Tous les ans, le premier dimanche de février, vers les 5 ou 6 heures, nous sommes réveillés par la fanfare municipale, "la Mazagran". .
Quand vous prenez votre café, peut-être le buvez-vous dans des "mazagrans" ? Savez-vous que ce nom vient d'un siège qui eut lieu en Algérie en 1840 ? On dit que les soldats assiégés résistaient à coups de rasades de café fortement arrosées d'eau de vie. On dit que, de retour dans le Berry, ils continuèrent à boire leur café dans des récipients appelés "topettes", pour faire "comme à Mazagran". Pourtant, quand j'ai consulté, aux Archives militaires du château de Vincennes, les fiches des soldats (pas toutes les fiches, seulement 80 sur 123) aucun de ces soldats n'était berrichon !. On dit aussi que entre 1860 et 1900, les verriers du Nord vinrent travailler dans les ateliers de Mehun sur Yèvre (ou de Vierzon ?). Les porcelainiers copièrent ensuite les mazagrans en verre. Le nom fut donné d'abord à la boisson puis au récipient.
Toujours est-il que le nom de Mazagran se réfère à un fort d'Algérie, défendu en 1840 par des soldats français dont le capitaine était originaire de Malesherbes.
Hilaire Etienne Lelièvre est né en 1800 à Malesherbes (emplacement de l’Hôtel du lion d’Or, dans la rue de la République appelée à l'époque Rue Neuve). Ses parents étaient Etienne Lelièvre et Eleonor Dupeu.
Capitaine de la 10è compagnie du 1er bataillon d’Afrique, avec le lieutenant Magnien, le sous-lieutenant Durand et 123 soldats (des « Zéphirs ») qu’on appellera les "lapins du capitaine Lelièvre", il défendit le fort de Mazagran , près de Mostaganem (Algérie) les 3, 4, 5 et 6 février 1840 contre les attaques de, dit-on, 12000 Arabes (chiffre sans doute exagéré) commandés par Mustapha Ben Thami, lieutenant d’Abd-El-Kader
Quand le colonel Dubarail arriva à leur secours avec la garnison de Mostaganem, il leur demanda ce qu’ils voulaient et ils répondirent "Du biscuit, des cartouches et l’ennemi" (le biscuit, ce n'est pas du gâteau mais du pain cuit deux fois)
Après la bataille, Lelièvre fut nommé chef de bataillon
liste des soldats avec leurs blessures : CLIC
Mazagran est la victoire emblématique de la conquête de l’Algérie et eut un retentissement national. Ce fait d'armes servit à justifier la conquête de l'Algérie (certains partementaires y étaient peu favorables). De nombreuses villes possèdent une place ou une rue Mazagran, des récits, des poèmes, des chansons, tous dithyrambiques, furent écrits. Dans "L'enfant" Jules Vallès raconte qu'avec ses camarades, il jouait à "Mazagran". Dans "La débâcle" , un vieux soldat se souvient de Mazagran.
une chanson parmi tant d'autres
Le lièvre de Mazagran (Lachenal) Air de Poniatowski
De Mazagran si l’on a peint l’histoire,
Il faut dédier à l’Immortalité,
Cent vingt-trois enfants de la victoire,
Dont la valeur a surtout mérité,
Le nom sacré de guerrier invincible.
Au champ d’honneur, ces dignes combattants,
Ont bien prouvé que rien n’est impossible,
Au lièvre de Mazagran (bis)
Dans un réduit gaiement ils se préparent
Où cent contre un marchaient au cri de mort,
Ils répondaient à ces cohortes barbares,
Vous faites en vain d’inutiles efforts,
Si les Romains, jadis dans ces parages,
Ont reculé devant les Musulmans,
Ils n’avaient pas pour dompter les sauvages
Le lièvre de Mazagran (bis)
De Mazagran l’héroïque défense,
A illustré sur le sol africain,
Une poignée de soldats que la France
Croyait perdu au milieu des Bédouins
Loin de fléchir, ils bravaient la mitraille,
De l’ennemi par milliers d’assiégeants
Qui avaient juré de manger les entrailles
Au lièvre de Mazagran (bis)
Mais la valeur réunie au courage
A triomphé jusqu’au dernier assaut
Où l’ennemi vaincu perdit courage
Et de tous côtés il fuyait son tombeau,
Quand la terreur l’a fait battre en retraite,
Laissant jonché de morts et de mourants
Sous les glacis abandonnait leurs têtes
Au lièvre de Mazagran (bis)
Rois des vainqueurs, conquérants de la gloire
Vous méritez la palme des héros,
Soient burinés au temple de mémoire,
Les défenseurs du célèbre drapeau
Oui dans les champs de Mars et de Bellone,
Comme les lauriers de Turenne et Vauban,
Il faut graver à côté de Cambronne
Le lièvre de Mazagran (bis)
(conservé à la Bibliothèque Nationale Mitterrand YE-45465
Après ce siège emblématique, le gouvernement de l'époque ordonne l'érection d'un monument à Alger (par souscription du gouvernement), cela ne sera pas fait. Une autre souscription (auprès des colonels de la garde Nationale de Paris et de la banlieue (maréchal Gérard de la Garde Nationale de la Seine en tête de la souscription) est ouverte pour ériger un monument à Paris (37 000 F). en fait, les fonds seront utilisés en 1853 pour élever une colonne sur les lieux mêmes de la lutte et transformer la mosquée de Mostaganem en église catholique. C'est à Malesherbes que la colonne sera érigée. Barthélémy se plaint, dans son poème "la bataille de Mazagran" de la médiocrité de la somme recueillie au bout de trois mois de souscription !
