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Par bluesy le 8 Mars 2024 à 22:00
Alexandre, rencontré lors de mes voyages (Thessalonique, Pella, Éphède, Iran, Inde, et Fontainebleau)
Alexandre (356-323 BC) est fils d' Olympias, princesse des Molosses, et de Philippe II de Macédoine (à moins que le père ne soit Zeus lui-même !). Selon le mythe, il descend du roi légendaire Karanos (VIII è BC) venu d'Argolide. fils de Téménos, un Héraclide. Téménos était un des soixante fils d'Héraclés. Alexandre fait partie de la dynastie des Argéades (ou Téménides).
Olympias (musée de Thessalonique)
Philippe II à Thessalonique (statue contemporaine)
Philippe II, exposition "l'or du pouvoir", crypte de Notre-Dame de paris
Philippe II (Aigai, tombe II)
Alexandre naquit à Pella, le 21 juillet 356 BC, la nuit même où fut incendié le temple d'Artémis à Éphèse, considéré comme l'une des sept merveilles du monde. Le mythe dit que, cette nuit-là, la déesse assistait à la naissance d'Alexandre et qu'elle ne put empêcher Érostate d'accomplir son forfait. Son père Philippe II avait sept épouses et Alexandre avait une sœur Cléopâtre (c'est au cours des noces de Cléopâtre que Philippe II fut assassiné) et plusieurs demi-frères et demi-sœurs (dont Théssaloniké qui épousa Cassandre, fondateur de Thessalonique)
Alexandre reçoit une éducation intellectuelle et physique très poussée, donnée par un maître prestigieux, Aristote, élève de Platon. L'école se situait à Mieza, à l'ouest de Pella, la ville royale. Ses compagnons d'études sont Héphaestion, Ptolémée, Perdiccas, Eumène, Séleucos, Philotas, Néarque qui deviendront plus tard ses généraux.
Aristote, THessalonique
À la mort de son père, en 336, Alexandre devient roi de Macédoine et entreprend la conquête de l"Asie.
Il enchaîne les victoires :
l'empire achéménide
victoire du Granique
victoire d'Issos en - 333
victoire de Gaugamèles -331 BC contre Darius III, roi Achéménide. Il se fait couronner roi d'Asie à Arbèles.
Cette reproduction de la mosaïque de la fin du III è BC, trouvée à Pompéi dans la maison du Faune, nous rappelle les combats d'Alexandre contre le roi achéménide Darius III en 331 BC. Certains disent que cette mosaïque a peut-être été copiée d'après une peinture commandée par Cassandre ou Ptolémée. On ne sait pas si cette mosaïque représente la bataille d'Issos (333 BC) ou Gaugamèles (331 BC), ou qu'elle est peut-être un mélange des deux. L'arbre sec qu'on voit en arrière-plan pourrait représenter la séparation entre l'Orient et l'Occident (la bataille serait donc située à Issos).
On pourrait interpréter la mosaïque de la façon suivante :
à gauche, Alexandre, sans casque, est monté sur son cheval (le fidèle Bucéphale ou un cheval de remplacement ?). Il est revêtu d'une cuirasse ornée d'un portrait de Méduse. Il transperce un homme de sa lance (la sarisse). Au centre, Darius, effrayé, tend la main vers l'homme qui vient de mourir pour lui. Il est coiffé d'une tiare (seul le roi avait le droit de porter cette coiffure verticale, les autres la portent rabattue sur le front). Son aurige fouette les chevaux pour s'enfuir. Au milieu, un homme descend de cheval pour le proposer à Darius. Les Perses portent des pantalons bouffants (anaxyyrides) brodés de griffons, des chasubles sans manches sur des tuniques à manches. Ils sont effrayés, l'un qui est en train de mourir voit son reflet dans le bouclier.
victoire de l'Hydaspe, dans la vallée de l'Indus
Il doit alors faire face à la rébellion de ses soldats. Sur le chemin du retour, il tombe malade à Babylone et meurt.
Lors de son passage dans le royaume de Darius, en 330, en représailles à l'incendie d'Athènes en - 480 par Xerxès, il incendie Persépolis, une nuit de beuverie, sur l'instigation, semble-t-il, de l'hétaïre Thaïs, maîtresse de Ptolémée. La ville est pillée, il ne reste que des colonnes. Le motif en était peut-être politique : effacer complètement la puissance achéménide. On dit que quand Alexandre s’est emparé de la ville, il a fallu des milliers de mulets et de chameaux pour tout emporter.
