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Le monastère de Tatev
Samedi 28 juin
Départ 8 h 30. Vers le sud-ouest de l’Arménie. La route traverse des pâturages couverts de fleurs blanches (des lychnis?), jaunes (des molènes). Par ci par là, on voit des ruches et les inévitables tuyaux de gaz. Il y a peu de villages. Nous quittons la région des Vayots Dzor pour entrer dans le marz de Syunik. Le plateau de Sisian, situé à 1700 m, est d’origine volcanique (environ 150 volcans). C’est une région de nombreux réservoirs d’eau, cheminées de fées, profondes forêts centenaires.Nous empruntons le canyon de la rivière Vorotan pour arriver jusqu’à Halidzor.
Autrefois, on n’accédait au monastère de Tatev que par la route, une route longue, sinueuse, dangereuse.
Maintenant, depuis 2012, un téléphérique à va-et-vient, les « ailes de Tatev » conduit au monastère en 12 min, à la vitesse de 36 km/h. Il mesure 5,7 km. C’est le plus long téléphérique bi-câble du monde. Il peut supporter le poids de 10 éléphants. On s’entasse à une vingtaine dans la cabine pour surplomber le canyon du Vorotan, d’une largeur de 2,7 km et d’une profondeur de 500 m.
Le paysage est grandiose, nous apercevons le petit ermitage de Tatev-du-bas. Nous n’irons pas le visiter car il n’est accessible qu’à pied.
Le monastère est situé sur un promontoire à-pic du côté est et entouré de remparts. La construction du site démarre en 844 pour abriter différentes reliques et sera poursuivie 50 ans plus tard par l’évêque Ter Hovhannes.
Il y a trois églises : la chapelle Sourp Astvadzadzine (Notre-Dame), l’église Pierre-et-Paul qui a été consacrée en 906 et la petite église Saint-Grégoire.
L’église Saint Pierre t Saint Paul comporte une jolie coupole en parapluie.
Il faut se couvrir la tête pour entrer dans l’église. À l’intérieur de l’église, quelques fresques, datant de 930 , subsistent.
Reproduction de miniature : Grégoire de Tatev entouré par ses étudiants.
Côté est : 2 piliers symbolisent Saint Pierre et Saint Paul (tableaux)
Dans l’église, sont célébrés plusieurs baptêmes d’enfants et d’adultes. Nous avons vu arriver les parents et les bébés endimanchés. Les parents portaient des paniers pleins de bougies, de fleurs et de cadeaux.
En Arménie, les sacrements sont donnés à la même cérémonie : baptême, communion, extrême-onction. Maintenant, pour l’extrême-onction, on attend (on l’appelle « le sacrement des malades »). On communie sous les deux espèces ; le prêtre trempe l’hostie dans le vin (un tout petit bout d’hostie quand il s’agit d’un bébé). La présence de la marraine n’est pas obligatoire (c’est la femme du parrain). Après le baptême, on ne lave pas le bébé pendant trois jours. Le troisième jour, le parrain lave le bébé. On se met à table. Avant ce repas avait lieu 40 jours après la naissance : seules la maman et la grand-mère avaient le droit de voir le bébé. Maintenant on baptise tous les enfants de la famille ensemble.
La chapelle Notre-Dame, avec son toit en parapluie, date du XI è siècle.
L’église Saint Grégoire date de 1295. Devant, se trouve le tombeau de Grégoire de Tatev, grand philosophe, théologien et miniaturiste.
Le « gavazan » appelé aussi « colonne oscillante » est la seule restée après le séisme de 1931 (le monastère, endommagé au moment du séisme, a été restauré par la suite). Autrefois, cette colonne de 8 m de hauteur et coiffée d’un khatchkar, oscillait avant les tremblements de terre. Maintenant, elle n’oscille plus car elle a été fixée.
Le pressoir à huile qui date de la fin du XVIII è siècle est bien conservé. On y pressait l’huile de sésame ou de lin ou de chanvre. Il comporte 4 salles dont une aire à moudre coiffée d’une coupole.
le réfectoire :
Entre 1385 et 1435, à l’université du monastère de Tatev, on enseignait les matières religieuses et laïques, l’astronomie, l’architecture, les maths, l’enluminure. Pendant cette période, il y avait 360 diplômés qui partaient enseigner dans toute l’Arménie. Un millier de personnes vivait ici (moines, étudiants, professeurs). Le monastère était plus important, il y avait un deuxième étage.
jeux d'enfants :
boutiques :
Après le repas pris au restaurant de Tatev, nous nous répartissons dans des taxis pour nous rendre au point de vue « carte postale ». Le paysage sur le monastère et le canyon du Vorotan est à couper le souffle.
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Commentaires
Reportage très complet et avec de belles images. Du beau travail; rien ne t'échappe !