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Par bluesy le 13 Avril 2023 à 10:09
Musée Antoine Bourdelle, Paris
18, rue Antoine Bourdelle 75015 Paris
le site du musée : CLIC
De nouveau ouvert depuis mars 2023, le musée a subi ’importants travaux depuis la prise de ces photos (2016) et peut accueillir des groupes plus importants. L’entrée aux collections permanentes est gratuite..
Antoine Bourdelle avait installé ses appartements, ateliers et jardins à cet endroit (à cette époque l’adresse était 16 impasse du Maine)
Le lieu fut transformé en musée en 1949.
Bourdelle «était aussi un excellent professeur. Parmi ses élèves de l’Académie de la Grande Chaumière : Giacometti, Germaine Richier, Maria Helena Viera da Silva, Margaret Cossaceanu...
Adam :
Amourette :
Carpeaux :
centaure mourant :
faunes et chèvres, projet, hommage à Debussy
fontaine :
Héraklès, archer :
la France :
la Vierge à l'offrande et centaure mourant :
la Vierge à l'offrande :
Nobles fardeaux :
Pénélope :
Rodin :
Sapho :
Trois muses :
Apollon et les muses :
les bas-reliefs pour le théâtre des Champs-Élysées :
la Comédie :
la Danse :
la Musique :
la Tragédie :
le monument au général Alvéar :
le cheval sans selle :
et les quatre allégories du monument :
l'éloquence :
la Liberté :
la Force :
la Victoire :
L'autre musée consacré à Antoine Bourdelle est le musée-jardin, à Égreville. On y retrouve certaines de ces sculptures présentées ici. Explications dans mon article sur Égreville
Il y a aussi quelques sculptures au musée Camille Claudel à Nogent/Seine : clic
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Par bluesy le 18 Janvier 2023 à 19:51
Absente à cette visite, j'ai quand même pu la vivre grâce aux photos prises par Marie-Claire
La villa Seurat est une petite rue qui se trouve dans le 14 è, pas loin du parc Montsouris.
Dans cette rue ont habité Marcel Gromaire, Chaïm Soutine, Henry Miller, Anaïs Nin, Jean Lurçat. C’est André Lurçat, qui a construit en 1924 la maison de son frère Jean ainsi que sept autres maisons. Ces constructions aux formes cubiques, rectilignes sont largement ouvertes pour faire entrer la lumière.
la maison Lurçat :
La visite commence Place des droits de l’enfant où se trouve une statue de Chana Orloff, « Mon fils marin », inaugurée en . Il a fallu 10 ans pour mener à bien ce projet d’installation de la statue.
La maison-atelier, transformée en musée, est gérée par ses petits-enfants, Eric Justman et Ariane Tamir.
Hanna (dite Chana) Orloff est née le 12 juillet 1888 à Starokonstantinov (Russie, actuellement Ukraine, dans la région de Kherson)). Elle est l’avant-dernière d’une famille juive de 9 enfants. Elle apprend à lire la nuit avec son frère aînée, Zwi puis elle entre en apprentissage chez une couturière à Mariopol.
En 1905, la famille émigre en Palestine (qui fait partie à cette époque de l’empire ottoman), pour fuir les pogroms (jusque là elle avait été plus ou moins protégée car la mère et la grand-mère de Chana rendaient service aux villageois en tant que sages-femmes. En Palestine, Chana fait des travaux de couture pour faire vivre la famille.
En 1910, son frère lui paie le voyage pour qu’elle aille à Paris pour étudier la mode.
Elle travaille d’abord pour l’école de couture Paquin (rue de la Paix) qui, au vu de ses dons en dessin, lui recommande de s’inscrire à La Petite École (arts décoratifs), elle est reçue deuxième et entre dans la classe de dessin de Bruneau.
Autochrome (anonyme) façade de la maison Paquin, 14 avril 1914, décorée à l'occasion de la venue du roi George V et de la reine Mary : (pour savoir ce qu'est un autochrome : CLIC)
Mais c’est la sculpture qui l’attire et elle s’inscrit à l’Académie russe Marie Vassilieff à Montparnasse et commence à montrer ses œuvres en 1912. Elle côtoie Chagall, Soutine, Zadkine, Modigliani, Diego Rivera, Foujita, Picasso, Apollinaire, Cocteau, Max Jacob, qui vivent à Montparnasse ou à La Ruche. Elle fait partie de l’École de Paris. Elle expose aux côtés de Rouault, Matisse, Van Dongen.
Elle fréquente Le Dôme et la Rotonde. Modigliani fait un portrait d’elle à la plume et écrit en haut, en hébreu, « Chana, fille de Raphaël ».
