• La faïencerie de Gien

    Les faïenceries de Gien ont été créées en 1821 par Thomas Edme Hulm, sur le modèle des faïenceries anglaises. L’usine change plusieurs fois de propriétaire. En 1866, suite aux grosses crues de la Loire, elle connaît des difficultés financières. Elle est reprise par Bapterosses, propriétaire des Émaux de Briare. On y fabrique de la vaisselle utilitaire et de la vaisselle plus décorative. Les faïences sont aussi utilisées pour le revêtement des murs du métro. En 1984, l’usine est reprise par Pierre Jeuffroy puis en 2014 par Yves de Tallouet.

     

    Dans ce musée, 12 000 dessins sont numérisés et 50 000 moules sont conservés.

     

    Le secret de la barbotine est bien gardé.

     

    L’usine fabrique 700 000 pièces par an. Plusieurs sortes de décors ont existé : à fond brun ou noir s’inspirant des productions italiennes, décors Saxe, décors à la corne (Rouen), décors champêtres ou maritimes (Marseille), décors anglais Wedgwood, décors bleus et blancs Delft, décors polychromes (extrême-Orient)

    Pendant la visite, on n'assiste pas à la fabrication mais des panneaux en expliquent bien le déroulement.

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

     

    1 Les prototypes 

     Le Bureau de création crée des prototypes à partir d’idées originales développées par la direction artistique ou des artistes extérieurs. Après la réalisation de maquettes, les projets sont présentés à la production pour validation de leur faisabilité. Une fois formes et décors validés, la Production prend la main pour la fabrication et la décoration. Le Bureau de création développe deux collections par an qui s’appuie à la fois sur les tendances actuelles et sur la réédition de modèles anciens.

     

    2 – le modelage :

     La fabrication d’une pièce commence dans l’atelier modelage. Le modèle original est tourné, sculpté par le modeleur selon le dessin délivré par le Bureau de création. Il est ensuite moulé. Après validation du premier moule en plâtre, le modeleur fabrique « la mère de moule » qui servira à façonner le prototype et à fabriquer les moules de production. Pour répondre aux exigences de qualité de la Faïencerie de Gien, un moule de production façonne au plus une centaine de pièces.

     

    3 – le laboratoire :

     Le Laboratoire est un service stratégique au cœur de la Faïencerie de Gien. Il doit assurer la parfaite maîtrise de la fabrication du produit à partir du façonnage jusqu’au produit final. Il gère les matières premières, la recette des pâtes, des émaux, des couleurs et leur approvisionnement. Il répond aux demandes du bureau de création en termes de recherche et développement des nouveautés tout en respectant les exigences de qualité.

    La faïencerie de Gien

     4 – la pâte :

     La pâte de faïence est principalement composée d’argile, sable kaolin et feldspath. Ces matières sont délayées dans l’eau, broyées, mélangées, tamisées puis filtrées sous forme de galette. Elles sont ensuite transformées soit en pâte liquide, appelée barbotine pour le coulage, soit désaérées et malaxées sous forme de cylindres pour le moulage des plâteries. Grâce à un savoir-faire de 200 ans, la Faïencerie conserve la maîtrise totale et autonome de la fabrication de la pâte.

    La faïencerie de Gien

     5 – le calibrage :

     Le calibrage est le procédé de fabrication des pièces rondes. Un disque de pâte semi-molle, issu du bloc de pâte cylindrique, est déposé sur un moule de plâtre, lui-même positionné sur un tour. Un calibre métallique s’abaisse et vient écraser la pâte pour qu’elle épouse la forme du moule. Chaque disque de pâte donne naissance à une pièce qui est ensuite séchée avant d’être ébarbée pour recevoir sa première cuisson. Selon cette technique, les trois calibreuses de la Faïencerie fabriquent 4 500 assiettes par jour.

    La faïencerie de Gien

     6 – le coulage et le démoulage :

     Le coulage est une technique de moulage utilisée pour la fabrication de formes complexes : cafetière, saladier, couvercle, vase… La barbotine liquide est versée dans un moule de plâtre. Le temps de prise varie selon les pièces entre 15 et 60 min. On obtient alors une pièce crue qui se démoule facilement grâce au retrait naturel de la pâte. À ce stade de la fabrication, la pâte est encore très molle, aussi la pièce est mise à sécher avant le finissage et le garnissage.

