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Par bluesy le 14 Septembre 2024 à 10:39
Ne pas confondre avec l'église de Nohant-Vic (à 2 km au nord de la maison de George Sand) qui possède de superbes peintures murales.
Nous traversons une grande place où l’on dansait la bourrée. L’église Sainte-Anne est précédée d’un auvent appelé « guenillère (guenas = vêtements) ou caquetoire).
Cette église date du XIè-XIIè siècles. C'était une dépendance de l'abbaye de Déols.
Il y avait autrefois (maintenant dans un musée) un tableau de Maurice Sand, "Sainte-Anne enseignant" la Vierge. C'était une copie d'un tableau que Delacroix avait réalisé à Nohant en 1842 quand il est venu pour la première fois chez George Sand. Il donnait des cours de peinture à Maurice Sand.
2 commentaires -
Par bluesy le 13 Septembre 2024 à 15:53
autres articles :
rez-de-chaussée : CLIC
premier étage : CLIC
parc, cimetière et église : CLIC.
théâtre et marionnettes : CLIC
Le petit Coudray et Jules Sandeau : CLIC
Gargilesse : CLIC
George Sand (Amantine Aurore Lucile) est née en le 1 juillet 1804 à Paris de Maurice Dupin de Francueil et Sophie-Victoire Delaborde. Maurice Dupin était fils de Louis Dupin de Francueil, fermier général et de Aurore de Saxe, fille de Maurice de Saxe (vainqueur à Fontenoy en 1745). Maurice de Saxe était fils illégitime mais reconnu de Frédéric-Auguste, roi de Pologne.
Maurice de Saxe
Claude Dupin
Aurore de Saxe :
Maurice Dupin, aide de camp de Joachim Murat, roi des Deux-Siciles, se marie en 1804, un mois avant la naissance d'Aurore, avec Sophie-Victoire Delaborde, fille d’oiseleurs et cantinière dans l’armée de Napoléon. Les arrières-grands-parents maternels d'Aurore étaient laboureurs et bouchers à Boynes et Boiscommun (Loiret). Aurore de Saxe et sa bru ne s’appréciaient guère, le choc des deux cultures était énorme entre l’une qui descendait des rois de Pologne et l’autre que sa belle-mère traitait de « coureuse d’armée ». Dans ses mémoires « Histoire de ma vie », elle dit que "le sang des rois se trouva mêlé dans mes veines au sang du peuple et de la plèbe".
Maurice Dupin :
Sophie-Victoire Delaborde :
En avril 1808, Sophie-Victoire décide de rejoindre avec Aurore son mari en Espagne. C'est un voyage très fatigant et elle accouche en 1808 d'un enfant aveugle. La famille retourne à Nohant et son petit frère, qui n'a pas supporté la fatigue du voyage, meurt. Une semaine plus tard, Maurice Dupin meurt aussi des suites d'une chute de cheval. CLIC sur mon article qui lui est consacré
La petite Aurore est donc élevée (et tiraillée entre les deux femmes) par sa mère et sa grand-mère. Sa mère la berce de chansons et de contes. Sa grand-mère lui donne une éducation de bonne famille, pour avoir de"la tenue". Il ne faut pas se rouler par terre, rire bruyamment, parler berrichon, ne plus aller à la cuisine, ne pas tutoyer ni être tutoyée par les domestiques. Il faut se tenir droite, porter des gants... (Histoire de ma vie)
Un précepteur lui enseigne l'histoire, la botanique, les mathématiques. Plus tard, elle apprend la danse, l'anglais, l'italien, la musique, le dessin, l'écriture. À Nohant, elle apprend à monter à cheval.