Il envoie les livres de Samarcande à son maître Aristote mais les Sodgiens récupèrent les livres et s'enfuient en Inde.
En 327, il épouse une princesse de Bactriane, Roxane, fille du satrape Oxyartès. Il eurent un fils aux yeux bleus, nommé Alexandre IV (inhumé à Aigai, tombe III)
Alexandre poursuit son désir de conquête jusqu'au nord de l'Inde : il réussit à vaincre le raja Pôrôs, sur les rives de l'Hydaspe, près d'Islamabad. Il veut continuer, encore plus vers l'est mais doit rebrousser chemin, suite à la mutinerie de ses soldats. C’était l’hiver et une partie des Grecs est restée en Himalaya dans un village bien protégé, sans routes d’accès (les Kalash se réclament descendants d’Alexandre, ils ont les yeux bleus). Les Grecs sont revenus à Babylone.
De retour en Asie centrale, en 324, il passe à Pasagardès (Iran actuel) où il demande que soit restauré le tombeau de Cyrus.
Il organise les noces de Suse (ouest de l'Iran actuel) au cours desquelles il épouse Stateira, fille de Darius III et Parysatis, fille d' Ataxerses III. 10000 de ses soldats épousent des Perses dans un but d'assimilation des pays conquis : Héphaestion épouse Drypétis, fille de Darius et sœur de Stateira, Séleucos épouse Apama, fille de Spitamérès (à la mort d'Alexandre, il hérite de l'Asie, bâtit Antioche et fonde la dynastie séleucide).
Stateira, fresque de Pompéi (musée de Naples)
Quand nous sommes allés en Iran, nous sommes passés à Yazd. Dans cette ville, se trouve un bâtiment appelé la prison d'Alexandre. Ce nom provient en réalité d'une légende locale, renforcée par un poème d'Hafez, qui dit qu'Alexandre se serait servi de cette bâtisse pour enfermer des prisonniers. Pure légende, on ne sait pas si Alexandre est passé à Yazd et de toute façon le bâtiment date du XV è siècle.
Alexandre meurt à Babylone en - 323, on ne sait pas quelles sont les causes du décès : malaria ? infection des blessures ? fatigue due aux batailles, aux comportements à risques dont il était coutumier, beuveries, pratiques sexuelles, drogues ? En 2019, une chercheuse néo-zélandaise, Katerine Hall, a émis l'hypothèse qu'il pouvait être atteint du syndrome de Guillain-Barré et serait mort au bout de six jours tout en étant complètement paralysé (ce pseudothanatos expliquerait que son corps soit resté intact).
On ne sait pas non plus où se trouve sa tombe. Son corps a été embaumé et porté sur un grand chariot. Il aurait dû être enterré à Aigia, la ville royale, pour perpétrer la dynastie. Mais Ptolémée I (satrape d'Egypte depuis le partage de l'empire d'Alexandre) attaque le cortège mortuaire mis en place par Perdiccas et détourne le corps vers Alexandrie, la ville d'Égypte fondée par Alexandre. Diodore de Sicile fait la description de ce cortège somptueux.
La momie est vénérée. Ptolémée hérite de l'Égypte et d'Alexandrie. Il fonde la dynastie des Ptolémée composée de 16 rois, le dernier étant Ptolémée XV Césarion, fils de Cléopâtre et César). Marc Antoine, César, Auguste, Cléopâtre (la momie était alors dans un cercueil de verre) viennent lui rendre hommage. En 365, un puissant séisme, accompagné d'un tsunami, ravage la ville. Puis en 390, Théodose interdit les cultes païens, notamment la vénération d'Alexandre. Depuis, on a perdu la trace du tombeau d'Alexandre.
Il a fondé de nombreuses villes, la plus connue étant Alexandrie, en Égypte, où l'on cherche son tombeau.
À Thessalonique, au bord de la promenade Nea Paraplia qui fait suite au boulevard Nikis. se trouve une statue en bronze créée en 1970 (l'artiste Evanelos Moustakas a travaillé au Japon pour la technique de la patine).
À noter qu'Alexandre n'a jamais vu Thessalonique puisque la ville a été créée par Cassandre après sa mort. La statue est accompagnée d'un bas-relief représentant la bataille entre Alexandre et Darius (à Gaugamélès sans doute), de lances macédoniennes (les sarisses) et de boucliers représentant le serpent, le taureau, le lion, l'aigle, Méduse.
