• Au musée de l'imprimerie, rencontres du livre

     le musée de l'imprimerie :

    Au musée de l'imprimerie, rencontres du livre

    les rencontres se tenaient sur deux jours, j'y suis allée samedi :

    Au musée de l'imprimerie, rencontres du livre

     

     

     

    entretiens avec deux écrivains et j'ai acheté deux livres 

    "Trente mots" de Pierre Bergougnioux

    Au musée de l'imprimerie, rencontres du livre

    et "les aventures de l'infortuné marrane Jean de Figueras", de jean-Pierre Gattegno

    Au musée de l'imprimerie, rencontres du livre

    puis : "le livre : quelle histoire ?"

    Table ronde en présence de Pascal Ory, Olivier Deloignon, Jean-Yves Mollier et Catherine Rideau-Kikuchi.
    De nombreux ouvrages sur l’histoire du livre, de l’édition, de l’imprimerie, de la librairie… ont été publiés ces deux dernières années. Serait-ce une réponse à peine différée à cet engouement nouveau pour l’essentielle librairie et pour la lecture au moment des confinements ? ou, le livre serait-il toujours un recours pour les temps difficiles ?

    L'après-midi s'est terminé par une lecture de textes sur les pays du Danube mis en musique par le groupe Port-Danube. violon, piano.

     

     

    Ces textes ont été lus :

    Le Danube en colère, de Victor Hugo '"Les Orientales")

    Belgrade et Semlin sont en guerre.
    Dans son lit, paisible naguère,
    Le vieillard Danube leur père
    S'éveille au bruit de leur canon.
    Il doute s'il rêve, il trésaille,
    Puis entend gronder la bataille,
    Et frappe dans ses mains d'écaille,
    Et les appelle par leur nom.

    « Allons, la turque et la chrétienne !
    Semlin ! Belgrade ! qu'avez-vous ?
    On ne peut, le ciel me soutienne !
    Dormir un siècle, sans que vienne
    Vous éveiller d'un bruit jaloux
    Belgrade ou Semlin en courroux !

    « Hiver, été, printemps, automne,
    Toujours votre canon qui tonne !
    Bercé du courant monotone,
    Je sommeillais dans mes roseaux ;
    Et, comme des louves marines
    Jettent l'onde de leurs narines,
    Voilà vos longues couleuvrines
    Qui soufflent du feu sur mes eaux !

    « Ce sont des sorcières oisives
    Qui vous mirent, pour rire un jour,
    Face à face sur mes deux rives,
    Comme au même plat deux convives,
    Comme au front de la même tour
    Une aire d'aigle, un nid d'autour.

    « Quoi ! ne pouvez-vous vivre ensemble,
    Mes filles ? Faut-il que je tremble
    Du destin qui ne vous rassemble
    Que pour vous haïr de plus près,
    Quand vous pourriez, sœurs pacifiques,
    Mirer dans mes eaux magnifiques,
    Semlin, tes noirs clochers gothiques,
    Belgrade, tes blancs minarets ?

    « Mon flot, qui dans l'océan tombe,
    Vous sépare en vain, large et clair ;
    Du haut du château qui surplombe
    Vous vous unissez, et la bombe,
    Entre vous courbant son éclair,
    Vous trace un pont de feu dans l'air.

    « Trêve ! taisez-vous, les deux villes !
    Je m'ennuie aux guerres civiles.
    Nous sommes vieux, soyons tranquilles.
    Dormons à l'ombre des bouleaux.
    Trêve à ces débats de familles !
    Hé ! sans le bruit de vos bastilles,
    N'ai-je donc point assez, mes filles,
    De l'assourdissement des flots ?

    « Une croix, un croissant fragile,
    Changent en enfer ce beau lieu.
    Vous échangez la bombe agile
    Pour le Coran et l'évangile ?
    C'est perdre le bruit et le feu :
    Je le sais, moi qui fus un dieu !

    « Vos dieux m'ont chassé de leur sphère
    Et dégradé, c'est leur affaire :
    L'ombre est le bien que je préfère,
    Pourvu qu'ils gardent leurs palais,
    Et ne viennent pas sur mes plages
    Déraciner mes verts feuillages,
    Et m'écraser mes coquillages
    Sous leurs bombes et leurs boulets !

    « De leurs abominables cultes
    Ces interventions sont le fruit.
    De mon temps point de ces tumultes.
    Si la pierre des catapultes
    Battait les cités jour et nuit,
    C'était sans fumée et sans bruit.

    « Voyez Ulm, votre sœur jumelle :
    Tenez-vous en repos comme elle.
    Que le fil des rois se démêle,
    Tournez vos fuseaux, et riez.
    Voyez Bude, votre voisine ;
    Voyez Dristra la sarrasine !
    Que dirait l'Etna, si Messine
    Faisait tout ce bruit à ses pieds ?

    « Semlin est la plus querelleuse :
    Elle a toujours les premiers torts.
    Croyez-vous que mon eau houleuse,
    Suivant sa pente rocailleuse,
    N'ait rien à faire entre ses bords
    Qu'à porter à l'Euxin vos morts ?

    « Vos mortiers ont tant de fumée
    Qu'il fait nuit dans ma grotte aimée,
    D'éclats d'obus toujours semée !
    Du jour j'ai perdu le tableau ;
    Le soir, la vapeur de leur bouche
    Me couvre d'une ombre farouche,
    Quand je cherche à voir de ma couche
    Les étoiles à travers l'eau.

    « Sœurs, à vous cribler de blessures
    Espérez-vous un grand renom ?
    Vos palais deviendront masures.
    Ah ! qu'en vos noires embrasures
    La guerre se taise, ou sinon
    J'éteindrai, moi, votre canon.

    « Car je suis le Danube immense.
    Malheur à vous, si je commence !
    Je vous souffre ici par clémence,
    Si je voulais, de leur prison,
    Mes flots lâchés dans les campagnes,
    Emportant vous et vos compagnes,
    Comme une chaîne de montagnes
    Se lèveraient à l'horizon ! »

    Certes, on peut parler de la sorte
    Quand c'est au canon qu'on répond,
    Quand des rois on baigne la porte,
    Lorsqu'on est Danube, et qu'on porte,
    Comme l'Euxin et l'Hellespont,
    De grands vaisseaux au triple pont ;

    Lorsqu'on ronge cent ponts de pierre,
    Qu'on traverse les huit Bavières,
    Qu'on reçoit soixante rivières
    Et qu'on les dévore en fuyant ;
    Qu'on a, comme une mer, sa houle ;
    Quand sur le globe on se déroule
    Comme un serpent, et quand on coule
    De l'occident à l'orient  

    et un texte de Nicolas Gogol (Veillées de l'Ukraine)

    Connaissez-vous la nuit de l’Ukraine ? oh ! vous ne connaissez pas la nuit de l’Ukraine. Contemplez-la. Au milieu du ciel, la lune regarde ; la voûte incommensurable s’étend et paraît plus incommensurable encore ; elle s’embrase et respire. Toute la terre est dans une lumière d’argent ; l’air admirablement pur est frais, et, pourtant, il suffoque, chargé de langueur et devient un océan de parfums. Nuit divine ! Nuit enchanteresse ! Inertes et pensives, les forêts reposent pleines de ténèbres, projetant leurs grandes ombres. Silencieux et immobiles sont les étangs ; la froideur et l’obscurité sont mornement emprisonnées dans les murailles vert sombre des jardins. Le fourré vierge de merisiers et de cerisiers étend pensivement ses racines dans le froid de l’eau ; par instants ses feuilles murmurent comme dans un frisson de colère, quand le vent libertin de la nuit se glisse et leur surprend un baiser. Toute l’étendue dort. Au-dessus, là-haut, tout respire ; tout est splendide et triomphal, et, dans l’âme, s’ouvrent des espaces sans fin ; une foule de visions argentées se lèvent harmonieusement dans ses profondeurs. Nuit divine ! Nuit enchanteresse ! Soudain, tout s’anime : et les forêts, et les étangs et les steppes. Le grondement majestueux du rossignol de l’Ukraine éclate et il semble que la lune s’arrête au milieu du ciel pour écouter…… Sur la colline, le village sommeille comme enchanté. D’un éclat plus vif brillent aux rayons de la lune les lignes des chaumières ; plus éclatantes, surgissent de l’ombre leurs murailles basses. Les chants se sont tus ; tout est silencieux. Les honnêtes gens sont déjà endormis. Çà et là, cependant, sautille quelque étroite fenêtre. Sur le seuil d’une rare cabane, une famille attardée achève de souper.

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 27 Juin 2022 à 08:08

    Encore une belle journée dans ce magnifique musée. Le Président de notre association en parlait encore lors de notre après-midi rencontre de clôture de saison, mi juin !!!

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