• Assez souvent, nous avons l'agréable surprise de trouver, dans les registres paroissiaux, des textes écrits par le curé de la paroisse et qui nous renseignent sur la météo, les récoltes mais aussi les événements en France ou dans le monde.

    par exemple l'éruption du volcan islandais, le Laki, en 1783. De nombreux curés parlent de "brouillard sec à l'odeur d'œuf pourri"; Des historiens pensent que cette éruption serait à l'origine de la Révolution française. Leroy Ladurie pense que c'est faux car ce n'est qu'en 1788 que les  récoltes ont été mauvaises. : Clic

    voici ce qu'écrit le curé de Douy (Eure-et-Loir) :

    Le 19 juin 1783, a paru un brouillard sec semblable à une fumée, qui s’est épaissie de plus en plus. Elle a duré ainsi jusqu’au 6 du mois de juillet, quelques jours cependant elle étoit moins épaisse que les autres. Elle a recommencé le jeudi 9 de juillet et a continué jusqu’aux environs du mois de septembre : il y avoit cependant quelques jours clairs.

     

    Claude Bougrain, curé de Fontaine Simon et frère de mon ancêtre Catherine Bougrain (sosa 1669) : CLIC

    Récemment, j'ai relevé ce varia dans les registres paroissiaux de la Selle-sur-le_Bied (Loiret) ; en rouge, ce sont mes annotations. Pour plus de facilité d'écriture et de lecture, j'ai transcrit en français moderne. Il est fort possible qu'il y ait des erreurs, j'ai ajouté des signes de ponctuation, mais peut-être pas au bon endroit. Certains mots dans les actes sont illisibles, en abréviation (en général signalés par un tilde) et la numérisation a coupé les bords des pages.

    Source : AD45 - BMS La Selle-sur-le-Bied - 225 O-SUPPL GG/1 99/179

     

    Outre la météo, les récoltes (le curé semble très soucieux e sa vigne, vin de messe ou vin de table ? ), le curé Bruleron, de la Selle, a raconté les péripéties de la guerre de succession d'Espagne, l'éclipse de 1715, la venue en France de l'ambassadeur de Perse, l'épidémie bovine de 1714, les impôts (denier et taille), la querelle entre le pape Urbain II et le janséniste Quesnel... Ces écrits vont de 1708 à 1723.

    1708 :

    Registres paroissiaux de la Selle-sur-le Bied (Loiret)

    1708

     On a recueilli peu de bled cette année qui a été très cher

     

    Il a fait très chaud et a tonné et beaucoup éclairé tout l'été et sur la fin de septembre

     

    jamais peut-être on a fait moins de vin que cette année , ma vigne n’en a rendu au plus qu’un poinçon

     

    La guerre a été très allumée, (Listé) (sans doute du côté de Bouchain et Douai) en Flandre a été (attaquée et assiégée ?) pendant plus de trois mois et a été prise par les ennemis.

     

    Il fit si grand vent le 26 septembre que quasi tous les fruits sont tombés.

     

    1711 :

    Registres paroissiaux de la Selle-sur-le Bied (Loiret)

    Registres paroissiaux de la Selle-sur-le Bied (Loiret)

     Cette année au mois de février des inondations d’eaux …. la quantité de neiges et de pluie qui est tombée #

     

    le dixième denier s’est établi, les tailles ont été excessives, les officiers …. les gens qu’ils rencontraient soit qu’ils qu’ils fussent ou non ………. à leur famille

     

    …. le mois de février et tout celui de mars ; ici les laboureurs ont fait trop tard les avoines. La pluie a continué presque tous les jours pendant le mois d’avril et la moitié du mois de mai.

     

    Monseigneur le Dauphin âgé de 42 ans mourut le 14 è d’avril 1711 âgé de 42 ans de la petite vérole. (il s’agit de Louis de France, 1661-1711 , fils de louis XIV et de marie-Thérèse d’Autriche, Grand Dauphin, mort en réalité à l’âge de 49 ans)

     

    # il est inconcevable combien les eaux ont fait de dégâts dans tous les endroits du royaume

     

    Il n’a pas plu depuis le 21 è mai jusqu’au jour de saint Pierre et il a fait des chaleurs excessives depuis ce temps jusqu’au 20 du dit juin

     

    on a parlé de personnes qui attendaient les passants, qui les battaient et qu’on accusait d’être sorciers

     

    on ne peut dire combien il s’est fait de prières, de processions à Ferrières pour obtenir de l’eau, la procession de Château-Landon y arriva le jour de St Pierre avec une (dévotion ?) et ce jour là même Dieu sembla être touché de la piété des fidèles ayant fait tomber de l’eau et ayant rendu le temps moins chaud et plus disposé à la pluie.

     

    La vendange a été abondante cette année. J’ai recueilli 23 feuillettes dans ma vigne. (La feuillette valait exactement la moitié d'un muid de liquides et aussi le double d'un quartaut. Elle valait également quatre pied-du-roi cube, donc environ 137,109 litres.) 

     

    D'une région à l'autre les définitions n'étaient pas les mêmes. À Paris la feuillette valait 134 litres; en Bourgogne la feuillette vaut une demi pièce, soit un fût de 114 litres en Côte-d'Or, et de 108 litres dans le Mâconnais)

     

    Il a plu depuis le 14 è octobre jusqu’au 4 décembre sans discontinuer ce qui a empêché les laboureurs de faire le bled et qui l’a fait enchérir.

     

    On a parlé sur la fin de l’année de la paix. (il s'agit de la guerre de Succession d'Espagne). Il a continué de pleuvoir jusqu'à la fin de l'année.

     

    Le méteil mesure de Montargis au mois de décembre a valu 32 sols le boisseau, le froment 43

     

    il a fait le 10 décembre un vent aussi grand qu’on n’avait jamais vu qui a emporté des maisons, arraché des arbres, cassé des vitres celles de notre église et les toits ont été furieusement endommagés.

     

    Monnaies au XVII è : la livre, le sol (20 sols = 1 livre), le denier (12 deniers = 1 sol). 1 livre équivaut environ à 12 euros (à vérifier)

     

    La guerre de Succession d'Espagne : de 1701 à 1714 a pour origine la mort sans descendance de Charles II d'Espagne. Deux prétendants sont en compétition pour la France (les Bourbons) et l'Autriche (les Habsbourg). Trois traités furent signés : Utrecht (1713), Rastatt (1714) et Baden (1714). Finalement, c'est le duc d'Anjou (petit-fils de Louis XIV) qui devient roi d'Espagne sous le nom de Philippe V et renonce au trône de France. Il est à l'origine de la dynastie des Bourbons d'Espagne. À l'issue de la guerre, l'Espagne cède les Pays-bas espagnols, le royaume de Naples, Milan et la Sardaigne à l'Autriche, la Sicile au duché de Savoie, Gibraltrar et Minorque à la Grande -Bretagne. La France cède Terre-Neuve et l'Acadie à la Grand-Bretagne.

     

    C'est pendant cette guerre qu'intervient le duc de Marlborough, celui de la chanson.

     

    1713 :

    Registres paroissiaux de la Selle-sur-le Bied (Loiret)

    Registres paroissiaux de la Selle-sur-le Bied (Loiret)

    le bord droit est déchiré

     

    (on a vu) cette année aussi grand nombre de .... que l'année 1709. Le pain a été fort cher et avait ....2 sols 6 deniers la livre au mois de mai. L'orge a valu (déchiré) le boisseau et le bled méteil mesure de Montargis 3 livres 3 sols 4 deniers. La viande a aussi été très chère a valu 5 sols la livre . Le mois d'avril a été très fâcheux. Il y a ..... neigé et grêlé venté tonné et les n'étaient pas plus avancées au ier mai qu'à Noël.

     

    on tenait la paix au mois de mai. Il y a toute apparence qu'elle ....Je n'ai chanté le Te Deum le 25 è de juin mais la guerre a été très allumée avec l'empereur. (il parle sans doute du traité d'Utrecht 1i avril au 13 juin 1713 mais la guerre continue quand même)

     

    Il a fait fort chaud au mois de juillet. il a tonné presque tous les jours et la grêle qui a tombé a ruiné beaucoup de paroisses. le blé valait en ce temps et au mois d'avril 3 livres 10 sols le boisseau.il a plu depuis le 15 juillet jusqu'au 22 août et à lla saint Laurent il n'y avait pas le quart de la moisson faite ; jamais on # a eu plus de peine à serrer les biens de la terre

     

    les raisins n'avaient pas commencé à fournir. à la st Loup. Le vin a augmenté de moitié au mois de juillet

     

    Landau a été assiégé par notre armée et pris (du 11 juin au 21 août 1713, les armées françaises étaient commandées par le maréchal de Villars)

     

    Le blé nouveau valait à la moisson plus de 3 livres et le pain 3 sols la livre.