Alexandre est monté sur son fidèle Bucéphale (selon le mythe, le cheval serait un des descendants d'une jument de Diomède). Une légende urbaine (née peut-être au XIX è siècle) raconte que si le cheval a les deux jambes avant levées, c'est que le cavalier est mort au combat. Dans le cas d'Alexandre, comme dans bien d'autres cas, c'est faux puisqu' Alexandre n'est pas mort au combat. Sur d'autres statues, Bucéphale a tantôt la jambe avant droite levée, tantôt la jambe avant gauche levée.
L'autre animal préféré d'Alexandre était son chien Péritas, de race molosse, pour qui il fait construire une immense tombe. Après la mort de Bucéphale (mort de mort naturelle ou après la bataille de l'Hydaspe, au pied de l'Himalaya, on ne sait), il a donné le nom de Bucéphale à une ville, Bucéphalie, quelque part dans le nord de l'Inde ou du Pakistan.
De même, il a déifié son ami d'enfance et amant Héphaestion, mort en 324, de typhoïde sans doute.
Alexandre représenté sur des mosaïques à Pella :
La chasse au lion : À gauche, Alexandre est coiffé d'une pétase (coiffe macédonienne). Il attaque un lion avec son ami Krateros (Cratère). Cratère était général dans l'armée d'Alexandre et a participé aux nombreuses batailles du roi. La légende dit qu'au cours d'une chasse, à Suse ou quelque part en Perse, Cratère aurait sauvé Alexandre mordu par un lion. Les deux chasseurs portent sur les épaules une chlamyde, manteau court à la mode thessalienne qui flotte sous l'effet de l'action. Les chlamydes sont bordées d'une bande marron et à la pointe de certains pans on voit un petit galet blanc (un pour Alexandre et deux pour Krateros). Ces petits galets figurent les petits poids de plomb ou d'argile qui assuraient le tombé du vêtement.
la chasse au cerf : La composition est la même que celle de la chasse au lion : un animal au centre, un cerf, est attaqué par deux hommes. Alexandre serait le personnage de droite, est-ce son pétase qui vole derrière lui ? L'autre personnage serait Hephastion. Les jambes des deux chasseurs, les torses, les bras ont presque la même position que dans la chasse au lion. Les chlamydes volent comme dans la chasse au lion. Est-ce le même artiste qui a réalisé les deux mosaïques ? Au-dessus, une inscription indique ΓΝΩΣΙΣ ΕΠΟΗΣΕΝ, ce qui signifie Gnôsis l'a fait.
La fresque de la chasse dans le tombeau II dit de Philippe II (tumulus d'Aigai, actuelle Vergina). On pense que Phlippe est à droite, à cheval, et Alexandre au milieu.
Alexandre était très beau, avait une très belle chevelure avec des boucles de type anastole, des yeux très enfoncés et tournés vers le ciel, la tête penchée vers la droite. Son sculpteur attitré était Lisyppe et son peintre favori Apelle.
quelques statues
Alexandre sous forme de Pan, musée de Thessalonique
à Pella :
à Amphipolis :
Au château de Fontainebleau, les murs de la chambre de la duchesse d'Étampes, Anne de Pisseleu, maîtresse de François I, sont décorés de fresques du Primatice, inspiré par Raphaël, Niccolo dell'Abate (1341-1544) et plus tard d'Abel de Pujol. Ces fresques, ne racontent pas les campagnes d'Alexandre mais ses conquêtes amoureuses. La chambre de la duchesse d'Étampes a été transformée plus tard en escalier.
Alexandre domptant Bucéphale (il avait remarqué que le cheval était ombrageux)
Alexandre se mariant avec Roxane. Alexandre lui offre la couronne, à gauche des putti transportent le bouclier, un autre enlève la sandale de Roxane
Thalestris monte dans le lit d'Alexandre. C'est la reine des Amazones, elle veut un enfant et reste 13 jours et 13 nuits dans le lit d'Alexandre.
Apelle peignant Alexandre et Campaspe. Alexandre aimait beaucoup les œuvres d'Apelle. Pour le remercier, Alexandre lui "offrit" Campaspe dont Apelle était tombé amoureux. La belle n'a pas l'air contente, on la comprend.
le banquet de Persépolis
Au plafond, l'apothéose d'Alexandre.