En 1810, tableau au musée de la vie romantique :
Au décès de sa grand-mère Aurore de Saxe, en 1821, la jeune fille a 17 ans. Elle hérite du domaine de 250 ha. Pour échapper à l’emprise maternelle et obtenir son indépendance, le 17 septembre 1822, elle se marie avec le baron François Casimir Dudevant. Ils s’installent à Nohant, ont deux enfants, Maurice et Solange. Elle s’aperçoit vite que Casimir est grossier et violent (un jour il la gifle) et qu’ils n’ont pas les mêmes goûts. Il tue même les animaux de sa femme : paon, chien, chevaux, etc...La rencontre avec Jules Sandeau en 1830 (CLIC) démarre sa vie littéraire mais elle serait devenue artiste même sans lui.
Dudevant et elle se séparent en 1836 et elle obtient de son mari l’autorisation de vivre la moitié de l’année à Nohant et la moitié à Paris où elle habite chez un ami d’enfance, Charles Duvernet. En 1831, elle se lance dans « le grand fleuve de la littérature ». Elle écrit en collaboration avec son amant Jules Sandeau qu'elle rencontre au Petit-Coudray.
Son mari doit partir de Nohant, avec une indemnité compensatoire. Grâce à son avocat Michel de Bourges, elle obtient la garde des enfants, maintenant c’est elle qui a l’autorité et la gestion de Nohant. Elle "rachète" Maurice pour 40 000 francs et Solange pour 20 000 francs.
George Sand en 1827 :
Elle porte une "redingote-guérite", un pantalon (en réalité, elle en porte peu souvent), se fait couper les cheveux, met un chapeau de feutre. À cette époque, pour avoir le droit de porter le pantalon, il fallait une autorisation pour « travestissement » (même chose pour Rosa Bonheur). Elle prend le pseudonyme de George Sand (Sand venant de Sandeau), il était impossible pour elle de publier sous le nom de Dupin. Elle a commencé à publier sous le pseudo de Jules Sand, puis J.Sand et enfin George Sand, sans s, ce qui accentue son androgynie. George rappelle aussi son amour pour le Berry (ce mot signifie en berrichon "qui travaille la terre").
1834, portrait de Delacroix
portrait par Charpentier
Elle habite quai Malaquais, rompt avec Jules Sandeau, a d’autres amants, Mérimée, Marie Dorval, Musset. Avec Musset, elle va à Fontainebleau, se promène dans les gorges de Franchard, va à Venise. Amours compliquées, passionnées, ils finissent par se quitter au bout de deux ans de passion, de ruptures, de réconciliations. En 1834, elle se coupe les cheveux et les lui envoie pour le reconquérir.
Sa liaison avec Chopin dure dix ans, de 1838 à 1848.
Sa vie professionnelle est très riche. Son premier roman Indiana est un gros succès, de même pour Lelia qui fait scandale. Elle écrira au cours de sa vie environ 70 romans, plus une cinquantaine d'ouvrages (articles journalistiques, des pièces de théâtre, contes, articles politiques...). Elle fonde plusieurs journaux, elle gagne beaucoup d’argent.
Certains se moquent d'elle : Barbey d'Aurevilly la traite de "bas-bleu", Goncourt de "hermaphrodite".
Elle écrit vite : "La mare au diable" en quatre nuits, "Indiana" en deux mois.
George Sand s’installe définitivement à Nohant en 1847. Il fallait 8 heures pour aller de Nohant à Paris et les allers-retours devaient être épuisants. Depuis, la maison a subi de nombreuses transformations et améliorations décidées par George Sand et ses descendants.
ses enfants, Solange et Maurice
sa petite-fille, Aurore :
Elle affectionne les longues balades (notamment à cheval) en journée et aime retrouver ses invités en fin d’après-midi et pour la soirée. Dans la journée, chacun fait un peu ce qu'il veut et on se retrouve le soir. Au premier étage, une boîte à lettres permet aux invités de déposer leurs demandes.
« On mène ici l’existence la plus heureuse et la plus libre possible. Tout le monde se lève quand bon lui semble parce qu’on ne se réunit pas pour déjeuner. A 7, 8 heures du matin un domestique vient vous allumer un énorme feu et vous demande ce que vous désirez pour déjeuner, chacun est servi chez soi. Après le déjeuner, on travaille ou on se rend mutuellement visite ou on fait une partie de billard pour se reposer. Dans le courant de la journée, Mme Sand reste chez elle à travailler, elle ne reçoit personne. A 5 heures la cloche sonne, on s’habille, et tout le monde se trouve réuni pour dîner, alors de ce moment, on vit en famille, on passe au salon et là, fume le cigare qui veut. […] A 11 heures, on se retire, et chacun trouve en rentrant dans sa chambre un superbe feu, sa couverture faite, des verres d’eau sucrée etc., et enfin tout le luxe d’un véritable château » (Gustave Charpentier, 1838).
portrait par Nadar :
En 1849, George Sand entame une liaison avec son secrétaire Alexandre Moreau, graveur, dessinateur, de 13 ans son cadet. Mais Maurice Sand ne supporte pas Manceau et somme sa mère de choisir entre Manceau et lui. Elle choisit Manceau et ils partent s'installer à Palaiseau. Il lui offre une petite maison à Gargilesse (CLIC). Leur amour durera quinze ans, jusqu'à la mort de Manceau.
Après la mort de Manceau, elle revient s'installer à Nohant.
Des aspects qui me semblent contradictoires apparaissent dans la vie de George Sand. Féministe (comme sa grand-mère Aurore et son arrière grand-mère par alliance Louise de Fontaine, toutes les deux empreintes du Siècle des Lumières), socialiste et sensible à la condition des ouvriers et des paysans. Écologiste, elle milite pour emp^cher la destruction de la forêt de Fotainenebleau ("Si on n'y prend garde, l'arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement, sans cataclysme nécessaire, par la faute de l'homme"). Elle fait venir Mérimée pour sauver les peintures rurales de Nohant-Vic.
Malheureusement, elle est antisémite et a des paroles dures à l'égard de la Commune ("Les exécutions vont leur train, c'est justice et nécessité"). Elle n'est d'ailleurs pas la seule, Flaubert, les Goncourt, Théophile Gautier, Leconte de Lisle, Dumas fils, Alphonse Daudet, Feydeau, Émile Zola sont hostiles à la Commune.
Une petite pièce de théâtre de Mariecke de Bussac "Qu'avez-vous à dire pour votre défebse" imagine la rencontre entre George Sand et Louise Michel.
Quand George Sand meurt, le 8 juin 1876, à Nohant, elle est l’égale de Victor Hugo. Ils correspondaient mais ne se sont jamais rencontrés. C’est Solange qui voulut des obsèques religieuses pour sa mère, contre les convictions de celle-ci. George Sand était déiste, avait refusé le prêtre. Finalement l’archevêque de Bourges autorisa les obsèques religieuses, malgré la mise à l’index de l’œuvre de George Sand. Flaubert, Tourgueniev, Calman-Lévy, Dumas, Renan assistèrent aux obsèques. Flaubert pleura "comme un veau". Victor Hugo avait envoyé l’oraison funèbre.
Sur son acte de décès, elle est déclarée "sans profession" !
une statue dans un parc de La Châtre :
portrait de George Sand (sur le site des Monuments nationaux) : CLIC
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Par bluesy le 11 Septembre 2024 à 11:07
autres articles sur la maison :
rez-de-chaussée : CLIC
premier étage : CLIC
parc, cimetière et église : CLIC.
biographie de George Sand : CLIC
Cette pièce (au rez-de-chaussée) était auparavant la chambre de Casimir Dudevant de 1822 à 1836. En 1850, elle a été transformée en théâtre et pouvait accueillir une cinquantaine de spectateurs. Le décor en trompe l’œil a été peint par Maurice. En 15 ans, il y a eu une centaine de représentations.