En 1912, elle présente à Modigliani, une camarade d’atelier, Jeanne Hébuterne.
En 1916, Modigliani lui présente un poète polonais, Ary Justman, ami d’Apollinaire, ils se marient.Elle participe avec Ary à la revue d'avant-garde S.I.C. que vient de créer Pierre Albert-Birot. Parution des "Pensées poétiques" d'Ary Justman illustrées de reproductions de sculptures de Chana Orloff.
Dans son atelier, on récite des poèmes d’Ary, d’Apollinaire, de Max Jacob, accompagnés par Satie, Ravel, Poulenc, Stravinsky.
En 1918, naît un fils, Élie.
Ary Justman, se porte volontaire pour aider la croix rouge américaine et meurt de la grippe espagnole le 4 janvier 1918, quelques mois avant Egon Schiele (31/10/1918), Apollinaire (9/11/1918), Edmond Rostand (2/12/1918)
« L ‘amazone » 1915
« Le couple de danseurs »
Les critiques ne sont pas toujours tendres. Le journal, La République de l’Isère écrit « un ensemble de boîtes de biscuits et de tuyaux de poêle ».
« Danseuse »
« l’homme à la pipe » représente le peintre Widhoff (1924)
bustes de Honegger, Anaïs Nin, Henry Miller, Mc Orlan, Sarah Lipska, Edmond Fleg, Cocteau, Kisling....
Modigliani fait un portrait d’elle.
Bustes d’hommes à lunettes ! On voit le regard à travers les lunettes.
« Gaston Picard », bois, 1920
Elle vit de son œuvre. Elle sculpte le bois, à ses débuts, puis le ciment, la terre cuite, le bronze, la pierre.
En 1926, elle demande à Auguste Perret (dont elle avait fait le portrait en 1923) de lui construire une villa au 7 bis villa Seurat. Auguste Perret est un des premiers à employer le béton armé, travaillé comme de la pierre (Il a construit le Palais d’Iéna qui abrite actuellement le CESE et que nous avons visité en 2017). La maison est sur plusieurs étages, elle habite en haut avec son fils et elle travaille en bas, dans son atelier , son « travailloir ». Au sommet, un e corniche préserve des intempéries. Son fils (et maintenant ses petits-enfants) habitent au 7, maison contiguë.
En 1925, elle obtient la nationalité française et est décorée de la Légion d’honneur. Elle retrouve beaucoup d’amis juifs, russes et autres nationalités.
« Maternité» 1925, terre cuite. Les yeux ressemblent à des pastilles, le nez est bien marqué, la mère porte une natte à la mode slave. On peut considérer que c’est en quelque sorte un autoportrait. L’enfant a une coupe au bol comme celle que portait son fils Élie sur les photos. Chana Orloff a fait 24 Maternités.
On peut comparer avec la « Maternité Andrée » qui date de 1958 et correspond à une période plus tragique (lire plus bas). Andrée est la bru de Chana, l’épouse de son fils unique qui lui donnera trois petits-enfants. Chana l’aime comme sa propre fille et la fait poser à plusieurs reprises. Ici, la mère donne plus de liberté à l’enfant curieux du monde qui l’entoure tout en profitant de la tendresse maternelle.
« Dindon » 1925, bronze. La femme politique Louise Weiss présentait cette sculpture dans son salon et n(hésitait pas à la désigner du doigt quand un interlocuteur se montrait trop présomptueux.
« Poisson » 1927
« Homme au chien », 1937. Port(rait du fils adoptif de Jean Lurçat avec son chien afghan
Pendant la guerre, elle se résout à demander un visa pour les États-Unis mais il n’arrivera jamais. Un gendarme la prévient, la veille de la Rafle du Vel d’Hiiv’ (16/17 juillet 1942) et elle s’enfuit en Suisse. À Genève, elle réalise de petites sculptures, ce qui lui permet de survivre. Elle correspond avec le peintre Georges Kars, réfugié aussi en Suisse et qui se défenestrera en 1945, ne pouvant supporter le sort réservé à son peuple.
De retour en France, elle découvre sa maison saccagée, les verrières brisées, les sculptures vendues, cassées ou pendues à des fils de fer. 115 de ses œuvres ont été volées ou détruites.
Heureusement, ses fondeurs avaient gardé les modèles en plâtre et les moules.
Elle se remet à sculpter mais ce ne sont plus des formes épanouies, douces et lisses comme avant la guerre qu’elle réalise. Ses sculptures sont rudes, torturées, hérissées, tristes, violentes et traduisent la mort, la guerre.
