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L'abbaye de Plaimpied-Givaudins (Cher)
L’abbatiale Saint-Martin faisait partie d’une abbaye de chanoines fondée en 1080, par Richard II, évêque de Bourges (son gisant se trouve dans l’abbatiale). Des cinq chapelles d’origine, il en reste trois. Côté sud, l’abbatiale touchait au cloître de l’abbaye et côté nord, elle donnait vers le cimetière. Il ne reste rien des bâtiments des chanoines.
Extérieur de l’église :
arcatures aveugles qui décorent les murs sans le fragiliser.
Modillons
chapiteaux :
Pilastres
Intérieur :
À droite de l’entrée (côté sud) :
un baptistère du XII è avec des traces de peinture et, à gauche, un tailloir (partie supérieure d’un chapiteau) avec gravurres des archanges Gabriel et Raphaël
le tailloir :
la stèle d’Antoine Fradet, abbé qui a fait restaurer en 1654 l’église détruite par l’incendie de l’abbatiale suite au passage de « gens de guerre » en 1562 (guerres de religion). Elle est ornée d’une représentation de Saint Georges terrassant le dragon et surmontée des armes de Fradet.
À gauche de l’entrée : un couvercle de tombe figurant un toit de tuiles (XIII è)
En remontant le mur sud vers le chœur :
épitaphes du XII è provenant des tombes de chanoines inhumés dans le cloître. Une épitaphe porte le nom d’Arnulphus (deuxième à partir de la gauche, troisième rang) « le quatrième jour des calendes d’août est mort Arnulf prêtre et chanoine de Saint Martin »
transept sud :
gisant de l’évêque Richard II
côté est de ce transept : épitaphe de Sulpicius : Le sculpteur serait venu de la vallée du Rhône. Il a aussi sculpté le tailloir et le chapiteau de la tentation du Christ (voir ci-dessous n° 1). Il aurait aussi sculpté dans l’église de Nazareth (c’est la période des montagnes). Abraham porte l’âme du défunt sous forme de petit personnage nu. Cela fait référence à la parabole de Lazare et du mauvais riche ( peinte également sur les murs des églises berrichonnes, notamment à Nohant-Vicq). Entre les jambes d’Abraham est dessiné un cercle : III NOVAS IVLII OBIIT SULPICIUS SACERDOS ET CANON.
La crypte :
On descend par un escalier situé dans le transept nord. Le plafond est décoré de fleurettes, de faux joints et d’un svatiska (il apparaît en France au XI è siècle, notamment en Auvergne). XIII è siècle.
Chapiteaux
1 - la tentation du Christ . Le Christ est assis en déséquilibre. De part et d’autre, deux diables, à gauche, un premier, velu, à la tête de crapaud, aux pieds en forme de serres. À droite, un second, nu, aux sabots de cheval, tend au Christ une pierre pour qu’il la change en pain..
3 – l’acrobate, la vouivre et l’accroupi. Ce chapiteau se trouve dans la partie nord du chœur, entre l’ombre du côté nord et la lumière du côté est, là où se trouvaient les novices.L’acrobate qui tient sa langue dans ses mains pour inviter au silence est en position instable, symbole de la nécessaire maîtrise de ses penchants primitifs. À l’opposé, l’homme se tient accroupi, dans une position plus stable, signe de réflexion profonde. Au milieu, se trouve un animal que certains sites nomment la vouivre et d’autres le lion, symbole de force et de cruauté, auquel l’homme devait se mesurer pour prouver sa capacité à se maîtriser. Il rappelait aux novices qu’ils devaient s’employer à dompter leurs instincts sauvages.
4 – les lions affrontés
5 – trois petits chats. Au Moyen-âge, des légendes assimilaient les hérétiques aux sorciers adorateurs du chat.
autres chats :
6 – corbeilles de feuilles d’acanthes à couronnes circulaires
7 – monstres dévorants. Les monstres s’apprêtent à dévorer la tête, c’est-à dire l’esprit, l’intelligence des hommes qui ploient sous le poids des monstres. S’ils veulent se redresser, il leur faudra se débarrasser des pesanteurs matérielles. Mais l’espoir est permis car, au printemps, les rayons du soleil éclairent le chapiteau et réveillent les hommes.
8 – bustes d’angles, hommes feuilles. Ils représentent le Verbe, qui dispense l’enseignement.
arcatures aveugles dans le chœur
9 – sirène à deux queues. Symbole de luxure ou bienveillance ?
10 – hommes en atlantes. Ce chapiteau évoque Atlas condamné à porter la voûte céleste sur ses épaules. C’est le symbole des prêtres, soutiens de l’église et propagateurs de l’enseignement.
11 – singes
12 – bustes d’angles longs cous, chats et pommes de pin (symbole de fécondité)
13 – le sage et les pélicans. Le sage est celui qui a appris et enseigne. Il ale regard tourné vers le chœur, source d’inspiration. Les pélicans sont le symbole de l’amour parental.
14 – corbeille de chélidoine
15 – griffons
16 – lions vomissant des rameaux de feuillage
17 – Daniel dans la fosse aux lions. Il faut lever la tête pour apercevoir ce chapiteau tout en haut du pileir. Daniel, la tête appuyée sur sa main, a les jambes croisées. Il symbolise l’initié qui, par sa fidélité à sa foi, a vaincu les lions.
autres chapiteaux :
Un petit livret sur l’abbatiale est disponible dans l’église (7 €)
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Commentaires
Bravo pour la qualité de vos photos (bien incapable d'en faire autant!), notamment pour tous les détails des châteaux (en hauteur, forcément) qu'on peut très bien distinguer.
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola