Jeudi 28 octobre (our la plupart photos de Tom)

 

Ce jour-là, nous devions visiter le parc du Monte Serra avec le musée de la lave et la maison des papillons. Hélas, ces deux sites étaient inondés. Nous devions faire également une balade en bateau autour de Syracuse : annulée elle aussi. Syracuse est sous les eaux. Antonella nous a proposé d’aller à Taormine. Nous nous rendons à Taormine en car, les routes sont encore recouvertes en partie de cendres tombées lors de l’éruption de la semaine passée. Elles seront utilisées pour fertiliser les terres ou jetées.

 

 

En 2011, pour aller à Taormine , nous étions passés près des rochers Faraglioni di Acitrezza (isole de ciclopi). Selon la légende, ils furent lancés par le cyclope Polyphème, fils d’Héphaïstos, après qu’Ulysse lui eut crevé l’œil.

 

Autre légende : le berger Acis, beau garçon, était amoureux de Galatée. Mais celle-ci était convoitée par Polyphème qui lança des rochers sur les fiancés. Galatée changea le sang d’Acis en rivière qui porte son nom.

 

 

Taormine est une ville touristique, très touristique même mais en cette saison et avec ce temps exécrable, il y a peu de monde dans les rues.

 

Goethe disait de Taormine que c’était « un paradis sur terre » et D.H Lawrence qu’elle était la « côte du soleil levant de l’Europe ». Gœthe avait ses habitudes au café Wunderbar, endroit très branché (12 € le café).

 

Nous marchons dans les pas de touristes illustres : le tsar Nicolas II, la Shahbanou Soraya , Greta Garbo, Cary Grant, Richard Burton et Liz Taylor . Des artistes y ont puisé leur inspiration : Cervantès, Gœthe (une place et un sentier portent son nom), DH Lawrence, Maupassant, Roger Peyrefitte, Laxness, Nietzsche qui y aurait écrit « ainsi parlait Zarathoustra », Freud, Wagner, Dali...

 

 

« Le Grand bleu » de Luc Besson a été en partie tourné dans la baie de Taormine.

 

 

Taormine signifie « la colline qui a la forme du taureau ». Nous passons devant une petite île Isola Bella où un maire de Taormine fit construire en 1890 une villa et un jardin pour sa femme Lady Florence Trevelyan (1852-1907), cousine de la Reine Victoria. Cette noble Ecossaise avait été priée de quitter l’Angleterre suite à sa liaison avec le futur Edouard VII. L’île est maintenant réserve naturelle pour les oiseaux.

 

 

Le bus se gare en bas de la ville et nous prenons une navette. Nous commençons par la visite du théâtre gallo-romain. C’est le deuxième plus grand théâtre de Sicile après celui de Syracuse.

 

1- orchestre

 

2 – gradins

 

3 mur de scène

 

4 – portiques

 

5 – formices

 

6 sentier de Goethe

 

Le théâtre de Taormine fut construit par les Grecs pour les tragédies. Il n’y avait pas de mur au fond de la scène : le décor, c’était la mer Ionienne et l’Etna enneigé ou en éruption. Par une brèche du mur de scène, on peut encore apercevoir la mer et l’Etna.

 

Sur l’orchestre, il y avait le chœur qui dialoguait avec l’acteur (deux acteurs avec Sophocle, trois avec Euripide). Le chœur donnait la morale. Les gradins (en partie creusés dans la roche et en partie construits) sont divisés en 9 secteurs. Des noms grecs sont marqués sur les marches : ce sont ceux des familles riches.

 

Le théâtre fut ensuite remanié en amphithéâtre par les Romains pour y faire des combats de gladiateurs. La cavea (= la scène) a été agrandie et un mur de scène creusé de niches et agrémenté de colonnades a été construit. Un couloir souterrain a été construit pour faire entrer les gladiateurs et les animaux dans l’arène. La fosse permettait de réaliser des effets spéciaux avec des animaux, des divinités. Les vomitoires permettaient la sortie des spectateurs.

 

Près des fornices (sing : fornix), c’est-à-dire les arcs de soutènement des murs extérieurs, il y avait des boutiques. C’est là que les prostituées attendaient.

 

 

 

Le théâtre avait 9000 places mais seulement 5000 spectateurs assistaient aux spectacles. Le théâtre était dédié à Dionysos. Il était interdit d’y entrer armé. Comme tout le monde assistait aux spectacles, on pourrait penser que les ennemis pouvaient entrer dans la ville pendant les spectacles mais la ville était bien protégée car le théâtre était construit sur un promontoire. Une seule sentinelle contrôlait toute la côte. Il y avait deux aqueducs enterrés plus des réserves d’eau. La ville pouvait rester sous siège pendant deux ans (1/2 l d’eau par jour)

 

Au Moyen âge, les voleurs et assassins venaient s’abriter dans le théâtre. Il y avait aussi des habitations.

 

Piliers cassés au milieu du mur de scène nous montrent la composition des piliers : 1/3 sable, 2/3 cailloux à l’intérieur, à l’extérieur : parements de briques, opus en arêtes de poisson, opus en filets)

 

Les masques étaient portés par les acteurs anonymes. Il y avait un seul acteur pour plusieurs rôles, même ceux de femmes. Les femmes n’avaient pas le droit d’assister aux spectacles. Les masques avaient des attributs particuliers de façon à ce qu’on puise reconnaître Déméter ou Bacchus.

 

Les masques servaient aussi à amplifier le son par la bouche.

restes de mosaïques :

 

Nous terminons la visite du théâtre par une séance de photos sur la terrasse panoramique. De cet endroit, on peut voir la Calabre.