La 10 è Compagnie du I er bataillon d'Afrique reçut l'autorisation de garder le drapeau qui a flotté sur la casbah pendant le siège. Une médaille commémorative fut frappée et donnée à chacun des défenseurs.
détails sur cette médaille : CLIC
Des décorations et grades sont donnés à plusieurs soldats.
De retour à Malesherbes, le Capitaine Lelièvre fut nommé commandant de la garde nationale de Malesherbes
Il mourut à Malesherbes en 1851
Les soldats du capitaine étaient des "têtes brûlées", ils s'étaient retrouvés dans les "Bat' d'af" après une peine de prison (à la suite de bagarres, injures à supérieur...).
Trois monuments commémoratifs furent élevés à Malesherbes (ils ont été tous démolis) :
Le premier monument : Une colonne érigée en 1843 (souscription nationale en 1840) sur la place du Martroi. Le 13/02/1842, une ordonnance royale de Louis Philippe autorise la ville de Malesherbes à construire une colonne.Le 8 avril 1842 : adjudication des travaux (6 984 F) : 2 soumissionnaires (sculpteurs (Durand, 5200 F et Dallaine, 5800 F). C'est le projet d'Auguste Dallaine qui est retenu. Le 3 août 1842 : pose de la première pierre. Un flacon contenant différents documents est placé dans le piédestal.
les noms sont ceux des soldats :
quelques documents : les délibérations du conseil municipal : (maire Hutteau) et lettres
ADO AC45331-2 1MI12308R1
n°43 – 8 mai 1840, page 52
« M. le Maire après avoir exposé au conseil qu’une souscription ayant pour but de perpétuer par un monument élevé à Malesherbes, lieu de naissance du Capitaine Lelièvre, le souvenir de la défense glorieuse de Mazagran, a été ouverte, que déjà les habitants de Malesherbes, comme une foule de personnes étrangères à la localité se sont empressées en souscrivant de répondre à l’appel qui leur avait été fait, que des artistes célèbres ont offert le concours gratuit de leurs talents, que M.le Préfet se propose d’appeler l’attention du Conseil général sur un projet qui intéresse en un si haut degré l’honneur du département, demande que le Conseil veuille bien s’associer aux nombreux souscripteurs en votant sur les droits communaux une somme destinée à être, avec les fonds provenant de la souscription, employée à l’érection d’un monument sur visu des plans de la ville.
Le Conseil après avoir délibéré, considérant les nombreuses obligations que la commune a déjà contractées, ainsi que les charges qui portent sur elle,
Considérant …. .. ses ressources se trouvent presque entièrement absorbées,
Considérant néanmoins que la commune doit payer à un de ses enfants le tribut de l’admiration que lui cause son héroïque courage, vote à la majorité de ses voix contre quatre une somme de cent francs, qui devra être employée avec les fonds de la souscription, à l’érection d’un monument commémoratif de la défense de Mazagran sur une des places de la ville de Malesherbes. »
n° 68, page 68. 13 avril 1841
Vote d’une somme de 500 F au lieu de 100 F qui avait été votée primitivement
« M. le Maire donne lecture d’une lettre du Sous-Préfet en date du 16 avril par laquelle il autorise le Conseil à se réunir pour fixer le pont précis de la place du Martroy sur lequel la colonne doit être érigée. Par 5 voix contre 4 l’emplacement que l’architecte Mestivier a choisi est adopté. »
lettre de Louis Philippe :
03/04/1842 : pose de la première pierre (AD Orléans, )5M5
traduction : Procès verbal de la pose de la première pierre du monument érigé sur la place du Martroi de la ville de Malesherbes, en l’honneur de la défense de Mazagran (conquête de l’Algérie)
L’an 1842 , le mercredi 3 avril à 11 heures du matin, sous le règne de Louis Philippe 1er roi des Français, le Comte Duchatel ministre de l’Intérieur, Messieurs Onfroy de Breville étant Préfet du Loiret, Doumet de Siblas sous-préfet de l’arrondissement de Pithiviers, l’administration municipale composée de Messieurs Hutteau maire, Dubée adjoint, Dessienne, Leclerc, Couppé, Vautard, Tazé, Barillet, Vramant , Desroziers, Bernard, Liard aîné, tous membres de droit.
