Nous reprenons le car pour aller quelques kilomètres plus visiter les ruines d'Aliki situées sur la presque île du même nom. C'est là que se trouvent les plus importantes carrières de ce marbre blanc dont je vous ai parlé dans l'article précédent. Mais nous n'irons pas jusque là.

 

 

Le nom Aliki signifie Saline (il n'y en a plus actuellement).

 

Nous visitons le site antique, il faudra compter une heure en montée et descente. Jamais très enthousiaste à l'idée de monter et encore moins de descendre entre les pins et les oliviers sur des pierres plus ou moins instables (c'est du moins ce que je crois), je n'ai pas regretté cette visite !

 

 

Les explications suivantes sont à prendre avec réserve car mes notes ont été mal prises : les carrières ont été exploitées vers 650 BC peu après l'arrivée des colons dans l'île. Le sanctuaire pourrait être dédié à Apollon archégète, dieu fondateur de cités et de la colonisation grecque. C'est lui qui conduit les colons vers leur lieu de fondation. Cet endroit indique peut-être l'endroit où les colons de Paros ont débarqué dans l'île.

 

Le sanctuaire est constitué de deux édifices de plan presque identique. Ce n'étaient sans doute pas des temples mais plus probablement des édifices destinés à abriter les fidèles et les banquets sacrificiels. À propos des sacrifices, il y avait peu de sacrifices humains sauf peut-être en cas de représailles ou pour conjurer les séismes. Ainsi, le sacrifice d'Iphigénie ne va pas jusqu'au bout : Artémis la remplace par une biche.

 

C'est dans un de ces édifices qu'on a trouvé un kouros envoyé à Constantinople.

 

 

 

 

 colonne dorique (pas de socle)

 

 

 C'est dans une de ces basiliques qu'on a trouvé un kouros envoyé à Constantinople.

 

On a trouvé de nombreuses inscriptions de bonne navigation. Les bateaux portaient le nom de divinités, Héraclès, Sarapis, Poséidon, Artémis, Asclépios.

 

Une de ces inscriptions est dédiée aux Dioscures, les "dieux sauveurs" protecteurs des marins.

 

Dioscures (Castor et Pollux), dieux protecteurs des marins. Voici le mythe des Discures : Leda, femme de Tyndare et séduite par Zeus métamorphosé en cygne, pond un œuf issu de Tyndare (Castor et Clytemnestre) et un œuf issu de Zeus (Pollux et Hélène). On appelle Castor et Pollux les "jumeaux divins", bien que Castor soit mortel. Mais, comme d'habitude, les poètes donnent des versions différentes, sont-ils tous deux fils de Zeus, tous deux fils de Tyndare ? Comme Castor est mortel, après la mort, les jumeaux passent la moitié du temps aux Enfers et la moitié du temps sur l'Olympe.

 

 

 vœu de bonne navigation pour le bateau de Thessalonique (Héraclès)

 

Voici maintenant les ruines des basiliques paléochrétiennes.

 

Les rituels des premiers chrétiens se célébraient dans des pièces réservées à cet usage, aménagées dans les grandes demeures, dont l'architecture est caractéristique de l'art gréco-romain. Avec sa promulgation de religion officielle, le christianisme se devait de célébrer le culte dans des bâtiments dédiés. Son premier modèle architectural est connu sous le nom de basilique. Les basiliques ont en général trois nefs (la nef centrale étant plus large et plus haute), un transept, une abside à l'extrémité ouest, un narthex avec l'entrée principale à l'ouest. Une cour carrée entourée de portiques est souvent construite dans le prolongement ouest et des pièces annexes (notamment le baptistère) viennent compléter.

 

Les deux basiliques d'Aliki comportent trois nefs, un narthex, un transept. Elles étaient ornées de marbres et mosaïques, aujourd'hui disparus. Elles étaient très grandes, ce qui indique qu'il y avait beaucoup de monde dans la région. La première avait un narthex à deux entrées.

 

 

Au premier plan autel

 

 

La charte de Venise (1964) indique que les parties restaurées doivent être distinguées de l'original. C'est pourquoi sur ce mur on voit une planche séparer les deux parties.

 

 

 

Il y a plusieurs grottes dans l'île. Celle-ci a-t-elle eu

, comme d'autres dans l'île, une fonction religieuse ? Le boyau débouche, 20 m plus bas, sur une salle.

 

 

 

Il y a plusieurs sarcophages dans l'île. Sur une face de celui-ci, sont écrits deux poèmes concernant une mère et sa fille !

