La place de la Vieille Ville se trouve sur l’ancien parcours des rois de Bohême : de la tour Poudrière au pont Charles via la rue Celetna.
Au centre se trouvent le monument de Jan Hus (voir article plus tard) et la colonne mariale (colonne Mariánský) élevée en 1650 par Ferdinand III en guise de remerciement à la Vierge Marie pour le départ des Suédois de la ville. Elle fut détruite en 1918 par une foule en colère qui considéra que sa présence était liée à la domination haïe des Habsbourg. Elle a été reconstruite en 2020.
Au pied de la colonne mariale, se trouve une longue plaque en laiton : c'est le méridien de Prague déterminé par l'ombre de la colonne :
Faisons le tour de la place en commençant par le côté est, pour admirer les maisons de tous styles, gothique, renaissance, baroque, rococo..
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Au coin de la rue Celetna, se trouve la cristallerie Moser, cristal sans plomb.
Derrière l’école Tyn, se trouve l’église Notre-Dame-du-Tyn. L’école Tyn était un lycée médiéval où état enseigné le latin. Actuellement, au rez-de-chaussée, sous les arcades, se trouve un restaurant italien où nous avons dîné le premier soir.
Il n’est pas facile de voir l’extérieur de l’église de ce côté. On voit mieux le chevet (côté de la rue Celetna). Du côté de la place, on voit bien les tours. Cette église est un des symboles de la lutte entre catholiques et hussites (protestants) en Bohême. En 1620, après la bataille de la Montagne Blanche, l’église devient catholique.
l'école de Tyn :
photos prises du haut de la tour de l'hôtel de ville :
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Entre les tours, la Vierge dorée est debout sur un croissant de lune, symbole de la Victoire. En dessous, se trouve le calice, symbole des Hussites (il avait été enlevé au moment de la victoire des catholiques).
Pour entrer dans l’église, il faut emprunter la petite rue Tynska et pénétrer dans le bâtiment à droite. Les photos sont interdites à l’intérieur de l’église.
On y trouve la tombe de Tycho Brahe (1546-1601), astronome (il a étudié la grande comète de 1577), astrologue et mathématicien à la cour impériale de Rodolphe II. Il a eu comme disciple Kepler. La légende raconte qu’il avait une prothèse nasale en or ou en argent ou peut-être en étain (son nez avait été coupé au cours d’un duel). On a dit aussi qu’il est mort empoisonné au mercure : par un cousin éloigné pour le comte du roi de Danemark Christian, (il aurait été l’amant de la mère du roi) ?, par Kepler ? Les récentes études montrent qu’il est mort naturellement de calculs rénaux ou septicémie, il se serait retenu d’uriner pendant trop longtemps, d’où l’expression « ne pas vouloir mourir comme Tycho Brahe », avoir une envie pressante. On dit aussi qu’il possédait un élan apprivoisé mais celui-ci serait mort en descendant des escaliers, tant il était saoul après avoir bu de la bière !
Sa vie a été l’objet de nombreux romans : Le chemin de Tycho Brahe (max Brod), L’astronome qui trouva Dieu (Max Brod), L’enfant céleste (Maud Simonnet), Le château des étoiles (Paul de Brancion, La discorde céleste (Jean-Pierre Luminet)
la tombe de Brahe dans l'église ND du Tyn
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Nous avons vu plus tard cette statue dans le quartier Hradcany, du côté du monastère de Strahov .
Au n° 13, la maison à la cloche de pierre.
Au n° 12, le Palais Kinski. Il y avait là une école fréquentée par Kafka, en langue allemande. Kafka a écrit en allemand, sa langue maternelle (son père était juif tchèque et sa mère juive allemande). Le nom « Kafka » signifie corneille en tchèque.
Maisons côté nord. Au milieu, se trouve une maison jaune (avec les drapeaux) surmontée d’une mosaïque représentant la princesse mythique Libuše qui fonda, selon la légende, Prague.
Wikipedia : CLIC
Une autre mosaïque, au fronton de la maison municipale, la représente également.
à droite le palais Kinski, au milieu la rue Diouha qui conduit à la place de la république.
Départ de la rue Parizska qui mène au pont Cechov sur la Vlatva (voir notre croisière sur la Vltava). Cette rue est bordée de magasins de luxe : Bulgari, Dior, Saint-Laurent… Au coin de la rue, la maison où a vécu Kafka est maintenant occupée par le magasin Cartier.
De belles maisons, en s'enfonçant dans la rue Parizska :
L’église Saint Nicolas. Il y a souvent des concerts dans cette église. Il y a une autre église Saint-Nicolas à Prague, du même architecte (article plus tard). Elle est tout à fait baroque (sculptures, peintures et plan). Elle est tenue par les Bénédictins depuis 1920. On y pratique la religion tchécoslovaque hussite (messes en tchèque, mariage des prêtres, collaboration avec le régime communiste, ordination des femmes ; c’est la troisième religion dans le pays).
Devant l'église, le monument Jan Hus
Au coin sud est, se trouve la tour de l’horloge astronomique : CLIC
devant la tour de l’horloge, sur le sol, sont dessinées des marques blanches à l’endroit où les 27 seigneurs de Bohême ont été décapités en juin 1621. Le 23 mai 1618, les parlementaires protestants de Bohême défenestrèrent les gouverneurs catholiques (début de la guerre de trente ans). Après la bataille de la montagne blanche (1620), 27 parlementaires protestants furent décapités. C’est le début de la Contre-réforme et de la domination des Habsbourg. Sur cette place, on trouve donc des éléments des deux religions, protestantisme hussite et catholicisme.
Dans le renfoncement où se trouvent la tour de l’horloge et l’ancien hôtel de ville (articles plus tard), se trouve la maison à la minute, facile à repérer car elle est couverte de sgraffites (début XVII è). Son nom vient de la marque de tabac (Minuta) qu’on vendait dans cette pharmacie. Les sgraffites sont une technique importée d’Italie, consistant à appliquer un enduit au-dessus d’une couche plus sombre puis en grattant pour faire apparaître le dessin. Ici, on a représenté des scènes mythologiques, bibliques ou de la vie quotidienne. Franz Kafka a vécu dans cette maison de 1889 à 1896.
l'hôtel de ville (photo de 1994, en août, il faisait chaud !):
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la maison à la minute :
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Maisons côté sud :
De droite à gauche, au n° 20, maison « à la licorne d’or ». Au rez-de-chaussée, Smetana y fonda son école de musique en 1848.
n° 19 maison verte appelée « chez le pauvre diable » (?)
n° 18 maison rococo avec une peinture abîmée. On reconnaît cependant Saint Jean Népomucène grâce aux 5 étoiles autour de sa tête. Nous verrons plusieurs représentations de ce saint. Je reparlerai plus tard de Népomucène, de sa couronne d’étoiles et … de sa langue.
la maison 18 : St Jean Népomucène
N°17 Maison de la licorne blanche. Einstein a séjourné à Prague de 1910 à 1912 , notamment dans cette maison. Pendant son séjour, il a rencontré Frank Kafka et son ami Max Brod. On dit que Max Brod a pris pour modèle Einstein pour figurer Kepler dans son roman « Le chemin de Tycho Brahe ». (voir à ce sujet la tombe de l’astronome Tycho Brahe dans la cathédrale Notre-Dame-du-Tyn.
N° 16 maison Storch. C’était un imprimeur. Les peintures de Mikolas Ales (membre du cercle artistique Manes) représentent un grand saint Venceslas à cheval et des scènes folkloriques. Au-dessus de la porte droite, il y a une statue en pierre de la Vierge.
Tout près de la place de la Vieille Ville, au sud-est, une petite place , Male Namesti, avec de jolies maisons et un puits. Voir la carte de situation ici : CLIC
puits entouré d’une grille Renaissance (1560) surmontée du lion de Bohême doré.
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maison Rott (1890) à la façade recouverte de sgraffites représentant les anciens métiers (forgerons, menuisiers, faucheurs…), à gauche, les hommes, à droite les femmes.
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et bien d'autres maisons avec des sgraffites :
D'autres maisons, sans doute de la Vieille ville mais je ne sais pas les situer ;