« Le retour » qu’elle réalise en 1945 évoque les horreurs subies par les déportés. Elle cache cette œuvre sous un tissu au fond de son atelier et ne l’exposera que 17 ans plus tard.
« Guerre et paix » 1951
« Le héron »
« La chèvre »
« Jeune fille à la natte », bronze 1951
« La semeuse » 1955. La Confédération des travailleurs israéliens de Tel Aviv lui avait commandé une statue représentant une femme israélienne. Pour Chana, il est évident de représenter une travailleuse, ce qui ne plaît pas à la Confédération qui souhaitait une représentation traditionnelle de femme plus soumise.
À la fin de sa vie, elle se rend souvent en Israël où sa famille vit et où lui commande des œuvres monumentales..
Lors d’un déplacement en Israël elle meurt en plein travail d’un AVC le 18 décembre 1968 et est enterrée à Tel-Aviv.
Elle laisse 500 sculptures dont 200 se trouvent dans l’atelier-musée et un millier de dessins.
ses thèmes principaux sont la maternité, la femme, les enfants, les animaux.
À lire : "L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture" Rebecca Benhamou
quelques vidéos :
entretien avec sa petite-fille Ariane Tamir
exposition dans la rue Villa Seurat
mon interprétation dans mon carnet du quotidien :
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Par bluesy le 1 Janvier 2023 à 21:29
Cette visite a été guidée la première fois par Martine B (en 2006) et la deuxième fois par Thierry Le Roi (necro-romantiques.com) en 2013
Le cimetière se trouve dans le 20 ème arrondissement. Cinq entrées permettent d’y accéder : boulevard de Ménilmontant, porte du Repos, Porte de la Réunion, Porte Gambetta, Porte des Amandiers.
Le cimetière porte le nom du Père Lachaise, jésuite et confesseur de Louis XIV qui eut une influence modératrice dans la lutte du roi contre le jansénisme. Le terrain, le Mont Louis, appartenait à la Compagnie de Jésus ; Louis XIV et Mazarin s’y étaient rendus pendant la Fronde pour assister aux combats livrés dans le Faubourg Saint-Antoine. Devenu confesseur du Roi, François d’Aix de La Chaize (1624-1709) restaura le vieux bâtiment.
Plus tard, ce terrain de 44 ha a été acheté par le gouvernement pour y installer, en 1904, un cimetière, suite à un arrêté du 2 ventôse an IX (21 février 1802) qui interdisait, par mesure d’hygiène, l’inhumation au cœur des villes. Le cimetière a été construit par l’architecte Brongniart. Au début, cette pratique ne connut pas beaucoup de succès mais quand le gouvernement y transféra les restes de Molière et La Fontaine, le cimetière devint à la mode.
Actuellement il y a environ 80 000 tombes dans ce parc de 43,2 ha, planté de 4134 arbres de 76 essences différentes.. Il y a aussi un columbarium (1893-1912))-crématorium (la première crémation eut lieu en 1889) et un jardin cinéraire (1985)
Outre les défunts, le cimetière est très fréquenté par les touristes, les chats et leurs amis les oiseaux, les corneilles, les renards.
photos de Guillaume et Sophie :
C’est de la terrasse devant, en contemplant Paris, que Rastignac s’écria : «À nous deux, Paris », je crois que c'est près de la chapelle, du tombeau de Auguste Thiers et du monument aux morts.
le monument aux morts (photos de Guillaume et Sophie) est dédié à tous les morts, sans distinction. Il a été sculpté entre 1887 et 1899 par Bartholomé. Le journal La Croix s’est indigné parce que ce monument était trop laÏque.
les tombes que j'ai vues :
n°32 - Abélard et Héloïse ou les amours tragiques d’un professeur et de son élève au XII è siècle. Héloïse accoucha d’Astralabe, se maria secrètement avec Ab »lard. L’oncle d’Héloïse, le chanoine Fulbert, fit châtrer Abélard et les amants rejoignirent l’un un monastère, l’autre un couvent. Leurs cendres furent transférées au Père Lachaise en 1817.
n° 4 - Balzac (1799-1850). Il fut enterré en présence d’une foule immense dont Alexandre Dumas et Victor Hugo qui prononça son éloge funèbre.
N° 76 Beaujour. Diplomate français sous louis XVIII, son monument est le plus haut du cimetière (22 m de hauteur).
N° 14 - Chopin. Son cœur n’est pas ici mais à Varsovie, muré dans un pilier d’église. Il craignait d’être enterré vivant. Sur sa tombe est sculptée Euterpe, la muse de la musique.