La commission monumentale composée de Messieurs Hutteau Président, Bernard secrétaire, Fichot, Houer, Cirée, Houdou, Bondin, Lesage, Poujos, Vramant, Sigoin, Morize, Flizet, Liard Amable, tous membres de la commission.
Messieurs Mestivier, architecte de l’arrondissement, Dallaine Auguste entrepreneur de travaux …
Les intéressés et qualifiés invités à être présents à la pose de la 1ère pierre du socle du piédestal formant l’angle nord-est du monument, placée à 60 cm au delà du pied de la place. Pour consacrer cette cérémonie, il a été placé dans un flacon de verre
le n° 23 du Journal du Loiret reproduisant dans son feuilleton le récit de M. Chapuys Montlaville sur le fait d’arme de Mazagran.
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une médaille en bronze petit modèle consacrant la défense héroïque des 126 braves
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une médaille en cuivre dorée à l’effigie du Roi
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Trois ( ?) rouleaux en bandes de parchemin sur lesquelles sont inscrits les noms des souscripteurs qui ont contribué à l’érection du monument
Le flacon fermé par une médaille en bronze grand modèle, portant le nom des 126 défenseurs de Mazagran et scellé du cachet de la mairie de Malesherbes, est placé dans une entaille pratiquée dans le dessous de la dernière pierre du massif de la fondation,
fait double Malesherbes, collationné sur l’original et déposé par toutes les personnes présentes et versé aux archives de la mairie
18 juin 1842 : Lecture d’une lettre du sous-préfet qui en renvoyant la pétition de M.Gibier sur l’emplacement de la colonne autorise M. le Maire à réunir le Conseil pour en délibérer.
6/02/1843 : Inauguration par le maire Hutteau de la colonne en présence du Ministre de l’Intérieur, du Préfet du Loiret, du sous-préfet de l’arrondissement de Pithiviers et du Capitaine Lelièvre.
document trouvé aux AD d'Orléans :
L’an mil huit cent quarante trois le six février à deux heures les gardes nationales de Pithiviers, Puiseaux qui s’étaient jointes à celle de Malesherbes placées toutes sous le commandement de Mr de Roy se formèrent en carré autour de la Colonne.
Le mouvement étant exécuté, après une salve de trois coups de canon, le Conseil municipal de la ville de Malesherbes, les membres de la commission monumentale, les députations des différentes gardes nationales, les Maires des communes voisines, Mr Mestivier architecte, Mr le Curé de Malesherbes, précédés du Maire, de l’adjoint et du Juge de paix de cette ville vinrent se placer au pied de la Colonne.
Mr le commandant de Roy ayant fait battre un ban et le silence s’étant rétabli, Mr Hutteau, Maire de Malesherbes prit la parole en ces termes :
« Mes chers concitoyens,
Il y a vingt huit ans, l’Europe conjurée marchait en armes contre nous. Aidée par la trahison, elle avait triomphé du courage de nos soldats. Celui qui commandait les glorieux débris de nos phalanges mutilées s’écriait, assailli de toutes parts : la garde meurt et ne se rend pas ! Ce brave se nommait Cambronne d’immortelle mémoire.
Il y a trois ans aujourd’hui, 126 Français livrés à eux-mêmes dans le faible réduit de Mazagran repoussaient après une lutte désespérée de quatre jours, les efforts de 12 000 Arabes. Eux plutôt que de se rendre, avaient résolu de mourir ; leur chef avait passer dans leur âme le feu qui brûlait la sienne ; son cri de guerre au milieu du danger était : du pain, des cartouches et l’ennemi !
Honneur à la nation qui produit de tels hommes ! Honneur surtout au Roi et au Peuple qui tous deux s’associent pour reconnaître ce qui est grand et honorer de tels services !
Le monument que nous inaugurons aujourd’hui élevé au moyen de souscriptions volontaires puisées dans tous les rangs, dans toutes les opinions et d’une subvention généreusement accordée par l’État, prouvent combien sont ardentes nos sympathies.
Je ne terminerai pas sans offrir, au nom de la ville de Malesherbes, dont je suis le bien faible organe, aux personnes que cette circonstance toute nationale réunit, ainsi qu’à celles qui nous ont prêté l’appui d’un généreux et bienveillant concours, l’expression de toute notre gratitude.
Vive le Roi ! Vive la France !
Après Mr le Maire de Malesherbes, Monsieur le Commandant de Roy a payé en ces termes son tribut d’admiration aux défenseurs de Mazagran :
« Messieurs.
C’est une grande et généreuse pensée que celle qui nous a fait ériger ce monument que nous inaugurons aujourd’hui.
Un fait d’armes aussi glorieux que celui de Mazagran, l’héroïsme du brave capitaine Lelièvre, né parmi nous, devaient à justes titres, exciter l’enthousiasme de ses compatriotes.
Si les guerres de l’Empire ont produit de brillants exploits qui semblent effacer ce que l’antiquité nous a laissé de plus glorieux en ce genre, on peut dire que la défense de Mazagran par les cent vingt-six braves, les cent vingt-six héros commandés par l’intrépide Lelièvre, égale les plus sublimes dévouements des temps anciens et modernes.
Cette colonne en perpétuera la mémoire parmi les générations qui nous suivront. Elle leur dira que pendant trois jours cent vingt-six chasseurs d’Afrique de la brave dixième compagnie du premier bataillon enfermés dans le réduit de Mazagran ont soutenu le choc de plusieurs milliers d’Arabes, hordes farouches du désert et les ont forcés de fuir, harcelés, découragés, laissant après eux de nombreux cadavres, trophées irrécusables d’une lutte, sans exemple peut-être, dans les annales de la guerre et le six février 1840 qui a vu leur retraite restera gravé sur cette colonne comme il est à jamais dans nos cœurs.
Ancien soldat moi-même de cette époque impériale si féconde en grands évènements je devais m’unir avec joie aux vives sympathies qu’un si admirable courage inspire à chacun de nous, et les ressentir vivement.
Je suis heureux de pouvoir, grâce au choix flatteur qui m’a placé à votre tête, Messieurs, être ici l’interprète des sentiments dont vous êtes tous animés.
Pourquoi faut-il qu’un douloureux souvenir, qu’une perte cruelle, vienne attrister les douces émotions de cette journée ! vous avez tous nommé le prince que la France regrette : lui aussi il avait foulé la terre d’Afrique, et, comme le vaillant Duc de Nemours destiné à adoucir la douleur de sa perte, il avait guidé nos soldats à la victoire. Lui aussi, il avait pris, comme Français, sa part de gloire au beau fait d’armes que nous célébrons aujourd’hui. Ah ! que ne peut-il ici s’unir à nous ! comme il eut applaudi au tribut d’hommages que nous venons payer à notre valeureux compatriote.
Ces deux discours ont été suivis des cris prolongés de « Vive le Roi ! Vive la France ! Vive le capitaine Lelièvre !
Cependant, il manquait quelque chose à notre milice citoyenne qui avait bravé la rigueur de la saison pour venir rendre hommage à un fait d’armes qui ajoute une nouvelle et glorieuse page à nos annales militaires : le commandant Lelièvre qui par modestie s’était abstenu de paraître à la cérémonie était désiré de tous. On éprouvait le besoin de voir celui qui avait si bien mérité de la patrie. Aussi fut-il réclamé avec tant d’instance que, cédant au vœu général, après avoir été prévenu et entraîné par quelques personnes qui avaient été chargées par leurs concitoyens de remplir cette douce mission, il fut introduit, revêtu de l’uniforme qu’il avait illustré, dans l’enceinte qui sépare la grille de la colonne par le Maire de Malesherbes. Les cris de « Vive le capitaine Lelièvre ! » retentirent de nouveau et de toutes parts et saluèrent son arrivée. Il est impossible de décrire l’enthousiasme de cette foule de spectateurs et surtout l’émotion qui faisait éprouver à ce brave et digne soldat les témoignages d’estime et d’intérêt que lui prodiguaient ses concitoyens.