     

    Le coche d'eau de Sens au commencement d'août périt à Melun. On dit qu'il y a eu près de cent personnes de noyées sans comprendre les marchandises.

     

    le blé au mois de novembre a valu jusqu'à 3 livres le boisseau de froment mesure de Montargis.

     

    Les vignes ont produit peu, la mienne m'a néanmoins fourni plus de 100 feuillettes ; tout a été très cher. le beurre a valu 7 sols, la chandelle 13 sols, la viande 4 sols la livre. on fait vendange très tard, néanmoins le vin a été très bon.

     

    1714 :

    Registres paroissiaux de la Selle-sur-le Bied (Loiret)

    Cette année la pain a été très cher le boisseau de bon bled mesure de m(ontar)gis valant jusqu'à trois livres douze sols

     

    au mois de février est morte la reine d'Espagne âgée de 25 ans ou environ. (il s'agit de Marie Louise Gabrielle de Savoie (1688-1714) , mariée au roi d'Espagne Phlippe V, elle est morte le 14 février 1714 de tuberculose)


    Il s'est ému un grand différend pour le Livre du père Quesnel prêtre de L'oratoire que le pape a condamné et que plusieurs évêques de France ont aussi condamné par politique, que d'autres n'ont pas voulu condamner entre autres M(onseigneu)r l'archevêque de Paris qui a cette occa(si)on a fait une lettre pastorale (il s'agit de Pasquier Quesnel, prêtre oratorien, janséniste Par la Bulle Unigenitus, le pape Clément XI condamne les écrits de Quesnel. 49 évêques se sont réunis le 25 janvier 1714 sous la présidence du Cardinal de Noailles archevêque de Paris. 40 évêques, puis 41 ont accepté la Bulle. En 1728 le cardinal de Noailles accepte définitivement la Bulle )

     

    et on n'eut nouvelle de la paix de L'empereur avec le Roy de France ; du moins la gazette en parlait ainsi Dans la gazette du mois de ma(illisible)

     

    Il a neigé le 14 15 16e d'avril comme en plein hiver il a fait froid de même.
    La paix générale s'est faite et a été publiée et le commerce rétabli. (la paix de Baden du 7 septembre 1714 met fin à la guerre de succession d'Espagne)

     

    Monseigneur le Duc de Berry mourut à Marly le 4é ma(illisible) 1714 après quatre jours seulem(ent) de maladie (il s'agit de Charles de France (1686-1714) duc de Berry, petit-fils de louis XIV. Mort la suite d'un accident de chasse dans la forêt de Marly. Selon Saint Simon, hémorragie interne à la suite d'une glissade de son cheval. Le duc de Berry demande la grâce du cheval)

     

    Il est mort cette année quantité de bêtes a corne que l'on dit être mortes de la vérole, on a été obligé de les enterrer par ordre du roy et de ne pas faire sortir de l'étable celles qui étaient malades ; on a assuré que des loups et des renards sont morts pour avoir mangé deux bêtes et que des femmes de ces endroits sont aussi mortes pour avoir mangé de la bouillie du lait des vaches malades, le beurre a été hors de prix au mois d'août on dit qu'a Sens il valait jusqu'à 23 sols la livre. (Cette épidémie a commencé en mai, un peu partout en France. Les curés en parlent dans leurs registres, notamment à Vignes(Yonne), à st Victor sur Rhins (Loire), à Chateau-Bernard (Isère), à Champin (Loire). on appelle la clémence de Dieu par des processions à Saint Roch. Il y eut aussi des épidémies bovines en 1715.

