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L'église de La Ferté Loupière (Yonne), le dit des trois vifs et des trois morts
Le nom aurait peut-être pour origine la présence de loups mais plus vraisemblablement des loupes de fer abondantes dans cette région.
L’église Saint-Germain est célèbre pour ses peintures murales
L’église primitive date de la fin du XI è siècle (portail et fenêtres romans) et ne comportait qu’une nef
Elle a ensuite subi des remaniements au cours des siècles (fenêtres gothiques au XV è, surélévation des bas-côtés au XVII è )). Les piliers romans d’origine se trouvent maintenant sous terre (enfoncement de l’église ou alluvions apportées par la rivière Vrin, affluent de l’Yonne). Des restes de vitraux d’origine ont été insérés dans une fenêtre. L’église a subi des dégradations au cours de la guerre de cent ans.
J’aime beaucoup le vieil escalier, maintenant condamné, qui conduit à une tribune.
Dans l’église il y a quelques traces de peintures, presque effacées,
« l’annonciation »
et « Saint Michel terrassant le dragon »
mais surtout deux magnifiques ensembles de peintures : le dit des trois vifs et des trois morts et la danse macavbre
On parle parfois, à tort, de fresques. En réalité ce sont des peintures murales réalisées sur enduit sec car les fresques sont, comme leur nom l’indique, réalisées a fresco, c’est-à-dire sur enduit frais.
Les peintures ont été réalisées de la fin du XV è à 1550.
Commençons par celle qui se trouve près de l'entrée.
Le dit (ou dict) des trois vifs et des trois morts (on prononce "dite". Un duc, un comte et un fils de roi partent à la chasse au faucon. Arrivés devant un cimetière, ils rencontrent trois morts, à moitié enveloppés dans leur linceul. Un cheval se cabre, un autre tourne bride. Un chien aboie. Un faucon s’envole, un autre se pose sur la croix qui sépare la scène en deux. Un mort brandit sa lance, symbole de mort foudroyante, et s’appuie sur un pic de fossoyeur.
Les morts n’entraînent pas les chasseurs avec eux mais les avertissent de leur fin prochaine et leur disent : « Vous serez comme nous sommes ; par avance, mirez-vous en nous ». Les trois vivants sont invités à renoncer aux vanités des charges, des honneurs et des richesses matérielles et à mener une vie pieuse et chrétienne, s’ils veulent assurer le salut de leur âme. La scène ne se passe pas dans l’au-delà (présence de branchages, herbes...)
Les vêtements sont ceux portés à la fin du XV è siècle.
Demain ! la danse macabre
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Commentaires
très bel édifice, merci à toi du partage biz