N° 18 - Delacroix, son tombeau est la copie d’un sarcophage romain (de Scipio Barbabus), orné de triglyphes et de métopes.
N° 34 - Allan Kardec, père du spiritisme (+1869). Son pseudonyme fait référence à une vie antérieure pendant laquelle il aurait été druide.. Sa tombe représésente un dolmen sacré. Des milliers de gens touchent son buste qui aurait des pouvoirs mystiques. Sur la tombe, sont écrits « Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, elle est la loi » et « Tout effet a une cause, toute effet intelligent a une cause intelligente. La puissance de la cause est en raison de la grandeur de l’effet. »
n° 45 Jim Morrison (1943-1971), chanteur des Doors. Sur la tombe est écrit « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ : fidèle à son propre démon ». Les arbres voisins sont couverts de chewing-gum collés par ses fans. Il est mort à 27 ans, comme avant lui Robert Johnson, Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Alan Wilson (Canned Heat) et après lui Ronald Mac Kernan (Grateful Dead) Kurt Cobain, Dave Alexander (The Stooges), Any Winehouse, Jean-Michel Basquiat
en 2022, photo de Guillaume :
n° 73 - Gérard de Nerval, sa tombe est en face de celle de Balzac. La colonne est surmontée d’une urne.
n° 71 - Courteline. « J’étais né pour rester jeune et j’ai eu l’avantage de m’en apercevoir le jour où j’ai cessé de l’être. »
n° 88 - Gomez Carillo et Consuelo de Saint-Exupéry. Carillo était le deuxième époux de Consuelo. « En éveil parmi tant de choses endormies »
N° 69 - Oscar Wilde, écrivain irlandais (+1900). Il a été condamné à deux ans de travaux forcés pour « baiser homosexuel » Un sphinx est représenté sur la tombe (référence à son livre « Le sphinx sans secret » et à son poème « La Sphinge »). En 1961, ses testicules ont été cassés par deux dames choquées et servirent, dit-on, de presse-papier au directeur du cimetière. En 2006, le monument était couvert de baisers et de graffiti. En 2013, le sphinx avait été nettoyé et était protégé par un plexiglass.
N ° 1 - Le général Ozanian Antranik (+1927). Arménien, il a lutté pour l’indépendance de son pays.
N°85 - André Gill, dessinateur et caricaturiste. Il a peint l’enseigne du Cabaret des Assassins qui deviendra Le Lapin Agile (l’enseigne représente un lapin sautant d’une casserole, d’où le jeu de mots. Il mourut fou.
Henry de La Tour d’Auvergne
n°49 - Victor Noir, de son vrai nom Yvan Salmon, journaliste de 21 ans a été assassiné en 1870 par le prince Pierre Bonaparte, cousin de Napoléon III. L’assassinat fait grand bruit, une foule immense (dont Louise Michel, Flourens, Varlin et autres futurs Communards) se rend aux obsèques. Son corps est transféré plus tard au Père Lachaise. Le gisant est très réaliste (coutures des gants, impact de balle, chapeau tombé à terre). Les femmes touchaient (touchent?) le sexe qui aurait des vertus fécondes.
N° 44 - Simone Signoret et Yves Montand
une chapelle abandonnée qui sera certainement restaurée et transformée en mini columbarium
n° 79 - Gilbert Bécaud
n° 80 - Franck Alamo
n° 75 - Parmentier. Un plant de pommes de terre est sculpté. Les gens déposent des pommes de terre et des plants entourent la tombe.
N° 36 et 43 - La Fontaine. Sur sa tombe, une fable. Molière. Les ossements de Molière et de La Fontaine ne sont sûrement pas là, les tombeaux ont été érigés à cet endroit pour donner de la popularité au cimetière !
N° 74 - Casimir Périer, homme politique sous la Restauration. Les trois bas-reliefs représentant l'Éloquence, la Justice et la Fermeté.
photo de Guillaume :
N° 86 - Tsilla Chelton
n° 81 - François-Vincent Raspail (+1878), omme politique de gauche, chimiste, biologiste. Le tombeau est orné de la représentation d’un spectre dans son linceul, une main accrochée à des barreaux, représentant le fantôme de Mme Raspail décédée en 1848 lors de l’emprisonnement de son mari et tendant le bras pour un dernier adieu à son mari.
N° 77 - Pierre Desproges
n° 84 - Vivant Denon, conservateur du musée du Louvre
n° 78 - Mano Solo (Emmanuel Cabut, 1963-2010). Des tickets de métro rappellent la chanson « Métro » et une pancarte rappelle l’association Fazasoma.