Il y a d'autres fresques, non photographiées :
Alexandre épargnant Timoclée. Violée par un soldat trace lors du sac de Thèbes, elle le précipita dans un puits. Alexandre reconnut son courage et lui fit grâce.
Alexandre fait serrer les œuvres d'Aristote dans un coffret d'or après la bataille de Gaugamèles. Ici, c'est le plafond de l'Assemblée Nationale
Alexandre tranchant le nœud gordien. C'était un nœud du timon du char du roi Gordias. On disait que celui qui arriverait à le trancher deviendrait roi d'Asie. Ce que fit Alexandre d'un coup d'épée.
D'autres représentations d'Alexandre :
Les reines de Perse devant Alexandre (Le Brun)
à Versailles
è Versailles, buste de Girardon :
Les écrits contemporains de l'époque d'Alexandre (écrits par Ptolémée, Aristobule, Néarque, Onésicrite, Perdicaas) ont disparu. Des témoignages ont été écrits plus tard, par exemple par Callistène, neveu d'Aristote.
Bibliographie
Alexandre le Grand et les Aigles de Rome (Vegrete Javier)
Pour seul cortège ( Laurent Gaudé) Alexandre le Grand
Le roman d'Alexandre (Callisthène)
Alexandre le Grand (Gérard Colin)
Alexandre, le prince conquérant (Viviane Koenig) pour ados
Alexandre le grand (Valerio Manfredi) 3 tomes : Le fils du songe, les sables d'Ammon, les confins du monde
(en rouge ceux que j'ai lus)
J'ai beaucoup aimé "Pour seul cortège " de Laurent Gaudé. Mort d'Alexandre et cortège jusqu'à Babylone. Retour sur sa vie. On retrouve des personnages de l'entourage d'alexandre : Olympias sa mère, ses généraux et anciens compagnons d'enfance : Perdiccas, Seleucos, Ptolémée qui se partageront l'empire. Stateira, fille de Darius III et femme d'Alexandre, assassinée par Roxane. Drypétis, fille de Darius III, veuve d'Hépheastion et belle-sœur d'Alexandre. Sisygambis, grand-mère de Drypétis. Glaucos, médecin. Chadragupta, roi fondateur de l'empire Maurya. On y parle de la mort d'Alexandre, de son fastueux cortège, de la mort de Cleithos, assassiné par Alexandre lors d'un banquet, de l'incendie de Persépolis. La fin prend une tournure surnaturelle.
2 commentaires -
Par bluesy le 2 Mars 2024 à 20:13
La tombe I, dite de Perséphone, est nommée ainsi en raison de ses fresques. C'est une tombe à ciste. Elle contient les squelettes de trois personnes, un homme, une femme et un nouveau-né, qui pourraient donc être Philippe II, Cléopâtre et leur bébé. Elle a été pillée. Les fresques sont exposées bout à bout mais dans la tombe, elles couvraient chacune un mur. La fresque principale (côté nord) représente l'enlèvement de Perséphone. Le char est conduit par Hermès psychopompe. Dessous, la frise représente des griffons, animaux des Enfers.
Hermès psychopompe
À côté, la fresque représente Déméter, mère de Perséphone assise sur le rocher dit "la pierre sans rire" (c'est sur ce rocher qu'elle s'assit, épuisée et désespérée, quand elle arrivé à Éleusis.).
Sur la dernière, on voit mal les trois femmes : ce sont les Moires (les Parques chez les Romains) : Clotho, Lachésis et Atropos.
Cette magnifique fresque est attribuée à Nikomachos (Nicomaque) de Thèbes, connu pour sa palette réduite à quelques couleurs et la rapidité de son travail (on travaille a fresco c'est-à-dire sur enduit frais). On voit les traits du dessin préparatoire, je trouve cela très beau et très moderne.
Un héroôn se trouve à côté de la tombe I. C'est un autel dédié au culte d'un héros, inhumé dans la tombe voisine. Philippe II dans la tombe I ???
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Par bluesy le 2 Mars 2024 à 00:32
Nous nous rendons maintenant à Aigai (actuelle Vergina), première capitale de l'empire macédonien, avant d'avoir été remplacée vers 400 BC par Pella sous le règne de Archelaos.
Il est fort possible que des photos aient été mélangées (vaisselle, couronnes) et qu'elles ne soient pas placées dans la bonne tombe !