 

 

"Mon bon époux Katillios m'a offert pour vénérer notre mariage ce somptueux monument conçu par lui. Mon destin m'a accordé 50 ans parmi les mortels."

 

"Bien que ce sarcophage renferme mon beau corps, mon esprit s'est envolé dans les airs. Je vais parler sans détours, puisque dieu a autorisé les célibataires après leur trépas de parler aux mortels comme s'ils étaient encore vivants. Je n'ai pas pris place dans les grandes danses des vierges, car la mort de ma mère m'a perturbée.Comme j'étais très malheureuse, même mon respecté père n'a pas pu me conduire jusqu' la chambre nuptiale vers mon époux. Le destin m'a frappé, moi Chrysis, alors que j'étais encore célibataire, avec encore des pensées d'enfant, et m'a enlevé l'espoir de me marier. J'avais 18 ans quand mon père bien-aimé a érigé ici une tombe séculaire en pierre pour moi sa fille."

 

Sur le côté nord du sarcophage, est gravé un navire marchand qui assurait le transport des blocs de marbre.

 

 

Nous reprenons le bus pour longer la côté est, voyons au loin la petite île de Kinira (une seule personne l'habite), traversons sans nous arrêter le village traditionnel de Panagia (la saison touristique est terminée et tous les magasins sont fermés).

 

 

 

Chacun cherche un endroit pour se restaurer. Le ville de Limenas (appelée auss Thasos) est petite et il y a une seule rue importante. Quelques boutiques sont ouvertes, mais nous n'avons pas beaucoup de temps après le repas. Elena nous attend pour la visite du musée archéologique.

 

 

à la bibliothèque du Malesherbois jeudi 2 novembre, nous partons au Japon

Spectacle d'Isabelle Genlis : CLIC sur son site

et sa page facebook : CLIC

Le karuta est un jeu de cartes japonais millénaire. Sur les cartes sont inscrits des wakas, poèmes ancêtres du haïku. Le premier joueur choisit une carte, chante le début du poème et le deuxième joueur doit continuer.

Dans le spectacle, Isabelle Genlis, la conteuse, demande à un enfant de choisir une carte. Et raconte une histoire. Elle nous racontera trois contes : le voisin du haut et le voisin du bas,  le mortier à roues et les tochigamis, le roi Dragon.

Avec des êtres merveilleux, un chat à trois poils qui chie des pièces d'or (mais attention il ne fait pas lui donner plus de trois cuillères de pois azuki par jour), un yokaï avec une marmite sur la tête, un sac maique qui permet de voyager en un rien de temps, un chiot qui naît d'une bûche, un saule qui pleure, des fleurs de l'amitié, des formules magiques....

Joli spectacle à partir de 7 ans et jusqu'à.... mon âge.

Nous montons dans le bus qui fera le tour de l'île de Thassos dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Le tour de l'île fait 115 km. Au loin, une plate-forme pétrolière de Prinos 3000 barils. Il y a deux plates-formes pétrolières en Grèce.

 

 Thassos est l'orthographe française (en grec on écrit Thasos). L'île fait environ 375 km² et le mont Ispario, au centre de l'île a une altitude de 1205 m. Elle compte 15000 habitants, la ville principale est Limenas.

 il y a 20 000 ans Thassos était une péninsule

 Hippocrate et Hérodote ont parlé de Thassos "Ici l'hiver semble comme l'été" a écrit l'un d'eux.

Lors de son voyage, après avoir quitté Troie, Ulysse s'arrête chez les Cicones, à Ismeras. Cela semble se situer dans cette région. Les guides touristiques nomment Thassos "l'île des sirènes". Je n'ai pas compris si ces sirènes sont les femmes à queue de poisson ou les sirènes d'Ulysse ? Dans la mythologie grecque les sirènes sont mi-femmes, mi-oiseaux. Je crois que l'île des Sirènes de l'Odyssée se situe au large de Naples.

 une sirène du musée d'Amphipolis

 

Dans la mythologie grecque, selon les sources, Thasos serait fils de Poséidon, ou d'Agénor, ou de Cilix. Hérodote et Pausanias racontent que, quand Agénor, roi de Tyr a su que sa fille Europe avait été enlevée par un beau taureau blanc, il ordonna à ses fils d'aller la chercher et de ne revenir qu'après l'avoir ramenée en Lybie. Cadmos, Phoenix, Kilix, Thasos et s'installèrent de ci, de là en Grèce. Thasos s'installa dans cette île à laquelle il a donné son nom. Du moins, c'est ce que racontent les poètes.