George Sand écrit le texte de ses pièces, elle connaît Molière, la comédie dell’arte et Ruzante, Hoffmann, Shakespeare. C’est Alexandre Manceau, graveur, ami de Maurice et dernier compagnon de George Sand, qui s’occupe de la logistique. Les jours des représentations, George Sand invite les gens du voisinage. Les représentations étaient gratuites pour les paysans. Les spectateurs s’installent sur des gradins. Chaque pièce avait son propre paysage. La dernière pièce jouée a été « l e datura fastuosa » en 1863. Pour la petite histoire, George Sand fumait des cigares roulés dans des feuilles de datura. Le théâtre a été récemment restauré, le décor a été changé. Il représente une serre.
Sur la photo de 2024, on voit au fond le costume vert de Manceau qui jouait dans "La tulipe noire" (Dumas).
À côté du théâtre, il y a le théâtre de marionnettes. En 1847, Maurice et son ami Eugène Lambert, agenouillés tous les deux derrière un carton à dessin posé sur une chaise, s’amusaient à manipuler des figurines faites avec des bûchettes et des serviettes. Cela a fait beaucoup rire la famille et les amis. La passion de Maurice pour les marionnettes était née.
Il y eut trois castelets à Nohant, de plus en plus perfectionnés. Il y a eu environ 120 représentations de 1854 à 1873. Un trou dans la façade du castelet permettait à Maurice d’observer l’assistance et de prendre la « température » de la salle. Le cadre de scène a sans doute été fait par Pierre Bonnin, menuisier attitré de la maison.
Maurice est resté fidèle aux marionnettes à gaine, même s’il a fait quelques marionnettes avec jambes. Il y en a environ 125. On appelle ces marionnettes « burattini ». Elles sont souvent des caricatures de la nature humaine. À travers ses personnages, Maurice s’attaque à la religion « On en veut bien pourvu qu’alle coûte rin » ; à l’armée (« Si les gars d’nout commune restaient chez eux, ils seraient ben plus utiles pour travailler leur terre que d’aller crever en Chine» ; au mariage (« Mon mari, il n’est ni jeune ni beau, j’en conviens, mais il est riche ») ; aux hommes politiques (il connaissait bien le milieu puisqu’il a été maire de Nohant).
Maurice et Lambert sculptaient les têtes des marionnettes dans du bois de tilleul. Les yeux étaient faits avec des clous. Les têtes étaient peintes à l’huile avec des vraies barbes et des vrais cheveux fabriqués par George Sand. C’est elle aussi qui fabriquait les habits car c’était une habile couturière et brodeuse. Elle a même fait un monstre vert dans une pantoufle. Elle se documentait pour garantir l’authenticité des costumes de différentes couches de la société, de différents pays et de différentes époques, depuis l’Antiquité jusqu’à son siècle.
Les couleurs avaient une signification : rose pour le sommeil, violet pour l’au-delà, rouge pour les enfers. Il fallait que la marionnette soit reconnue de loin par le public qui pouvait interpeler les personnages. l’improvisation était donc la règle.
Certaines têtes avaient la mâchoire articulée. À partir de 1875, il leur a ajouté des épaules.
Les décors étaient parfois réversibles.
Le jeu des marionnettes était accompagné de bruitages, de musique (violon, piano, flûte, harmonica). En 1870, George Sand acheta une sorte de phonographe. Les personnages parlaient avec des accents variés.
Pour éviter les temps morts (les « loups »), Maurice avait créé des coulisseaux sur lesquels il emboîtait les marionnettes qui ne servaient pas et devaient être réutilisées rapidement. Il arrivait même à faire fonctionner les marionnettes avec ses pieds.
Il possédait également à Paris deux théâtres de marionnettes pour un public plus mondain.
Dans le grenier, est exposée toute une collection de marionnettes et d’accessoires.
Les capitaines Vachard et Cliclair fument des infectados et des crapulos première qualité, venant de Manille et Havanas. Ce sont des personnages de la pièce « Nous dînons chez le colonel ». Ils logent chez Mlle Euphémie et Mlle Pétenvent qui tombent bien sûr amoureuses des soldats. Ils se voient contraints de les épouser. « Elle voudrait que je l’épousasse » dit l’un.
La marionnette Pierre Balandard a été créée en 1854. C’est en quelque sorte l’avatar de Maurice, un dédoublement de la personnalité.. Son regard clouté est malicieux. Il a un parler nasillard (Maurice était constamment enrhumé), il est peintre, directeur d’une troupe célèbre et travaille avec son régisseur, Coq en bois.
la sirène :
la Rabouin :
collection de chapeaux, costumes, ustensiles
un dossier thématique sur le site du musée : les marionnettes de Maurice Sand. Très intéressant. CLIC
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Par bluesy le 17 Novembre 2022 à 00:22
Nous avons rendez-vous avec André Mallet, régisseur général du château, pour la visite. Le château se situe à quelques kilomètres d’Aubigny-sur-Nère, dans la commune d’Oizon (Cher), à la limite du Berry et de la Sologne.
Le domaine est vaste (3000 ha), le parc fait 17 ha et il y a trois fermages en activité. 17 arbres ont été offerts à Notre-Dame de Paris.
L’histoire du château (tient son nom d’une verrerie installée là autrefois) se rapporte, tout au moins au début, à l’histoire d’Aubigny-sur-Nère et des Stuart.
Quand le château a été construit, l’étang existait déjà. Il n’y a eu que trois familles de propriétaires dans ce château : les Stuart, les Lennox et les De Vogüé.
Le château n’a pas trop été endommagé au cours des siècles. Pendant la seconde guerre mondiale, les paysans de la région l’ont bourré de paille et il n’a donc pas été occupé.
L’histoire commence pendant la guerre de cent ans et l’arrivée des Écossais de John Stuart de Darnley pour aider le roi de France dans sa lutte contre les Anglais. (voir l’histoire d’Aubigny).
Bérault (1450-1808, petit-fils de John Stuart de Darnley) décide en 1475 la construction d’un pavillon de chasse sur les bords de l’étang : (en style Louis XII ) la poterne, la partie est et la chapelle (1511). Le contrat stipulait que les seigneuries d’Aubigny et de la Verrerie devaient être transmises de p^ère en fils ou par le biais de mariages au sein de la famille. Comme Bérault n’avait que des filles, il maria l’une d’elles, Anne, à son cousin Robert Stuart de Lennox, compagnon d’armes de Bérault et de Bayard.
À son retour d’Italie (Pavie, 1525), Robert Stuart fit construire une galerie Renaissance côté sud. Son épouse Anne décède et il se remarie avec Jacqueline de la Queille. Il n’a pas d’enfant et pour que les seigneuries restent dans la famille, il adopte Anne de la Queille, nièce (ou demi-sœur?) de sa femme et lui fait épouser un de ses petits-neveux , Jean Stuart, qui sera le sixième sire d’Aubigny. Les domaines d’Aubigny et de la Verrerie restèrent dans la famille des Stuart jusqu’en 1672, date à laquelle il n’y avait plus d’héritiers. Le domaine devint donc propriété de Louis XIV.
Les terres revinrent quand même à une famille anglaise car Louis XIV en fit don à Louise de Keroual, une espionne qu’il avait envoyée auprès de Charles II et qui devint la maîtresse de celui-ci et en eut un enfant, Charles de Lennox et de Richmond. Louise de Keroual (on voit son portrait dans la salle à manger) devint duchesse de Portsmouth et à sa mort, le duché d’Aubigny revint à son petit-fils, Charles II de Lennox. Parmi les lointains descendants de Charles de Lennox, on trouve Lady Di, Camilla et Jane Birkin.
