• Généalogie et portrait de George Sand

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    George Sand (Amantine Aurore Lucile) est née en le 1 juillet 1804 à Paris de Maurice Dupin de Francueil et Sophie-Victoire Delaborde. Maurice Dupin était fils de Louis Dupin de Francueil, fermier général et de Aurore de Saxe, fille de Maurice de Saxe (vainqueur à Fontenoy en 1745). Maurice de Saxe était fils illégitime mais reconnu de Frédéric-Auguste, roi de Pologne.

    Maurice de Saxe

     

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     Claude Dupin

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    Aurore de Saxe :

    Généalogie et portrait de George Sand

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     Maurice Dupin, aide de camp de Joachim Murat, roi des Deux-Siciles, se marie en 1804, un mois avant la naissance d'Aurore, avec Sophie-Victoire Delaborde, fille d’oiseleurs et cantinière dans l’armée de Napoléon. Les arrières-grands-parents maternels d'Aurore étaient laboureurs et bouchers à Boynes et Boiscommun (Loiret). Aurore de Saxe et sa bru ne s’appréciaient guère, le choc des deux cultures était énorme entre l’une qui descendait des rois de Pologne et l’autre que sa belle-mère traitait de « coureuse d’armée ». Dans ses mémoires « Histoire de ma vie », elle dit que "le sang des rois se trouva mêlé dans mes veines au sang du peuple et de la plèbe".

     

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    Maurice Dupin :

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    Sophie-Victoire Delaborde :

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     En avril 1808, Sophie-Victoire décide de rejoindre avec Aurore son mari en Espagne. C'est un voyage très fatigant et elle accouche en 1808 d'un enfant aveugle. La famille retourne à Nohant et son petit frère, qui n'a pas supporté la fatigue du voyage, meurt. Une semaine plus tard, Maurice Dupin meurt aussi des suites d'une chute de cheval. CLIC sur mon article qui lui est consacré

     

    La petite Aurore est donc élevée (et tiraillée entre les deux femmes) par sa mère et sa grand-mère. Sa mère la berce de chansons et de contes. Sa grand-mère lui donne une éducation de bonne famille, pour avoir de"la tenue". Il ne faut pas se rouler par terre, rire bruyamment, parler berrichon, ne plus aller à la cuisine, ne pas tutoyer ni être tutoyée par les domestiques. Il faut se tenir droite, porter des gants... (Histoire de ma vie)

     

    Un précepteur lui enseigne l'histoire, la botanique, les mathématiques. Plus tard, elle apprend la danse, l'anglais, l'italien, la musique, le dessin, l'écriture. À Nohant, elle apprend à monter à cheval.

    En 1810, tableau au musée de la vie romantique :

     

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    Au décès de sa grand-mère Aurore de Saxe, en 1821, la jeune fille a 17 ans. Elle hérite du domaine de 250 ha. Pour échapper à l’emprise maternelle et obtenir son indépendance, le 17 septembre 1822, elle se marie avec le baron François Casimir Dudevant. Ils s’installent à Nohant, ont deux enfants, Maurice et Solange. Elle s’aperçoit vite que Casimir est grossier et violent (un jour il la gifle) et qu’ils n’ont pas les mêmes goûts. Il tue même les animaux de sa femme : paon, chien, chevaux, etc...La rencontre avec Jules Sandeau en 1830 (CLIC) démarre sa vie littéraire mais elle serait devenue artiste même sans lui.

     

    Dudevant et elle se séparent en 1836 et elle obtient de son mari l’autorisation de vivre la moitié de l’année à Nohant et la moitié à Paris où elle habite chez un ami d’enfance, Charles Duvernet. En 1831, elle se lance dans « le grand fleuve de la littérature ». Elle écrit en collaboration avec son amant Jules Sandeau qu'elle rencontre au Petit-Coudray.

     

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    Son mari doit partir de Nohant, avec une indemnité compensatoire. Grâce à son avocat Michel de Bourges, elle obtient la garde des enfants, maintenant c’est elle qui a l’autorité et la gestion de Nohant. Elle "rachète" Maurice pour 40 000 francs et Solange pour 20 000 francs.

     

    George Sand en 1827 :

     

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     Elle porte une "redingote-guérite", un pantalon (en réalité, elle en porte peu souvent), se fait couper les cheveux, met un chapeau de feutre. À cette époque, pour avoir le droit de porter le pantalon, il fallait une autorisation pour « travestissement » (même chose pour Rosa Bonheur). Elle prend le pseudonyme de George Sand (Sand venant de Sandeau), il était impossible pour elle de publier sous le nom de Dupin. Elle a commencé à publier sous le pseudo de Jules Sand, puis J.Sand et enfin George Sand, sans s, ce qui accentue son androgynie. George rappelle aussi son amour pour le Berry (ce mot signifie en berrichon "qui travaille la terre").

     

    1834, portrait de Delacroix

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    portrait par Charpentier

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     Elle habite quai Malaquais, rompt avec Jules Sandeau, a d’autres amants, Mérimée, Marie Dorval, Musset. Avec Musset, elle va à Fontainebleau, se promène dans les gorges de Franchard, va à Venise. Amours compliquées, passionnées, ils finissent par se quitter au bout de deux ans de passion, de ruptures, de réconciliations. En 1834, elle se coupe les cheveux et les lui envoie pour le reconquérir. 

      Sa liaison avec Chopin dure dix ans, de 1838 à 1848.

     

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     Sa vie professionnelle est très riche. Son premier roman Indiana est un gros succès, de même pour Lelia qui fait scandale. Elle écrira au cours de sa vie environ 70 romans, plus une cinquantaine d'ouvrages (articles journalistiques, des pièces de théâtre, contes, articles politiques...). Elle fonde plusieurs journaux, elle gagne beaucoup d’argent.

     

    Certains se moquent d'elle : Barbey d'Aurevilly la traite de "bas-bleu", Goncourt de "hermaphrodite".

     

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     Elle écrit vite : "La mare au diable" en quatre nuits, "Indiana" en deux mois.

     

    George Sand s’installe définitivement à Nohant en 1847. Il fallait 8 heures pour aller de Nohant à Paris et les allers-retours devaient être épuisants. Depuis, la maison a subi de nombreuses transformations et améliorations décidées par George Sand et ses descendants.

    ses enfants, Solange et Maurice

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    sa petite-fille, Aurore :

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     Elle affectionne les longues balades (notamment à cheval) en journée et aime retrouver ses invités en fin d’après-midi et pour la soirée. Dans la journée, chacun fait un peu ce qu'il veut et on se retrouve le soir. Au premier étage, une boîte à lettres permet aux invités de déposer leurs demandes.

     

    « On mène ici l’existence la plus heureuse et la plus libre possible. Tout le monde se lève quand bon lui semble parce qu’on ne se réunit pas pour déjeuner. A 7, 8 heures du matin un domestique vient vous allumer un énorme feu et vous demande ce que vous désirez pour déjeuner, chacun est servi chez soi. Après le déjeuner, on travaille ou on se rend mutuellement visite ou on fait une partie de billard pour se reposer. Dans le courant de la journée, Mme Sand reste chez elle à travailler, elle ne reçoit personne. A 5 heures la cloche sonne, on s’habille, et tout le monde se trouve réuni pour dîner, alors de ce moment, on vit en famille, on passe au salon et là, fume le cigare qui veut. […] A 11 heures, on se retire, et chacun trouve en rentrant dans sa chambre un superbe feu, sa couverture faite, des verres d’eau sucrée etc., et enfin tout le luxe d’un véritable château » (Gustave Charpentier, 1838).

     

     portrait par Nadar :

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     En 1849, George Sand entame une liaison avec son secrétaire Alexandre Moreau, graveur, dessinateur, de 13 ans son cadet. Mais Maurice Sand ne supporte pas Manceau et somme sa mère de choisir entre Manceau et lui. Elle choisit Manceau et ils partent s'installer à Palaiseau. Il lui offre une petite maison à Gargilesse (CLIC). Leur amour durera quinze ans, jusqu'à la mort de Manceau.

     

    Après la mort de Manceau, elle revient s'installer à Nohant.

     

     

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    Des aspects qui me semblent contradictoires apparaissent dans la vie de George Sand. Féministe (comme sa grand-mère Aurore et son arrière grand-mère par alliance Louise de Fontaine, toutes les deux empreintes du Siècle des Lumières), socialiste et sensible à la condition des ouvriers et des paysans. Écologiste, elle milite pour emp^cher la destruction de la forêt de Fotainenebleau ("Si on n'y prend garde, l'arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement, sans cataclysme nécessaire, par la faute de l'homme"). Elle fait venir Mérimée pour sauver les peintures rurales de Nohant-Vic.

     

    Malheureusement, elle est antisémite et a des paroles dures à l'égard de la Commune ("Les exécutions vont leur train, c'est justice et nécessité"). Elle n'est d'ailleurs pas la seule, Flaubert, les Goncourt, Théophile Gautier, Leconte de Lisle, Dumas fils, Alphonse Daudet, Feydeau, Émile Zola sont hostiles à la Commune.

     

    Une petite pièce de théâtre de Mariecke de Bussac "Qu'avez-vous à dire pour votre défebse" imagine la rencontre entre George Sand et Louise Michel.

     

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    Quand George Sand meurt, le 8 juin 1876, à Nohant, elle est l’égale de Victor Hugo. Ils correspondaient mais ne se sont jamais rencontrés. C’est Solange qui voulut des obsèques religieuses pour sa mère, contre les convictions de celle-ci. George Sand était déiste, avait refusé le prêtre. Finalement l’archevêque de Bourges autorisa les obsèques religieuses, malgré la mise à l’index de l’œuvre de George Sand. Flaubert, Tourgueniev, Calman-Lévy, Dumas, Renan assistèrent aux obsèques. Flaubert pleura "comme un veau". Victor Hugo avait envoyé l’oraison funèbre.

    Sur son acte de décès, elle est déclarée "sans profession" !

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     une statue dans un parc de La Châtre :

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    portrait de George Sand (sur le site des Monuments nationaux) : CLIC


  • Commentaires

    1
    Vendredi 13 Septembre à 16:46

    Où l'on voit qu'un fils ( 40 000) a le double de valeur que sa soeur (20 000 ) !!

    Et qu'elle l'a ensuite obligé à se marier passé 35 ans car "quand même cela serait mieux"...

    Libre pour elle-même mais pas complètement libéré des carcans de son époque la George...

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