    La faïencerie de Gien

     7 – le garnissage :

     Certaines pièces sont garnies d’accessoires coulés à part. Il s’agit d’anses, bec, prise, etc…qui sont scellés à l’aide d’une barbotine liquide spéciale. Pour les becs de théière et de cafetière, le garnissage est précédé de perforations de la paroi de la pièce.

    La faïencerie de Gien

     8 - Le finissage : Lors du finissage, les pièces moulées sont ébarbées afin de leur donner un « fini » irréprochable. Ce geste se fait à l’aide d’une éponge humide pour effacer les marques de couture laissées par les différentes parties du moule. Avant d’être cuite, la pièce crue est fragile et doit être manipulée avec précaution

     9 - La cuisson des pièces se fait à l’intérieur de fours tunnels réfractaires qui mesurent 36 m de long. Ils sont desservis par des rails supportant 24 wagonnets qui peuvent recevoir chacun jusqu’à en moyenne 200 pièces pour le biscuitage et 120 pièces pour l’émail et les décors. Les wagonnets avancent à intervalles réguliers prédéfinis par l’opérateur, appelé « chauffeur  de four ». Les fours fonctionnent au gaz et la température maximale se situe dans la zone du milieu. Chaque pièce reçoit trois cuissons et pour couvrir toute la production, la Faïencerie utilise également des fours électriques.

     Chaque pièce est cuite trois fois :

     1 - cuisson du biscuit : 36 h à 1140°, après le finissage

     2 - cuisson de l’émail : 27 h à 1040°, après l’émaillage

     3 - cuisson du décor : 37 h à 1040°, après le filage

     La cuisson des pièces peintes à la main dure 15 heures à 850° et s’effectue uniquement en four électrique.

     10 – Après sa première cuisson, la pièce s’appelle un biscuit. Matière dure et rugueuse, il doit être vérifié puis brossé avant d’être émaillé ou décoré. Chaque pièce subit un contrôle sonore et visuel et reçoit si nécessaire un polissage à la pierre ponce pour effacer les marques des moules et les aspérités. Ensuite il est brossé pour être dépoussiéré. Puis le biscuit par à l’atelier de l’émaillage ou du peint-main.

    La faïencerie de Gien

     11 – l’émaillage :

     L’émail donne brillance et imperméabilité. Il est composé d’une fritte de verre sans plomb finement broyée puis mélangée à de l’eau. L’opératrice dispose d’un grand bac rempli d’émail dans lequel elle trempe la pièce pour la ressortir aussitôt. Ce geste doit être net et précis afin d’obtenir une épaisseur d’émail constante et homogène. Une fois émaillée, la pièce est disposée sur une gazette en terre réfractaire avant de recevoir la deuxième cuisson.

     12 – la pose du décor :

    La chromolithographie est une technique de décoration par transfert qui existe depuis le milieu du XIXème siècle. Le chromo est une vignette qui au contact de l’eau se détache du support cartonné sur lequel elle est collée, pour être appliquée sur la pièce émaillée. Pour chaque forme, l’opératrice doit adapter son geste afin d’avoir un habillage parfait de la pièce. Une fois le chromo posé, la faïence reçoit sa troisième et dernière cuisson.

     13 – le filage :

     Réservé à certaines pièces, le filage consiste à appliquer un détail décoratif à main levée, à l’aide d’un pinceau. La peinture est préparée par le laboratoire et posée par l’opératrice sur la pièce émaillée. Chaque peintre possède une grande quantité de pinceaux de toute forme. Pour la décoration au filet, on utilise un pinceau biseauté en poil de martre ou de petit gris.

    La faïencerie de Gien

     14 – l’impression à la main :

     C’est le procédé de décoration le plus ancien utilisé à la Faïencerie. Le motif est tout d’abord gravé en taille douce sur une plaque de cuivre. La plaque est enduite d’une préparation huileuse contenant des colorants céramiques. Après un soigneux raclage, elle est recouverte d’un papier de soie puis passée sous presse pour réaliser le transfert. Le papier de soie, délicatement posé sur le biscuit, y imprime le décor. Le biscuit débarrassé du papier de transfert au contact de l’eau est séché avant d’être confié au peintre.

