• Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

    Après la visite de Cluj, nous reprenons le bus (270 km) jusqu'à la frontière ukrainienne (Sapanta) à travers le Maramures.

    Mircea, intarissable, nous décrit les villages que nous traversons mais que nous n'avons pas le temps de visiter. Les photos, prises à la va-vite à travers les vitres du bus, sont floues.

    Gherla : La ville s’est développée grâce aux Arméniens venus s’y installer à la fin du XVII siècle. La cathédrale arménienne de la Sainte-Trinité contient un tableau attribué à Rubens. Dans les années 1950, on y « rééduquait » très durement les prisonniers politiques.

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     

    Nous nous arrêtons à Dej pour …. déjeuner, bien sûr. La ville est connue pour son ghetto où furent enfermés, de 1940 à 44, près de 8000 juifs. Ils y survécurent dans des conditions exécrables puis déportés à Auschwitz. Peu en revinrent.

     Le clocher de l’église a servi de modèle aux églises du Maramureș .

     

    Le restaurant Hanul lu' Cobâla est bondé car c’est le dimanche de Pentecôte. Je crois me rappeler que le repas était bon (soupe avec poisson,viande et chou, gâteau) mais le service extrêmement lent. Les serveuses et quelques convives étaient en costume traditionnel. Micaela accepte d’être prise en photo avec sa copine (ou cousine, ou sœur). Elles portent des jupes fleuries, plissées et courtes. Les motifs sont différents selon les villages mais les mêmes à l’intérieur d'un même village. Les jeunes filles portent des opinciles, dont l’origine remonte à l’époque des Daces. Ce sont des chaussures formées d’un morceau de cuir rectangulaire et maintenues en dessous du genou par des lacets sur des chaussettes de laine.

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

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    Nous nous dirigeons vers le Maramureș, un judet de Transylvanie, tout au nord de la Roumanie. 

     

    Nous passons à Dobrocina où a eu lieu, en 1437, une révolte des paysans valaques (roumains) contre l’église catholique qui les accablait de taxes et contre les nobles et les bourgeois. (voir les armoiries cassées du portail de l’église Saint-Michel à Cluj). Les nobles hongrois, les bourgeois saxons et les Zeklers (Sicules) s’allièrent (Union des Trois Nations) et réduisirent le « salaud » paysan roumain en esclavage. La vengeance des nobles a été terrible.

     

    Nous passons à Târgu Lăpuș (Lăpuș est le nom de la rivière). Il y a deux églises côte à côte, orthodoxe et uniate (le rite est le même). Les toits sont en tôle.

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    cigognes à Cornesti

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     Nous passons à Copalnic-Mănăștur, puis à Făurești. La messe est terminée, les gens rentrent chez eux. Ils sont en costumes traditionnels, ici les femmes portent des tabliers brodés sur les robes blanches, certaines portent les opinciles, d’autres des stilettos. Les vieilles femmes portent souvent du noir. Certains hommes ont des pantalons-jupes larges et blancs.

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

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    D’autres portent des slims, certains des gilets noirs brodés. Tous portent de jolies chemises brodées, bordées de dentelles et serrées dans de larges ceintures. Les habitants du village sont réunis dans un jardin où des tables et un autel sont dressés. Le prêtre bénit les gens et la maison et quand nous passons, nous aussi, avons droit à un petit coup de goupillon.

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     Nous nous arrêtons pour photographier un couple et les trois enfants en costumes traditionnels. Le mari est prêtre, les prêtres orthodoxes peuvent se marier.

     

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     À Cavnic, sur le bord de la route, un pilier a été érigé en 1736 en l'honneur de la victoire sur les hordes tatares qui avançaient vers Baia Mare en 1717. L'inscription indique : «  Anno 1717 usque hic fuerunt tartaris » ( en 1717 les Tartares sont venus ici ). Ce fut le dernier passage des Tatars. Maintenant le village, ancienne station minière, est une petite station de ski..

     

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     La région est riche en forêts, 8000 ours y vivent.  On y cultive aussi des myrtilles, bonnes pour la vue. On en fait sans doute des confitures mais aussi de l’eau-de-vie, l’afinată  !

    Mircea nous promet depuis longtemps une belle photo de meules de foin. Hélas, là où il pensait y avoir un champ de meules, il n'y en a plus qu'une...

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

     En passant dans un village (peut-être était-ce Giulești, je ne sais pas) nous avons vu un arbre à casseroles dans un jardin. Je n’ai pas eu le temps de temps de le photographier. Mais les jours suivants, j’ai pu en photographier et je vous expliquerai cette coutume amusante.

     

     

    un calvaire à Berbesti :

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     La route est longue et Mircea nous raconte les légendes et superstitions dont certaines sont encore vivaces.

     

    La légende roumaine du maître bâtisseur Manole, est très connue parmi les Roumains. Selon cette légende, au XIII è siècle, à l’époque du prince régnant valaque Negru Voda (Rodolphe Bessaraba, le Prince Noir), le maître bâtisseur Manole, le personnage principal de la légende, devait construire le monastère de Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie actuelle. Mais l’endroit où le monastère devait être érigé semblait maudit, car Manole voyait son ouvrage se ruiner pendant la nuit. 

     Selon un très ancien rite magique, la construction demandait un sacrifice humain, un enfant, un passant ou même la femme aimée. Et le hasard a choisi Ana, l’épouse du maître bâtisseur, elle fut emmurée. Celle légende rappelle celle de la forteresse de Shkoder en Albanie.
    Une autre légende raconte que le prince – jaloux – aurait voulu empêcher Manole de construire ailleurs une église pareille. Il fit enlever les échafaudages, afin que le maître et ses apprentis ne puissent plus descendre du toit. Ces derniers se seraient attaché des ailes en bois, mais, elles ne furent pas plus efficaces que celles, en cire, d’Icare et les hommes tombèrent. Là où Manole serait tombé une source d’eau est apparue et la fontaine, qui existe toujours, porte son nom …

    Lucian Blaga (nous avons vu sa statue à Cluj) en a fait une pièce de théâtre.

     

    Certaines superstitions existent toujours : les morts-vivants (moroi) et les morts-vivantes (moroaică)

     Il paraît que dans la région de Amărăştii de Sus, on se sert encore du pieu pour percer les morts quand on soupçonne qu’ils sont des strigoi et pour les empêcher de sortir des tombes. L’ail est aussi très efficace.

     En 2003, à Celaru (40 km à l’ouest de Bucarest), les membres d’une famille hantée par un mort l’ont déterré et ont brûlé le cœur. Ils ont ensuite mangé les cendres.

     Les morts sont encore enterrés avec les lunettes, les mouchoirs, des pièces d’argent. On n’offre jamais un mouchoir, signe de séparation.

    Les chevaux portent parfois des houppets rouges chevaux contre le mauvais œil

     

    Entre Cluj et la frontière ukrainienne, dans le Maramures (Roumanie)

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 17 Août 2023 à 00:54
    Merci pour le partage... ça me renvoie 30 ans en arrière : 15 jours magnifiques passé dans ce mystérieux pays " une île latine au milieu d'une mer slave", à l'époque, les meules de foin n'étaient pas du folklore, il y en avait partout,ainsi que des attelage de bêtes. Courtes de Arges m'évoque aussi des souvenirs..... Peut-être reprendrai-je un jour les photos pour en faire un carnet de voyage ,une façon originale de refaire le voyage.... Bonne fin de semaine.
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