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Les lignes de Nazca
En 1939, Paul Kosok découvrit en survolant la pampa aride de Nazca au sud du Pérou à partir d’un avion, d’étranges figures représentant des dessins géométriques, des lignes et des animaux stylisés. Ces figures ont été gravées sur le sol du désert entre 400 et 650 ap JC, donc avant les Incas, par la civilisation dite de Nazca. Les figures ont été élaborées en enlevant les cailloux colorés en gris, ce qui a laissé apparaître le sol gypseux plus clair. La profondeur des lignes est d’environ 30 cm, et certaines lignes atteignent 8 km. Les animaux mesurent une centaine de mètres environ. Elles couvrent une surface de 500 km².
L’accès de la pampa est interdit. D’ailleurs, on ne peut voir ces figures qu’en prenant de la hauteur. Nous sommes d’abord montés en haut d’un mirador d’une vingtaine de mètres , situé le long de la Panaméricaine. La montée est rapide, nous n’avons pas le temps d’avoir peur, pas le temps non plus de rester longtemps là-haut car le nombre est limité à 10 et il faut laisser la place pour les autres. De là-haut, nous voyons 3 figures : les mains, un arbre (le huarango) et un iguane peu visible car coupé par la route. Prix : 10 soles.
Depuis quelques années, suite à quelques accidents mortels, le survol des lignes de Nazca est déconseillé par le ministère des affaires étrangères . Mais, comme la météo était favorable ce jour-là, nous avons décidé de tenter le survol. Il n’y a a plus que 3 compagnies qui assurent les vols et les précautions sont prises (météo favorable, pesée des gens, 2 pilotes). Le vol n’a duré que 30 min (prix 90 dollars) mais ce fut magique. Nous étions 5 plus les 2 pilotes dans un Cessna C207 et l’avion virait sur la droite puis sur la gauche afin que chacun puisse admirer les lignes. L’avion vole entre 200 et 350 m et nous avons vu très nettement une douzaine de figures : l’araignée, le condor, le colibri, l’ « astronaute », le héron, la baleine, le singe, les spirales, les trapèzes, le chien. Et puis toutes ces lignes qui se croisent, se prolongent, c’est étonnant.
Ces lignes se sont parfaitement conservées pour deux raisons : absence de vent à la surface du sol et très peu de pluie. En outre, le sable a un fort taux de gypse, il est humide et les pierres se collent dans le sol. Les pierres absorbent la chaleur dans la journée, ce qui crée un couche d’air chaud au niveau du sol.
Le mystère concernant ces lignes reste entier. Pour qui ? Pourquoi ? De nombreuses hypothèses sont avancées mais aucune n’a été véritablement vérifiée.
L’hypothèse la plus connue est celle de Maria Reich, une mathématicienne allemande qui a consacré sa vie à l’étude, sur place, de ces lignes. Pour elle, les lignes représentent un calendrier astronomique dont les lignes pointent vers les étoiles et les dessins représentent les constellations (l’araignée serait Orion et le singe serait la Grande Ourse, associée à la pluie)
Autres hypothèses :
- Les lignes auraient été des chemins rituels parcourus en pèlerinage et les grandes surfaces auraient été des lieux de rassemblement
- Les chamans prenaient des substances hallucinogènes qui leur permettait de voir leur animal-pouvoir et leur donnaient la sensation de voler dans les airs
- Les lignes seraient des dessins destinés aux dieux pour leur demander la pluie
- - préparation des fils de chaîne et de trame pour faire des tissus de grandes dimensions
- - Pistes d’atterrissage pour extra-terrestres
- -marques de l’emplacement de feuilles de cuivre et d’or étendues sur le sol et utilsées comme antennes pour écouter les ondes produites par les séismes
- - Champs de courses pour des compétitions destinées à honorer les dieux
- - Canaux d’irrigation souterrains, les lignes servant de repères pour retrouver les résurgences
- - Méthode contraceptive : pendant que les hommes traçaient les lignes, ils ne faisaient pas d’enfants
- - Souvenirs du déluge
- - Les Nazcas auraient utilisé des ballons à air chaud pour voir les lignes de haut
- - Et bien d‘autres théories encore
La civilisation de Nazca était très importante. Pourquoi a-t-elle disparu ? la déforestation des huarangos a laissé la place à un désert aride qui n’a pu résister à un mega-El Nino ?
vues du sol, les lignes ne représentent rien
pour voir un peu mieux, nous escaladons le mirador
effectivement, nous voyons trois figures : ici, un arbre
notre avion
notre premier dessin apparaît : la baleine (63 m). Pas facile de prendre des photos, j'ai donc photographié au hasard et, sur l'ordinateur, rogné et contrasté la photo pour que le dessin soit plus lisible. Un clic sur la photo vous permettra de mieux voir
le bonhomme, appelé "astronaute" ou extraterrestre, 32 m
nous survolons la Panaméricaine
le singe, 110 m
le chien, 51 m
trapèzes
le colibri, 96 m
le condor, 136 m
l'araignée, 46 m
le mirador d'où j'avais vu auparavant les mains, l'arbre et tout à gauche l'iguane coupé par la route
le perroquet, 200 m
un enchevêtrement de lignes
le héron (ou pélican ou parihuana) avec son cou en zigzag, 300 m
c'est terminé, nous atterrissons
il faut descendre de l'avion, nous sommes enchantés de ce survol
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Commentaires
Merci pour ce voyage en avion... si magique
J'adore l'hypothèse de la méthode contraceptive...
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Superbe !! cela doit être vraiment génial vu de l'avion, lorsqu'on y est..bravo pour les photos, pas faciles à prendre en vol, un Cesna ça bouge, on connaît..et aussi pour l'interprétation, car il y a des figures que je n'aurais pas reconnues...je constate qu'en bas du mirador, ils ont tendu un filet..pour recevoir les "chutes" ?...hi hi..faut déjà y grimper et ne pas avoir le vertige..grosses bises et j'espère que ton époux se remet bien..