’empereur et l’impératrice sont vêtus de pourpre et d’or et auréolés, signe non pas de sainteté mais du pouvoir divin. Justinien veut montrer qu’il est le treizième apôtre. Les petits cercles ornés de nacre reflètent la lumière. Ils sont vêtus d’étoffes de soie, commerce alors très important. Ces portraits sont une sorte de catalogue de ce que l’on savait faire.

L’impératrice est représentée aussi grande que l’empereur, ce qui traduit son importance et son influence sur Justinien, notamment au moment de la révolte Nika en 532 où elle conseilla à Justinien de rester au lieu de fuir. « La pourpre est un beau linceul ». À la gauche de Théodora, les deux dames richement habillées pourraient être son amie Antonina, épouse de Belisaire et la fille de celle-ci, Joannina.

un diacre, Théodora, Joannina, Antonina :

 

L’arc qui sépare le chœur du reste de l’église est décoré de médaillons représentant les douze apôtres et tout en bas, de chaque côté, les deux martyrs Gervais et Protais, fils de Saint Vital. L’apôtre André a l es yeux écarquillés et les cheveux dressés.

 

Gervais et Thaddée

Gervais et deux dauphins tenus par la queue

André, Jean, Barthélémy et Mathieu

Protais , Philippe; Jean et Luc

On voit encore, par ci par là, des grenades (symbole de la multiplicité des fidèles) et des pommes (symbole du péché originel), des canards dans les marécages, des perdrix (on disait que les perdrix pondaient en même temps et que les poussins naissaient en même temps et reconnaissaient leur mère.

 

Au-dessus de la loggia, de chaque côté, des scènes de l’Ancien testament : l’hospitalité d’Abraham et le sacrifice d’Isaac, l’offrande d’Abel et celle de Melchisédec

Sur le mur gauche, à gauche, Abraham offre un veau rôti aux trois anges sous le chêne de Mambrée (les feuilles de chêne sont bien reconnaissables). Sa femme Sarah se tient dans l’embrasure de la porte. Elle sourit, un ange a annoncé à Abraham que malgré leur grand âge, ils allaient avoir un fils. Ce fils, c’est Isaac qu’on voit à droite, prêt à être sacrifié. La main de Dieu arrête le geste d’Abraham et à ses pieds on voit le bélier qui va être sacrifié.

 

Au-dessus, de chaque côté, on voit Jérémie et Moïse. À gauche, Jérémie déroule un grand rouleau ; à droite, Moïse, au mont Sinaï, reçoit les tables de la Loi qui lui sont remises par la main de Dieu. Sous lui, les douze représentants des tribus d’Israël entourent Aaron. Au-dessus de Jérémie ; Saint Jean et son aigle. Au-dessus de Moïse, Saint Luc et son taureau.

Moïse et les douze tribus

 

saint Jean et l'aigle :

Sur le mur droit, sont représentées l’offrande d’Abel (à gauche) et celle de Melchisédech (à droite). Abel offre un agneau et Melchisédech du pain.

Au-dessus, de chaque côté on voit Moïse (à gauche) et Isaïe. Moïse est devant le buisson ardent, il détache sa sandale. En dessous, le même Moïse tient les tables de la Loi et mène trois brebis au pré. Isaïe tient un volumen.

 

Au-dessus, les évangélistes Marc et le lion, Matthieu et l’ange.

 

pavement en marqueterie de marbre (XVI è)

 labyrinthe. La cathédrale de Chartres (qui est jumelée avec Ravenne) possède aussi un labyrinthe.

À l’opposé du chœur, c’est l’endroit où a été enterré Saint Vital.

La basilique se trouve au-dessus d’une nappe phréatique. Maintenant la basilique est au sec grâce à des pompes aspirantes.

Sarcophage récupéré par l’épouse de l’exarque Isaac

palmiers dotés de fruits, paons

résurrection de Lazare,

rois mages,

Daniel dans la fosse aux lions tenant le Livre

 

 

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