N° 82 - Arman (en hommage à Van Gogh, il avait choisi de signer de son prénom, Armand qui s’est transformé en Arman, suite à une faute d’impression). Sur sa tombe, il y a une sculpture de violoncelle, il a souvent sculpté des instruments de musique ainsi que des accumulations d’objets. Ses colères étaient mémorables et il cassait des objets. Il paraît qu’il y avait une inscription sur sa tombe « Enfin seul » mais elle a disparu. Nous avons vu une sculpture de Arman au Cyclop (accumulation de gants)
n° 83 - le sergent Ignace Hoff (1836-1902), célèbre pour ses combats lors de la guerre de 1870. La statue est de Bartholdi (souscription nationale)
n ° 87 - Valério (Patrick Bougis, 1958-1988), chanteur qui n’eut pas beaucoup de succès en France. Mais la tombe est très belle, le médaillon a été sculpté par Jean Marais (signiture de l’artiste dans une mèche de cheveux à gauche), inscription « Il aimait Stendhal, Pavarotti, Gamine, les Pink Floyd. Mais à 29 ans »
une famille chinoise, la famille Tchao
n° V - le mur des fédérés m’émeut énormément. En mai 1871, 147 fédérés, combattants de la commune, ont été fusillés à cet endroit (la semaine sanglante) et jetés dans une fosse commune le long du mur. 800 squelettes ont été retrouvés du côté de Charonne et inhumés sans épitaphe le long du mur. Près de là, se trouvent les tombes de Paul Lafargue et de son épouse Laura Marx ainsi que la tombe de Jean-Baptiste Clément.
N ° J - les monuments à la déportation. Ici celui de Buna-monowitz-AuschwitzIII et ses kommandos.
j'ajoute ces photos prises par Guillaume et Sophie :
n° 89 : Alain Bashung (1947-2009) les cercles rappellent les sillons des disques vinyle
n° 90 Colette
n° 91 Gilbert Morard (1945-1999) patron de la RATP puis de la SNCF. Remarquez les pots remplis de tickets de métro
n° 92 – la mémoire nécropolitaine. Je croyais que le monument portait la photo du mort et je me suis dit qu’il ressemblait à mob n fils Guillaume. J’ai compris ce qu’il en était en lisant l’histoire de ce curieux monument, pas encore habité mais qui le sera à leur mort par André Chabot, artiste plasticien et sa compagne Anne Fuard. En 2012, André Chabot a repris cette concession abandonnée et qui contenant les restes de Anna Marguerita Kutsch. À l’intérieur, deux iliers en forme de cercueil soutiennent une dalle et un appareil photo gigantesque (l’objectif fait office de miroir). Sur le pilier droit, un DR code permet d’accéder au site d’Alain Chabot et aux 200 000 photos de tombes et de cimetières qu’il a photographiés à travers le monde. Sur le fronton, une sculpture représente un pélican nourrissant ses petits.
N° 93 – Hervé Christiani (19472014) bien connu pour sa chanson « Il est libre, Max »
n° 94 – au fond, on voit le tombeau de la princesse Deminoff, aristocrate russe (+ 1818), en forme de temple de 10 m de haut et situé sur une butte. Des légendes l’associent aux fantômes et aux vampires. On dit qu’elle a servi de modèle à Brian Stocker pour son Dracula. Elle est morte le 08 avril 1818 et ces trois 8 seraient symboles de vampires. Son testament déposé chez un notaire parisien stipulait que sa fortune (deux millions de roubles) serait donné à quiconque la veillerait pendant 365 jours et 366 nuits sans interruption. Le veilleur pouvait faire de bons repas et lire. Quelques-uns ont résisté pendant quelques jours ou semaines, c’est tout, ils sont devenus fous. Le testament est-il toujours d’actualité ?
à l'extérieur, commémoration des morts de la Grande Guerre
un site intéressant :
https://www.uniagro.fr/global/gene/link.php?doc_id=3094&fg=1
Si je retourne au Père Lachaise, j’essaierai de trouver les tombes de Musset (à côté d’un saule), d’Apollinaire (et ses lettres d’amour à sa maîtresse), de Piaf entourée des tombes de ses amants, de Henri Salvador (erreur de date de naissance : il est écrit 1917 au lieu de 1918) , de Géricault peignant couché car paralysé suite à une chute de cheval, ...
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Par bluesy le 26 Novembre 2022 à 23:11
Le bâtiment a été réaménagé en musée sur décision de Valéry Giscard d’Estaing et inauguré en 1986. À cet endroit, Il y avait un Palais édifié en 1810 par Bonnard à la demande de Napoléon I. Le bâtiment abrita d'abord le Conseil d'État puis la Cour des Comptes. Il a été détruit en 1871 par les Communards et le terrain a été racheté par la Compagnie Paris-Orléans pour construire une gare, qui fut inaugurée en 1900 pour l'Exposition Universelle.
