• Le cimetière de Noratus

    Deuxième arrêt, toujours sur la rive ouest du lac Sèvan, un peu plus au sud. C’est le cimetière de Noratus (prononcer No-ra-dou-ze). Il renferme 728 khatchkars (prononcer : rat-kage) allant du IX è au XVII è siècle. C’est le plus grand cimetière d’Arménie. Le cimetière de Djoulfa était beaucoup plus grand, il comptait 10 000 katchkars mais il a été complètement rasé par les Azéris en 2005.

     au fond, la chaîne Geghama :

    L cimetière de Noratus

    L cimetière de Noratus

     

    Le plus ancien khatchkar de Noratus date de 996. C’est impressionnant de voir ces rangées de pierres dressées qui regardent toutes vers l’ouest. Pourquoi vers l’ouest ? Parce que les gens prient devant la pierre, en regardant vers l’est. Il y a une autre explication : on dit qu’au jugement dernier, le Christ arrivera de l’ouest. Les khatchkars s’inclinent donc vers le Christ qui arrivera de l’ouest. Il fait très chaud  et nous sommes à contre-jour, ce n’est l’idéal pour prendre les photos !

    L cimetière de Noratus

     

    Une légende raconte que, au moment des invasions de Tamerlan, les villageois auraient équipé les khatchkars de casques et d’épées afin de faire fuir les envahisseurs.

     

     

    L cimetière de Noratus

     

    Le mot khatchkar vient de « khatch » = croix et « kar » = pierre. Il y en a environ 50 000 en Arménie, tous différents.

     

    La forme du khatchkar a atteint son apogée au Xè siècle.

     

    Les trois branches supérieures sont égales et celle du bas est plus grande. Chaque branche se divise en 8, qui est le chiffre de la résurrection. À l’extrémité des branches, se trouvent des bourgeons, toujours dans l’idée de renaissance.

     

    La croix est ici, l’arbre de vie, la victoire sur la mort. La rosace représente la renaissance et l’éternité. L’arc entourant la croix représente le paradis. En bas de la croix, les racines de l’arbre de vie remontent vers le ciel. Le disque solaire, symbole du Christ, représente la vie éternelle. Parfois, il y a des grappes de raisin (fruit de la communion), des grenades (symbole de la fertilité qu’on trouve partout en Arménie).

    Avant les invasions arabes, les pierres avaient quatre faces. Au IX è siècle, le khatchkar est utilisé comme stèle votive pour célébrer une victoire, la construction d’un pont, d’un monastère. Puis on les a utilisés comme stèles funéraires avec la tombe devant. La stèle devient ensuite de plus en plus fine. Aux IX è et X è siècles, le khatchkar entre dans sa période primitive, c’est une pierre brute, pas taillée, avec juste une croix dessus.

    L cimetière de Noratus

    L cimetière de Noratus

    L cimetière de Noratus

    Puis elle a été taillée en rectangle, avec un bourrelet au-dessus, décorée et dirigée vers l’ouest. Aux XI è et XII è siècles, c’est la période classique, le khatchkar prend sa forme définitive avec la croix, l’arbre de vie et décoration de grenades, de disque solaire. Au XIIIè siècle, c’est la période des khatchkars dentelle avec un soleil sous la croix et sous l’arbre de vie. Maintenant, on fabrique toujours des khatchkars.

    L cimetière de Noratus

    L cimetière de Noratus

    L cimetière de Noratus

     

    Le khatchkar est inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO.

    Parfois une croix est encadrée par deux plus petites : ce seraient les croix du Golgotha.

     

    L cimetière de Noratus

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    des pierres tombales :

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    des khatchkars modernes avec des statues ;

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    les tricoteuses :

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    les moutons ont de gros derrières

    L cimetière de Noratus

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    En Arménie, le deuil dure huit jours, on porte des habits noirs. Pour le deuil d’un enfant, on porte des vêtements noirs à vie. Pendant le deuil, les hommes ne se rasent pas (le rasoir ne doit pas toucher la peau), les femmes gardent les cheveux longs.

     

    Il n’y a pas de caveaux familiaux, pas d’incinération, pas de caveaux temporaires. Les dépouilles sont enterrées côte à côte. Pour chaque famille, la municipalité donne une parcelle de 3 m sur 4 pour 4 personnes minimum.

     

    Les gens s’endettent pour faire construire le khatchkar et pour le repas de funérailles.

     

    Quand le défunt est à la maison, on arrête les montres et les horloges.

     

     

     

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