Appolodore rapporte un autre mythe : Héraclès, de retour de son expédition contre les Amazones, aurait établi à Thasos ses compagnons d'armes pariens (de Paros) Alkkaios et Stélénos.

 

La réalité historique est plus simple : au VIIIè siècle BC, eut lieu une première vague de colonisation. Les habitants de Paros conduits par Télésiclès, obéissant à l'oracle de Delphes, s'installèrent ici. On ne faisait rien sans consulter l'oracle. La Pythie (c'était un métier important) délivrait ses oracles qui étaient interprétés par les prêtres. Ceux-ci connaissent très bien la géographie et savaient vers où diriger les armées ou les colons.

Apollon dit donc ceci, par l'intermédiaire de la Pythie : "Annonce aux Pariens, Télésiclès, que je t'oronne de fonder dans l'ile brumeuse une ville que l'on voie de loin".

 

Après la défaite des Perses (480 BC), Thasos adhéra à la ligue de Délos (477 BC). Quelques années plus tard, l'île abandonna la ligue. La réaction des Athéniens fut très violente : destruction de la cité, tribut à payer)

 les richesses de l'île :

 le vin (il a pratiquement disparu). Aristophane en parlait déjà dans "Lysistrata", une pièce qui raconte la grève des femmes contre les hommes qui ne cessent de se faire la guerre. Elles prêtent serment :

 "Lysistrata :.

 Eh bien ! moi, de par Zeus ! si tu le veux bien, je vais te le dire. Plaçons là une grande coupe noire creuse : immolons dedans une amphore de vin de Thasos, et jurons sur cette coupe de n’y point verser d’eau."

 l'huile d'olive de Thasos est très célèbre ; à acheter dans un récipient en métal. Son acidité est inférieure à 0,8%. N'acheter que de l'huile extra virgin oil.

 miel au goût très spécial

 des fruits confits qu'on mange à la cuillère : noix vertes confites avec le brou ou figues. sans doute comme les fruits confits que nous avons dégusté en Albanie.

 le marbre de Thassos est un marbre d'un blanc pur qui sert pour les constructions ou les sculptures (la Victoire de Samothrace par exemple). Il reste toujours frais, et a été utilisé sur la place de La Mecque pour que les pèlerins puissent marcher pieds nus sans se brûler. C'est le marbre utilisé pour les palaces.

 le bois des forêts ; Thassos a brûlé deux fois : 1980 et 2016 (incendies criminels)

 le tourisme est la principale ressource de l'île : la saison dure de Pâques à fin septembre.

 Première visite. Le monastère Archangelos, au sud de l'île, entre Astris et Aliki, est situé sur une falaise.

 Il est dédié à l'archange Michel qu'on voit ici avec son bandeau qui retient les cheveux.

 

Aigle à deux têtes, emblème de la dernière dynastie des Paléologue, repris par l'Église orthodoxe.

 

 Pour entrer dans ce monastère de femmes, les hommes doivent porter des pantalons longs et les femmes des jupes longues. Nous étions en pantalon, ce qui est interdit aux femmes. Nous l'avons donc recouvert d'une écharpe en guise de jupe. Les dames qui n'en n'ont pas peuvent emprunter des jupes à l'entrée. J'avais noué mon écharpe, imparfaitement sans doute car une dame à l'accueil a défait le nœud et arrangé l'écharpe de façon que le pantalon soit mieux couvert.

 

 Ce monastère date du XI è et XII è siècles, des éléments ont été détruits.

 Elena nous donne quelques faits historiques concernant les débuts du christianisme et de la religion orthodoxe. En trois siècles, il y eut environ 25 années de persécutions échelonnées sous les règnes de différents empereurs (Néron, Domitien, Marc-Aurèle, Valérien, Dioclétien...) En 313, après une période de persécutions, l'édit de Milan autorise la liberté de culte. En 380, Théodose I le Grand interdit tous les cultes païens et institue le catholicisme comme religion d'état. Il y a alors deux centres de pouvoir : Rome et le patriarcat de Constantinople. Des querelles religieuses et des raisons politiques (le sac de Constantinople par les croisés en 1204) aboutissent au grand schisme de 1054 et à la séparation entre l'Église d'Orient (orthodoxe) conduite par un Patriarche et l'Église d'Occident (catholique) conduite par le Pape. En Occident, il y a une quantité de royaumes, en Orient il y a un immense Empire byzantin. Jusqu'en 1452, cet empire s'appelait encore Empire Romain. Ce sont les Occidentaux qui ont choisi au XIX è le nom de Byzantin pour désigner cette période.

 L'Église orthodoxe grecque est autocéphale, indépendante du point de vue administratif de Constantinople.

 

La visite de la petite église est rapide, il y a beaucoup de monde et nous n'avons pas le droit de prendre de photos sauf du clou de la croix du Christ (main droite), exposé dans une vitrine. Cette église du XVIII è est le katholicon, c'est-à-dire l'église principale du monastère. (on ne trouve le kathilicon que dans un monastère) Il y a d'autres chapelles plus petites.

 

 un simandron (ou sémantron). En bronze ou en bois. Selon le son produit, les moines ou moniales savent ce qu'ils doivent faire. Ils ne mangent pas de viande. Leurs troupeaux leur donnent du lait. Ils jeûnent le mercredi et le vendredi (soupe de haricots blancs ou de lentilles). Il y a plusieurs périodes de jeûne dans l'année.

très mauvaise photo, mais je n'ai que celle-là. Nous en avons vu en Roumanie ; CLIC et CLIC

 

Nous arrivons devant l'iconostase, de nombreux fidèles embrassent les icônes. En période de COVID, il y a eu beaucoup de morts à cause du grand nombre de fidèles qui venaient embrasser les icônes.

 

Seule photo autorisé : le clou (la mienne est ratée, ceci est le scan d'une carte postale)

 En sortant, on se régale de loukoums à la rose offerts par le monastère !

 

 Les jardins du monastère sont bien fleuris. La vue sur la mer Égée est magnifique.

 

 Un magasin propose des produits artisanaux fabriqués par les moniales : loukoums à la rose ou à la vanille, savons, magnets (voici ceux de sts Georges, Pantaléon, Nicolas)

 

 

 

 

 

Le départ est fixé à 7 h 50 pour rejoindre Karamoti où nous prendrons le ferry à 9 h pour l'île de Thassos. Il fait beau : 29°, pas de pluie.

 

 La traversée dure environ 40 minutes. Les goélands piaillent (on dit qu'ils pleurent ou qu'ils raillent). Des enfants leur lancent des morceaux de pain.

Je ne connais pas le nom exact de ces oiseaux. Peut-être des goélands leucophée (appelés aussi gabian) avec des pattes jaunes, un bec fort et recourbé, jaune avec une tache rouge chez l'adulte et un bec noir chez le jeune. Les jeunes ont des plumes grises.

 

l'île est montagneuse , jusqu'à 1000 m d'altitude.

On comprend pourquoi on surnomme cette île "l'émeraude de la mer Egée" !

on descend à Limenas, au nord de l'île

 On ouvre les portes du ferry.Une voiture bien chargée !

 

Nous reprendrons le bateau en fin d'après-midi

 

à bâbord :

à tribord :

on approche de Keramoti.

Nous reprenons le car pour Kavala.

Repas sur le port au restaurant Apiko, 2, Erithrou Stravou. : poulpe, crevettes, moules, poisson pané, gâteau au chocolat. Délicieux !

prochain article : la visite de l'île.

 

 

 

T'en souviens-tu, mon AnaIs (Michel Bussi) quatre nouvelles qui se passent en Normandie et à la Réunion

et bien sûr, la chanson de Thiéfaine

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent (Marie Larrea)

Street art (Sophie Pujas). Des pochoirs de C215, Miss Tic, Monkey Bird, Levalet....

Dessiner sur le vif (Agnès Decourchelle)

The Clash (Martin Popoff). ça m'a un peu lassée, je préfère les écouter

L'enragé (Sorj Chalandon) : CLIC

Inoubliables (Fabien Toulmé) BD

Ma grand-mère est une terreur (Guillaume Guéraud) roman jeunesse

Les tops des grandes inventions (Joël Lebeaume) documentaire jeunesse, par un prof de l'ENG d'Orléans. Des inventions trés anciennes aux récentes : merci Marie de m'avoir expliqué les CRIPR-cas 9

Il était deux fois (Franck Thilliez). D'habitude j'aime bien les thrillers de Franck Thilliez mais là, je n'ai pas compris la fin. C'est le tome 2 de la trilogie, je devrais peut-être lire avant le tome 1 (le manuscrit inachevé) et le tome 3 (labyrinthes)

Cent millions d'années et un jour (Jean-Baptiste Andrea) 'ai beaucoup aimé cette histoire de passion de paléontologue qui va le mener jusqu'à la mort . Belle histoire d'amitié. Des phrases superbes

J'ai commencé à lire son "Veiller sur elle".