     

    à Chateau-Bernard : L'année que dessus et le septieme juin on a eté obligé de benir le gros et le menu betail a cause d'une espece de peste dont la plus part etoient atteint et dont le reste etoit menacé ce mal leur venoit a la langue c'estoit un bouton rouge bleu par le pied de blanc autour du bleu qui leur coupoit la langue dans vint 4 heures le remede pour les guerir est en leur emportant le bouton avec une piece d'argent. et bien laver la playe avec du sel benit du vinaigre de la sauge de l'imperiale et du poivre jusqua la guerison de la plaie defense a grenoble et allieur sous peine de la vie de tuer aucun betail quil n'eust et visité le jour de loctave du Corps de Dieu on fit la fete en cette parroisse pour appaiser la colere de Dieu justement irrité contre nous a cause de nos pechés ; ce meme jour on amena le betail des hameaux qui sont aupres de leglise le landemain on feut au dessous de la chanavarie ou on amena ceux des hameaux voisin aupres d'une Croix ou on fit pareillement la benediction sur les animeaux. Le recit de nos malheurs servira a la posterité de signe pour les retenir dans l'amour et la crainte du Seigneur qui les preservera de semblab(les) malheurs ainsi Soit il Bidal p(rêtr)e ora pro me)

     

    à suivre : années 1715, 1716, 1719, 1721, 1722, 1723

     


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  • Les registres paroissiaux

     

    Dans ces registres, sont consignés les actes de baptêmes (n’y figurent que les enfants baptisés ou ondoyés par la sage-femme, ce qui était le cas de la majorité des enfants), les actes de mariages, les actes de sépultures (à condition que le défunt soit inhumé à l’église, ce qui exclut les personnes auxquelles on refusait les sacrements, et les condamnés). C’était le curé qui rédigeait ces actes, parfois le curé d’une commune voisine. On trouve des actes d’une paroisse dans une paroisse voisine, le curé pouvant exercer son ministère dans plusieurs paroisses..

     

    En 1539, François I, par l’édit de Villers-Cotterêts, exige que les actes de baptêmes soient rédigés en langue française (mais certains curés continuent à rédiger en latin), permettant également de recenser les personnes majeures, dans un but purement fiscal. Henri III, par l’ordonnance de Blois en 1579, étend cette mesure aux mariages et aux sépultures. Louis XIV, exige la tenue des registres en double exemplaire (ordonnance de Saint-Germain-en-Laye en 1667) : l’original reste dans la paroisse, le double est déposé au greffe du tribunal. Le contenu des deux séries est censé être identique mais ce n’est pas toujours le cas. Le registre original est souvent plus précis. Le registre original est conservé dans les communes de plus de 2000 habitants (mais cela dépend des départements, les communes d’Eure-et-Loir, même petites ont conservé jusqu’à présent les originaux). Les doubles du greffe sont toujours conservés aux Archives départementales.

    Les noms des parrain, marraine et père sont mentionnés dans les actes de baptêmes. Les actes de sépultures se font plus précis : y sont souvent mentionnés l’âge du défunt, le nom des parents si le défunt est célibataire (à moins qu’il ne dépende plus des parents (veuf, célibataire âgé, il est dénommé « garçon, homme, fille ou femme de soy ». Quand une femme décède, il est souvent indiqué le nom de son mari, ce qui est plus rarement le cas quand il s’agit d’un homme. Dans les actes de mariages, figurent le nom des parents des mariés, sauf quand il s’agit de veufs, le nom des témoins avec la filiation, l’âge des mariés, parfois le lieu de naissance. Tout cela est très variable et dépend du curé qui rédige.

     

    Parfois, le curé racontait ce qui se passait dans la paroisse ou en France (intempéries, famines, victoires des rois...)

     

    Les registres paroissiaux, dans la Communauté de Communes du Malesherbois

    Commune de plus de 2000 habitants, La ville a pu conserver ses registres paroissiaux, ce qui n’est pas le cas dans les autres villages de la CCM qui ont dû déposer les registres anciens aux Archives départementales (on peut les consulter sous forme d’actes microfilmés)

    Avant 1813, Trézan et Rouville étaient des paroisses distinctes de celle de Malesherbes. Les registres de ces trois paroisses se trouvent en mairie.

    Le plus ancien registre de Malesherbes date de 1551 (baptêmes), ceux de Trézan remontent à 1595 (baptême) et ceux de Rouville à 1621. Pour trouver un acte, il faut parfois chercher dans tout le registre, voire dans ceux des autres paroisses car les années sont parfois mélangées et il existe des actes de Trézan dans les registres de Malesherbes.

    Malesherbes appartenait au diocèse de Sens.