Selon le mythe, Aigai (prononcer Eyé) a été fondée par le roi légendaire Karanos (VIII è BC) venu d'Argolide. L'oracle de Delphes lui avait dit de fonder un royaume là où des troupeaux de chèvres se reposaient. Son descendant Perdiccas I (VII è BC) est considéré comme le premier roi historique de la dynastie des Argéades (ou Téménides). La légende fait descendre Karanos de Téménos, un des soixante fils d'Héraclès.
Le mythe raconte que Perdiccas décida de fixer ici la nécropole des rois de Macédoine pour lui et ses descendants, ajoutant "Tant que leurs cendres y reposeraient, le sceptre demeurerait dans la maison." Ce qui ne fut pas le cas, puisque Alexandre n'y fut pas inhumé, événement de mauvais augure. Et la dynastie des Argéades s'arrêta. La nécropole d'Aigai contient une centaine de tombes.
La cité se trouve au nord du Mont Olympe et du mont Pieria consacré aux muses et aux nymphes.
Agai est la première capitale de l'empire macédonien, jusqu'au IV è BC date à laquelle le roi Archéléos ou, selon les sources, le roi Amynthas III (père de Philippe II) décida de faire de Pella sa capitale.
C'est donc dans cette cité que se trouve l'ensemble funéraire de la dynastie des Argéades.
Vers 274 BC, donc bien après la mort d'Alexandre, Antigone II Gonatas fut vaincu par Pyrrhus I (celui de "la victoire à la Pyrrhus contre les Romains). Pyrrhus s'installe en Macédoine, les tombes d'Aigai sont pillées par ses mercenaires gaulois. Après la mort de Pyrrhus (blessé par une tuile lancée par une vieille femme) puis décapité, Antigonos retrouve son trône. Il fait recouvrir quatre tombes royales par un tumulus appelé "La MegaliToumba".
Des siècles plus tard, les fouilles commencèrent au XIX è siècle. En 1977 le grand tumulus est dégagé par Manolis Andronikos (les archéologues sont entrant par la clé de voûte).
Le tumulus actuel est donc une copie qui date de 1993. Il est construit sur lemplacement d'origine des sépultures; il mesure 100 m sur 13 m et est recouvert d'un toit végétalisé.
Les objets trouvés dans les tombes sont exposés dans ce musée dit "de site".
amazone attaquant un griffon :
Il est difficile de prendre des photos et des notes car nous sommes dans une demi-obscurité, celle des Enfers peut-être ! : il faut faire attention où l'on met ses pieds. Seuls sont éclairés les objets qui brillent dans cette ambiance mystique. Nous sommes dans le domaine d'Hadès.
Outre le musée, il y a les ruines de la cité, notamment celles du théâtre, un des plus grands du monde grec, où Philippe II fut assassiné par Pausanias en 336 BC. Il avait organisé des fêtes avant son expédition d'Asie et les noces de sa fille Cléopâtre. Qui est l'instigateur de l'assassinat ? Pausanias pour motifs personnels ou a-t-il agi sur l'ordre de quelqu'un ? ; certains disent la reine Olympias, quatrième épouse de Philippe et mère d'Alexandre, et peut-être aussi Alexandre lui-même.
La tombe III, appelée la tombe du Prince, serait vraisemblablement celle d'Alexandre IV, fils d'Alexandre et de Roxane, assassiné à l'âge de 16-14 ans (avec sa mère) sur ordre de Cassandre.
Pour les tombes I et II, c'est plus compliqué.
Jusqu'à présent (et encore maintenant), la tombe II était considérée comme la tombe de Philippe II et de sa septième épouse Cléopâtre, assassinée sur l'ordre d' Olympias ainsi que son bébé.
Deuxième hypothèse, plus récente : La tombe II pourrait aussi être celle de Philippe III Arrhidée et de son épouse Eurydice, morts en 317 BC. Philippe III était le demi-frère d'Alexandre et après la mort de celui-ci, il a régné conjointement avec Alexandre IV. Olympias, veuve de Philippe II, le fait assassiner et contraint Eurydice au suicide.
Les restes de Philippe II, son épouse Cléopâtre et leur nouveau-né Europa pourraient donc se trouver dans la tombe I dite de Perséphone.
Les archéologues n'ont pas encore tranché !
Nous entrons dans le tumulus par un long couloir et au bout des stèles funéraires (fin IV è BC) sont exposées.
stèle funéraire : portraits de deux hommes, un père, assis et son fils, debout ; une femme, probablement la mère du fils et un petit garçon. Les noms sont écrits en grec sous le fronton.