C’est dans cette gare que, comme beaucoup d’autres prisonniers, mon père est revenu en mai 1945 du stalag XVIIA.
Sous le second empire, on aimait la peinture académique, comme par exemple «Naissance de Vénus» d’Alexandre Cabanel (1823-1889), présentée au Salon de 1863 (les salons permettaient aux artistes de se faire connaître et d’accéder à des commandes) et achetée par Napoléon III. Certains disaient que c’était une œuvre qui «charme et séduit sans exciter les désirs »
Elle est en revanche critiquée par les artistes qui aiment une peinture plus réaliste, plus populaire, par exemple Huysmans qui la qualifie de «Vénus à la crème» et Émile Zola, ami de Manet, : "La déesse, noyée dans un fleuve de lait, a l'air d'une délicieuse lorette, non pas en chair et en os - cela semblerait indécent - mais en une sorte de pâte d'amande blanche et rose".«La principale malice de Cabanel, c'est d'avoir rénové le style académique. À la vieille poupée classique, édentée et chauve, il a fait cadeau de cheveux postiches et de fausses dents. La mégère s'est métamorphosée en une femme séduisante, pommadée et parfumée, la bouche en cœur et les boucles blondes. Le peintre a même poussé un peu loin le rajeunissement. Les corps féminins sur ses toiles sont devenus de crème.»
Au Salon de 1863, sur 5000 œuvres proposées, le jury en refusa 3000 ! Napoléon III créa alors le Salon des Refusés. Il n’eut lieu que cette année-là et fut remplacé vingt ans plus tard par le Salon des Indépendants où les artistes pouvaient exposer sans passer par l’accord d’un jury.
Notre visite porte sur quelques œuvres qui firent scandale
« Femme piquée par un serpent d’Auguste Clésinger (1814-1883), mari de Solange Dudevant et donc gendre de George Sand. La sculpture a été présentée au salon de 1847 et a fait scandale pour deux raisons. D’abord parce que la pose était considérée comme trop érotique, évoquant davantage l’orgasme que la douleur due à la morsure de serpent et la statue trop vivante (on voit la cellulite des cisses) Et aussi parce que c’est un moulage d’après nature du corps de Apollonie Sabatier, muse de Baudelaire et maîtresse du commanditaire de l’œuvre.
Près de là, « la jeune Tarentine », sculpture d’Alexandre Schœnewerk (1830-1885) présentée en 1875 semble avoir reçu un accueil plus favorable. Elle illustre le poème d’André Chénier.
« L’enterrement à Ornans » de Gustave Courbet (1810-1877). Le tableau fut présenté au Salon de 1851. Les critiques furent très vives. Les dimensions de ce très grand tableau (3 m sur 7 m) étaient habituellement réservées à la peinture d’histoire et dans cette œuvre, Courbet élève le peuple au rang des grands de ce monde. Les critiques dénoncent la laideur des personnages (visages rougêatres, mal rasés) et la banalité de l’ensemble, un événement tout à fait ordinaire avec des personnages très ordinaires. Le personnages, clergé, maire, franc-maçon, paysans, sont mis tous au même plan, quelle que soit leur condition sociale. En outre, les croque-morts, peu attentifs, semblent se moquer de cette cérémonie religieuse. Œuvre anti cléricale ? Symbole d’entente universelle entre les différentes couches de la société ? Enterrement de la Seconde République qui n’a duré que deux ans ?
Plus en savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_enterrement_%C3%A0_Ornans
http://www.musee-courbet.fr/wp-content/uploads/2019/02/05-Le-peuple-en-art.pdf
Une autre œuvre de Courbet (toujours censurée par facebook) « L’origine du monde » date de 1866. Le tableau a été caché pendant très longtemps, derrière le rideau vert de la salle de bain de son premier propriétaire, un diplomate turc, puis acheté par un Hongrois, il est dissimulé derrière un autre tableau de Courbet. Le tableau n’était montré qu’aux invités triés sur le volet des propriétaires successifs. Son dernier propriétaire, le psychanalyste Jacques Lacan la cachait derrière un tableau surréaliste d’André Masson. Ce n’est qu’en 1988 que le tableau apparaît au grand public à l’occasion d’une exposition à New York. Le tableau entre au musée d’Orsay en 1995.
