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Par bluesy le 14 Mars 2024 à 20:00
Visite libre des salles du XVII è
Cincinnatus recevant les députés de Rome exécuté par deux artistes : Gilles Nostraert pour les figures et Jcob Grinmer pour le paysage
Portrait d'André Vésale, par Pierre Poncet le Jeune, artiste orléanais (1612-1659). C'est une commande du chirurgien Jean Courtois pour la maison de la Corporation et plus tard du portrait de Louis Collenbourg. Alors que les médecins sont des intellectuels formés dans les universités, les chirurgiens se forment en apprentissage pour entrer dans la confrérie des chirurgiens-barbiers (les deux professions seront séparées au XVIII è). André Vésale était un médecin et chirurgien brabançon, considéré comme le père de l'anatomie, car il a corrigé des erreurs de Gallien. Il était le médecin de Charles Quint.
Portrait d'Hippocrate, par Sulpice II Morel, peintre orléanais. Commande du chirurgien Hector Desfriches (?) Hippocrate est considéré comme le père de la Médecine (IV è BC)
Esculape par Jean Senelle et Sulpice II Morel. Commande du chirurgien Gabriel Rouzeau. Esculape fils d'Apollon et père d'Hygie et Panacée, est le dieu de la médecine..
Le jeune chantre par Michel Gobin (1650-1713), peintre orléanais. Cette peinture serait une allégorie de L'Étude et de la Vigilance par ses accessoires (coq, livres, encre, sablier)
Diogène cherchant l'Homme par Pieter Van Hol, peintre flamand (1599-1650), il a fréquenté l'atelier de Rubens puis a travaillé surtout à Paris, protégé par Anne d'Autriche. Le tableau appartenait à un particulier qui l'a cédé au musée en 1847, à la condition que les habitants d'Orléans et de Sandillon, victimes d'une terrible inondation, reçoivent une somme équivalente au prix estimé de l'œuvre, soit 307 F. Sur le tableau, on voit Diogène (Vè BC) parcourant les allées de l'Agora à la recherche de "l'homme". Il dit aux Athéniens "Je cherche un homme. Votre vie bestiale montre que - ce que je hais - hommes par le nom, vous êtes des bêtes par vos actes."
Saint Thomas par Diego Velasquez (Séville 1599- Madrid 1660). Ce tableau est entré au musée vers 1830 et faussement attribué à Murillo. C'est avec Démocrite (musée de Rouen) l'un des seuls tableaux de Vélasquez en France. Il faisait peut-être partie d'une série de tableaux représentant individuellement le Christ et les Apôtres. Mais seuls ce tableau et Saint Paul (musée de Barcelone) semblent avoir été réalisés. C'est une œuvre de jeunesse de Vélasquez. Saint Thomas est représenté jeune en train de prêcher et avec une lance, symbole de son martyr.
Saint Simon Zélote par l'école de Vélasquez
Jeune ramoneur buvant près d'un puits par Caspar Netscher (1662). Dans le style des bambochades du XVII è, mettant en scène le petit peuple des villes et des campagnes, sujet à la mode. La signature et la date ont été retrouvées en 1920 sous un repeint.
Cuisinier entouré de volailles, de gibier et d'ustensiles de cuisine attribué à Giacomo Legi
Tête de vieille femme au turban (Anonyme)
Portrait de famille attribué à Cornélis Bisschop. 1660. Couple de riches hollandais et leurs enfants.
Tête de vieil homme par Antoon van Dyck,1615. œuvre de jeunesse, réalisée lors de sa formation auprès de Rubens.
les quatre âges de l'humanité par Gérard de Lairesse (1682). Après Liège, il s'installe à Bar-le-Duc puis part à Amsterdam où il travaille pour Guillaume d'Orange. C'est une œuvre en grisaille et trompe-l'œil. On surnommait de Lairesse le"Poussin hollandais" en raison de son admiration pour ce peintre.
Le premier âge, c'est l'âge de Saturne, figuré avec une faux à l'arrière plan, celui d'Astrée, la vierge, fille de Zeus et de Thémis, soeur de la pudeur qui répandait parmi les hommes, les principes de justice et de vertu; elle est figurée assise sur un trône avec à ses pieds sa sœur. Les humains, symbolisés par un couple et un enfant sont éternellement jeunes.
Le second âge est celui d'argent où règne Jupiter qui partagea l'année en quatre saisons et où pour la première fois, l'homme dut construire sa maison pour s'abriter et mettre au joug les boeufs pour labourer la terre. L'homme connaît la vieillesse. Jupiter est figuré assis dans les nuages avec à ses pieds, la représentation des hommes.
Le troisième âge, celui de bronze, est gouverné par Minerve brandissant l'égide, figurée avec à ses pieds la Loi et ses faisceaux, la justice et sa balance. Dans le fond apparaît l'évocation de la navigation, sous les traits d'une femme tenant une rame et la découverte de contrées lointaines, figurées par un personnage à la coiffure de plumes. Aux pieds de la Loi est figuré l'architecte constructeur de citadelles qui montre le plan d'une ville fortifiée. L'Art, figuré par un jeune enfant tenant une sculpture, est menacé par un autre enfant violent associé à une vieille femme, la cupidité portant une bourse sur son sein.
Le dernier âge c'est l'âge de fer dominé par l'ignorance représentée sous les traits d'une femme aux yeux bandés, par la discorde et la guerre symbolisées par un soldat brandissant une glaive et une torche enflammée, par le désespoir et la misère. Justice et Loi sont foulées aux pieds ; les autels sont renversés, les innocents massacrés.
Fruits sur un socle de pierre dans un paysage par Pierre Dupuis. L'artiste a ajouté une pierre gravée, témoignage de sa passion pour les ruines antiques, il est allé en Italie en 1630. Il innove en plaçant sa nature morte dans un cadre champêtre, au bord de l'eau, sous les arbres. Il n'est pas garanti qu'il ait peint lui-même le paysage.
L'arrivée de Louis XIV à Maastricht par Jean Baptiste Martin. Le siège de Maastricht a lieu le 30 juin 1673 (un autre tableau représente le siège de Dinant en 1675). La guerre de Hollande, troisième guerre du règne de Louis XIV, rompt l'alliance de La Haye menée par les Provinces-Unies, affaiblit la Hollande et brise l'étau des Habsbourg d'Espagne. Le traité de Nimègue en 1678 offre à la France la Franche-Comté et quelques places-fortes dans les Flandres.
Bacchus et Ariane par les frères Le Nain (lequel ? les deux ? Louis ? Mathieu ?). 1635.
Ariane, fille de Minos (roi de Crète) et de Pasiphaë, aide Thésée qui vient de tuer le Minotaure à sortir du labyrinthe. Tous deux fuient la colère de Minos mais Thésée abandonne Ariane sur l'île de Naxos (ou Dia, selon Homère). Plusieurs versions racontent la suite. La plus courante est que Bacchus(Dionysos chez les Grecs) emmène (enlève ?) Ariane vers Lemnos où ils eurent beaucoup d'enfants.
Portrait d'Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier attribué à Charles et Henri Beaubrun, originaires d'Amboise. On l'appelait la Grande Mademoiselle (1627-1693), c'était la fille de Gaston d'Orléans, le Grand Monsieur, et de Marie de Bourbon de Montpensier. Elle passe son enfance à Blois, mène avec son père la Fronde contre Louis XIV (1648-1652). La victoire de Mazarin la contraint à l'exil et elle revient à la Cour en 1657. Elle rédige ses Mémoires à Saint-Fargeau et finit sa vie dans la dévotion. La toile évoque l'épisode de la Fronde qui la rendit populaire : elle arrive à Orléans début 1652 et prend la tête de l'armée des Princes. On reconnaît le pont et le fort des Tourelles, le faubourg de l'autre côté de la Loire. Elle adopte l'allure d'une déesse guerrière, sans doute Bellone, sœur ou épouse de Mars : lance, cuirasse, écharpe, casque à cimier de plumes.
Les frères Beaubrun ont réalisé plusieurs portraits de la Grande Mademoiselle.
Celui-ci a été réalisé avant la fin de la Fronde, Louis XIV rentrant à Paris le 1 octobre 1652 et Mazarin en février 1653.
Le tableau a servi de modèle au portrait exécuté par Joseph Werner dans les années 1660 (les allusions à la Fronde étant effacées). Château de Versailles.
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Par bluesy le 12 Mars 2024 à 21:05
En venant de Malesherbes, nous passons devant la statue de Vercingétorix installée au milieu du rond-point du Puy-de-Dôme. Le monument, réalisé par les forges Gasne, dans la Meuse, a été inauguré en 1887 à Gien. Il était installé à l’intersection de l’avenue de la République et de la rue des Déportés depuis le 19 février 1909. Avant, il avait été érigé dans la cour de l’ancien hôtel de ville, puis dans les jardins du Port-au-Bois.
Gien était une cité gallo-romaine où on a trouvé des vestiges. En 2017, le musée avait organisé un atelier archéologique pour les enfants. Tom et Marie y ont participé, il fallait chercher des tessons de poteries dans un vase rempli de sable et les assembler.
Nos centres d'intérêt sont groupés autour de la place du château. Nous sommes sur les hauteurs de Gien.
Le restaurant, Bouche B, 2 rue de la Vieille Boucherie, est à recommander ! Service rapide, plats savoureux (un poisson ou une viande), deux desserts au choix, café gourmand. Mais il faut réserver car la salle est petite. (0218116917)
Nous sommes ensuite allés à l'église Jeanne d'Arc. c'est le quatrième édifice religieux construit à cet endroit : la chapelle du château, la collégiale royale d'Anne de Beaujeu, l'église du XIX è siècle. Elle avait alors cinq nefs mais elle fut gravement endommagée par le bombardement et l'incendie de 1940.
L'église actuelle, reconstruite en 1954, fut consacrée à Jeanne d'arc. De l'ancienne église, il ne reste que le clocher du XV è qui tranche avec le reste de l'édifice. Tout le reste a été reconstruit en ciment armé recouvert de briques extérieur comme intérieur pour rester dans le style du château.
Pour les détails, vous pouvez lire les textes du dépliant (merci à Charlotte et Clarisse !)
vitraux de Max Ingrand
jeanne au bûcher
chemin de croix en faïence de Gien
Le château est de l'autre côté de l'église.
En 1481, Louis XI offre le comté de Gien à sa fille Anne de Beaujeu "la fille la moins folle de France". Avec son époux, elle fait construire le château sur les éléments déjà existants.
Au décès d'Anne de Beaujeu, en 1522, le château retourne à la couronne.
Le château est ensuite ensuite transformé en préfecture, tribunal, prison. En 2019, nous avons de nouveau visité le château, les guides étaient costumés et nous ont entraînés dans les souterrains.les grafitti du souterrain :
En 1922, la préfecture et la prison sont transférées à Montargis.
En 1940, les bombardements détruisent une partie de la ville, l'église, le château. Un incendie se déclare dans l'aile est, il est heureusement éteint par la pluie.
1950 Pierre Louis Duchartre crée le musée de la chasse. Son ami Henri de Linarès peintre animalier (créateur du carré de soie Hermès "Plumes"), en devient le conservateur.
1964 Le tribunal est transféré à Montargis, le musée devient Musée international de la Chasse
2003 : nouvelle appellation : château-musée
2012 à 2017 : travaux
Le château a reçu Jeanne d'Arc (voir ce qui a été écrit à propos de l'église), François I, pendant la régence de Louise de Savoie), Catherine de Médicis et Charles IX qui faisaient le tour de France (1564), Anne d'Autriche et Mazarin (1652) et Giscard d'Estaing (2017)
salle 1 : billetterie, librairie, toilettes
salle 2 :
nappe d'ours grizzly
léopard de Tanzanie
Artémis, ses nymphes et Actéon. Le mythe le plus courant raconte qu'Actéon surprit, lors d'une chasse, Artémis (Diane) nue en train de se baigner. Elle le transforma en cerf. Actéon mourut alors, dévoré par ses chiens qui ne le reconnurent pas.
Pieds d'honneur de sanglier et de cerf. Ils sont tressés. Ils sont remis à la personne que l'on veut honorer.
Épure de Desportes (chien de chasse de Louis XIV, Florissant). François-Alexandre Desportes était le peintre animalier de Louis XIV. Un peu plus loin, nous verrons Nonette, du même peintre. Le musée possède de nombreuses œuvres de ce peintre animalier.
Pierre -Louis Duchartre (voir plus haut) en tenue de chasseur (Xavier de Poret)
Rappel des faucons (tapisserie d'après Lurent Guyot XVI è)
Deux chiens bassets. Plâtre de Emmanuel Frémiet
Nous montons trois marches pour entrer dans une troisième salle consacrée à la chasse au vol. Au milieu sont exposés des oiseaux de proie. Au mur, sont exposés des objets ayant trait à la chasse au vol : les gets, le chaperon (un peu plus loin, nous verrons de fort jolis chaperons). Anne de Beaujeu allait à messe avec son faucon. Louis XIII aimait la chasse au vol, il avait 300 faucons. On dit que les faucons ont des mains et des pieds.
Gerfaut d'Islande.
Le faucon mâle est appelé tiercelet car il est plus petit d'un tiers que la femelle appelée "forme".
Une vidéo nous explique la chasse au vol.
Piège à poteau pour capturer les oiseaux de proie, d'après une gravure à l'eau-forte de Hans Bol, 1582. Le hibou, oiseau de nuit, était associé aux sorcières.
salles 4 et 5, toujours sur la chasse au vol
On affaite (on dresse) le rapace à l'aide d'un leurre. Le chasseur fait tournoyer le leurre pour attirer l'attention de l'oiseau et le faire revenir à lui. Le rapace est à jeun. Il revient se poser, le fauconnier lui "fait courtoisie" (il lui donne une récompense, le pât). Pour la chasse au bas vol (au lièvre), le leurre est une peau de lièvre.
Les entraves sont les accessoires de chasse au vol qui arment (ou équipent) l'oiseau de chasse. Elles se composent des jets, du touret et des longes. Les jets sont des lanières de peau fixées aux tarses de l'oiseau de vol et utilisées pour le maintenir au poing. La longe, lanière d'environ 1,50 m, est reliée aux jets à l'aide du touret. Elle permet d'attacher l'oiseau à sa perche ou au gant du fauconnier. Le touret est formé de deux anneaux métalliques : il réunit les jets aux longes.
Le son produit par la sonnette, souvent fixée aux jets, permet de localiser l'oiseau de chasse.
On installe le rapace dans une pièce, il se pose sur son bloc.
blocs à faucon : le bloc est fiché dans le sol et relié à la longe de l'oiseau. Le faucon y est installé pour "jardiner" c'est-à-dire se détendre et profiter du soleil et de son environnement. Il faut "jardiner" un rapace, c'est-à-dire le sortir tous les jours.
Le chaperon est une petite coiffe de cuir dont on recouvre la tête et les yeux des rapaces. Aveuglés, ils restent calmes jusqu'au début de la chasse. Le musée possède toute une collection de chaperons en cuir, avec des plumes, l'un est même en peau de serpent (salle 5). Ils viennent de tous les pays. Ils proviennent, pour la plupart, d'un don de Giancarlo Pirrota.
Cet objet a donné l'expression "chaperonner une jeune fille", l'accompagner pour veiller sur elle, surveiller ses regards et ses comportements.
chaperon du Belouchistan
Il y a deux types de chasse au vol : le haut vol (ou fauconnerie) se pratique à haute altitude, uniquement avec des faucons. Le bas vol (ou autourserie) se pratique près du sol avec des buses de Harris (lapin, lièvre), autour (faisan, canard), aigle royal (renards, chevreuils).
On peut faire évoluer plusieurs oiseaux en même temps : le premier faucon qu'on lance est le hausse-pied ; le deuxième faucon (tombesseur) attaque , le troisième faucon (le teneur) prend la proie et il "fait des gorges chaudes", c'est-à-dire qu'il se régale de viande chaude.
salle 6 : les expressions de la chasse au vol (cliquez pour une lecture plus aisée)
Nous montons à l'étage.
Salles 7, 8, 9 et 10 consacrées à la chasse à courre. Composition d’un équipage de vénerie, sa devise, sa tenue (redingotes, boutons d’équipages …).
