Urbino, l'oratoire de Jean le Baptiste

Cet oratoire, qui date de 1365 est le siège la confrérie laïque du même nom. C’était un hôpital pour les pèlerins, les malades et les pénitents. La confrérie est encore active aujourd’hui mais l’activité de charité a disparu.

La façade a été refaite en 1900.

Les fresques, réalisées par les deux frères, Jacopo et Lorenzo Salimbeni vers 1416, sont très colorées et fourmillent de petits détails profanes, souvent très amusants. Des incrustations de nacre et de matériaux précieux donnent de la vie à ces fresques.

En face, la Crucifixion. Certains saints ont une auréole carrée.

Tout en haut, au milieu, un pélican se déchire le ventre pour nourrir ses petits et combat le démon-serpent, thème fréquent dans l’iconographie chrétienne. Ses yeux de cristal étaient illuminés par la lumière provenant d’une petite fenêtre dans les années 1700. Ce détail a été récupéré grâce à l’installation de leds.

Les deux larrons entourent le Christ, à gauche le bon larron (Demas) et à droite le mauvais (Gestas). Tous les trois sont la tête penchée et les yeux révulsés.

Du côté du mauvais larron, un diable emmène l’âme de Gestaset du côté du bon larron un ange emmène son âme. Les anges se lamentent et recueillent le sang du Christ dans des calices.

Au pied de la croix, Stéphaton tend une perche au bout de laquelle se trouve une éponge imbibée de vinaigre. à droite, un homme dit (c’est écrit) « Vere filius dei erat iste » (vraiment, celui-ci était le fils de Dieu).

À gauche, le centurion Longin terce de sa lance le flanc du Christ et le mythe dit qu’une goutte de sang tomba dans son œil et le guérit de sa cécité.

Les personnages sont habillés à la mode du 15 ème siècle.

Un chien se gratte. 

Un bébé pleure.

À gauche, Marie-Madeleine se lamente et à droite, Jean fait de même.

Des militaires jouent les vêtements aux dés.

La paroi droite raconte la vie de St Jean Baptiste. À lire de haut en bas et de gauche à droite. Absence de perspective mais les scènes de la vie quotidienne sont savoureuses.

Zacharie reçoit l'annonce de l'archange Gabriel qu’il va être père malgré son grand âge. Il ne veut pas croire à ces paroles et il est puni de mutisme.

Rencontre entre Marie et Élisabeth. On voit qu’Élisabeth est âgée car elle a de profondes rides.

Naissance et circoncision de Jean.

Pour fuir les massacres des nouveaux-nés ordonné par Hérode I le Grand, Élisabeth fuit avec Jean dans la montagne.

Panneau suivant : on voit un âne, des animaux dans la forêt. C’est peut-être le temps d’ascèse de Jean ?

Prédication. En noir, peut-être le plus âgé des frères Salimbeni. Même visage dupliqué. Des membres de la confrérie sont peut-être représentés.

Jean baptise des néophytes dans le Jourdain. L’un des néophytes pourrait être Jacopo Salimbeni mais ce n’est qu’une hypothèse.

ceux-ci ne semblent guère intéressés par le baptême

il faut enlever ses chausses avant de se faire baptiser

Jean baptise Jésus. Les peintures des anges sont décorées d’appliques de nacres.

Jean reproche à Hérode Antipas (fils d’Hérode le Grand) ici sur son cheval d’avoir épousé Hérédiade, la femme de son frère, ce qui était interdit.

peut-être encore les frères Salimbeni ?
 

Sur la paroi gauche, des peintures sont l’œuvre d’un autre artiste :

le corps sans tête pourrait être celui de Jean le Baptiste après sa décollation ? d'autant qu'il est vêtu de sa peau de bête, costume d'ascète. Mais ce n'est qu'une idée, je n'ai pas pris de note à ce sujet. Salomé, fille d'Hérédiade, donc belle-fille d'Hérode Antipas dansa devant lui. En récompense, elle demanda la tête de Jean.

Madone de l’humilité.

sur ce mur d'entrée, la danse de Salomé (autre artiste)