Une troisième œuvre, au titre très long, « L’atelier du peintre, allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique (et morale) », a été refusée à l’Exposition universelle de 1855, considérée comme vulgaire. En revanche, Delacroix et Jean-Jacques Henner étaient enthousiastes. Courbet fait édifier à ses frais une exposition personnelle. Au centre du tableau, Courbet s’est représenté avec son modèle et un petit berger comtois.À gauche, les pauvres, les exploités, les exploiteurs représentent la vie triviale. À droite, les bons,les amis, les travailleurs, les amateurs d’art. Dans ce tableau Courbet brise les codes et mêle les sujets religieux (saint Sébastien percé de flèches qui représente l’art académique), la nature morte, le paysage (Ornans), le nu, le portrait de groupe, l’autoportrait.
À gauche, des personnages connus représentent des entités. Le ministre des Finances Achille Fould représente un juif avec une cassette, Louis Veuillot, journaliste catholique, représente un curé, Victor de Persigny, ministre de l’Intérieur représente un fripier qui propose des veix habits, un faucheur représente le monde agricole, un ouvrier repésente le monde du travail, Emile de Girardin, appelé le « fossoyeur de la République « représente un croque-mort, le savant et homme politique Lazare Carnot représente un vieux républicain de 1793, et un chasseur au premier plan assis sur une chaise ressemble à Napoléon III reconnaissable à sa barbiche.
À droite, au premier plan, on voit Baudelaire en train de lire représente la poésie ; un enfant qui lit représente l’enfance studieuse ; l’ami Champfleury assis sur un tabouret représente la prose ; derrière Baudelaire, Jeanne Duval, sa maîtresse de Baudelaire était à l’origine masquée dans un « repentir » à la demande de Baudelaire et on la voit maintenant, telle un fantôme ; au premier plan, c’est Apollonie Sabatier (celle « moulée » par Clésinger) et derrière elle, son mari, mécène de Courbet. Dans l’encoignure de la porte, un couple qui s’embrasse représente l’amour libre.
Au centre de tout cela, Courbet apparaît comme le médiateur.
En 1832-34, Philipon, directeur du Charivari et de La Caricature, commanda à Daumier (1808-1879) 36 petits bustes en terracota coloriée. Ces portraits-charges, appelés « les célébrités du Juste Milieu » représentent des parlementaires orléanistes siégeant à la chambre des députés au début de la Monarchie de Juillet. L’année suivante, Daumier fit six mois de prison pour avoir représenté Louis-Philippe en Gargantua avalant des écus.
Fruchart,
Benjamin Delessert (qui a découvert qu’on pouvait faire du sucre à partir de la betterave ; c’était à l’époque du blocus anglais sous Napoléon et il fallait trouver quelque chose pour remplacer le sucre de canne),
Jacques Lefèvre, banquier,
Jean-Marie Harié, banquier,
Clément Prunelle, médecin,
Jean Pierre Viennet, académicien qui avait traité Victor Hugo d’« écrivain dégoûtant ».
« La petite danseuse », de Degas (1834-1971) présentée au Salon de 1881. Cette statuette d’un mètre de haut, en cire, était habillée d’un vrai tutu, chaussons de danse, ruban de coton. Le modèle était une petite danseuse de l’Opéra, Marie Van Goethem, dont les criques lui trouvaient des « allures vicieuses », présentant qu’elle finirait prostituée et syphilitique. La statuette de cire (et d’autres, également en cire) fut oubliée jusqu’à ce qu’après la mort de Degas, un fondeur en fit des statuettes de bronze. Cette statue a fait l’objet d’un roman de Camille Laurens , « la petite danseuse de quatorze ans ».
« Le déjeuner sur l’herbe » de Manet (1822-1883) fut refusé par le Salon de 1863, et présenté à nouveau en 1865, sous protection. Le tableau représente Eugène Manet, frère du peintre, en compagnie de Victorine Meurent, modèle.. Ferdinand Leehoff, artiste. À l’arrière-plan, Alexandrine Méley, la femme de Zola. Ce qui a fait scandale, c’est que les hommes soient habillés et la femme nue, dans un contexte de la vie quotidienne et non dans uun thème mythologique. En outre, Manet ne respecte pas les règles de la perspective : Alexandrine est trop grande alors qu’elle est au dernier plan. Manet mélange les trois genres, ce qui ne se faisait pas : la nature morte (le repas), le portrait et le paysage.