Vaisselle de chasse.
collection de boutons confiés par le Colonel Daguilhem Pujol en 1972 : sont exposés 840 boutons (sur les 4000 que possède le musée). Sous le bouton est fixé un morceau d'étoffe du vêtement. Ils sont en général ornés de l'animal chassé ou des armoiries. Certains appartenaient à des personnages de marque, rois, Napoléon III. Celui de Sarah Bernhardt représente un grand-duc et sa devise "Fidèle quand même".
L'un d'eux appartenait à la baronne de Draeck, un personnage haut en couleurs. Elle est née Marie Cécile Charlotte de Laurétan, en 1747, au château de Zutkerque (région de la Brédenarde, en Artois). Petite fille, elle n'aimait que les bois et la chasse. Entrée au couvent à 14 ans, elle préférait chasser les rats plutôt que d'étudier. Elle ne voulait ni se marier ni avoir d'enfants mais elle se résigna à épouser en 1771 le baron de Draeck, de 25 ans son aîné. Ils finirent par se séparer à l'amiable, cinq ans plus tard. Elle mourut en 1823, sans avoir été inquiétée au moment de la Révolution car elle a débarrassé la région de 680 loups. Elle passait ses journées à chasser les loups, avec sa meute de quarante chiens qu'elle menait seule.
"Le conseil, constatant que la forêt de Desvres est infestée de loups, décide de demander à la citoyenne Dracke (on a soustrait le de) de Zudquerque, dont le zèle a déjà été apprécié, de venir faire la chasse aux loups"
Elle était très appréciée dans la région mais méprisée par la noblesse. Toujours en pantalon, ainsi que sa femme de chambre Caroline. Il lui fallut quand même endosser une robe par-dessus son pantalon le jour de son mariage car le curé refusait de marier deux personnes en pantalon.
Nous visionnons un film sur la chasse à courre, celle du Comte de La Rochefoucauld à Combreux.
Comment se passe une chasse à courre. Le valet et les limiers (chiens de recherche) partent à la recherche d'un gibier.
La fanfare de départ informe que la chasse démarre. Les chiens courants et les cavaliers partent à la recherche du gibier. Les trompes de chasse constituent un langage entre les chiens et les veneurs. Quand la proie est épuisée et qu'elle est face aux chiens, on dit qu'elle est aux abois. Les chiens attendent que le veneur sonne l'hallali. L'animal est tué et on sonne la curée. Les meilleurs morceaux sont donnés aux cavaliers et invités et les bas morceaux aux chiens. La journée se termine en fanfare, avec un morceau comme La Saint-Hubert.
les chiens de meute doivent être de même race, de même couleur, de même taille. C'est le piqueux qui s'en occupe. Le POitevin pour la chasse au cerf, le Beagle pour le lapin.
La grande vénerie se fait à cheval et la petite vénerie à pied.
La chasse à courre est interdite en Allemagne, Belgique, Angleterre, Pays-de-Galles, Écosse.
Exposition de trompes de chasse
Trompes de chasse : la Dauphine, la D'Orléans (toujours utilisée), trompe à étron (dépliée 4,5 m)
Celle-ci, la D'orléans n'est pas dans le musée de Gien mais de Senlis.
les trompes du musée de Gien :
une vidéo (INA) : les trompes de Gien : CLIC
Salle 11 : Les expressions de chasse à courre
sur les murs, sont affichées des expressions relatives à la vènerie
Salle 12, grande salle toute en longueur : Chasse à tir :
chien de Louis XIV : Nonette à l'arrêt, par Desportes (voir plus haut Florissant)
Un chien barbet fait lever deux canards (Jean-Baptiste Oudry, peintre animalier favori de Louis XV). Le barbet, ancêtre du caniche, est spécialiste de la chasse au canard
Chasse au sanglier (Oudry)
On apprend l'évolution des armes à tirer : arquebuse, fusil à silex, moins lourd (on peut épauler),
fusil à capsule de fulminate de mercure, fusil à cartouche, fusil à vent (se démonte facilement et est idéal pour braconner)
À l'affût (Alphonse Frédéric Muraton) On pense bien sûr à Raboliot, le braconnier solognot cédrit par Maurice Génevoix.
arbalètes à carreau
arbalète à cranequin (portée de 200 m, le trait traverse une armure)
Salle 13-1 : Les mythes : les légendes de Diane et Saint Hubert.
salle 13-2 :
petite salle : le loup, on entend le hurlement du loup
Charlemagne crée la Compagnie des Lupari
piège à loup ou à ours
Salle 13-3 : Les arts décoratifs : objets et accessoires représentant des scènes cynégétiques (éventails, coffrets…)
chasseur à tête de chien
éventail à plumes de geai
Salle 14, ancienne salle du tribunal, très grande : Collection Claude Hettier de Boislambert (1906–1986). Exposition de trophées et de massacres (bois ou cornes présentés sur un écusson) issus des chasses de Claude Hettier de Boislambert (Grand Chancelier de l’Ordre de la Libération).
Salle 15 : Chasse à tir : la nature. Présentation des différents animaux chassés à tir (gibiers à plumes et à poils) et leur environnement. En complément, exposition d’une collection d’œufs.
La collection comporte 2408 œufs de toutes les tailles. Le plus gros est, bien sûr, celui de l'autruche. Cette collection a été constituée par Jacques Bienaimé au XX è siècle. œufs de canard, de merle, de poule, de cygne, de pipit des prés... Ils sont conservés dans un meuble, à l'abri de la lumière et de l'obscurité. Pour rappel, on n'a plus le droit de récolter des œufs, sauf ceux de nos poules, bien sûr.