    La faïencerie de Gien

     15 – la peinture à la main :

     À l’aide de colorants céramiques dont la production interne assure la constance des teintes et la qualité des peintures, la peintre réalise elle-même ses mélanges par addition d’eau et de glycérine. Afin d’obtenir un décor uniforme, elle promène une goutte de couleur entre son pinceau et le biscuit sans le toucher délicatement au risque de voir apparaître une trace claire après cuisson. La pièce recuit ensuite sa deuxième cuisson. Au sortir du four, la faïence et émaillée puis cuite une troisième et dernière fois.

     16 – le contrôle qualité :

    Chaque pièce émaillée et chaque pièce décorée passe au contrôle qualité. L’opératrice traque le moindre défaut, la moindre imperfection. Les pièces qui ne répondent pas aux normes de qualité de la Faïencerie sont détruites. Seules celles considérées comme parfaites sont conservées.

     17 – le conditionnement !

    Chaque pièce en faïence de Gien à son propre emballage. Le conditionnement est la dernière étape. Chaque forme possède un emballage protecteur qui lui est dédié. Les boîtes sont étiquetées avec un code barres. Après un conditionnement soigné, les pièces sont stockées pour être ensuite expédiées aux quatre coins du monde. Ainsi commence une nouvelle aventure !

     
    La visite se poursuit par l'exposition de pièces d'exception :

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

     Vase long cou . La créatrice Inés Longevial a voulu recréer un univers d’enfance et la nostalgie des saisons et des couchers de soleil, en jouant sur les nuances de lumière et de caresses

    La faïencerie de Gien

     

    vase long cou de Julie e Libran qui a collaboré avec de grands couturiers et a lancé sa propre marque.

    La faïencerie de Gien

     Vase long cou de Laurence Kiberlain

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

     vase paon , peint à la main et rehaussé d’or. 3 m de hauteur et 1,20 m de diamètre. Il a été expos » à l’exposition universelle de 1889. Son motif est inspiré des paons du château de Dominus, à Saint-Gandon, près de Gien. Il existe deux vases avec ce décor. Le second est exposé dans la boutique d’usine. C’est une œuvre collective, à laquelle chacun des salariés a participé.Les vases ont paradé dans les rues de Gien pendant trois jours. La légende raconte qu’à la fin de la seconde guerre, ils ont été nettoyés au coca cola.

    La faïencerie de Gien

    les marques de Gien :

    La faïencerie de Gien

    pour avoir les dates , CLIC !

    En fouillant dans mes placards :

     

    Assiette à dessert Paris Giverny créée par Fabrice Moireau (achetée lors de la visite)

    La faïencerie de Gien

     Plat et bonbonnière Millefleurs créés par Isabelle de Borchgrave (achetés il y a une dizaine d'années)

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    il reste encore des pièces à acheter

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    des plats offerts par ma mère il y a 30 ans

    La faïencerie de Gien

     vaisselle utilitaire à décors divers Chardons, époque 1886-1938. Ont appartenu à mes grands-parents nés en 1874

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

     Plat à tarte plus récent (sans doute 1960)

     

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    timbre du centenaire :

    La faïencerie de Gien

     

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    assiette faïence et chromolithographie, conquête spatiale avec Guerman Titov à bord de la capsule Vostok 1971 :

    La faïencerie de Gien

    assiette plate 1825-39, marque HALL en creux :

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    faïence et barbotine :

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

     

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    dans les rues de Gien :

    La faïencerie de Gien

    La faïencerie de Gien

    Un autre musée à visiter à Gien : le château qui abrite le musée de la nature et de la chasse : CLIC

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Mylène
    Vendredi 27 Janvier 2023 à 11:13
    Mylène

    Ayant habité Orléans je suis allée plusieurs fois à la faïencerie de Gien. J'aime beaucoup, en particulier le décor pivoine dont je possède plusieurs belles pièces, vase, lampe cache pot, bonbonnière etc... dont certaines m'avaient été offertes pour mon départ en retraite. Merci pour la visite et les commentaires très intéressants qui m'ont rafraichis la mémoire. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :