• Chevry-sous-le Bignon. Le curé Finot raconte la Révolution

    Dans les registres des archives départementales, le curé Finot a raconté les évènements remarquables. 1789, la Révolution.

    J'ai réécrit le texte en ajoutant de la ponctuation et en écrivant avec notre orthographe.

    « cette année 1785 a été abondante en vin et en toutes denrées. Elle peut être mise au nombre des bonnes années. »

     

     

     

    En 1787 , « l’automne a été très mol ».

     

     

     

    En 1788-89, «  L’hiver a été de plus en plus rude. Tout geloit dans les maisons et auprès du feu. La neige a resté sur la terre jusqu’à la saint-Vincent. Tous les noyers ont été gelés. Les vignes, beaucoup d’arbres fruitiers et les bois ont été considérablement endommagés. Il y a eu jusqu’à de gros chênes qui ont été gelés. Les moulins ne tournaient plus. La farine a manqué et le pain est devenu très rare. Le bled à Noël dernier valait 3 livres et il a toujours été en augmentation jusqu’à la moisson. La misère a été des plus grandes. Il s’est fait des révoltes de tous les côtés. Tout le monde était alarmé. Dieu a eu pitié de nous. La moisson dans ce pays ci a été abondante et le bled très bon beaucoup de foin. Beaucoup d’autres fourrages. Malgré l’hiver dont la rigueur a passé celle de 1709 et dont la durée passera en mémoire jusqu’à nos arrières-neveux. L’on tira encore passablement du vin mais il n’était pas bon et si l’été ‘eut pas été si pluvieux ni si froid il y aurait eu grande vinée il y a eu beaucoup de fruits. »

     

    En 1789, il raconte la Révolution. « évènement remarquable .  Cette année ci sera à jamais célèbre et bien mémorable par la grande Révolution arrivée en France Le gouvernement a subitement changé de forme. Louis XVI voyant les finances totalement épuisées, il fallait absolument venir au secours de l’État. Le peuple déjà accablé d’impôt n’en pouvait plus supporter. Le cardinal de Loménie archevêque de Sens déjà ministre en 1788 a cherché à établir des impôts d’une nature extraordinaire, en inventant un surcroît de timbre au papier, cet impôt eut été désastreux et bien gênant. Le parlement de Paris s’y est opposé ; et il a bien fait. Le gouvernement a cherché à se retourner d’une autre façon en voulant établir l’impôt territorial qui était le plus juste et le plus sûr moyen de se procurer de l’argent. Mais le Parlement s’y est fortement opposé, a fait remontrance sur remontrance qui ont servir à le faire exiler à Troyes en Champagne. M de Brienne pour se venger du Parlement a cherché à établir des grands bailliages dans les grandes villes du royaume, ce qui aurait beaucoup affaibli l’autorité du parlement. Le … alors en a appelé à la nation, a refusé d’enregistrer comme n’étant pas parties suffisantes, ont représenté au roi qu’il fallait assembler les Etats généraux. Le roy l’a fait, qu’est-il arrivé ? Les Etats généraux se sont assemblés t dès ce moment l’autorité du parlement a été abolie, anéantie, détruite. Les privilèges de la noblesse sont anéantis. Les seigneurs ont perdu leurs droits de chasse, leurs droits de servitude. Le peuple dans toutes les provinces a secoué le joug de la servitude. Le clergé a perdu ses biens … ce dont a nation s’est emparé. L’état monastique aboli permit à tout religieux ou religieuse de sortir de leur cloître ; libre à eux cependant de vivre en religion avec des pensions. La dîme a été perdue pour le clergé. Tous les privilèges ont été abolis. …. les annates de Rome perdues pour le pape. Toute relation avec cette cour défendue. Les protestants déclarés capables de posséder toutes les charges. Toutes les justices seigneuriales abolies. La France partagée en districts, les municipalités établies. Dans tous les endroits, plus de distinction d’États, plus d’ordre, tous français sont citoyens, tous sont égaux, tous sont sont libres. Plus de gêne ni d’entrave dans le commerce. Les jurandes abolies . Tout le monde a droit à toutes les dignités, à tous les grades dans le clergé, la magistrature et le militaire. L’impôt des gabelles a été ôté, le sel qui valait il y a six mois 14 sols la livre ne vaut plus actuellement que 2 sols, on le vend publiquement dans les marchés, comme d’autre marchandise. Tous les Français se sont fait un devoir de secourir l’État, tout le monde y a contribué par des dons patriotiques et des sacrifices généreux de ce qui servait au luxe. Ceux qui ont vu opérer toutes ces choses doutent encore si c’est un songe ou une réalité. Plusieurs aristocrates , ces gens riches et dans les grands emplois qui oppriment le peuple, ont été victimes de la fureur d’un peuple accablé qui a secoué le joug. L’intendant de Paris, son beau-père le prévôt des marchands, le gouverneur de la Bastille, ont été pendus et leurs têtes portées dans les rues de paris au haut d’une pique. La Bastille a été démolie, la garde de Paris changée en garde nationale. Le roi est devenu demeurer à Paris, au milieu de son peuple. Il y a eu beaucoup de gens mal intentionnés qui ont fait les derniers efforts pour empêcher cette …. fameuse en essayant d’affamer Paris et le roi….. Mais les sages précautions que l’on a su prendre ont renversé ces fatals projets. Il y a tout lieu de penser que le calme se rétablira et que la nation française devenue une nation libre sera aussi la nation la plus heureuse de l’Europe. Louis seize notre cher monarque . Le pain a été très cher pendant cette année, le peuple a été réduit aux abois , plusieurs femmes de Paris soutenues par la populace sont allées à Versailles, ont amené le roi dans la capitale. Le cinq octobre cette nuit sera époque dans notre histoire. Depuis ce temps le roi loge à Paris où il est gardé à vue et il se serait évadé si la garde nationale de Paris ne veillait à la garde de sa personne. La justice a été ralentie, il s’est commis bien des désordres dans les provinces du midi, Nîmes et Montauban, Carcassonne , Avignon et se sont ressenties de la révolution. La France vient d’être divisée en 83 départements , les départements en districts, les districts en municipalités. 63 évêchés ont été abolis, 9 ont été créés. Le gouvernement est absolument changé de face. Tous les chapitres détruits, les cures des villes de province réunies à la cathédrale et tous égaux.