Salle 16 : Les expressions de chasse à tir.
mettre le feu aux poudres
se tenir à carreau : Le carreau est la sorte de flèche avec laquelle on recharge une arbalète. Plus courte que les flèches traditionnelles, elle a une autre particularité : sa pointe est en carré. Taillé spécifiquement pour pouvoir entrer dans les cottes de mailles, le carreau était une arme redoutable.
De la terrasse du musée, on a une belle vue
La Loire
henri de Linarès (premier conservateur) parle du château : CLIC
le site du musée ; des vidéos expliquent en détail certaines œuvres du musée : CLIC
pour visiter l'autre musée de Gien, celui de la faïencerie, C'est ICI
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Par bluesy le 27 Janvier 2024 à 23:26
Il y a une semaine, c'était la nuit de la lecture.
Au musée de l'imprimerie, la Cie Rosa-M, deux comédiens (Thomas Gaubiac et Cécile Leterme) et un accordéoniste (Rodrigues Fernandes) ont donné leur interprétation de "La chambre des officiers" de Marc Dugain.
Quand nous nous sommes quittés, il restait une trentaine de pages à lire. Ils n'avaient évoqué l'après-guerre et le retour à la vie active des gueules cassées que pour donner envie de connaître la suite.
Le livre de Marc Dugain existe en poche et également en BD.
La lecture a été faite en deux parties, une heure et trois-quarts d'heure. Pendant l'entracte, nous avons eu le temps de déguster un gobelet de soupe marocaine et d'aller regarder les dessins et peintures de Jean-Claude Morice. L'exposition s'appelle "Cinq bleuets/Gueules cassées" . Le point de départ a été une carte postale datant de 1917 et représentant cinq jeunes soldats, les bleuets. L'artiste était présent et nous a raconté comment il avait procédé.
L'exposition dure jusqu'au 16 mars et je vous en dirai davantage quand nous retournerons la voir le 14 mars, en visite commentée.
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Par bluesy le 6 Janvier 2024 à 22:43
Le musée de la Shoah à Pithiviers
En 1942 et 1943, Pithiviers a été le lieu d'internement de 16 000 juifs dont 4500 enfants. Il ne reste pratiquement rien du camp d'internement. Mais un musée a été construit dans l'ancienne gare d'où sont partis les convois pour Auschwitz.
Il y avait 3 camps dans le Loiret, Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Jargeau, gérés par l'administration française sous contrôle des nazis. Dans ce dernier camp, étaient internés dans des conditions épouvantables principalement les Tsiganes, les prostituées, les homosexuels, les politiques. Les Tsiganes sont restés jusque fin 1945.
Cet article relate quatre visites ; celle du 19 septembre 2010 (l'emplacement du camp), celle du 21 septembre 2012 (le square Max-Jacob). Nous avons fait la visite du musée installé dans l'ancienne gare le 21juillet 2023 (avec Marie) et le 14 décembre 2023 (avec le "groupe du jeudi") :
La visite de l'ancien camp (faite en 2010) a été conduite par les membres du CERCIL(Centre d'études et de recherches des camps d'internement du Loiret), dont sa fondatrice Hélène Mouchard-Zay (fille de Jean Zay, assassiné par la Milice en 1944 et à qui on doit, entre autres, quand il était ministre de l'Education Nationale, le CNRS, le MAM, le festival de Cannes...), Nathalie Grenon, directrice du CERCIL et Catherine Thion, historienne. Elles nous ont montré des photos d'époque, donné un petit livret récapitulatif.
Des textes ont été lus tout le long du parcours : c'étaient des lettres d'Isaac Schoenberg à sa fiancée Chana. Il a été arrêté avec beaucoup d'autres hommes le 14 mai 1941, interné au camp de Pithiviers, déporté le 24 juin 1942 et assassiné à Auschwitz le 5 août 1942 (Hélène Mouchard-Zay utilise ce terme plutôt que celui d'"exterminé" qui s'applique plutôt à des insectes, à des nuisibles). Je n'avais jamais réalisé qu'en effet ce terme pouvait être choquant. Les lettres d'Isaac à sa fiancée sont pleines d'amour, d'espoir et il raconte aussi la vie du camp, les colis, les lettres, la censure.
L'après-midi, nous avons assisté à une lecture croisée de lettres du même Isaac Schoenberg et de Francine Christophe, une petite fille de 8 ans, survivante et qui témoigne dans les écoles.
Le 21 septembre 2012, avait lieu une cérémonie pour commémorer le départ de Pithiviers du dernier convoi, le convoi 35. Le dernier convoi pour Auschwitz-Birkenau. Le matin, nous sommes allés sur les lieux de l'ancien camp d'internement, puis nous avons écouté la lecture des 995 noms de personnes juives, hommes, femmes, enfants partis ce jour-là, à 6 h 15 du matin. La lecture a duré près d'une heure, on a le temps de réfléchir et de mesurer l'atrocité de ce qui s'est passé. Les noms étaient lus par des enfants, des petits-enfants des personnes déportées, par une vieille dame de 80 ans qui a pu, grâce à sa sœur, échapper à la déportation et par un monsieur de 86 ans qui a survécu.
A midi s'est déroulée une cérémonie commémorative.
Parmi les 1000 déportés, dont 163 enfants, 791 ont été gazés à leur arrivée à Birkenau.
Le musée de la Shoah, installé dans l’ancienne gare, a été inauguré le 17 juillet 2022 par Emmanuel Macron et Serge Karsfeld. La gare n'avait plus d'activité depuis 1969.La Salle d’attente accueille dans l'année les scolaires (tables, écrans, documents). En juillet 2023 était installée dans cette salle une exposition sur la vie de Simone Veil.
