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Shkodra (Albanie) : ville et musée Marubi
Mercredi 6 septembre
La nuit a été courte car à 5 heures du matin a retenti l’appel du muezzin venant de la mosquée Ebu Bekër toute proche. Une heure plus tard, les cloches de l’église catholique se mirent à tintinnabuler, ce qui causa un concert d’aboiements. Gezim nous a dit qu’il y avait de nombreux chiens errants qui faisaient l’objet d’une politique de stérilisation.
L’hôtel Rozafa se trouve entre la place (sheshi) Demokracia et la place Nëné Tereza.
la place Demokracia, vue depuis la chambre d'hôtel :
la place Mère Teresa, vue depuis la chambre d'hôtel. À gauche, la statue de mère Térésa et à droite, la statue de Luigji Gurakuqi, patriote qui a œuvré pour l’indépendance en 1912. Il a été ministre de l’Éducation et l’Université de Shkodra porte son nom.
Nous nous dirigeons donc à pied vers la rruga (rue) Idromeno. De cet endroit, nous avons vue sur les quatre religions présentes en Albanie qui cohabitent pacifiquement. La religion musulmane représentée par la mosquée Ebu Bekër, à gauche de la rue ; tout au fond, une église orthodoxe ; à droite de la rue, la cathédrale catholique Saint-Étienne et le musée de l’athéisme, reconverti en hôtel Chicago.
la mosquée Ebu Bekër :
l'église orthodoxe :
devant, l'ancien musée de l'athéisme et derrière, le clocher de l'église Saint-Étienne :
Le pape François a visité Tirana en 2014. Après la chute du communisme, les musulmans ont construit une petite mosquée. Les catholiques n’avaient pas assez d’argent pour construire une église et les musulmans leur ont donné l’argent pour le faire.
Il y a 3 ou 4 madrasas dans toute l’Albanie.
La photothèque Marubi se trouve dans la rue Idromeno. Le musée contient des photos laissées par la famille Marubi.
L’ Italien Pietro Marubi (1834-1903 ; connu en Albanie sous le nom de Pjetër Marubi) a dû s’exiler car il était recherché par la police pour ses idées garibaldiennes. Il arriva en Albanie, à cette époque catholique. Il habita chez les Kodehli dont il adopta ensuite les fils. En 1856, il fonda son studio de photo qu'il nomma "ritëshkronja" (éclats de lumière). Il a laissé 40 000 gélatines. Ses photographies sont un trésor inestimable pour les portraits de personnages importants et les événements politiques.
pour voir d'autres photos de Pietro Marubi : CLIC ICI
Un de ses élèves, Kolë Idromeno (la rue du musée porte son nom) devint un peintre et architecte célèbre (il a conçu le musée).
Comme Pjetër Marubi n’avait pas d’enfants, c’est son fils adoptif, Kel Kodehli (qui prit le nom de Marubi) qui lui succéda. Kel travaillait en extérieur.
photos de Kel Marubi : CLIC
L’atelier de photographie continua avec Gegë Marubi, fils de Kel. Il travailla jusqu’en 1952, date à laquelle son studio a été étatisé.
photos de Gegë Marubi : CLIC
Abdullah Emini (par Gegë Marubi)
Au rez-de-chaussée, se trouve une exposition temporaire de Jutta Benzenberg. Elle était mariée avec Ardian Klosi (1957-2012), écrivain et journaliste.
davantage de photos sur ce site : CLIC
Hannah, la fille de Jutta :
une jeune femme près de Pogradec :
la belle-mère de Jutta :
un vieux partisan :
une photo prise dans le beau livre "Albanie, visages des Balkans, éclats de lumières" de Ismail Kadaré.
jergji, frère de Martin Camaj
un vieux paysan :
j'ai beaucoup aimé ce musée
Suite du carnet :
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Commentaires
J'ai souri avec les religions qui se liguent pour empêcher toute grasse matinée...
J'avais un oncle qui, déçu successivement par le PCF, l'URSS et Mao, a fini sa vie en encensant l'Albanie d'enfer Hodja... (bon, enfin, il est devenu complètement isolé puis gâteux en ses dernières années, hein...).
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola