Nous sommes toujours en Moldavie
Nous visitons le monastère d’Agapia, construit en 1642-44 sur l’ordre du voïvode Basile Le Loup (ou de son frère). Le monastère du bas a été plusieurs fois restauré après avoir subi des attaques de Tatars et de Polonais puis plus tard des Ottomans. Après 1803, les moniales ont remplacé les moines. Les peintures de l‘église ont été réalisées par Nicolae Grigorescu, tout jeune et encore inconnu, en 1858. Il a reçu pour cela 2700 pièces d’or. Avec cet argent, il est venu à Barbizon. Je reparlerai de ce peintre plus tard, avec la visite du musée des Beaux-Arts de Bucarest.
À l’intérieur de l’église : une icône noire avec un vêtement d’argent, elle a été donnée au XIV è siècle par Jean Paleologue à Alexandre le Bon. Dans le musée, sont exposés les photos des mères abbesses, des diptyques des fondateurs du monastère, des vêtements sacerdotaux, des bannières peintes en aquarelle ou brodées au point d’aiguille, des tapis de laine.
Dans une autre pièce, les moniales tissent les tapis (les teintures sont faites par elles-mêmes), elles tricotent, brodent et cousent. On peut acheter des bonnets, des châles et autres vêtements faits main.
d'autres moniales jardinent :
Nous passons ensuite dans le « musée vivant ». Cette maison a été habitée par les moines de 1700 à 1803 puis par les moniales jusqu’en 2014.
La chambre de la mère supérieure (appelée aussi chambre chapelle).
En 1950, les moniales ont été défroquées de force. Nous voyons une ceinture sur laquelle l’une d’elles a écrit ses prières.
Nous passons ensuite dans la chambre d’une simple moniale.
Au sous-sol, la partie occupée par les moines était plus fruste. Ceci est la chambre du père supérieur. Il n’y a pas de poêle, ni de matelas. Et l’oreiller est en pierre !
Nous ressortons et une moniale nous explique comment se déroulent leurs journées. Réveil à 5 h, prière dans la cellule de 7 à 8 h. Puis elles se préparent pour le travail de 8 à 11 h. Elles ne font jamais les mêmes tâches. De 11 h à midi : repas. De 12 à 17h, on reprend les tâches. De 17 à 18 h : repas. De 18 à 20 h 30 : office. Puis quartier libre. La moniale qui nous a reçus s’occupe d’une moniale âgée pendant son temps libre. Coucher à 23 h.
Les jours de fêtes religieuses : de 8 à 11 h : messe, de 11 h à midi : repas. Ensuite, temps libre (mais elle s’occupe de recevoir les visiteurs). De 15 à 16 h : office, 18 à 22 h : encore un office.
Pour entrer dans le monastère, si on est mineure, il faut l’autorisation des parents. La mère supérieure est désignée par les autres moniales.
Il y a quatre périodes de carême avant Noël (40 jours, pas de fromage, d’œufs, de produits laitiers), fêtes des sts apôtres Pierre et Paul (une semaine ou 4 semaines, en fonction du calendrier, cette année c’était deux semaines), la Dormition de la Vierge (trois semaines) .
Deux jours par semaine, le vendredi et le mercredi, elles ne mangent pas de viande.
La durée du noviciat est très variable : de 5 ans à 20 ans.
Si une moniale veut partir, c’est possible mais on lui recommande de revenir à la fin de sa vie.
une vidéo un peu longue mais intéressante sur les monastères de Bucovine :
Avant d’arriver à l’hôtel Lacu Roşu , à Lacu Roşu , au bord du lac rouge, nous nous arrêtons dans les gorges de Bicaz. Elles nous surplombent de 400 m et il y a moins de 10 m entre les deux parois, on a parfois du mal à apercevoir le ciel. Les pics (la pierre de l’autel) étaient vénérés par les Daces et ils y faisaient des cérémonies. Les photos sont prises depuis un endroit un peu plus large car il n’est pas facile de s’arrêter quand on est en bus.
Nous continuons à monter, en épingles à cheveux jusqu’à Lacu Roşu.