Le tableau « Olympia » de Manet, présenté en 1865, a causé un scandale encore plus retentissant. Ce qui choque, c’est que le regard de la femme est dirigé vers le spectateur, qu’elle se montre volontairement nue et oblige le spectateur à la regarder. Le nu n’était toléré que dans des scènes mythologiques (la Vénus de Cabanel avait beaucoup de succès)0 Le chat noir représente la malédiction et la lubricité. « Olympia », à cette époque est synonyme de « cocotte ». Cette courtisane est-elle une prostituée ? Une demi-mondaine ? Le public a beaucoup critiqué également que le corps soit peu embelli, trop maigre(le modèle, Victorine Meurent, était surnommée « la crevette ». La pose est semblable à celle de « La Vébus d’Urbin » (Titien) et de « la Maja nue » (Goya).
« La danse » de Carpeaux pour la façade de l’Opéra Garnier
En 1865, Charles Garnier demanda à Carpeaux de réaliser ‘une des quatre sculptures pour la façade de l’Opéra. Carpeaux prend comme modèles des danseuses et actrices du palais Royal. Le groupe représente le génie de la danse jouant du tambourin et entouré de plusieurs bacchantes. En 1869, ls sculpture est achevée et provoque immédiatement un scandale. Des habitués de l’Opéra sont scandalisés à l’idée que sa femme et ses filles puissent fréquenter un tel lieu. Quelqu’un lança même une bouteille d’encre sur la sculpture. Des pétitions réclamèrent le retrait de l’œuvre. Mais la guerre de 1870 éclata et on passa à d’autres préoccupations. En 1964, une copie-de Paul Belmondo, le père de l’acteur) remplaça l’original (clui que nous voyons au musée d’Orsay) pour le protéger de la pollution
« Au conservatoire » de James Ensor (1860-1949). Le tableau date de 1902. Comme dans d’autres tableaux, Ensor se moque de la bonne société belge. À gauche, le violoniste Eugène Isaye. Au milieu Mme Servais et Mlle Flament. À droite, le compositeur François Auguste Gevaert. Sur la partition, sont des écrits des jeux de mots : He y hoto, trop haut, trop d’eau, trop d’os, trop tôt…. Même le nom de Walkyrie : Wal qui rit. Ensor adorait la musique mais se moque ici du culte wagnérien de ceux qui n’y connaissent rien. Au mur, un tableau représentant Wagner qui pleure de colère et se bouche les oreilles pour échapper à toute cette cacophonie. On voit aussi un hareng saur, cher à Ensor : hareng saur = art Ensor.
et aussi, Monet, la femme à l'ombrelle
le champ de coquelicots
et Renoir :
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Par bluesy le 6 Novembre 2022 à 15:20
La visite de l’hôtel de la Païva, 25, avenue des Champs-Elysées, est très demandée. Il faut réserver longtemps à l’avance. Ne pas confondre cet hôtel avec un autre, au n° 28, place Saint-Georges, construit précédemment.
Depuis 1923, l’hôtel appartient au Traveller’s club, un club d'origine anglaise réservé aux hommes (700 hommes). Les visites sont autorisées de temps en temps, sur réservation.
Esther Blanche Lachmann, d’origine polonaise, est née à Moscou en 1819. Elle vivait de ses charmes dans le quartier de la Nouvelle Athènes, fréquenté par de nombreux artistes, Sheffer, Delacroix, Marie Dorval, Pauline Viardot, Gauguin, Monet, Géricault, Hugo, Chopin,George Sand, Dumas… Esther, qui se fait appeler Thérèse est une « lorette », une « cocotte ».
Mariée deux fois, maîtresse d’hommes richissimes, elle épouse en 1851 Le marquis de Païva, pour son titre Il lui offre l’hôtel de la place Saint-Georges. Mais elle le quitte rapidement. Le malheureux se suicide. En 1852, elle devient la maîtresse du comte prussien de Donnersmarck, cousin de Bismarck, qui lui offre l’hôtel situé sur les Champs-Élysées et le château de Pontchartrain. L’hôtel coûte dix millions de francs or, une somme énorme et les travaux durent dix ans. L’hôtel, dans le style Renaissance, comporte un monumental escalier en onyx, des statues, des cheminées du fondeur Barbedienne, un jardin d’hiver.Le vestibule est noir, rouge et or, les couleurs de la richesse.
À côté du salon, il y a un fumoir, dont la cheminée se trouve sous la fenêtre. C’est assez rare mais nous avons déjà vu ce type de cheminée dans le château de La Bussière et dans la maison Caillebotte.
La salle à manger à la cheminée monumentale est maintenant le bar du club.
La salle de bain, de style mauresque , a une baignoire en cuivre plaqué d’argent. On dit que trois robinets déversaient l’un de l’eau tiède, l’autre du lait d’ânesse et le dernier du champagne (ou plus vraisemblablement de l’eau parfumée à base de décoction de fleurs).
une vidéo vue sur internet
et quelques photos internet
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