    Les registres comportent des renseignements intéressants, construction du cimetière, procès entre les religieuses de Montmartre et les habitants de Trézan à propos des marais, aménagement de l’église…

     

    Les registres d’état civil

    Le 20 septembre 1792, par décret de l’Assemblée nationale, les registres des baptêmes, mariages et sépultures sont remplacés par les registres des naissances, mariages, divorces et décès et sont tenus par l’officier d’état-civil. Mais à Trézan, le curé Mireux prend le titre de « curé et officier public » et continue à enregistrer les actes jusqu’en avril 1793. Il n’utilise pas les dates du calendrier républicain et continue à baptiser.

    Alors que les baptêmes, mariages et décès étaient réunis dans un même registre, on trouve les actes de naissances, mariages et décès dans des registres séparés.

    Le clergé continue à tenir des registres de catholicité, mais le Concordat de 1801 précise que ces registres ne peuvent suppléer les registres ordonnés par la loi pour constater l’état civil des Français. Ces registres se trouvent à l’évêché.

     

    Les tables décennales.

    Pour rechercher un acte, il faut d’abord consulter les tables décennales qui existent dans la quasi-totalité des communes. Les actes y sont classés par dizaines d’années (à partir de 1800) et par ordre alphabétique des personnes. Il existe cependant des erreurs de noms, de dates. A noter que certaines communes (Eure-et-Loir par exemple) possèdent des tables alphabétiques beaucoup plus anciennes, certaines débutent à 1610.

     

    Les recensements de population :

    On peut y trouver les listes nominatives des habitants, dates et lieux de naissance, adresse…

     

    Les calendriers

    Le calendrier julien était en usage jusqu’en 1592 (mais certains curés ont continué à l’utiliser après cette date), il fut remplacé par le calendrier grégorien. Henri II fit suivre le 9 décembre 1582 du 20 décembre 1582.

    Dans des registres plus récents, on trouve des survivances de ce calendrier julien : l’année commençant au 1 er mars, septembre était le 7 ème mois ( nommé « 7bre » dans certains actes, « 8bre » est octobre, « 9 bree » novembre et 10 bre » décembre.

    Le calendrier républicain fut utilisé entre 1792 et 1805 (an I à an XVIII) et démarre le 20 septembre 1792. (tables de concordance à consulter sur le net).

     

    La loi du 15 juillet 2008

    Les actes de moins de 75 ans ne sont pas communicables au public, sauf dérogation ou parenté (avant 2008, il s’agissait des actes de moins de 100 ans). Les actes de décès de moins de 75 ans sont communicables à tous sous forme de copie (on ne peut consulter soi-même les registres).

     


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  • Mon article va paraître bien puéril à ceux qui font de la généalogie mais il étonnera peu-être ceux qui n'ont jamais mis le nez dans les registres anciens.
    Il y a 5 ou 6 ans, nous avions commencé à relever tous les baptêmes et toutes les sépultures de Villiers-le-Morhier, (de 1668 à 1902) mon village natal . En fait, c'est Guy qui a fait la plus grande partie du travail et il a un an ou deux, il s'est arrêté en 1715 car le curé Evrard, le curé de l'époque, écrivait n'importe comment. Voyez plutôt cette page de 1710 ! Encre pâlie, écriture serrée ! Heureusement, il existe le double qui était envoyé au greffe du tribunal et qui était recopié par un clerc, souvent plus appliqué ! Et comme les doubles du greffe sont en ligne, il est facile sur son PC de passer de la page du registre original au double du greffe pour comparer.

    Nous nous sommes donc remis au travail, à raison d'une heure et demie par jour chacun pour terminer ces relevés des baptêmes (les enfants non baptisés ne sont pas mentionnés mais comme on baptisait tout de suite après la naissance, toutes les naissances y sont sans doute. Et il y en avait beaucoup ! naissances souvent suivies d'inhumations car la mortalité infantile était importante ! Seuls étaient indiqués les enterrements à l'église, ce qui fait que les décès de ceux qui étaient pendus, brûlés vifs... ne sont pas répertoriés.
    Voici une autre page, de 1668, celle-là, beaucoup plus nette mais à l'écriture déroutante quand on n'est pas habitué

    et aussi cette page très intéressante car elle raconte la naissance de Jean Bouchet, fils naturel de Estiennette Bouchet.Le curé indique qu'elle gardait les vaches et que le jour de la Saint Jean 1669, elle alla  dans le Bois Chaud pour couper du bois et faire un balai, elle aurait fait rencontre (notez le conditionnel, on ne la croit pas vraiment, c'est elle la fautive !) "d'un cavalier venant de Maintenon par lequel ayant été prise par force, elle aurait été enceinte de son fait, lequel cavalier elle a dit ne connaître"
    Au baptême, la mère est absente, les pères sont souvent absents aussi lors des baptêmes, seuls sont préssents le parrain et la marraine.
     J'ai lu aussi que le 29 avril 1670, Jeanne Mesnil dont le père était meunier à Bourray, a été baptisée à Pierres (à 4 km de là) à cause des grandes eaux qui environnaient le moulin et couvraient les communes et les prairies. Ceux qui connaissent la région savent que ces prairies sont encore souvent inondées.

    Une fois que ces actes sont recopiés dans un cahier, Guy les saisit dans un logiciel spécial, et nous les donnons à la SGEL, groupe de généalogie dont nous sommes adhérents. ils seront imprimés, classés par ordre alphabétique et par années et seront à la disposition des adhérents de la SGELs. Il leur suffira de consulter ces tables pour savoir si la naissance ou le décès qu'ils recherchent se trouve à Villiers (les mariages ont été relevés par une autre personne), à condition évidemment que nous ayons lu correctement les noms, les dates et que nous n'ayons pas oublié un acte !

    Si vous aussi, vous voulez établir votre généalogie, n'hésitez pas ! avec un peu d'entraînement, on s'habitue vite à l'écriture.


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  • Faisant du tri dans mes dossiers, je retrouve ce texte lu dans le registre paroissial de Rouville, paroisse rattachée à Malesherbes en 1813 (c'en est maintenant un hameau)

     

    Aujourd'hui vingt huit de mars environ neuf heures du matin l'an mil sept cent vingt et un j'ai esté présent et assisté à la reconciliation de la bénédiction du cimetière de l'église de Malesherbes faite par Mr le François curé pollu par deux ivrognes dont l'un s'amusâ à faire sa prière vers minuit sur la fosse de sa belle soeur, et un d'entre d'eux jesta une pierre qui cassa la teste a celuy qui faisoit sa prière dans le cimetière dont il y eut beaucoup de sang repandu sur la fosse et partout, ce qui rendit la matière grave fut que le blessé porta sa plainte criminelle en la justice

    Maslon curé

    pollu veut dire pollué


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  • Toujours dans la série du curé Bouchet de Nogent-le-Roi voilà ce qui'il écrit dans les registres paroissiaux conservés en mairie pour raconter les faits du siècle de Louis XIV :

                    Victoire de Fleurus (1690)

     Le dimanche vingt troisième jour de juillet 1690 conformément à l'ordre du Roy qui nous avait été envoyé le jour précédent par Monseigneur le Duc de Gesvres gouverneur de l'Isle de France nous chantâmes dans notre églize d'une façon fort solennelle et majestueuse le Te Deum en l'action de graces et pour remercier Dieu qui est le Dieu des batailles de la grande et mémorable victoire que sa majesté remporta le premier de ce mois près de Fleurus non loin de Maubeuge sur les Espagnols, Walons, Flamands, Anglois, Allemands et Hollandais tous ennemis liguez contre nous et de qui on pouvait dire avec le prophète Roy quatre fremuerunt gentes et populi meditate sunt inania. A ce Te deum messieurs du clergé assistèrent en chapes, messieurs de la Justice en habit de cérémonie et la pluspart de nos habitants dans une posture martialle. Après cela on alluma un grand feu de joye dans le superbe hippodrome du chasteau et pendant que ce feu brusla, deux belles Compagnies de Bourgeois qui estaient sous les armes firent leur décharge en bon ordre ce que fit aussi la Compagnie des Cadets je veux dire une troupe de petits garçons de 7, 8 et 9 ans qui estant dans une contenance fière et estant armés de fusils, de pistolets et d’espées semblaient être de petits Césars ; toutes ces compagnies ayant défilé en bon ordre après avoir joué de l’espée de la pique et de l'estendard sous un capitaine qui conformément à son nom inspirait la Joye * chacun se retira chez soy au bruit du canon et des tambours criant vive le Roy

     Cette victoire a été remportée par François Henry de Montmorency Boutteville, duc de Luxembourg (1628-1695) contre les alliés de la ligue d'Augsbourg. Luxembourg avait été surnommé le tapissier de Notre Dame, en raison des nombreux drapeaux qu'il avait pris à l'ennemi.

     Monsieur de La Joye : jeu de mots : Marc Guyard de la Mairie, sieur de la Sainte-Joie

     traduction de la citation latine : les peuples ont médité des merveilles (expression “montes et maria” : monts et merveilles)

                 Te Deum pour célébrer une victoire de Louis XIV (1690)

     Le dimanche 30 jour de juillet 1690 suivant l'ordre du Roy on a chanté encor solennellement le Te Deum pour remercier Dieu autheur de tous biens a quo omnia bona procedunt dune seconde victoire que l'armée navalle du roy a remportée dans la Manche sur la flotte du Prince d'Orange a qui on a demasté plusieurs vaisseaux, coulé d'autres à fond et pris encore quantité d'autres nonobstant le grand nombre de bastiments qu'il avait sur la mer et la Tamize et qui semblaient autant de forteresses et de citadelles. Les armes de sa Majesté que le Ciel protège tout visiblement ont esté victorieuses de l'entreprize de ce téméraire sous le Commandement de Monsr le Comte de Tourville secondé de Monseigneur Chasteau Renaud et de M. le Marquis de Nermond. Après le Te Deum auquel assista une foule prodigieuse de peuple, on fit un grand feu de joy dans l'hyppodrome du Chasteau, qui fut allumé aussy par le petit baron de Biron avec les mesmes démarches et les mesmes exercices que lon fit il y a huit jours, le tout cependant avec beaucoup plus de pompe et de magnificence, car les gens qui firent revue et qui restoient sous les armes estoient en bien plus grand nombre que l'autre fois et outre cela au bruit des canons des fifres des violons et des tambours on adjousta dans la marche de cinq compagnies armées le son des flageolets, des cornets à bouquin et des tymbales ce qui faisait un effet merveilleusement harmonieux, Monseigneur le Bailly se signala ce soir la par sa libéralité tenant table ouverte à tous venans, Messrs de Brehainville, de Ste Joye, Léger officier de son Altesse Royalle, Monseigneur Vaillant-Boucher se signalèrent par leur bravoure et adresse, Mr de Poilly se rendit recommandable par le sonnet de bon goust qu’il fit en faveur de Mr le Comte de Lausun frère de madame la Comtesse de Nogent qui faict une si bonne figure dans l'histoire de nostre temps. Il y eut plus de mille coups d'armes à feu tirez et nos Demoiselles devenues Amazonnes depuis un temps, pour partager avec leurs deux amants l'honneur de la victoire se firent un plaisir de tirer le pistolet. Tout le soir et toute la nuit suivante tout Nogent parut en feu par les fréquentes illuminations que l’on fit de toutes parts et comme un si heureux succes est effect tout visible de la bonté de Dieu sur nous, éternellement nous nous souviendrons de ce beau temps et nous dirons gratias agamus domino deo nostro.

    traduction de la citation latine : rendons grâce à notre seigneur dieu

     Il s'agit de la bataille de Beachy-Head, à la hauteur du Cap Beveriers, sur la Manche, à l'est de Newhaven. Le combat s'engagea le 10 juillet entre les 70 vaisseaux de Tourville (partis de Brest le 23 juin) et la flotte anglo-hollandaise. Les Hollandais, placés à l'avant-garde, subirent de grosses pertes (1 vaisseau, 8 coulés à fond, 7 autres maltraités). Les Anglais, qui formaient le centre combattirent de loin et mollement. Devant le Parlement, le 12 octobre, Guillaume III critiqua sa flotte : "Je ne puis m'abstenir de vous faire connaître l'atteinte portée à l'honneur national de la mauvaise conduite de ma flotte dans le dernier engagement avec les Français et je me crois tenu d'agir avec la plus grande sévérité quand les coupables me seront signalés.".

    Tourville eut le tort de ne pas poursuivre les ennemis avec ses meilleurs marcheurs et de perdre ainsi contact avec eux durant la nuit. Il essaya d'aller les chercher jusque dans la Tamise, opéra des débarquements sur plusieurs points de la Côte et incendia 12 vaisseaux de guerre qu'il découvrit à Teignmouth (sur la Manche, près d'Exeter, Devonshire).

    Te Deum pour la victoire de Louis XIV sur le duc de Savoie (1690)

    Le dimanche 3 jour de septembre1690 nous chantasmes solennellement le Te Deum sur les six heures du soir et en suitte il y eut un grand feu de joy dans nostre carefour qui fut allumé par Monseigneur l'Abbé de Belsuns, jeune gentilhomme d’heureuse physionomie, de haute probité et doué d’une modestie angélique fils de Mr le Marquis de Belsuns, et nepveu de Mr le Comte de Lausun et de Madame la Comtesse de Nogent ; ces deux grandes actions se firent pour remercier Dieu de la victoire que le Roy remporta ces jours passés sur le duc de Savoye qui soubliant de son devoir et des grandes obligations quil a depuis longtemps a sa majesté très chrestienne setoit lié aux princes confédérés contre nous et vouloit faire une irruption dans le Dauphiné : Pour comprendre le détail de cette victoire il faut scavoir que le 17 è jour du mois passé il sestoit faite une rencontre entre les troupes francoises et savoyardes ou les nostres avoient en tout l'avantage de leur costé; Le Duc de Savoye avoit marché toute la nuit pour venir camper près de l'armée du Roy ayant un bois à sa droite un marais à sa gauche et un ruisseau devant luy, le 18 Monseigneur de Catinat Général de l'Armée du Roy homme de teste et de main ayant recognu quon pouvoit passer le marais fit attaquer les ennemis par cet endroit, on les prit en flanc et ils furent enfoncés sans beaucoup de résistance, toute l'aile gauche ayant esté mise en fuitte Ils se deffendirent avec plus de vigueur a l'aisle droite ou ils avaient mis quantitté d'infanterie dans des cassines mais ils furent forcés et renversés et on en fit un grand carnage. La cavallerie se sauva a la nage passant le Pô ou plusieurs furent noyés ; toute l'artillerie fut prise avec un grand nombre de drapeaux et tout le bagage jusques à la cassette du Savoyard ou restoient plusieurs papiers de conséquence Le Duc de Savoye se sauva a peine à Thurin parva comitate catervua. La plus grande partie des ennemis fut taillée en pieces et on a ramené grand nombre de prisonniers sans compter 60 officiers qui ont suby le mesme sort. Voyant les armes de nostre Roy victorieuses sur la terre et sur les eaux nous pouvons bien luy appliquer ces belles parolles que Claudian adressoit autrefois au St Empereur Théodore Omnium Dilate Deo cui fundit abautris   Acolus armatas acias cui militat oether   Et conjurati veniuunt ad classica venti  de gente sub deo Moreris victima nil miserantes orsi  Omnes lodem cogimus omnium versatur urna serius occius sors exitura et nos in aternum explium impositura cymba 

    Décès de la Reine Marie Thérèse d'Autriche (1683) 

    Le jeudy dix neuvième jour d'aoust 1683 a esté dans cette églize fait un service très solennel pour le repos de dame et très haute et très puissante Marie Thérèze d'Autriche en son vivant Reyne de France et de Navarre dont le meritte surpassait encore la naissance. Elle était fille de Roy, femme de Roy, soeur de Roy, tante de Roy, nièce de Roy, cousine de Roy, mère du serenissime Dauphin de France, ayeule de Monseigneur le Duc de Bourgogne pour la naissance duquel on a fait des feux de joye dans toute l'Europe. Elle était encore soeur du prince Dom Balthazar qui est mort tout jeune et soeur de l'impératrice régnante, elle est morte à Versailles en trois jours aagée de quarante cinq ans. La messe a esté célébrée et l'oraison funèbre prononcée mar M Laurent Boucher ancien curé de Nogent,. Comme il y avait fort longtemps qu'on n'avait fait icy d'oraison funèbre la nouveauté de ce spectacle a attiré en ce lieu un grand concours de peuple comme aussi d'écclésiastiques et de nobles des environs dont on a taché de contenter la curiosité aussi bien que le zelle et la ferveur - le grand autel qui sans aucun ornement ne laisse pas d'estre beau etait encore magnifiquement paré, on avait érigé sur un riche mausolée un magnifique poêle chargé d'armoiries sous lequel était posée la représentation de la deffunte avec une couronne et un crespe par dessus ce qui faisait un bel effet à la vue ; autour de la représentation etoient quantité de luminaires posés sur des chandeliers de vermeil doré Le subjet de l'oraison funèbre fut de faire voir que l'auguste deffunte avait dignement rempli les devoirs de la pitié chrestienne envers dieu envers le prochain et envers soy mesme

     

     le poêle est le drap mortuaire


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