En 1842, le duc de Lennox refusant de payer les droits de succession, le château fut acquis par adjudication au marquis Léonce de Vogüé (1805-1877), originaire du Vivarais.
De descendant en descendant, des travaux furent réalisés, par exemple l’aile sud qui touche à la galerie Renaissance et contient les pièces que nous visiterons : la salle à manger, la salle de billard, le grand salon, la bibliothèque.
De nombreux objets ayant appartenu à la famille sont exposés dans les salles.
Par exemple, le buste du Comte de Vogüé par Henri Chapu. Le père d’Henri Chapu était concierge de Léonce de Vogüé. Je crois qu’il s’agit du buste de Robert de Vogüé, fils de Léonce et tué à la bataille de Reichshoffen en 1870. Son père lui avait remis le sabre qu’il avait lui-même porté en Espagne et en Algérie. Un officier prussien ramassa le sabre sur le champ de bataille et le remit à la famille. Il est exposé dans une vitrine de la salle de billard.
Un autre fils de Léonce, Charles-Jean Melchior (1829-1916) fut archéologue, orientaliste, égyptologue, ambassadeur à Saint-Petersbourg et ailleurs, académicien…
C’est de lui qu’est issue la branche des de Vogüé propriétaires du château :
Louis Melchior (1868-1948) marié à Louise d’Arenberg (1872-1958). Tous les jours, Louise aimait parler à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, s’occupait de l’organisation de la journée, faisait sa promenade dans le parc, prenait le thé. Beaucoup de monde vivait dans le château que Louise appelle la « Maison enchantée ».
Melchior Jean Marie (1893-1965). Maire d’Oizon jusqu’en 1953, il a ensuite, avec son épouse, rejoint les ordres monastiques. Devenu prêtre, il termine sa vie chez les Bénédictins de la Pierre-qui-vire (Yonne), et son épouse à l’abbaye de Limon (Essonne), où Geneviève Gallois, artiste peintre et caricaturiste avait été moniale quelques années avant l’arrivée de Geneviève Brincard.
Antoine Jean Melchior (1923-1998). Avec sa femme Françoise de Hautecloque, nièce du Maréchal Lecerc , il entreprend la restauration du domaine, crée un restaurant, des chambres d’hôtes...
Béraud a revendu le château à sa sœur Catherine qui en est propriétaire depuis quelques années avec son mari François d’Esneval.
Les comtes de Vogüé se sont succédé, de père en fils, à la tête de la mairie d’Oizon : de 1900 à 1929 (Louis Melchior), de 1929 à 1953 (Melchior Jean Marie), de 1953 à 1998 (Antoine Jean Melchior), de 1910 à 1820 (Béraud)
Guy de Vogüé, petit-fils de Louis et Louise d’Arenberg était peintre.
D’autres membres de la famille sont propriétaires du château de Vaux-le-Vicomte.
Les Stuart, Lennox et Richmond aimaient la chasse. Les de Vogüé ont continué la tradition. Actuellement, des chasses de haut vol aux poules faisanes sont organisées. Il y a 7 volières anglaises (7000 oiseaux) sur le domaine. Si cela vous dit, cliquez ICI et Là !
Nous commençons la visite par la galerie ouverte.
Au-dessus des arches, des médaillons sculptés représentent sans doute les membres de la famille Stuart. Par exemple celle-ci dont le médaillon est entouré du sigle des Stuart.
À l’intérieur, au mur, sont accrochées des reproductions de peintures qui se trouvaient en haut dans la salle des gardes. Bérault Stuart (sur le caparaçon du cheval, on voit les initiales de Bérault et de son épouse Anne de Maumont ainsi que le sigle des Stuart : sur l’habit de Berault, on voit le sigle des Stuart et les fleurs de lys),
?,
Robert Stuart
et ?