     

    Sens qui depuis longtemps était archevêché n’est plus qu’évêché. Cette paroisse est actuellement du diocèse d’Orléans. Tous les évêques, curés, vicaires, religieux sont pensionnés par l’État. Tous les ecclésiastiques conservés en fonction ont été forcés de prêter le serment d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi (et de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution). Le numéraire étant devenu d’une grande rareté on a formé pour douze cent millions de billets appelés assignats depuis 1000 livres jusqu’à 50 livres. Les biens du clergé, les apanages, les terres de domaine sont vendus au plus haut prix, ce qui doit produire des fonds immenses pour l’État. Beaucoup d’ecclésiastiques ont refusé de prêter le serment parce qu’ils croyaient que leur conscience était blessée, ls se sont trouvés très exposés. Le clergé a été humilié de toutes les façons tant par l’assemblée nationale que par le peuple et par li-même. Beaucoup de ses membres se sont manqués à eux-mêmes en se rangeant du côté de ses persécuteurs. Tous les ordres religieux ce corps si formidable autrefois, sont abolis , détruits, séparés, sans ressources. Tous les chapitres, tous les prieurés, les chanoines de Sens sont sortis de leur cathédrale le 10 novembre. Les évêques et leur clergé sont ramenés à leur premier état. Il y a bien des abus de réformés, il y a bien aussi du mal de fait. Tous les tribunaux sont détruits, des juges de paix ont été établis dans les cantons, des assesseurs dans les municipalités, et les procès sont plus promptement jugés et bien moins dispendieux. L’imposition foncière a été établie, il n’y a plus de privilèges, le roi lui-même paiera la taille pour les biens qu’on lui a conservés.

     

    La suite à l’année prochaine.» (je n'ai pas trouvé la suite)

    Chevry-sous-le Bignon. Le curé Finot raconte la Révolution

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    et les recettes de la cure, le nombre d'habitants, les métiers, les revenus

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  • Commentaires

    1
    Samedi 1er Juillet 2023 à 05:56

    Un "historien" dans l'âme qui nous laisse de belles traces d'un pan de vie de notre pays ô combien important. Merci Monique

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