À l'aide de photos, de cartes, de documents et de témoignages, le musée nous informe sur la mise en place de l'assassinat de millions de personnes.
Le soir, des films étaient projetés dans la cour : "Charlotte" (sur la vie de la jeune peintre Charlotte Salomon), "Simone, le voyage d'une vie" et "Elle s'appelait Sarah"
Revenons sur ce qui s'est passé entre 1940 et 1942 :
Une carte du réseau de chemin de fer montre l'importance des transports par rail, passant par Paris.
Le 10 juin 1940, les Allemands entrent en France en passant par la Belgique et les Ardennes (le 16 juin dans la région de Pithiviers et Orléans). 1 800 000 prisonniers de guerre sont internés dans les Frontstalags : dans le Loiret : le 151 à Montargis, le 152 à Pithiviers, le 153 à Jargeau (900 prisonniers). Ces camps avaient été construits pendant la première guerre mondiale comme lieux de stockage puis aménagés en 1939 dans l'objectif d'accueillir les réfugiés et étaient prévus pour les prisonniers de guerre allemands.
Le 22 avril 1941, Dannecker, représentant d'Eichmann en France, transforme le camp de Pithiviers en camp d'internement pour les juifs. Comme il n'est pas assez grand, on lui adjoindra rapidement le camp de Beaune-la-Rolande. Le statut des Juifs était établi depuis le 3 octobre 1940 (décret-loi du régime de Vichy) : définition juridique de la qualité de "juif", interdiction d'exercer certains métiers. Les lois de Nuremberg (1935) ne portaient que sur les ressortissants du Reich. Le programme Aktion T4 portait sur l'euthanasie des personnes handicapées.
En France, il y avait moins de 1% de Juifs, 10 % en Pologne et 30 % à Varsovie. Dans le ghetto de Varsovie, les conditions étaient très mauvaises : moins de 200 calories par personne. L'URSS est envahie le 22 juin 1941 (opération Barbarossa). Les Einsatzgruppen massacrent les Juifs de Pologne et de Russie (massacres par balle, une balle par personne), les gens étant obligés de se déshabiller puis de creuser une fosse avant d'être fusillés. À côté de Kiev, à Babi Yar, en septembre 1941, 33 771 hommes, femmes, enfants sont assassinés (une photo montre les vêtements).
Le 20 janvier 1942 a lieu la conférence de Wannsee où quinze hauts responsables nazis, sous la présidence d'Heydrich, mettent au point la "solution finale". En décembre 1941, avant cette conférence, un premier camp d'extermination s'était ouvert à Chelmno où les premiers gazages ont lieu (camions équipés de bouteilles d'oxyde de carbone).
Il faut distinguer les camps de concentration où les déportés devaient travailler dans des conditions extrêmement pénibles et où ils mouraient d'épuisement et les centres de mises à mort où les personnes étaient gazées dès leur arrivée (Sobibor, Chelmno, Treblinka, Belzec et une partie des camps de Maïdanek et Auschwitz-Birkenau). Certains camps, Auschwitz et Maïdanek cumulaient les deux).
Le 14 mai 1941, a lieu une première rafle concernant les hommes juifs étrangers (surtout des Polonais). On l'a appelée la rafle du "billet vert" en raison de la couleur de la convocation. Plus de 6000 hommes sont convoqués par la préfecture française. 3747 obéissent, pensant qu'il ne s'agit que d'une formalité. Ils sont arrêtés, regroupés dans différents lieux, dont le gymnase Japy (XI è). Des photos montrent les femmes apportant des affaires à leur mari, les habitants du quartier assistant à la scène depuis leurs fenêtres. . Que pensaient les gens en voyant cela, certains étaient-ils animés d'idées antisémites et xénophobes ? Les hommes quittent les lieux sous la garde des policiers français dans les bus et sont transférés à la gare d'Austerlitz.
quelques photos sur ce site : CLIC
Quatre convois partent de Paris le 14 mai pour Pithiviers (1700 personnes) et Beaune-la-Rolande (2000 personnes). L'étoile jaune n'avait pas encre été rendue obligatoire à cette date.
Les rafles des 16 et 17 juillet 1942, dites rafles du Vel' d'hiv', arrêtèrent 13152 juifs, transférés à Drancy, Pithiviers et Beaune. Pour beaucoup, ces victimes sont des femmes et des enfants dont les pères avaient été arrêtés en mai 1941.
Des photos montrent l'arrivée des hommes au camp de Pithiviers. Les photos étaient prises par un photographe missionné de sorte à faire de la propagande anti-juive. Les photos, trop humaines, n'ayant pas réussi leur objectif, le photographe Harry Croner a été écarté. Beaucoup de personnes regardent les hommes juifs et pensent peut-être que s'ils sont arrêtés, c'est qu'ils avaient fait quelque chose de mal.
Sur la photo on voit le silo à grains.
