Renseignements à prendre avec précaution (notes anciennes, articles trouvés sur internet...)

 

L’église se trouve à Bondaroy, près de Pithiviers, dans la vallée de l’Œuf.

 

 

En 880, des moines de Saint-Martin-de-Vertou (Loire-Atlantique) quittent leur monastère à l’arrivée des Vikings et se dirigent vers l’est en suivant la voie romaine qui conduit à Sens. Ils s’arrêtent ici et construisent un premier monastère.

 

Ils y restent peu de temps et repartent vers Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres) : à vérifier.

 

Le monastère est ensuite restauré par les moines de Saint Benoît mais présente peu d’intérêt pour eux.

 

En 992, arrive dans la région, Saint Grégoire de Nicolopis, originaire de Petite Arménie. Nicopolis Pompeii (= ville de la victoire) tenait son nom de son fondateur, Pompée, en 63 avant J-C. Au Moyen-âge, c’était la seconde ville de la première Arménie. C’était un siège épiscopal dépendant de la métropole de Sébaste. On la nomme maintenant Gianich, en Turquie. Elle se trouve sur la rivière Ceraune.

 

 

À cette époque, le schisme entre l’église d’Orient et l’église d’Occident n’avait pas encore eu lieu. À la mort de ses parents, Grégoire Macaire se retira dans un monastère, devint prêtre, prédicateur puis évêque et on dit qu’il faisait des miracles.

 

Grégoire craignit que « les honneurs du siècle ne lui enflassent le cœur » et avec deux amis, il prit le bâton de pèlerin. On ne sait combien d’années ils marchèrent…

 

 

Arrivé en 992 dans le royaume de Hugues Capet (Grégoire vivra en France sous le règne de deux rois : Hugues Capet puis Robert II Le Pieux), Grégoire avait perdu ses deux compagnons, et la légende raconte que la voix de Dieu lui dit de s’arrêter près de Pithiviers, dans la petite église se Saint-Martin-de-Vertou que les gens du pays appelaient Saint-Martin-le -seul, en raison de son isolement.

 

La souveraine du lieu, Dame Héloïse lui accorda de s’installer où il voudrait. Il se creusa une grotte dans la falaise, près de l’église de Saint-Martin-le-seul.

 

On dit qu’il « ne prenait aucune nourriture les lundis, mercredis et vendredis. Les autres jours, après le coucher du soleil, il mangeait trois onces de pain d'orge, une poignée de lentilles attendries dans de l'eau exposée au soleil et des racines d'herbes crues qu'il se préparait lui-même. Il n'usait des mets ordinaires, à l'exclusion de la viande et du vin, que les dimanches et les jours de fête. ». Il guérissait les malades, recevait beaucoup d’offrandes qu’il donnait aux pauvres, et offrait parfois à ses visiteurs des pâtisseries de son pays, composées de miel et d’épices (à l’origine du fameux pain d’épices de Pithiviers). Grégoire mourut le 16 mars 999 (il avait prédit sa mort trois jours avant). Il fut inhumé dans la crypte de l’église puis transporté dans l’église de Pithiviers.

 

 

La partie ancienne de l’église a été construite avant l’an 1000. Les trois fenêtres du fond sont de style pré-roman, haut perchées pour que les murs ne pèsent pas trop dessus.

 

 

À l’extérieur, un autel en pierre permettait de poser la châsse de Saint Grégoire que l’on portait en procession depuis l’église de Pithiviers. Les fidèles passaient sous l’autel, puis vénéraient la croix de bois sculpté et entraient dans l’église. Lors des grands pèlerinages, la foule était si dense que l’office était célébré dehors.

 

Des anneaux dans le mur montrent que les chevaux y étaient attachés.

 

Deux petits puits funéraires se trouvent côté nord.

 

Le porche est à charpente de bois (on voit des piqûres d’insectes). Il est d’époque pré-romane (avant le XI è). Ce jour-là, sœur Anne (la seule sœur du monastère) y avait mis en vente des coquetiers en faïence et des œufs peints par elle-même.

 

 

Le chœur a été ajouté au XI è siècle. Il est suivi d’une abside en cul de four et éclairée par trois fenêtres pré-romanes qui sont séparées par des contreforts romans.

 

 

Un arc triomphal constitué des mêmes claveaux que le porche d’entrée sépare la nef du chœur.

 

Deux portes latérales situées derrière l’arc triomphal donnent accès à deux chapelles qui servaient à préparer les dons d’un côté (la prothèse) et à servir de vestiaire de l’autre. Elles ont disparu.

 

La nef a été construite à différentes époques. Elle est couverte par une charpente en bois de chêne et date du XVI è siècle. La charpente en coque de navire inversée aurait été construite parles bateliers de la Loire.

 

Au fond, à droite de l’abside, une porte est ouverte et donne sur un escalier permettant de descendre dans la crypte où reposait le corps de Grégoire.

 

Le sol, en dallage ancien, est usé par les pas des pèlerins. On y trouve quatre tombes. La tradition est que les moines qui ont vécu après de Grégoire ont été enterrés près de son caveau.

 

Une dalle ronde est la preuve qu’il y avait une tribune d’avant-chœur primitive où on pouvait chanter les cantiques. Dans la nef, une porte surmontée d'un linteau monolithe donne accès à une tourelle extérieure contenant l'escalier qui menait aux tribunes qui se trouvaient au début de la nef.

 

L'église est maintenant le musée de l'œuf (plaisanterie facile : Bondaroy est dans la vallée de l'Œuf, autre nom de la rivière Essonne). Collection fabuleuse :

 

À côté de l’église, se trouve le monastère orthodoxe roumain, avec la seule sœur Anne

 

La commune et le diocèse autorisent alors l'utilisation de l'église et son mobilier à la manière des églises orthodoxes, avec icônes et tapisseries. Sœur Anne ayant, depuis, quitté l'Eglise orthodoxe roumaine, l'église se retrouve dans une situation incertaine. La municipalité a, malgré tout, manifesté sa volonté de récolter des fonds afin d'en permettre la restauration.

 

 

Nous prenons un petit chemin pour aller à la chapelle de la Bonne-Dame construite vers 1530 sur une source du hameau de Beaudrevilliers. Elle dépend du monastère.