L'horloge astronomique de Prague

L’horloge astronomique se trouve sur la façade sud de l’hôtel de ville.

Les habitants de Prague ont été autorisés par Jean de Luxembourg en 1338 à bâtir un hôtel de ville. Il a été agrandi peu à peu par l’achat des maisons voisines, notamment celle-ci ajoutée en 1360 et dont la fenêtre Renaissance date de 1528 et porte l’inscription « Praga caput Regni » (Prague capitale du royaume). Fut également ajoutée la Maison à la minute.

photo de juillet 1994

L’horloge astronomique (1410) a été construite par l’horloger Nicolas de Kadan et l’astronome Jan Sindel puis améliorée par l’horloger Jan Ruze (appelé aussi Hanus) en 1490 et ensuite Jan Taborsky au XVI è siècle. La légende raconte que rendu aveugle Hanus afin qu’il ne divulgue pas le secret de fabrication de l’horloge. On dit aussi qu’Hanus aurait lancé une malédiction sur l'horloge qui s’est arrêtée de nombreuses fois, la plus longue panne ayant duré de 1692 à 1787. L’horloge a été réparée plusieurs fois.

Toutes les heures, il y a foule devant l’horloge.

Le mécanisme se met en marche. Au-dessus des deux cadrans, les deux petites fenêtres s’ouvrent pour le défilé des douze apôtres. Dans la fenêtre de droite : Pierre (clé), Mathieu (hache), Philippe (croix), Paul (livre et épée), Simon (scie), Barthélémy (livre). Dans la fenêtre de gauche : Jacques (massue), André (croix en X), Jude (massue), Thomas (lance), Jean (serpent dans un calice), Barnabé (pierre)

Jacques et Pierre : 

André et Mathieu :

Jude et Philippe :

Thomas et Paul :

Jean et Simon le Zénote :

En face de l'horloge, sur les fenêtres d'une maison (café Mozart ?), des panneaux représentant les statues défilent continuellement.

Jean et Simon :

Jacques et Pierre : 

Thomas et Paul :

Pendant que les apôtres défilent, les statues à gauche et à droite du cadran astronomique du haut s’animent : à gauche, La Vanité se regarde dans son miroir et l’Avarice agite sa bourse ;

à droite la Mort tire sur la corde à clochette qui sonne le glas pendant que le sable (temps qui reste à vivre) s’écoule dans le sablier et, à côté, un Turc enturbanné secoue la tête et joue de la mandoline. Turcs (qui étaient aux portes de Vienne) et Juifs faisaient peur et étaient souvent caricaturés.

Quand les apôtres ont terminé leur défilé, les fenêtres se referment et le coq se met à chanter pour annoncer la mort prochaine. Il a été ajouté en 1882.

Le cadran astronomique est très compliqué et dépasse ma compréhension. Il indique l’heure solaire locale, le moment de la journée, l’heure italique, la position du soleil et de la lune, l’heure temporaire, le zodiaque et l’heure sidérale locale.

Ici, il est 18 h 46 :

Ce mécanisme place la Terre au centre de l’univers.

Les aiguilles sont munies d’une main et d’un soleil pour la grande, de la lune pour la petite et il y a aussi une aiguille avec une étoile.

Le cercle extérieur, mobile, est gradué en chiffres médiévaux et indique les heures italiques (anciennes heures tchèques) : les journées comptaient vingt-quatre heures en commençant au coucher du Soleil. Sur cette photo prise à 18 h, heure d’été, la main est sur 23 puisqu’on est près du coucher du soleil.

Le cercle gradué en chiffres romains indique l’heure locale (l’heure d’été n’est pas prise en compte), donc ici 17 h au lieu de 18 h. Le XII du haut est midi et le XII du bas minuit.

La partie bleue est divisée en 12 parties écrites en chiffres arabes ; ce sont les heures temporaires entre le lever et le coucher du soleil.

Le disque du milieu indique les signes du zodiaque et se déplace.

Le fond fixe représente la Terre (rond bleu central), à gauche sont écrits aurora et ortus (aurore et lever) et à droite occasus et crepusculus (coucher et crépuscule).

Le cadran est en trois couleurs : bleu pour les heures diurnes, noir pour les nocturnes et rouge pour les heures intermédiaires.

Le soleil se déplace le long de la grande aiguille, il est plus près du centre en hiver. Il indique le moment de la journée : sur mes photos, il va entrer dans la partie orange car le soleil va bientôt se coucher.

La petite aiguille indique les phases de la lune : partie dorée et partie noire.

Il y a aussi trois cercles concentriques dorés qui représentent le tropique du Capricorne (au centre) puis l’équateur et le tropique du Cancer. Le soleil de l’aiguille est au-dessus du tropique du Capricorne au solstice d’hiver et au-dessus du Tropique du Cancer en été. Ici, il est entre les deux.

La cadran du bas représente le calendrier des mois et les signes du zodiaque, Au milieu, les armoiries de la vieille ville. Les dessins des mois à travers les travaux des champs (des copies) sont de Josef Manes, un peintre dont je reparlerai (visite de la Maison municipale). Tout autour, les jours et les noms des saints.

De chaque côté du cadran, des statues : à gauche un philosophe et l’archange, à droite un astronome et un orateur.

Les statues ont été construites en 1948 pour remplacer celles du XVII è détruites par les Nazis en 1945.

Cette horloge est très belle et très complète mais difficile à comprendre. Heureusement, sur la tour il y a des horloges classiques !

Un site qui vous permettra d’y voir plus clair ! CLIC.

et enfin, une vidéo !