Au cours de son voyage de retour de Troie vers Ithaque, Ulysse passe par la Sicile. Après avoir quitté le pays des doux Lotophages (sans doute en Tunisie), la flotte d’Ulysse (douze bateaux au départ et mille hommes) arrive au large des îles des Cyclopes (c’est la troisième aventure). Ulysse ne garde qu’une douzaine d’hommes et part explorer l’île qui semble accueillante sous le soleil avec ses champs de blé, d’orge, ses vignes. Ils s’introduisent dans une grotte où se trouvent des moutons. Tout-à-coup, apparaît le berger, C’est un géant haut comme un chêne, pourvu d’un œil unique qui leur annonce qu’il allait les manger. Polyphème croqua deux marins puis deux autres. Ulysse réussit à l’enivrer puis à crever l’œil unique. Les cris du Cyclope réveillèrent ses frères qui s’en allèrent après que Polyphème leur eut dit qu’il avait été attaqué par « Personne » (Ulysse lui avait dit qu’il s’appelait ainsi). Ulysse et ses marins réussirent à sortir de la grotte, cachés sous le ventre des animaux. Mais, de retour sur le bateau, Ulysse voulut se moquer de Polyphème. Le cyclope demanda à son père Poséidon de le venger et lança des rochers sur les bateaux. La vengeance du dieu de la mer fut terrible et de nombreux malheurs s’abattirent sur Ulysse et ses compagnons.
Le Cyclope de cette aventure est fils de Poséidon, donc rien à voir avec Brontès, Argès et Stéropès, les Cyclopes d’Héphaïstos, fils de Gaïa et Ouranos.
On ne sait pas vraiment où se trouvent les îles des Cyclopes : certains les situent au nord de Naples et d’autres les situent en Sicile : soit les îles Egades à l’ouest soit les îles Faraglione, Lachea au large de l’Etna :. C’est maintenant une réserve marine que l’on peut visiter à partir d’Aci Trezza, au nord de Catane. On dit que les rochers lancés par Polyphème sur les bateaux sont maintenant dans la mer Ionienne.
On retrouve le mythe du Cyclope anthropophage dans les voyages de Sinbad de marin, dans la vallée des diamants, une histoire que j’ai lue cent fois quand j’étais enfant.
Polyphème, vu par Jules (5 ans à l'époque) :
et par Max (linogravure en 2021)
Ulysse sous le bélier,
poterie au musée de Kerkouane (Tunisie)
masque acheté en 2011 pour Jules :
Ulysse est poussé une nouvelle fois vers la Sicile (c’est la neuvième aventure) au détroit de Messine gardé d’un côté par un monstre hurlant qui crachait des flammes par ses six gueules et de l’autre côté par un gouffre effrayant. Vous avez reconnu Scylla et Charybde. Circé avait appris à Ulysse comment les éviter, les bateaux passèrent (au passage six marins furent dévorés par Scylla) et accostèrent sur des terres où paissaient les bœufs sacrés d’Hélios (le Soleil).
Malgré l’interdiction, les marins firent cuire les bœufs et la colère d’Hélios fut terrible. Les vents projetèrent à nouveau les bateaux sur Charybde et Scylla où ils furent ballottés pendant des heures. Seul, Ulysse réchappa de la tempête, accroché à un figuier au-dessus de Charybde. Un courant l’emporta enfin sur l’île de Calypso.
les chevaux du char d'Hélios au Parthénon (Athènes)
Et maintenant, un peu de maths : sauriez-vous calculer le nombre des bœufs d’Hélios ? Une petite vidéo pour s’amuser… ouf, j’ai mal à la tête !
Vous le voyez, la désobéissance est un vilain défaut. Les marins d’Ulysse désobéirent une autre fois. Éole, le dieu du vent, qui vit près des îles Lipari (les îles éoliennes) au nord de la Sicile, compatissant offrit à Ulysse une outre contenant tous les vents mauvais. Il ne restait qu’une légère brise pour les ramener gentiment à Ithaque. Hélas, les marins, trop curieux, ouvrirent l’outre et la tempête se déchaîna. Après la colère d’Hélios, Éole ne put plus rien pour Ulysse.
Acis et Galatée, au musée Girodet à Montargis (peinture de Girodet)