Le camp était gardé par des gendarmes français, même si les nazis n'étaient jamais très loin. Les baraques étaient en bois et fibro-ciment, sol en ciment . 700 personnes purent s'évader de Pithiviers et Beaune, d'autres furent libérés pour mauvaise santé. Certains évadés furent repris plus tard et déportés. La plupart furent déportés à Auschwitz-Birkenau et assassinés. Les internés pouvaient travailler à l'extérieur, dans les fermes principalement où ils reçurent de l'aide pour s'évader. Des Pithivériens ont caché des gens. Par exemple, les époux Malé et Madeleine Fauconneau qui ont reçu le titre de Justes parmi les Nations. Pendant deux ans, les époux Malé, épiciers dans la rue de la Couronne, ont caché trois évadés. Deux des hommes, Jean Csonka et Paul Lederer, ont épousé Mireille et Madeleine Malé. Mais beaucoup d'autres ont fait la même chose (lire quelques pages dans le livre édité par le CERCIL et cité en fin d'article)
À Beaune, deux enfants ont été dénoncés par une femme et sauvés par des gendarmes.
Un autre homme s'est fait passer pour fou suicidaire et a été transféré à l'asile de Fleury-les-Aubrais puis à Paris, à Sainte-Anne.
Il y avait 200 personnes par baraque. Les couchages étaient faits de paille sur des planches en bois, ce qui causait des maladies à cause du pourrissement de la paille.
Une photo montre un gendarme français sur le bord gauche, elle a été utilisée par Resnais dans "Nuit et brouillard" (1955). La censure a obligé Resnais à masquer le gendarme et son képi par une sorte de poutre. (la photo a été prise non dans le camp de Pithiviers mais à Beaune)
Les hommes arrivés en 1941 sont restés plus d'un an car il n'y avait pas encore les structures pour tuer.
Voici une photo de l'emplacement de l'entrée du camp. Les rails ne sont pas ceux qui conduisaient vers les camps d'extermination mais ceux qui permettaient le transport des trains de betteraves (la loco s'appelait la Décau). Les rails n'étaient écartés que de 0,60 m. Les rails qui emmenaient vers Auschwitz étaient tout près, de l'autre côté de la route.
De ce camp, il ne reste rien qu'un bâtiment en dur, qui était l'ancienne infirmerie. A l'emplacement des baraques, la végétation a repris ses droits.
Huit convois (8000 juifs) partirent de Pithiviers et Beaune (Pithiviers est le premier camp de départ pour Auschwitz, après Drancy) : à noter que les nombres que j'ai relevés au musée (mais peut-être mal) ne correspondent pas tout-à-fait à ceux de Wikipédia.
le convoi 4 le 25 juin 1942 (le premier convoi est parti de Drancy le 27 mars 1942) 999 hommes, 51 survivants.
le convoi 5 : parti de Beaune-la-Rolande le 17 juillet 1942; 928 déportés dont 24 enfants. 18 survivants
le convoi 13 : le 31 juillet 1942 : 4049 déportés dont 146 enfants, 13 survivants
le convoi 14 : le 3 août 1942 : 1034 déportés dont 107 enfants. 5 survivants
le convoi 15 : parti de Beaune le 5 août 1942 : 1013 déportés dont 219 enfants. 9 survivants
le convoi 16 : le 7 août 1942 ; 1072 déportés dont 303 enfants. 6 survivants
le convoi 35 : le 21 septembre 1942 : 1001 déportés dont 168 enfants ; 35 survivants
Le camp de Pithiviers ne regroupait que des familles ; les célibataires étaient envoyés à Drancy.
À chaque départ, les gendarmes utilisent la force pour séparer les mères et les enfants en bas-âge. La violence est extrême, les scènes d’une grande cruauté.
Les 3 000 enfants les plus jeunes restent seuls dans les camps, dans une affreuse détresse matérielle et affective. Quelques rares assistantes sociales démunies essaient de soulager leur souffrance. Pour complaire aux nazis, Pierre Laval et Bousquet insistent pour la déportation des enfants.
L’autorisation de Berlin arrive le 13 août, mais elle interdit les convois constitués exclusivement d’enfants. Aussi sont-ils transférés au camp de Drancy pour y être mélangés à des adultes juifs qui viennent d’être arrêtés en zone non occupée par la police de Vichy et livrés à la Gestapo à Drancy.
Ces enfants sont, pour leur grande majorité, déportés à Auschwitz-Birkenau entre les 17 et 28 août 1942, par les convois n°20 (579 enfants), convoi n°21 (435 enfants), convoi n°22 (537 enfants), n°23 (565 enfants), convoi n°24 (401 enfants), convoi n°25 (281 enfants).
Aucun de ces enfants n’est revenu.Au square Max-Jacob (Max Jacob a été arrêté à Saint-Benoît-sur Loire et mort à Drancy en 1944), il y a deux stèles avec les noms des enfants (même chose à Beaune).
Les convois suivants partent principalement de Drancy. À Pithiviers, de septembre 1942 jusqu’en août 1944, 3 000 internés politiques et résistants sont enfermés dans le camp. À la libération, les collabos (par exemple Simone Touzeau, connue par la photo prise par Robert Capa et dite "la tondue de Chartres") furent emprisonnés et le camp fut rasé en 1949.
La visite continue par l'audition de témoignages des rescapés. Des lettres montrent la collaboration entre les nazis et les autorités françaises pour le départ des trains.
Nous terminons la visite dehors, au niveau des rails.
des liens sur vidéo et témoignages :
le site du musée de Pithiviers CLIC
un site avec des photos du camp CLIC
le journal de l'association Mémoires du convoi 6 avec une table ronde avec les gens de Pithiviers : CLIC
https://convoisduloiret.org/wp-content/uploads/2020/11/7790c5cfce1b98927830464fa7efa503.pdf
pour aller plus loin :
le CERCIL CLIC
le musée de la Résistance à Lorris CLIC
le camp de Jargeau : CLIC
quelques livres (certains sont à la librairie du musée, dans l'entrée)
Souviens-toi, Leah (Yaël Hassan)
Retour à Birkenau (Ginette Kolinka)
Charlotte (Foenkinos) , l'histoire de Charlotte Salomon
L'ordre du jour (Eric Vuillard) prix Goncourt 2017. Le récit commence juste après l'incendie du Reichstag en 1933. Göring demande à 24 grands entrepreneurs de soutenir financièrement le parti nazi pour les élections.
