Mardi 21 janvier
Notre hôtel, le Radisson resort temple bay n’est pas très loin des sites archéologiques. Pas très loin de la plage non plus. Comme tous les jours, je regrette de ne pas m’être levée plus tôt afin d’assister au coucher de soleil ou d’aller sur la plage. Il est quand même 7 heures quand nous nous levons ! C’est un peu tôt pour moi. Après un petit déjeuner copieux, nous nous dirigeons vers les monuments hindouistes, proches les uns des autres. La ville portuaire était très active au V è siècle après JC. La ville faisait partie du royaume Pallava (la capitale était Kanchipuram). À partir du VII è siècle, les Pallava firent sculpter les rochers naturels pour créer les temples hindouistes.
Actuellement, Mahabalipuram (Maha=grand, bali=sacrifice, puram=village car les Pallava faisaient des sacrifices d’animaux à la déesse Durga), est un village de 12 000 habitants. Il y a encore un grand nombre de sculpteurs sur granit.
Le groupe des cinq rathas (25 rps de droit vidéo) est étonnant car ces monuments monolithes, en granit (?), ont été sculptés à partir d’une seule colline sous le règne de Narasimhavarman I (VII è siècle). Les temples sont sculptés de façon à représenter les chars des temples sortis lors des processions (mais ces temples n’ont pas de roues). Les temples ressemblent à une silhouette humaine.
Les rathas portent le nom des héros du « Mahabharata », les frères Pandhava et de leur femme commune, Draupadi.
Voici un court résumé du Mahabharta, épopée qui raconte le combat entre les cinq frères Pandava, fils de Pandu (ils représentent les Vertus) contre leurs cousins, les cent Kaurava qui représentent les vices. Suite à une malédiction, Pandu ne pouvait engendrer de fils. Il demanda à ses femmes d’invoquer les dieux pour qu’elles aient des enfants.
Dharmaraja, fils du dieu Dharma, devient le fils aîné de Pandu, il est droit et sage, mais joueur. Bhima est le fils de Vayu, dieu du vent, il est brutal et plus fort qu’intelligent. Arjuna, le « blanc » est le fils d’Indra, dieu de la pluie. C’est un grand archer, il est séducteur et les apsaras lui ont appris à danser. Sahadeva et Nakula sont jumeaux.
Le roi Draupada avait organisé un concours pour marier sa fille. Le vainqueur devait tuer un poisson en visant le reflet de l’œil dans l’eau. C’est Arjuna qui l’emporta et les cinq frères rentrèrent à la maison en disant à leur mère : « Nous t’apportons un cadeau », ce à quoi elle répondit « Partagez-le entre vous ». C’est ainsi que Daupadi devint la femme des cinq frères dont elle eut cinq fils. Les Kaurava jouèrent aux dés contre Dharmaraja et trichèrent. Celui-ci paria tout ce qu’il possédait et finit par parier Draupadi que les gagnants voulurent déshabiller. Mais le dieu Dharma la sauva en la recouvrant de vêtements.
Les Pandava durent s’exiler et affronter moult dangers (par exemple les démons rakshasa). Ils finirent par combattre leurs cousins pour reconquérir leur part d’héritage. Ils sont aidés par Krishna, huitième incarnation de Vishnou.
Le ratha de Draupadi est dédié à Dourga. Il a la forme d’une chaumière tamoule. À côté se trouve le lion, monture de Dourga et emblème des Pallava.
Dourga :
Le ratha d’Arjuna est dédié à Shiva et à côté se trouve sa monture, le taureau Nandi.
Le ratha de Bhima est dédié à Vishnou. Il a la forme d’une hutte. Des colonnes reposent sur des lions. Il n’y a pas de statues. Une statue inachevée de Vishnou allongé se trouve à côté. Le ratha n’est par terminé et il n’y a pas la monture de Vishnou, Garuda.
Le ratha de Dharmaraja est dédié à Shiva.
On voit une statue de Shiva androgyne (Ardhanarishvara), d’influence égyptienne (Shiva homme côté droit et Parvati côté auche).
Côté mer, à l’est, on devine l’ébauche d’une roue du chariot.
Le ratha de Naula-Sakadeva est dédié à Indra dont la monture, l’éléphant Airavata n’a pas de défenses. Les sculpteurs pensaient en mettre des vraies, ce qui n’a pas été fait.