Dans la salle à manger et les pièces suivantes, on ne peut pas prendre de photos, j’en ai trouvé quelques-unes sur internet. Je les retirerai si nécessaire.
Dans la salle à manger, on voit un portrait de la comtesse de Conti (je ne sais plus s’il s’agit de Marie-Anne, fille de Louis XIV et de Louise de la Vallière) ; deux tapisseries de Bruxelles représentant Pan et Héphaïstos ; un buste du prince Auguste d’Arenberg, père de Louise princesse d’Arenberg, épouse de Louis Melchior et un buste de Robert de Vogüé, mort à la bataille de Reichshoffen ; une cheminée en marbre rouge des Pyrénées. C’est dans cette pièce que se passent maintenant les repas qui accompagnent les chasses, les mariages, les séminaires donnés au château.
Dans le salon et le billard , sont exposés des objets...des armes dans une vitrine (l’épée de Robert, le poignard de Charles-Melchior qui tua un ours en Russie…). On voit aussi le seul portrait au monde de Robert Stuart. Peint sur bois.
Un « retour de chasse », doré à l’or fin, en marbre, froid été comme hiver, servait à présenter le gros gibier au roi Louis XIV.
Sur le dessus, sont exposées des porcelaines de Chine, des statuettes représentant des personnages sr des chevaux ailés (Pégase?)
Dans un meuble Renaissance, sont cachés quatre pleurants en albâtre qui entouraient la tombe du duc de Berry dans la cathédrale de Bourges. Sur les 40 qui existaient à l’origine, il en reste 27 dispersés un peu partout dans le monde, dans des musées ou collections privées. Il en manque encore 13, tous ont été dispersés au moment de la Révolution. CLIC
Dans un coin, une chaise à porteurs nous attend pour la promenade.
Le blason des de Vogüé est le coq, c’est sans doute pour cela que nous avons vu deux magnifiques céramiques en forme de coq dans le salon.
Dans la bibliothèque, refaite en 1895, est évoqué le souvenir d’un cousin de Léonce, Eugène-Melchior (1848-1910). Il traduisit les romans de Tolstoï. Les étagères sont remplies de livres dont certains ont été écrits par Eugène-Melchior, par exemple « le roman russe ». Son œuvre lui valut d’être Académicien. Un étroit escalier en colimaçon mène au ras du plafond où les murs sont, là encore, couverts de livres.
Nous terminons la visite par celle de la chapelle, construite fin XV è-début du XVI è siècle. Une splendeur. Tous les murs sont recouverts de fresques (ou peintures, je ne sais pas). Des médaillons représentent François I et Robert Stuart et autres personnes de la famille des Stuart. Des apôtres et martyrs sont peints sur les murs. Tout à gauche, vers l’autel ; le personnage en bleu, c’est Dieu qui remet les clés à Saint Pierre.
Au XVIII è siècle, les peintures ne sont plus à la mode, et c’est ce qui, comme dans beaucoup d’églises, les sauvera de la dégradation. En 1930, Marguerite, fille de Louise, s’ennuie sans doute un peu à la messe et gratte le mur, ce qui permet de mettre à jour ce que nous voyons aujourd’hui. La voûte en bois peint date de 1470/80.
En 1942, pour les noces d’or de Louis et Louise, la famille leur a offert deux vitraux qui racontent l’histoire des de Vogüé. On y voit un Égyptien qui rappelle que Louis fut président de la Compagnie du Canal de Suez, un ange porte dans ses bras la Maison enchantée., une gerbe de blé représente les sept fermes organisées par Léonce : La Bussière, Le Grayon, Le Boulay, Le Réau, L’Étang, La Garenne, La Métairie neuve.
à lire : "Si la Verrerie m'était contée" (Marc Frimat et la compagnie de l'Esperluette)
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Par bluesy le 23 Octobre 2022 à 13:20
À Aubigny-sur-Nère, maison dite François I, en juin 2022
Gilles Le Bourlot
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