Les camps d'internement du Loiret (editions CERCIL)
pour les enfants, à partir de 10 ans :
Les enfants aussi (Laurence Lefèvre et Liliane Korb, connues aussi sous le pseudo de Claude Izner), la rafle du Vel d'hiv
et puis trois livres aux éditions OSKAR jeunesse.
J'ai vu pleurer un vieux tsigane (Guy Jimenes)
Les sanglots longs des violons (Violette Jacquet-Silberstein et Yves Pinguilly)
Le dernier été des enfants à l'étoile (Philippe Barbeau et Annette Krajeer)
pour les collégiens :
146298 (Rachel Corenblit)
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Par bluesy le 3 Septembre 2023 à 21:37
Je vous prie de m'excuser pour la médiocrité des photos ! J'espère cependant qu'elles rappelleront un bon souvenir à ceux qui ont vu cette expo (elle est encore visible jusque mi-septembre)
Marcel Jacno (dit Jacno) à ne pas confondre avec le musicien Jacno, est un designer, artiste graphique (1904-1989).
De son vrai nom Jachnovitch, il était juif d’origine ukrainienne. Il changera son nom en 1953.
C’était un ami d’enfance de Pierre Lazareff. Jacno caricaturait, Lazareff écrivait. Ils avaient fondé avec quelques autres adolescents un groupement amical, littéraire, dansant appelé « Club des soixante ».
Jacno est principalement connu pour avoir créé le logo du paquet de gauloises et le logo du TNP.
Mais il n’a pas fait que ça, et notre guide du Musée de l’Imprimerie va nous expliquer tout cela pendant deux heures.
Jacno s’est formé auprès d’un peintre en lettres (devantures de magasins, affiches, signalétique..)
À la fin des années 1920, il commence sa carrière en dessinant des affiches de cinéma pour Paramount et Gaumont. (films de Charlot et westerns=.
Il rencontre le typographe Cassandre qui travaille pour la fonderie typographique Deberny-Peignot et crée pour cette fonderie le caractère « Film » (1934).
Par la suite, il créera bien d’autres caractères : Scribe (1936)
Jacno (1949),
Hippocrate (1950), Brantôme (1951), Chaillot (1953) Molière (1970), Ménilmontant (1972),
Corneille (1976).
Chaillot a des contours irréguliers, un peu tremblotants. Jacno déforme les caractères classiques, didones et garaldes et même l’Helvética.
Pendant la guerre, il entre dans la Résistance, puis est déporté à Buchenwald, Dora, Ellrich.
Après la guerre, il travaille pour le monde du théâtre et crée le caractère-pochoir Chaillot pour les affiches du TNP de Jean Vilar et du Festival d’Avignon.
Roses rouges pour moi" que j'ai vue en 63 (?) avec Bernard Verley, Georges Wilson
La guerre de Troie n'aura pas lieu (en 63) avec Judith Magre, Christine Minazolli, Pierre Vaneck, Robert Etcheverry, Jean Vilar. Quelle distribution !
Il a passé 27 ans sur le lettrage Talma, dépose le brevet et meurt juste après. Talma est un caractère dit de labeur, c’est-à-dire pour les textes longs, les journaux. Ces caractères sont destinés à être lus et ne permettent pas beaucoup d’originalité. Les caractères dit de titrage sont destinés à être vus et peuvent se permettre davantage de fantaisie.
Jacno a également travaillé pour Guerlain, Chanel (le n° 5 c’est lui, ou pas?), Bourjois, Cinzano, Courvoisier, les éditions Julliard et Denoël, les journaux l’Observateur et France-soir (le journal papier, pas la récente édition numérique complotiste)...
Ah ! j’oubliais ! Le paquet de Gauloises. Le casque et le bleu ne sont pas de lui, c’était une idée de Maurice Giot. En 1929, Jacno a été embauché pour améliorer le dessin et faire le lettrage Bodoni
En 1946, il reprend sa collaboration avec la SEITA et redessine le paquet. Son nom apparaît sur le paquet mais il n’est pas payé en droits d’auteur. Le titrage est énorme : 2 500 000 par an. Mais il a été payé pour les cigarettes en chocolat (on gardait trop longtemps la cigarette en bouche et le papier collait si bien qu’on était obligé de le manger). Je ne me souviens pas avoir consommé ces cigarettes en chocolat, mais j’aimais beaucoup les pièces en chocolat recouvertes de papier doré.
Le musicien Jacno a choisi ce pseudonyme car il était grand consommateur de ces gauloises. Mais ils ne sont jamais rencontrés.
Jacno a habité à Boësses où il occupait ses loisirs en peignant sur chevalet.
À la fin de la visite, notre guide met en marche une machine 3 D qui structure les lettres Jacno. Petit à petit, les lettres montent et prennent du relief. C’est assez long, il faut compter 20 €/kg pour faire trois alphabets. Chacun d'entre nous choisit trois lettres dans un bac de lettres en rouge et bleu, les couleurs de Jacno.
il suffirait peut-être de poncer les lettres pour avoir une impression correcte.
Le mieux pour connaître l'œuvre de Marcel Jacno, c'est d'acheter ce livre.
1 commentaire
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