À Syracuse, deux fontaines de Syracuse, situées toutes deux dans l’île d’Orthygie, évoquent la légende de la nymphe Aréthuse. L’une est située au milieu d’un bassin planté de papyrus, près de la mer, c’est une source. L’autre, appelée fontaine de Diane (Artémis) est située sur la place Archimède.

La nymphe Aréthuse était très belle, elle était prêtresse de Diane (Artémis) dans un temple en Grèce et avait fait vœu de chasteté. Un jour de grande chaleur, après une longue course dans les bois, Aréthuse décida de se baigner dans l’eau fraîche d’une source. Elle fut surprise par Alphée (le fleuve qui coule à Olympie), fils du Titan Océan et de la Titanide Théthys. Il en tomba immédiatement amoureux et la poursuivit tandis qu’elle s’enfuyait. Vite fatiguée, la nymphe invoqua la déesse Artémis (d’autres disent qu’elle succomba volontairement aux charmes d’Alphée). Artémis, compatissante (ou jalouse) enveloppa Aréthuse dans un nuage et souffla fort en direction de la Sicile. En arrivant près d’Orthygie, le nuage déposa Aréthuse qui se transforma en une source d’eau douce. Alphée, vraiment amoureux d’Aréthuse, demanda l’aide de son père Océan qui creusa un tunnel sous la mer et Alphée put mêler ses eaux d’Olympie à celles de la source sicilienne. On dit que si on jette des fleurs dans les eaux de l’Alphée près d’Olympie, on les retrouvera à la fontaine d’Aréthuse.

Alphée, musée d'Olympie

la fontaine d'Aréthuse (photo Wikipédia)

Lien pour voir des photos de la fontaine d’Aréthuse : CLIC

http://sicilemonamour.fr/legendes-siciliennes-colapesce-arethuse/

la fontaine de Diane (c’est une photo qui date de 2011 puisque nous n’avons pas pu visiter cette année Syracuse, inondée) : on voit Diane, tout en haut, avec son arc et ses flèches. Devant, Alphée poursuit Aréthuse dont on n’aperçoit que le bras et qui s’apprête à glisser dans les eaux au milieu des tritons et néréides chevauchant des hippocampes.

La Testa de Moro, poterie anthropomorphe

C’est Max qui nous a raconté cette légende (il la tenait d’Antonella) pendant que nous étions assis sur un muret à Taormine.

À Palerme, dans le quartier arabe de la Kalsa, vivait, dans les années 1100, une très belle fille qui passait son temps à arroser les fleurs de son balcon. Cela lui permettait aussi, sans doute, de regarder les passants. Un jour, une jeune militaire maure en tomba éperdument amoureux. Elle aussi. Une nuit, il lui annonça son retour dans son pays pour retrouver femme et enfants. Furieuse , elle le décapita et utilisa la tête comme pot de basilic, plante de passion et de royauté, afin qu’ils restent unis pour toujours. La plante devint si belle que les voisins se mirent à en fabriquer en céramique. Quand la demoiselle sentit la mort arriver, elle demanda qu’on lui coupe la tête, qu’on la remplisse de fleurs et qu’on la mette à côté de celle de son amant. C’est pourquoi on voit ces poteries par paires, sur les balcons siciliens.

Une deuxième version vient du Decameron, de Boccace,

Elisabetta était la fille de riches marchands de Messine, Lorenzo était un pauvre Pisan, serviteur chez Elisabetta. Ils s’aimaient, ce qui déplaisait à la famille riche. Lorenzo fut tué. Mais Elisabetta retrouva le corps, trancha la tête, l’emporta dans sa chambre et l’enfouit dans un pot de basilic. Je ne sais pas ce qu’il arriva par la suite. Peut-être les frères découvrirent-ils la tête et tranchèrent-ils aussi la tête de leur sœur ….

À Taormine, nous avons vu de nombreuses Testa di Maura (appelées aussi Grasta)