Puis nous descendons pour arriver à la tombe II (voûtée) qui est toujours nommée tombe de Philippe II. La vraie, pas une réplique. Peu importe si c'est celle de Philippe II ou de Philippe III, ce qu'on voit est très beau. L'entrée de la la tombe est composée d'une porte factice et entourée de colonnes doriques . est surmontée une frise de 5 mètres représentant une chasse au lion, signe de tombe royale. Seul le roi a le droit de tuer le lion. Le fond est occupé par un paysage, ce qui n'est pas si courant. Dix chasseurs (Philippe II à cheval à droite et au milieu Alexandre, debout) traquent un lion, un sanglier, un ours, un cerf. On pense à Héraclès, le supposé ancêtre des Téménides, chassant le sanglier d'Erymanthe et le lion de Némée.
La tombe II est composée d'un vestibule et de la chambre mortuaire proprement dite. Dedans, il y avait des objets funéraires, de la vaisselle, des armes, des poteries, des bijoux ainsi que des boîtes en or appelées larnax. Ces objets sont exposés dans la grande salle du musée.
Les objets de la chambre principale :
un sarcophage en marbre dans lequel se trouve un larnax en or décorée du soleil de Vergina à 16 branches. Il pèse 10 kg. Le soleil a fait l'objet d'une polémique dans les années 90 entre la Grèce et la République de Macédoine qui le faisait figurer sur son drapeau. La Grèce estimait que la Macédoine du Nord ne devait pas s'approprier cet emblème macédonien, il fut retiré du drapeau et remplacé par un motif qui s'inspire cependant du soleil. Le larnax contenait 380 ossements recueillis après l'incinération. Les os, lavés dans du vin, étaient ensuite enveloppés dans un linge pourpre. Sur les os était posée une couronne en or, à feuilles de chêne et glands.
une autre couronne
couronne qui se trouve au musée de Thessalonique et provenant de cette tombe
La couronne était posée sur un diadème en or et argent, réglable et décoré du nœud d'Hercule (pour rappel, les rois téménides disaient qu'ils descendaient d'Hercule).
Au milieu de la grande salle, est exposé le bûcher funéraire (on pense à celui qu'Achille organisa après la mort de Patrocle). "Sur une couche chryséléphantine (or et argent), Philippe II fut livré aux flammes. On lança dans le bûcher des armes son uniforme, des vases de parfums, de l'huile, des fruits..." Les os étaient récupérés, lavés, enveloppés et rangés dans le larnax.
Le lit funéraire était en bois avec ornements en or et ivoire représentant notamment des muses. Le bois a brûlé et il reste des fragments de la décoration, notamment des têtes qui pourraient être celles de Philippe (barbu), d'Alexandre (souvent représenté tête inclinée vers la droite et yeux levés) et d'Olympias.
Alexandre :
Philippe II :
Dans cette chambre, il y avait aussi deux trépieds. Le plus grand rappelle le trépied de Delphes, convoité par Héraclès et défendu par Apollon. Il rappelle aussi que Perdiccas II a participé aux Jeux d'Argos. Sur le trépied est écrit "Je viens des Jeux d'Argos".
le trépied (à gauche) :
Les rois macédoniens étaient des personnages royaux, c'est pourquoi ils ont été inhumés avec la pourpre, le diadème. C'étaient aussi des chefs de guerre, et ils étaient enterrés avec les armes et l'équipement militaire.
La cuirasse en fer décorée de boutons en or représentant Méduse ressemble à celle que porte Alexandre sur la mosaïque "d'Issos".
La jupe est une copie.
Le bouclier, très grand, est un bouclier de parade, en bois, or et ivoire qui représente peut-être Achille tuant la reine des Amazones, Penthésilée. Il demanda 5 ans de restauration.
Les rois avaient aussi une fonction religieuse, d'où la présence de vaisselle en bronze (grand plat) ou en argent qui servait à nettoyer les os ou le corps.
Grande œnochoé en bronze (récipient qui servait à puiser le vin mêlé d'eau contenu dans le cratère). Elle est ornée d'une magnifique tête de Silène.
Dans l'antichambre de la tombe II, se trouvait également un sarcophage en marbre, avec un larnax décoré d'un soleil à 12 branches. Il contenait les ossement d'une femme très jeune. Or, Cléopâtre était âgée de 32 ans quand elle a été assassinée. S'agirait-il donc plutôt de Meda, sixième épouse de Philippe ? C'était une princesse thrace, elle était toujours vivante au moment de la mort de Philippe et se serait suicidée. Ce geste aurait forcé l'admiration des Macédoniens qui lui auraient fait des funérailles royales. (voir la vidéo de J-C Bonnier, minute 38) en fin d'article.
couronne en or, à feuilles de myrte, appartenant à Cléopâtre ou à Euridyce, selon les hypothèses.
gorytos en or (combinaison de carquois et d'étui à arc) au décor scythe, représentant des scènes de batailles.
armure de cou de la reine servant à protéger ce qui n'était pas couvert par la cuirasse. Les archéologues partisans de la seconde hypothèse rappellent qu'Eurydice était une guerrière.
magnifique tissu de pourpre et d'or servant à envelopper les ossements
lanterne en bronze avec tête de Pan
la couche chryséléphantine :
les protège-tibias (cnémides) de taille inégale (celles de Philippe qui était boiteux ou celles d'Eurydice ?)
Un héroôn se trouve à côté de la tombe I, dite de Pers&phone. C'est un autel dédié au culte d'un héros, inhumé dans la tombe voisine. Photos de la tombe de Perséphone dans l'article suivant.
la tombe III du Prince Alexandre IV. Ses cendres se trouvent dans une hydrie en argent contenant des ossements calcinés et recouverte d'une couronne en or à feuilles de chêne et de glands
décoration du lit funéraire : Hermès, Zeus et Perséphone
miniature chryséléphantine représentant Sabazios, dieu thrace assimilé à Dionysos
fresque représentant une course de chars
vaisselle en argent avec des vases à parfum, cratères pour le mélange de l'eau et du vin, passoire, louche...
la tombe IV :
la tombe d'Eurydice, mère de Philippe II, morte en 340 BC. Elle n'est pas dans le tumulus. Il reste un trône décoré d'une scène représentant un couple (Hadès et Perséphone ? ou Amnystas III et Eurydice, les parents de Philippe) conduisant un quadrige.
photo internet : https://books.openedition.org/efa/8632
photo https://fr.wikipedia.org/wiki/Aigai#/media/Fichier:Hades_and_Persephone,_Vergina.jpg
Voir la vidéo de Jean-Claude Bonnier qui explique très bien les différentes hypothèses concernant les personnages inhumés (à la minute 38)
La vidéo de JC Bonnier se termine par ces mots de Sophie Decamps (musée du Louvre) " Il est indispensable aujourd'hui pour qui veut connaître la Grèce antique de visiter Vergina au même titre que Delphes, Olympie ou l'Acropole d'Athènes. Pourtant ce site exceptionnel et les chefs-d'œuvre qu'abrite le musée du Grand Tumulus construit en 199, demeurent encore étrangement ignorés du grand public."
Nous sommes de retour assez tôt à Thessalonique et nous décidons de retourner voir la mer une dernière fois. Quelques photos supplémentaires, une glace sur la place Aristote et un passage à la pâtisserie Terlenkis (4, rue Aristote) pour acheter un tsoureki, délicieuse brioche faite surtout à Pâques. Le repas du soir est servi à l'hôtel mais avant nous nous régalons d'un bon Spritz.
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Par bluesy le 22 Février 2024 à 15:00
Le musée byzantin de Véria, ouvert en 2002, est situé dans l'ancien moulin à farine de Markos (début XXè siècle). Il comprend trois étages Les bâtiments administratifs sont situés dans d'anciennes maisons ottomanes aux couleurs vives.
Ne pas confondre ce musée avec le musée archéologique de Véria, que nous n'avons pas visité.
Dans le musée, on trouve surtout des icônes, plus ou moins grandes, des icônes à double face, des icônes portatives pour les processions, des icônes de maisons.
mosaïque de narthex
? :
descente aux enfers , vers 1400
crucifixion, vers 1400
Nativité, naissance et bain de l'enfant, vers 1400
Ascension, deuxième moitié du XV è
avec une Vierge orante
Jugement dernier avec les Apôtres, vers 1400
Saint Luc peignant la Vierge (XVII è). Saint Luc est le patron des peintes. En bénissant le tableau de l'évangéliste représentant son icône "d'après nature", la Vierge a donné son approbation aux images saintes.
les saints martyrs : Gourias, Avivas, Samonas (XV è)
Nestor XV è
Ste Barbara et Ste Paraskavi (Parascève) XV è
Ste Barbara (ou Ste Catherine ?) XIV è
St Nicolas (XVI è)
saint Nicolas icône portative, 1300
autres icônes de St Nicolas :
temple (XII è)
hiérarchies co officiantes (XIII è)
manuscrit menaion (recueil de liturgie) de Mars (XIV-XV è). C'est un incunable (livre imprimé avant 1501)
sts Georges et Démétrios (1639-45)
Saint Jean le Baptiste est souvent représenté avec des ailes. Le mot "evangelos" signifie ange comme évangéliste, messager, bonne nouvelle. St Jean Baptiste est le héraut de Dieu. C'est le patron des ermites (d'où l'aspect squelettique)
Ste Anne et la Vierge, fin XVè
intérieur d'une arthonika : maison de Sior Manolakis, 1829-1833. Objets de la "kalos ondas" (la meilleure pièce) : Paravents en treillis décorés d'une scène de Constantinople (les jeunes filles pouvaient suivre les réunions familiales sans être vues). Cheminée.
St Théodore Stratelates et St Théodore de Tyre, XV è.
Je me souviens avoir vu au musée Onufri de Bérat (Albanie), une icône peinte par Onufri représentant ces deux saints soldats, dans la même position et la tête levée. Ce qui est amusant, c'est qu'on ne sait pas vraiment où est né Onufri : à Bérat ou à Kastoria ou Grevena dans la région de Véria.
l'icône de Bérat :
St Mercure terrassant l'empereur Julien (dit Julien l'Apostat). XVè
poteries
icônes de maisons. Dans chaque maison, il y a des icônes des saints protecteurs du propriétaire et de sa famille. Elles sont accrochées aux murs des pièces ou les invités ne vont pas, ou, dans une maison riche, dans une chapelle à l'intérieur de la maison.
St Georges 12 è, icône à double face avec St André (XVIII è)
St Procope (ou St Procopius)XIV è. L'icône a été volée entre 1968 et 1975 dans l'église St Procope de Véria. En 1988, elle a été achetée légalement par le collectionneur Athanasios Martinos. Quand il apprit que l'icône avait été volée dans l'église, il en fit don au musée de Véria.
mosaïque V è
Vierge Marie et les apôtres Michel et Gabriel
présentation de la vierge
les Vierges :
la Vierge Hodégétria (Vierge directrice, qui montre la voie), elle tient l’enfant généralement sur son bras gauche et le montre de la main droite. L'enfant bénit et tient un livre-rouleau dans la main gauche.
la Vierge en majesté (Panakhranta), immaculée, pure, sans péché, impératrice de l’Église, assise sur un trône et tenant l’enfant sur ses genoux. La légende raconte que la Vierge a guidé des aveugles vers une fontaine où ils ont retrouvé la vue.
La Vierge Glykophiloussa ou Eléousa (Vierge de tendresse et de miséricorde). Les joues de la Vierge et de l’Enfant se touchent dans un geste de tendresse
La visite se termine par l'exposition de tableaux de Dimitri Koukoudis.
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Par bluesy le 21 Février 2024 à 23:39
Elle est connue pour le très grand nombre de petites églises post byzantines familiales (il en reste 48 sur 70). Certaines se visitent et sont ornées de peintures du XIV è siècle. Elles sont petites, plus petites que les mosquées. On appelle cette ville la Jérusalem des Balkans (de même que Thessalonique appelée Salonique sous l'occupation ottomane).
L'apôtre Paul de Tarse a prêché à Véria en 50 AD en venant d'Amphipolis et de Thessalonique par la voie Égnatia. La tribune ou l'autel de Paul marque l'endroit où il est supposé avoir prêché. Il est ensuite allé en bateau jusqu'à Athènes et Corinthe. Après nous, Helena accompagnera un groupe qui se rendra sur les lieux de prêche de Paul.
Le monument a été construit en 1990, les trois marches datent de l'époque de Paul.
L'église du Christ à Véria date du XIV è, l'artiste a signé, ce qui est très rare car on ne signe pas à côté des images de Dieu. Nous e l'avons pas visitée.
le minaret de la mosquée toute proche.
En 1943, 2000 juifs ont été déportés (leurs ancêtres sont venus d'Espagne en 1492, chassés d'Espagne). Aujourd'hui, il n'y a plus de juifs et la synagogue est fermée.
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