C’est sous l’impression de ces sentiments qu’il prononça les paroles suivantes :
« Mes chers concitoyens,
Les témoignages d’affection dont vous me comblez, me font éprouver une … émotion pour que je puisse, comme je le ressens, vous exprimer toute ma reconnaissance. Mon cœur vous répond plus facilement que ma bouche. …que je reçois aujourd’hui sera ma plus douce récompense, et se confondront dans ma mémoire le 6 février 1840 et le 6 février 1843. »
Les acclamations qui avaient précédé cette courte et énergique allocution se firent entendre de nouveau.
Le commandant Lelièvre passa ensuite avec toutes les autorités devant le front des gardes nationaux qui, tous, voulaient contempler de plus près les traits de leur illustre compatriote. Après cette revue une nouvelle salve de trois coups de canon se fIt entendre. Les gardes nationales défilèrent deux fois autour de la colonne dans un ordre et avec une précision digne des troupes les mieux exercées.
La cérémonie étant terminée, les autorités ont été reconduites à la Mairie par la garde nationale. Et toutes les personnes présentes ont signé le dit procès verbal après lecture faite.
23/05/1860 : Rapport de la brigade de gendarmerie de Malesherbes : il faut enlever la grille « la grille tombe en ruine et menace la sécurité publique, grille lourde et haute, brisée en partie, ne tient plus que par quelques scellements… Le danger est surtout grand les jours de marché où ce monument est entouré d’une foule compacte » (5M7 AD Orléans)
Le sous-préfet engage le maire Antoine Desroziers à déposer la grille et au besoin la remettre à l’entrepreneur en compensation des sommes dues.
1861 : Décès de Charles Auguste Edmond Dallaine, entrepreneur. Le tuteur des enfants Dallaine consent à reprendre la grille.
1878 : la colonne est démolie car elle tombait en ruine et gênait la circulation., la place et la rue St Eloi sont pavées.
L’ancien maire Hutteau rachète une partie de la colonne et réinstalle le sommet dans les bois de Villetard (croix Ste Adélaïde).
Le bas de la colonne se trouve dans le parc du château de Rouville.
Projet de grille d'entourage :
Pour celui de forme circulaire, il faudra 8 bornes et pour le carré il en faudra 12.
On observe que quoique le diamètre du plan circulaire est plus grand que celui de la figure carrée, il y aurait avantage d’adopter la forme circulaire en ce qu’elle diminue à l’œil le volume du Monument et permet au …….. d’occuper l’emplacement des angles. Proposé par l’architecte de l’arrondissement de Pithiviers Mestivier
La même colonne se trouve en Algérie, à Mazagran.
en 2003
Deuxième monument :
à Malesherbes, sur la place Mazagran : boulets et canons, érigé en 1880
le monument est jugé ridicule et remplacé par une statue en bronze au même endroit
Le troisième monument, au même endroit, place Mazagran : statue en bronze érigée en 1898
Cette statue fut déposée pour être fondue en 1942.
Le dernier des « lapins », Fleuret, assista à l’ inauguration de cette statue. Il mourut en 1900 à Commentry (Allier) et son corps fut enterré à Malesherbes aux côtés du Capitaine Lelièvre.
La cérémonie de transfert du corps au cimetière de Malesherbes en 1913 fut grandiose (illuminations, bals, concert, discours, présence du député du Loiret et ancien ministre Georges Cochery) et fut l’occasion de la création d’une société de Préparation Militaire (période revancharde où les enfants des écoles apprenaient à manier le fusil de bois)
Le drapeau de Mazagran est conservé salle Bugeaud au Musée des Armées (Hôtel des Invalides), la salle était fermée jusqu'à présent mais je crois qu'on peut à nouveau voir le drapeau.
La batterie fanfare créée en 1909 porte le nom de Mazagran et réveille les habitants en fanfare tous les ans le premier dimanche de février
Les épées d’honneur sont conservées à la Mairie à l’entrée de la salle des mariages
Mes sources :
Archives Municipales (registres de délibérations du Conseil Municipal, courrier, articles de presse) déposées aux Archives départementales
Bibliothèque Nationale de France (poèmes, chansons, récits), j'ai recopié les textes car les photographies ne sont pas autorisées à la Bibliothèque
Service Historique de la Défense (Vincennes) : parcours militaire des soldats. Dans ce service vous pouvez consulter le parcours militaire de vos ancêtres soldats...
Musée des Armées aux Invalides
Livre de Pierre Dufour « Les bat’d’Af ‘ »
voici une page du Petit journal que j'ai acheté en 2007 :
Il y a beaucoup d'autres documents concernant ce siège mais la place me manque pour les publier !
une petite vidéo amusante :